Il vit à Bruxelles. Ses œuvres sont d'abord picturales, principalement basées sur les associations de couleur, et éditoriales, l'artiste éditant ses propres livres. Il a fondé les Éditions du Remorqueur et le Nouveau Remorqueur. Parmi ses influences, on retrouve Kurt Schwitters et Donald Judd.
Biographie
Bernard Villers est né en 1939 d’un père écrivain et d’une mère chroniqueuse. Son oncle était également peintre[1]. Il vit et travaille à Bruxelles. Après une formation en peinture monumentale à l’École nationale supérieure des Arts visuels de La Cambre avec comme professeurs Paul Delvaux et Jo Delahaut[2], Bernard Villers développe ses recherches picturales et devient une figure clé de la scène artistique belge. En 2018, son approche sensible et innovante a été célébrée par une exposition rétrospective[3] au centre d’art Le Botanique (Bruxelles, BE).
Pratique artistique
La pratique artistique de Bernard Villers questionne la relation traditionnelle entre le support et la couleur, révélant une véritable interaction symbiotique et favorisant un dialogue égal entre ces deux éléments essentiels. Il détourne les attentes du spectateur en proposant des interventions chromatiques directes et minimales, mais non dénuées d’émotion: la beauté du quotidien se révèle dans les délicates imperfections des lignes tracées par l’artiste.
Peinture
Bernard Villers a consacré l’essentiel de son travail à la couleur. Plus que présente dans son art, la couleur en est le sujet. Ses œuvres sont une ode à la couleur. Elles questionnent tout son pouvoir, sa force poétique et sa sensibilité. "Dégagée de toute représentation du réel, elle est libre de se raconter et de provoquer des émotions."[3]
L’interaction et le dialogue entre la couleur, son support et sa forme est très importante chez lui. Chez l’artiste, tous les supports et toutes les formes sont prétexte à peindre et à révéler le merveilleux de la couleur. Après la toile, le papier ou le carton, Bernard Villers invite aussi le quotidien à faire son apparition par l’utilisation d’objets de récupération comme des raclettes, des cageots, des palettes, des assises de chaise ou encore des tiroirs démantelés qu’il détourne donc de leur usage premier[4].
Sérigraphie
Alors que sa pratique artistique tourne principalement autour de la peinture, Bernard Villers a commencé à beaucoup s’intéresser à la gravure au début des années 1970. Il a étudié ces techniques aux Arts et Métiers de Bruxelles et a commencé à créer des sérigraphies pour lui-même et d’autres artistes. Dans un contexte de bouleversement social, il a également ouvert un atelier communal d’impression d’affiches politiques. La sérigraphie devient à la fois une activité professionnelle et un outil social, mais surtout une influence déterminante sur la façon dont l'artiste conçoit ses compositions.
Jusqu’en 1968, sa peinture est expressive et quelque peu lyrique. La sérigraphie lui permet de jouer librement avec des combinaisons de formes et de couleurs, tout en exigeant précision et discipline. Cela changea sa façon de voir la peinture et l’encouragea à éliminer toutes les lignes superflues pour aller vers la clarté et la simplicité(austérité). La pratique de la sérigraphie a ainsi permis à Bernard Villers de mettre au point un style particulier de lignes géométriques et de blocs de couleur forts.
Édition
Parallèlement à sa peinture, Bernard Villers crée depuis les années 1970 des livres, ou plus précisément des «livres d’artiste». Il explique ainsi: «ces dernières années j’ai fait de nombreux livres qu’on appelle d’artiste, et des tas de choses que j’appelle peinture.»[5]
Après des études de sérigraphie aux Arts et Métiers à Bruxelles Bernard Villers lance en 1976 les Éditions du Remorqueur et publie ses livres, souvent sérigraphiés. C’est en lisant puis en recopiant des réflexions sur la couleur d’Henri Matisse que vint l’idée de tracer des écritures colorées devenues progressivement illisibles dans le livre Traverse[6](1976). Ces transcriptions sérigraphiées sur un papier léger laissent apparaître les couleurs du verso et davantage. À la troisième ou quatrième feuille, la couleur se manifeste encore en transparence. L’usage de papier pelure(en) et de coton léger décuple les possibilités de la couleur. Ainsi, un noir appliqué sur une face apparaît grisé sur l’autre face. Il est filtré par le support.
Le livre est étroitement lié à sa pratique picturale. Il aborde les possibilités du livre en tant que matériau mais aussi en tant que forme physique: il privilégie les papiers, leurs textures et qualités, il utilise le pli, le recto et le verso; ce qui confère à ses éditions à la fois un parti pris conceptuel tout en préservant une grande sensualité[7].
Son travail pictural est axé sur la couleur. Il exploite les ressources de la matière et des supports.
«Il peut arriver qu’un nom suffise pour annoncer la couleur. Dans mes livres, bien sûr, les mots ont davantage de place. Ils ont leur plasticité propre. Ils occupent l’espace, le dessinent. Ils peuvent évoquer encore des questions de forme et de couleur.» - Bernard Villers[8]
«De nombreuses expériences menées par Bernard Villers à la frontière de la peinture et du livre témoignent de l’inspiration qu’il en tire, aussi bien lorsqu’il explore une poétique du pli que lorsqu’il redéfinit la position de la peinture du point de vue du livre. Ses premiers livres poursuivaient, renforçaient et questionnaient sa démarche de peintre. C’est pour cette raison que les Éditions du Remorqueur, fondées en 1976, cédèrent la place, en 2004, au Nouveau Remorqueur, d’une veine plus conceptuelle, alors que la pratique strictement picturale de Bernard Villers s’orientait vers l’exploration des couleurs de l’environnement quotidien – tendance qui enrichit les expériences avec la couleur telle qu’elle sort du tube ou du pot de couleur, et avec le produit de leurs mélanges.»[9]
De 2004 à 2016, il sort une soixantaine de publications aux éditions Le Nouveau Remorqueur.
