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Chantal Akerman[1] est une cinéaste franco-belge, née le à Etterbeek[2] (Belgique) et morte le à Paris 20e[3].

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Chantal Akerman
Chantal Akerman en 2012.
Nom de naissance Chantal Anne Akerman
Naissance
Etterbeek (Belgique)
Nationalité Française
Belge
Décès (à 65 ans)
Paris 20e (France)
Profession Réalisatrice
Films notables La Chambre
Je, tu, il, elle
Jeanne Dielman, 23, quai...
Les Rendez-vous d'Anna
La Captive
Demain on déménage

Elle est considérée comme une des figures de proue du cinéma moderne.

Elle a été une influence importante notamment pour Gus Van Sant, Todd Haynes et Michael Haneke[4],[5].


Biographie


Chantal Akerman est issue d'une famille juive polonaise. Ses grands-parents[3] et sa mère, Natalia, ont été déportés à Auschwitz, seule sa mère en est revenue. Son père se nomme Alexis Akerman. La réalisatrice parle peu de son milieu social d'origine ; elle indique cependant en 1977[6] que ses parents sont « d'un milieu... euh... on [ne] peut même pas dire de la petite bourgeoisie, parce que ça se situe ailleurs. [Ce sont] des gens qui ont eu de l'argent par moments, qui n'en ont pas eu à d'autres moments, qui n'en ont de nouveau plus en ce moment en Belgique parce que la situation se radicalise, ça devient une situation de crise », et dans son livre "Ma mère rit" que son père lui a acheté un appartement alors qu'elle était jeune.

Dans ses films, elle traite des relations mère-fille, de la vie des femmes, de leurs rapports, de la sexualité et de l'identité féminines[3]. Selon Jean-Michel Frodon, sa relation au judaïsme traverse toute sa filmographie[7]. C'est pourtant à partir du film Histoires d'Amérique qu’émerge la conscience juive de la cinéaste, à travers des témoignages de Juifs d'Europe de l'Est émigrés aux États-Unis[3].

C'est Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard (1965) qui a provoqué sa vocation. Formellement, Michael Snow sera sa deuxième profonde influence[8]. Elle déclare le au Centre Pompidou : « Godard m'a donné de l'énergie et les formalistes m'ont libérée. » Son travail est contemporain de celui des débuts de Wim Wenders.

André Delvaux l'a soutenue dès son premier court métrage, Saute ma ville en 1968, un film pré-punk, anarchiste, dans l’air subversif du temps[9], où Akerman exprimait de manière explosive son besoin vital de libération.


New York


Après un court passage à l'Institut national supérieur des arts du spectacle, en 1967-1968[1] où elle claque la porte après trois mois[10], et la réalisation en 1971 de L'enfant aimé ou Je joue à être une femme mariée, un deuxième film (depuis longtemps invisible) que la cinéaste estime raté[réf. nécessaire] parce que pas assez construit, précis, dirigé, Akerman part avec Samy Szlingerbaum à New York où elle fréquente assidûment l'Anthology Film Archives (cinémathèque). Elle y découvre le cinéma expérimental américain (Michael Snow, Andy Warhol, Jonas Mekas, etc.).

Vivant de petits boulots, elle parvient néanmoins à tourner plusieurs films. En 1972, La Chambre, un court-métrage à base de lent panoramique horizontal qui balaie l'espace à 360 degrés plusieurs fois, et Hôtel Monterey, 63 minutes, une suite de plans fixes précisément cadrés et de lents travellings dans les couloirs, puis la caméra sort de l'immeuble par le toit où un panoramique balaie l'horizon urbain. Enfin, en 1973, Hanging Out Yonkers, son premier essai de documentaire (sur des jeunes à problèmes fréquentant un centre social), resté inachevé et dont les rushes sont parfois projetés en cinémathèque ou lors de rétrospectives.

Chantal Akerman vit ensuite à Paris. Elle retourne à New York en 1976, après sa reconnaissance internationale, pour réaliser News from Home (89 minutes)[3], une lecture des lettres inquiètes et plaintives que lui envoyait sa maman pendant son séjour, accompagnée par des plans monumentaux (façades, rues, métro) de la mégapole. Le film se clôt par un très long travelling arrière, la caméra posée sur un bateau s'éloignant des tours jumelles du World Trade Center. La cinéaste reviendra dans cette ville pour tourner Histoires d'Amérique en 1988[3] et Un divan à New York en 1996[3].


