Cyprian Kamil Norwid, né le et mort le [1] dans le 13earrondissement de Paris, est un poète, écrivain, auteur dramatique, penseur, peintre et sculpteur polonais. Son œuvre a été redécouverte par le mouvement moderniste polonais, dont il est devenu le «wieszcz», le barde-prophète.
En 1842, il voyage en Allemagne et en 1843 part étudier la sculpture, la peinture et le dessin à l'Académie des Beaux-arts de Florence. En 1845, il s'installe à Rome, où il fait la connaissance de Maria Kalergis avec laquelle il effectue de nombreux voyages en Europe.
En janvier 1849, il s'installe de manière définitive à Paris. Au sein de la grande diaspora des intellectuels polonais, il fréquente entre autres Adam Mickiewicz, Frédéric Chopin, Juliusz Słowacki et Zygmunt Krasiński. Il vit des travaux plastiques, notamment pour l'orfèvre François-Désiré Froment-Meurice. Mais les déboires matériels et sentimentaux le poussent à tenter sa chance aux États-Unis où il reste deux ans, de 1853 à 1854. C'est un nouvel échec et, début 1855, il rentre à Paris. En 1868, il devient membre de la Société des artistes français en tant que graveur .
Ayant longtemps vécu dans des conditions misérables, il devient pensionnaire de l'hospice des Sœurs de la Charité, l'Œuvre Saint-Casimir, créée en 1860 par les membres de la noblesse polonaise ayant fui leur pays à la suite de la révolution de 1830, pour accueillir les Polonais en exil, les insurgés et les orphelins. Située au 119 rue du Chevaleret à Paris, il appartenait à l'époque à la ville d'Ivry-sur-Seine. Norwid y demeura de 1877 jusqu'à sa mort en 1883. En 2006 on a inauguré à peu de distance de l'hospice le square Cyprian Norwid où se dresse un monument à sa mémoire.
Norwid en 1861.Statue de Norwid à la cathédrale de Wawel à Cracovie.
Norwid fut inhumé d'abord au cimetière d'Ivry, avant de rejoindre en 1888 le carré polonais de Champeaux situé à Montmorency dans le Val-d'Oise. Ses restes, en fait quelques poignées de terre prélevées dans le caveau collectif qui contient ses cendres, furent transférés en 2001 à la crypte des Grands poètes (à côté de Adam Mickiewicz et de Juliusz Słowacki) à la cathédrale royale du Wawel à Cracovie.
Postérité
Son œuvre fut redécouverte par le poète, critique et éditeur polonais Miriam (Zenon Przesmycki) en 1897 dans une bibliothèque de Vienne. Il s'agissait du recueil Poezje que Norwid réussit à publier en 1862 chez Brockhaus à Leipzig dans la Collection des poètes polonais.
Sa notoriété n'a fait depuis que grandir, et l'un de ses plus fidèles admirateurs, le pape polonais Jean-Paul II, a contribué encore à populariser ce poète national[2]. Norwid, considéré par Joseph Brodsky, prix Nobel 1985, comme le plus grand poète du XIXesiècle, apparaît aujourd'hui comme le plus universel des écrivains polonais de cette époque. Sa pensée éclectique constitue une fusion extraordinaire du christianisme et de la philosophie orientale, surtout chinoise. On peut également le considérer comme précurseur de Pierre Teilhard de Chardin. Dans le domaine du langage Norwid s'avère comme le plus révolutionnaire des poètes polonais du XIXesiècle. Son influence sur la poésie de la première moitié du XXesiècle fut immense. Les idées contenues dans son vaste poème mystico-philosophique Promethidion (1851), réédité par Miriam en 1905, où il préconise le retour aux sources mêmes de la «polonité», ont influencé tous les domaines de l'art polonais: architecture, arts plastiques, arts décoratifs, artisanat artistique. Son théâtre (Cléopâtre et César, L'Acteur, Dans les coulisses, L'Anneau de la grande dame) redécouvert pour de bon seulement dans les années 1960 le situe parmi les grands précurseurs de la dramaturgie moderne. Étonnant visionnaire qui en janvier 1852 déjà prévoyait la catastrophe de la Première Guerre mondiale (lettre à J.B. Zaleski), Norwid apparaît également comme précurseur de l'Europe unie qu'il concevait comme un exemple de l'union des contraires, idée-clé de sa pensée, où tous les éléments qui décident de sa diversité se complètent et collaborent (Znicestwienie narodu, Disparition de la nation, 1871).
