Née de parents parisiens[3], Angèle Delasalle montre un goût pour les dessins et enluminures[3]. Ses parents la mettent au couvent des Dames Augustines anglaises[3],[4] qu'elle abandonne pour étudier à l'Académie Julian à Paris[5] où elle suit les cours de Jean-Paul Laurens, Benjamin-Constant et Jules Lefebvre[6].
Carrière artistique
Angèle Delasalle commence à exposer d'abord des peintures au Salon des artistes français dont elle devient membre à partir de 1894[6]. L'année suivante, elle obtient une mention honorable[6] pour Portrait de Mlle de J[4]...et son tableau Caïn et les Filles d'Enoch est également présenté et attire l'attention[7]. Diane au repos est présenté en 1897[8]. En 1898, Le Retour de la chasse, remarqué par Benjamin Constant dans Le Figaro[9], lui vaut une deuxième médaille et le tableau est acquis par l'État au profit du musée du Luxembourg[3]. Elle obtient une médaille de bronze en 1897 puis une médaille d'argent en 1898 et enfin l'or en 1900[6]. C'est cette dernière année qu'elle présente La Forge, un tableau plutôt en marge de ses thèmes habituels[10]. Elle reçoit le prix Piot de l'Institut français en 1899[4],[11].
En 1900, son tableau Un soir à Saint-Cloud lui permet d'obtenir une bourse de voyage[6].
Elle va peindre à Rome puis à Bruxelles où elle remarque la galerie du jardin zoologique[12]. À Amsterdam elle découvre l'art de Rembrandt[7], surtout ses gravures, qui produisent sur elle une forte impression. Elle complète son voyage par un séjour en Angleterre en 1902 impressionnée par Turner, Phidias et les dessins de Raphaël pour la chapelle Sixtine[12]. Elle expose à Londres, aux Grafton Galleries, des vues de la capitale anglaise, jugées «plus anglaise que l'Angleterre» par la critique[7]. Elle conclut de son voyage que «rien ne développe comme les comparaisons»[13].
Entre-temps, elle reçoit la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1900, rejoint la galerie Georges Petit et la Société internationale de peinture et de sculpture (1901)[11] et est nommée associée à la Société nationale des beaux-arts (1902).
Devant son admiration pour la philosophe Clémence Royer, Benjamin-Constant arrange pour que cette dernière pose pour son portrait à la maison Galignani peut de temps avant sa mort en février 1902[3].
En 1903, ses œuvres sont présentées au Salon de la Société nationale des beaux-arts et elle devient membre du premier Salon d'automne[6].
Elle est signalée en 1930 comme ayant été nommée chevalier de la Légion d'honneur[14] qu'elle aurait obtenu en 1926[6].
Tous ses travaux sont signés «A. Delasalle» et son atelier parisien se situait au 3, rue Jean-Baptiste-Dumas[4].
Importance de son œuvre
Angèle Delasalle est réputée pour ses nus, ses paysages de banlieue, ses félidés, ses scènes de travailleurs et ses eaux-fortes. Elle est l'une des premières femmes de son époque à peindre des nus[7]'[10]. Elle est la première et unique femme à faire partie de la Société internationale de peinture et de sculpture[11] en raison d'un style décrit comme «viril» par la critique et de sa signature neutre (A. delasalle) conduisant à son invitation par erreur[8]. Elle s'attaque également aux thèmes habituellement réservés aux hommes peintre de l’époque tels La Forge[15]. Elle est également la seule femme de son époque à obtenir une bourse pour voyager en Europe en 1900[13].
De son temps, son art est loué par la Gazette des beaux-arts qui publie d'elle plusieurs gravures en hors-texte en 1909 et 1912. Ainsi, Raymond Escholier y décrit ses peintures de nus en ces termes: «tout d'abord nacrées de reflets, puis, bientôt, maçonnées en pleine chair. Ce qui caractérise ces nus, c'est qu'ils sont bien modernes. Sans que l'artiste y ait songé, ils sont autant des déshabillés que des nus. C'est que Mlle Delasalle n'obéit à aucun souci d'idéalisation académique et qu'elle peint simplement la femme qu'elle a sous les yeux.»[16].
En 2003, une sélection de ses œuvres sont présentées par le Musée d'Aquitaine lors de l'exposition Vénus et Caïn. Figures de la Préhistoire 1830-1930), qui étudie la préhistoire comme source d'inspiration[6],[27].
Robert Burnand et al., Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains: notices biographiques. 1908-1908/10, 1924, Paris, C. Delagrave, (lire en ligne), p.226
Clara Erskine Clement Waters et National American Woman Suffrage Association Collection (Library of Congress) DLC [from old catalog] (University of Wisconsin - Madison), Women in the fine arts, from the seventh century B.C. to the twentieth century A.D., Boston and New York, Houghton, Mifflin and company, , 105–107p. (lire en ligne)
Pierre Serié, «Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français: prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900)», Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol.130, no9, , p.42 (lire en ligne, consulté le )
Pierre Serié, «Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français: prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900)», Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol.130, no9, , p.45 (lire en ligne, consulté le )
(en) Julie Wosk, Women and the Machine: Representations from the Spinning Wheel to the Electronic Age, Johns Hopkins University Press+ORM, (ISBN978-0-8018-7781-0, lire en ligne)
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