Publications
Monographies
Voyons voir, 2018 (La lettre volée Editions), (ISBN978-2-87317-521-4)
Ed. Musée d'Ixelles, La conjuration des couleurs – Bernard Villers & diverses présences, 2006 (Musée d'Ixelles Editions)
Ed. Het Apollohuis, Eindhoven, Un peu, Beaucoup..., 1992 (Les auteurs/ Het Apollohuis Editions), (ISBN978-3-7757-4288-7)
Ed. Guy Ledune, Bernard Villers, Livres d’artiste - Recto/Verso, 1992 (Galerie Guy Ledune Editions).
Autres publications
Ed. Bernard Villers, Occupations, 1980. Catalogue de l’exposition collective «Occupations»[10], qui s’est déroulée Quai du Commerce, à Bruxelles, du 15 au 28 juin 1980, et réalisé avec l'aide de la commission française de la culture de l'agglomération bruxelloise.
Ed. Marie-Pascale Gildemyn, L'ombre des couleurs, 1983.
Ed. Hugo de Boom et Pierre Looze, Ups & Downs, 1983 (At Work v.z.w./a.s.b.l.T 75)
Ignace van de Vivere, Rainer Tappeser et Bernard Villers, cat. exp. Musée de Louvain-la-Neuve, 1985[11].
Ed. Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz. Estampes et livres d'artistes. Dix ans d'enrichissements du cabinet des estampes. 1978-1988, 1992 (Bibliothèque Nationale de France Editions), (ISBN2-7177-1854-0)
Ed. Guy Schraenen, D’une œuvre l’autre, 1996 (Musée royal de Mariemont Editions).
Ed. Anne Mœglin-Delcroix, Livres d'artistes. L'invention d'un genre 1960-1980, 1997 (Bibliothèque Nationale de France Editions)
Féerie pour un autre livre, 2000 (Atelier du livre du Musée Royal de Mariemont Edition).
Ed. Anne Penders, Conversation avec Anne Penders, 2003 (Tandem Editions).
Sylvie Canone, Conversation et promenade…, 2009 (Centre Culturel de Marchin Editions)
La nécessité du hasard cat. exp. Centre Culturel de Marchin, 2018.
Daniel Dutrieux, Jean-Pierre Ransonnet, Guy Vandeloise et Bernard VIllers, "Le Livre d'or", Centre Culturel de Spa, 20
Livres d'artiste
JEOUIR, 1975
Chromots, 1975
Peinture au carré, 1975
Couleur, 1975
Traverse, 1976
Traversable, 1976
Trace, 1977
3/8, 1978
La nuit tombe, 1978
Un poids/ deux mesures, 1978
Made in Belgium, 1978
Pente douce, 1979
Périodique 1, 1979
Périodique 2, 1979
Périodique 3, 1979
Rouge ou Bleu, 1979
Mallarmé 1897-1979, 1979
Colorage, 1979
Périodique 4, 1980
D'où, 1980
Un peu/ Beaucoup, 198
Lectures, 1982
Spirales in seize, 1984
Julien dans la lune, 1986
Fais-moi un dessin, 1986
Tout va bien, Rien ne va plus, 1988
Figure, Paysage, Marine, 1988
EL LE, 1989
Géométrie variable, 1991
Cahiers japonais: BLEU/BLUE, 1992
Cahiers japonais: Ode/Edo, 1992
Cahiers japonais: Nara, 1992
Cahiers japonais: Fenêtre/Fusuma, 1992
Cahiers japonais: Tokyoto, 1992
Correspondance, 1992
Portraits de papiers, 1992
Mikado, 1994
PLI AGE, 1996
En filigrane, 1996
Here: now here = Tutaj: teraz tutaj, 1997
Un livre réversible, 1998
Carbones. Vingt ans après (78-98), 1998
En Pologne, nulle part., 1998
Sol, 1998
Stilleven/ Nature Morte, 1999
Phoebus, 2000
«T» (THE), 2001
Interférence, 2002
Simultané, Successif, 2002
Un livre concevable, 2003
Lire, Dire, Voir, 2004
MOT TU, 2004
Au pied de la lettre, 2004
Now a book, 2004
MIRAGE, 200
La couleur n’existe pas, 2005
Une impression persistante: 1. L’oiseau bleu, 2005
Une impression persistante: 2. Les lunettes vertes, 2005
Une impression persistante: 3.Les fleurs colorées, 2005
Une impression persistante: 4.Le pavot oriental, 2005
Une impression persistante: 5.La servante de taille harmonieuse, 2005
(en) Olivier Mignon et Raphaël Pirenne, «Walter Swennen. 1980-1981. Birth of the Ventriloquist», dans Raphaël Pirenne et Dirk Snauwaert, Walter Swennen. So Far So Good, Bruxelles, (SIC)-WIELS, (lire en ligne), p.108-146.
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