Claude Déruet, né vers 1588 à Nancy où il est mort le , est un peintre lorrain issu du maniérisme tardif.
Patronyme
L'artiste est régulièrement désigné « Desruet » ou « Desruetz » dans les documents d'archive, ce qui légitime l'orthographe modernisée « Déruet » et non « Deruet ».
La vie et l'œuvre
Déruet fut un apprenti de Jacques Bellange, peintre de cour officiel du duc Charles III de Lorraine. Il étudie ensuite à Rome pendant un temps, où il peint notamment un portrait du samouraï Tsunenaga Hasekura, en ambassade en Europe en 1615.
Déruet est anobli en 1621, et fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1645 par Louis XIII. Déruet possédait une luxueuse résidence à Nancy, appelée La Romaine, où Louis XIII et la reine ont séjourné en 1633.
Claude Lorrain fut durant un an, en 1625-1626, un apprenti de Claude Déruet.
Déruet va utiliser le thème de la femme guerrière, fréquent en Europe à l'époque: il s'agit, «à travers une mythologie guerrière, de glorifier l'héroïne téméraire et la cavalière hardie qui enhardissent la littérature romanesque et théâtrale[1]». Déruet a utilisé ce thème, notamment vers 1619 (suite de quatre toiles aujourd'hui au Musée des beaux-arts de Strasbourg) puis vers 1627-1630 (suite de quatre toiles, deux aujourd'hui au musée Jeanne d'Aboville de La Fère, Le Duel et La Rescousse, deux au Metropolitan Museum of Art de New York)[1] ».
«…Le thème, de la femme guerrière alliant la violence sanguinaire à de faciles délicatesses, popularisé, entre autres, par les grands textes antiques, fut souvent repris par les artistes à la charnière des XVIeetXVIIesiècles. Déruet semble même s'en être fait une sorte de spécialité. Le sujet lui permettait d'innombrables variations décoratives, comme on peut en juger ici, où ces fameuses amazones confirment par ailleurs la formation italienne du peintre. L'apport de Florence est, en effet, frappant à travers la fantaisie des costumes notamment, mais aussi à travers les attitudes des chevaux variées et intéressantes…»
Les travaux de Déruet étaient parfois jugés peu explicites : ainsi, lorsque La Fontaine visita le château de Richelieu en 1663, et se trouva devant sa série des quatre tableaux (les Quatre éléments), il eut ce commentaire:
«On y voit que des feux d’artifice, des courses de bagues, des carrousels, des divertissements, des traîneaux et autres gentillesses semblables. Si vous me demandez ce que tout cela signifie, je vous répondrai que je n’en sais rien[2]. »
Ses œuvres connues ou correctement identifiées sont peu nombreuses et dispersées (France, Allemagne, Belgique, Italie à Rome…) en dehors des grands tableaux conservés au musée des beaux-arts d’Orléans provenant du château de Richelieu, des séries d’amazones du musée des beaux-arts de Strasbourg et du musée Jeanne d'Aboville de La Fère, et d’un important ensemble abrité dans les collections du musée Lorrain[3].
Quelques œuvres
L'Enlèvement des Sabines, huile sur toile, musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles.
L’Enlèvement des Sabines, huile sur toile, Bayerische Staatsgemäldegalerie, Alte Pinakothek, Munich[3].
Le calvaire, huile sur cuivre, Landesmuseum, Mayence[3].
Le Feu, huile sur toile, musée des beaux-arts d'Orléans[3].
L'Eau, huile sur toile, musée des beaux-arts d'Orléans.
La Terre, huile sur toile, musée des beaux-arts d'Orléans.
L'Air, huile sur toile, musée des beaux-arts d'Orléans.
Le Portrait de Julie d'Angennes (en costume d'Astrée), huile sur toile, Musée des beaux-arts de Strasbourg[3].
Couple à cheval (Mars et Minerve), estampe, eau-forte, Nancy, bibliothèque municipale[3].
Conversion de guerriers turcs, estampe, plume et encre brune, lavis, musée des beaux-arts de Nancy[3].
La Carrière de Nancy (La Carrière ou Rue Neuve), estampe, eau-forte, Musée lorrain, Nancy[3].
Le Palais ducal, 1641, estampe, eau-forte, Musée lorrain, Nancy[3].
Triomphe de son altesse Charles IV, estampe, eau-forte, Musée lorrain, Nancy[3].
L'Assunta - La Vierge de l'Assomption. Galerie Borghèse. Seule peinture murale subsistant de l'époque du cardinal Scipione Borghese, restaurée en 2017. Se trouve dans la chapelle - Cappella, stanza III di Apollo e Dafne, d'Apollon et Daphné. Voir ci-dessous note 4.
Portrait de Hasekura durant son voyage à Rome en 1615, galerie Borghèse, Rome
Réalité et représentations des Amazones, Guyonne Leduc (dir.), préface de Sylvie Steinberg, éd. L'Harmattan, 2008, p.66, (ISBN978-2-29606-809-4)
Cité dans Jean-Claude Boyer, Claude Deruet, L’art en Lorraine au temps de Jacques Callot, éd. Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1992, p.347.
Dossier de presse de l'exposition Amazones et cavaliers - Hommage à Claude Deruet (v.1588-1660), 27 juin au 21 septembre 2008, musée des beaux-arts de Nancy.
Dossier de presse de l'exposition Les Petites Histoires du tableau du Duc d'Arpajon, 11 mai – 31 décembre 2006, Musée Fenaille, Rodez. Il s'agit de la face extérieure des deux volets d'un triptyque. Ce triptyque appartenait au duc d'Arpajon (vers 1590-1679) qui possédait le château de Séverac, où il était installé. Le duc d'Arpajon a guerroyé en Lorraine, ce qui peut expliquer qu'il ait connu Déruet.
Lot 87 de la vente de Christie's à Londres le 25 avril 2001.
Voir aussi
Bibliographie
Claude Deruet: La Terre, Patrick Grainville, Éric Moinet, Jeanne Amoore, David Liot, Elisabeth Martin et Andreej Mielniczek, dans la série Découvrir, aimer, partager les chefs-d'œuvre des musées de France de la Bibliothèque nationale de France, Paris, 1999.
Amazones et cavaliers. Hommage à Claude Déruet, Paulette Choné, Jérôme Delaplanche, Sophie Harent, Eckhard Leuschner, Éric Moinet, Claire Stoullig, éd. Musée des beaux-arts - Nancy, 2008, (ISBN9782354040123).
Recherches sur la vie et les ouvrages de Claude Deruet: peintre et graveur Lorrain (1588-1660), Douard Meaume, éd. Nabu Press, 2010 (ISBN9781147968323).
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