Alfred Grimod d'Orsay dit Alfred d'Orsay, né à Paris le et mort à Chambourcy (Yvelines) le , est un artiste peintre, sculpteur, dandy et mécène français.
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Nom de naissance |
Alfred Guillaume Gabriel Grimod d'Orsay |
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Baronne Eleanore de Franquemont (d) ![]() |
Fratrie |
Ida d'Orsay (d) ![]() |
Conjoints |
Lady Harriett Anne Janes Frances Gardiner (d) (à partir de ) Marguerite de Blessington ![]() |
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Fils d'Albert Gaspard Grimod comte d'Orsay puis baron d'Empire (1772-1843)[n 1],[2] et général d'Empire[n 2], et d'Éléonore de Würtemberg, baronne de Franquemont (1771-1833)[n 3], Alfred est le frère d’Ida d’Orsay (1802-1882), épouse du duc Antoine IX Héraclius de Gramont.
Lieutenant des gardes du corps de Louis XVIII, stationné à Valence, Alfred fait la connaissance à Londres, à Saint-James Square, en 1822, de Charles John Gardiner, comte de Blessington, et de son épouse Marguerite. Il accompagne les Blessington lors d'un voyage à Paris, en passant par la vallée du Rhône et en Italie, en , où ils rencontrent Lord Byron à Gênes. Afin de rester auprès du couple et surtout de Marguerite, Alfred épouse, le , lady Harriet Gardiner, fille d'un premier mariage du comte de Blessington âgée d'à peine quinze ans. Ils se séparent rapidement, et Harriet rentre à Londres.
Après le décès du comte de Blessington, en 1829, à Paris, Marguerite et Alfred décident de vivre ensemble, entre Londres et Paris. Ils reçoivent et fréquentent l'élite artistique et mondaine de l'époque, Thomas Lawrence, Louis-Napoléon Bonaparte, Benjamin Disraeli, Dickens, Vigny, Lamartine.
« Archange du dandysme » selon Lamartine, Alfred change de gants plusieurs fois par jour. Il crée de nombreux parfums pour son égérie. Il se fait fabriquer un nouveau modèle de voiture, dit « coupé d’Orsay », qui connait un grand succès en Angleterre sous le nom de « dorsay », au point qu’on considère que c’est une « voiture anglaise ».
Sans doute marqué par son grand-père, Pierre Gaspard Marie Grimod d'Orsay, il s'adonne à la peinture, ses tableaux sont admirés au Royaume-Uni. Il est également dessinateur et sculpteur, on lui doit un buste de Lamartine aujourd'hui exposé au château de Versailles, ainsi que les plans de la tombe-pyramide du cimetière de Chambourcy, où il repose auprès de lady Marguerite de Blessington, sa compagne.
En 1844, après la mort de son père, il tente de dresser l'inventaire de l'ancienne collection de son grand-père, et de reprendre possession de quelques pièces dispersées[2] : c'est à ce moment-là qu'il entre en relation avec les conservateurs du musée du Louvre.
Marguerite meurt à la fin de l'année 1849, il lui survit trois ans. Atteint d'un cancer de la colonne vertébrale, il est accueilli, à Chambourcy, dans la propriété de sa sœur Ida et de son époux. Il y meurt peu après avoir été nommé, en , surintendant de l'École des beaux-arts par le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte.
En 1874, dans Le Plus Bel Amour de Don Juan, une nouvelle des Diaboliques, Jules Barbey d'Aurevilly compare le comte de Ravila de Ravilès au comte d'Orsay :
« Comme d'Orsay, ce dandy taillé dans le bronze de Michel-Ange, qui fut beau jusqu'à sa dernière heure... »
Durant ses séjours à Londres, Alfred d'Orsay exécuta de nombreux portraits dessinés. Certains furent reproduits sur la pierre lithographique par Richard James Lane (en) et publiés de son vivant par John Mitchell. On conserve aussi quelques-unes de ses huiles sur toile, dont un portrait du duc de Wellington âgé (Londres, National Portrait Gallery)[3].
Le comte d'Orsay laisse, à sa mort, un précieux héritage olfactif que sa famille décide de mettre en valeur en 1865, laquelle autorise, en 1901, la création d'une société contrôlée par le groupe de financiers, Van Dyck, Berg & Fink, plus tard revendue à la Compagnie française des parfums d’Orsay[4].
En 2005, un article du New Yorker révèle que le fameux dandy « Eustace Tilley », personnage créé par le dessinateur Rea Irvin, en 1925, qui apparaît régulièrement sur la couverture du magazine depuis lors, serait directement inspiré du dessin de James Baillie Fraser (en) (1783-1856) représentant le comte d'Orsay à Londres : le dessin est paru en gravure en décembre 1834 dans Fraser's Magazine[5].