Jeanne Dielman et la reconnaissance internationale


Chantal Akerman en octobre 2011 au FIFF de Namur pour la présentation de son film La Folie Almayer.
Chantal Akerman en octobre 2011 au FIFF de Namur pour la présentation de son film La Folie Almayer.

Dans le Nouvel Observateur en 1989, Chantal Akerman explique[11] : « Je me retournais dans mon lit, inquiète. Et brusquement, en une seule minute, j'ai tout vu Jeanne Dielman… »

Parmi les films de sa longue carrière, les plus importants sont Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) (son chef-d'œuvre selon Serge Kaganski[12]), une description méticuleuse, en illusion de temps réel (proche de l'hyperréalisme) de l'aliénation, avec Delphine Seyrig (« C'est un film sur l'espace et le temps et sur la façon d'organiser sa vie pour n'avoir aucun temps libre, pour ne pas se laisser submerger par l'angoisse et l'obsession de la mort ») ; Les Rendez-vous d'Anna (1978) avec Aurore Clément, un très autobiographique road movie en train (d'Allemagne à Paris en passant par Louvain et Bruxelles) ; la comédie musicale Golden Eighties (1986) (une variation à la Jacques Demy de ses thèmes habituels avec Seyrig et Lio) ; sa tentative de comédie romantique américaine à la Ernst Lubitsch (ou à la Woody Allen) Un divan à New York (1996, avec William Hurt et Juliette Binoche), et La Captive (2000, avec Sylvie Testud et Stanislas Merhar), son adaptation, écrite avec Eric de Kuyper, de La Prisonnière de Marcel Proust, influencée par Vertigo d'Alfred Hitchcock[13] et les mélodrames morbides d'Evgueni Bauer.

En 2006, Chantal Akerman détourne une commande (un documentaire sur Israël) pour revenir à un travail plus personnel, son plus intime depuis les années 1970 (voix off autobiographique accompagnant des plans fixes hyperréalistes tournés en vidéo), tourné à Tel-Aviv et monté à Paris, sur l'exil, l'exil des autres, l'exil de soi-même, le repli sur soi, le déséquilibre mental, le temps, l'espace et les tâches ménagères qui deviennent des « actes héroïques de la vie quotidienne ». La conclusion de ce film, intitulé Là-bas[3], est : « Le paradis n'existe pas. »


Décès


Tombe au cimetière du Père-Lachaise.
Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Souffrant de troubles psychologiques maniaco-dépressifs[14] et profondément affectée par le décès de sa mère Natalia un an et demi plus tôt, elle décide de mettre fin a ses jours[15] à l'âge de 65 ans, le , à Paris 20e[16],[17].

Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (49e division).


Activités



Documentaire

La cinéaste a réalisé des documentaires (Un jour Pina a demandé..., 1983 ; D'Est, 1993 ; Sud, 1998 ; De l'autre côté, 2003) qui se distinguent par une recherche plastique et formelle[réf. nécessaire] et une attentive écoute humaniste[réf. nécessaire] (« Je suis comme une éponge qui écoute d'une manière flottante. »)


Art contemporain

Chantal Akerman a présenté une installation filmique intitulée Woman Sitting after Killing à la Biennale de Venise de 2001, From the Other Side à Documenta 11 (2002), et Now en 2015 à la Biennale de Venise. À travers sa démarche artistique, Chantal Akerman mêle étroitement création filmique et installation vidéo. En 1995, elle réalise ainsi l'installation D'Est, au bord de la fiction à partir des images tournées pour le film documentaire D'Est (1993), œuvre qui prend pour thème la vie dans les rues d'Europe centrale et d'Europe de l'Est juste après la chute du mur de Berlin[18]. En 2015, Chantal Akerman présente Now à la biennale de Venise, installation en cinq écrans, où défilent à vive allure des paysages désertiques filmés en travelling et où le montage sonore a une importance particulière. À travers cette installation immersive, l'artiste provoque une confrontation brutale et sensible au chaos de la guerre, de la mort et de la disparition.


Enseignement

Chantal Akerman a été professeure à l'European Graduate School de Saas-Fee (Suisse) où elle dirigeait un atelier de cinéma pendant l'été, au cours duquel sa voix éraillée captivait son auditoire.

Elle a enseigné à l'Université de la ville de New York[19] (City University of New York : CUNY).


Distinction



Hommages



Publications



Installations


Chantal Akerman est l'autrice de nombreuses Installations artistiques.


Filmographie



Cinéma



Télévision



Distinctions



Notes et références


  1. Parfois orthographié à tort Chantal Ackerman, cf. Dictionnaire du Cinéma, volume 1 - Jean-Loup Passek, p. 21, Larousse In Extenso, (ISBN 2-03-750001-7)
  2. Insee, « Acte de décès de Chantal Anne Akerman », sur MatchID
  3. Sandy Flitterman-Lewis (trad. Anaïs Dubreucq Le Bouffant), « Chantal Akerman », Dictionnaire des féministes, PUF, , p. 14-16
  4. Chantal Akerman, pioneering Belgian film director and theorist, dies aged 65 | Film | The Guardian.
  5. Chantal Akerman, Whose Films Examined Women’s Inner Lives, Dies at 65 - The New York Times
  6. Harry Fischbach, « Parlons cinéma », Interview de Chantal Akerman durant le festival de Cannes, (lire en ligne)
  7. Selon Jean-Michel Frodon sur slate.fr.
  8. Programme de la Cinémathèque royale de Belgique, septembre à novembre 2015 ; page 88
  9. Jean-François Demay, « Chantal Akerman : retour sur la carrière d’une cinéaste influente », sur elle.fr, (consulté le ).
  10. Selon Isabelle Regnier sur le Monde.fr.
  11. Chantal Akerman, Le Nouvel Observateur, septembre 1989.
  12. Selon Serge Kaganski sur les Inrocks.com.
  13. Akerman sur Cinéclub de Caen.com
  14. Voir sur dhnet.be.
  15. « Chantal Akerman est morte » sur Le Monde.fr.
  16. « Mort de la cinéaste Chantal Akerman » sur Libération.fr.
  17. (en-US) Rachel Donadio et Cara Buckley, « Chantal Akerman, Whose Films Examined Women’s Inner Lives, Dies at 65 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  18. « D'est, au bord de la fiction [From the East: bordering on fiction] - M HKA Ensembles », sur ensembles.mhka.be (consulté le )
  19. Entretien avec Chantal Akerman et Marie Losier réalisé par Nicholas Elliot à New York le 16 août 2012, Cahiers du cinéma, no 681, septembre 2012, p. 32.
  20. « Chantal Akerman, retours sur l’oeuvre, journée d'étude »
  21. « Bruxelles: voici les noms des nouvelles rues de Tour et Taxis ».
  22. « Rues, espaces verts et équipements publics : comment sont-ils dénommés à Paris ? », sur www.paris.fr (consulté le )
  23. « Commission de dénomination parisienne »
  24. (en) L'État du monde sur l’Internet Movie Database
  25. « ina.fr/video/CPA84056455 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).

Voir aussi


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Bibliographie



Article connexe



Liens externes



На других языках


[de] Chantal Akerman

Chantal Anne Akerman (* 6. Juni 1950 in Brüssel; † 5. Oktober 2015 in Paris) war eine belgische Filmregisseurin, Drehbuchautorin und Schauspielerin.

[en] Chantal Akerman

Chantal Anne Akerman (French: [ʃɑ̃tal akɛʁman]; 6 June 1950 – 5 October 2015) was a Belgian film director, screenwriter, artist, and film professor at the City College of New York.[1] She is best known for Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975), which The New York Times called a "masterpiece". According to film scholar Gwendolyn Audrey Foster, Akerman's influence on feminist and avant-garde cinema is substantial.[2]
- [fr] Chantal Akerman

[ru] Акерман, Шанталь

Шанта́ль Аке́рман (фр. Chantal Akerman, 6 июня 1950, Брюссель — 5 октября 2015, Париж[1][2]) — бельгийский кинорежиссёр, сценарист и актриса.



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