«Mais toi? - mais moi? — Faisons jaillir le chant du Jugement,
Clamons: «Réjouis-toi, lointain héritier!…
Les pierres sourdes ont gémi,:
L'idéal… a touché le pavé - -»
— Extrait du Piano de Chopin, traduction de Christophe Jeżewski et François-Xavier Jaujard
Hommages
L'Œuvre de Saint-Casimir au 119 rue du Chevaleret à Paris.Plaque commémorative.
Une plaque commémorative lui rend hommage 119 rue du Chevaleret (13earrondissement de Paris).
Jardin Cyprian-Norwid, dans le même arrondissement.
Œuvres
Poèmes
Bema pamięci żałobny rapsod (1851) (Rhapsodie funèbre à la mémoire de Józef Bem)
Coś ty Atenom zrobił, Sokratesie (Qu'as-tu fait à Athènes, Socrate) (1856)
Wesele. Powieść (1847) Les noces
Pięć zarysów (1847-1852)
Pompeja (1848 lub 1849)
Niewola. Rapsod (1849)
Promethidion (1851)
Salem (1852)
Szczęsna. Powieść (1854)
Epimenides. Przypowieść (1854)
Quidam Przypowieść (1855-1857)
Garstka piasku (1859)
Vade-mecum (recueil de 100 poèmes, 1858-1865)
Fortepian Szopena (1865)
Fulminant. Rapsod (1863)
Rzecz o wolności słowa (1869)
Assunta (1870)
A Dorio ad Phrygium (1871)
Prose
Łaskawy opiekun czyli Bartłomiej Alfonsem (1840)
Wyjątek z pamiętnika (1850)
Czarne kwiaty. Białe kwiaty (1856)
Bransoletka. Legenda dziewiętnastego wieku (1858)
Cywilizacja. Legenda (1861)
Ostatnia z bajek (1884)
Milczenie
Pamiętnik Podróżny
Nouvelles
Ad leones! (1883)
Stygmat (1883)
Tajemnica lorda Singelworth (1883)
Archeologia (1866)
Dwie powieści (1866)
Théâtre
Noc tysiączna druga. Komedia (1850)
Wanda (1851)
Zwolon (1851)
Krakus. Książę nieznany (1851, 1861)
Słodycz (1855 lub 1856)
Tyrtej-Za kulisami (1865-1869)
Aktor. Komediodramat (1867)
Pierścień Wielkiej Damy, czyli Ex-machina Durejko (1872)
Kleopatra i Cezar (1870-1878/79)
Traductions en français
Le Stigmate, traduction de Paul Cazin, Paris, Gallimard, 1932
Le Piano de Chopin, traduction de Joseph Pérard avec le texte polonais et deux pointes sèches de Konrad Brandel (Norwid en 1846, dessin par lui-même), Paris, Bibliothèque Polonaise, 1937, 33 p.
Prométhidion, traduction de Joseph Pérard, Paris, Bibliothèque polonaise, 1939
Choix de poèmes, traduction de Christophe Jeżewskiet al., Obsidiane, no22/1983
Le Piano de Chopin, traduction de Christophe Jeżewski et François-Xavier Jaujard, La Revue musicale no364/1983
Trilogie italienne, traduction de Christophe Potocki, Agnieszka Grudzińska et Monique Jean, José Corti, Paris, 1994
Poèmes choisis, traduction de Roger Legras, L'Âge d'Homme, Lausanne, 1999
O Szopenie / Sur Chopin, (bilingue) traduction de Christophe Jeżewskiet al., Lodart, Łódź, 1999
Lumières du Royaume, traduction de Christophe Jeżewskiet al., Éditions Bénédictines, 2001
Vade-mecum, traduction de Christophe Jeżewskiet al., avec 34 illustrations de l'auteur, Noir sur Blanc, 2004
Cléopâtre et César, traduction de Christophe Jeżewski et Claude Henry du Bord, Cahiers Bleus/Librairie Bleue, 2006
Le Piano de Chopin, traduction de Christophe Jeżewski et François-Xavier Jaujard, Anima Mundi, 2006, édition de luxe avec 10 dessins de l'auteur gravés par Raphael Augustinus Kleweta
Chopin/Szopen (bilingue), traduction de Christophe Jeżewskiet al., Maison GAL, Varsovie, 2010
L'intarissable source, Edition établie et préfacée par Christophe Jeżewski, Editions Pierre-Guillaume De Roux, 2017
Notes et références
L'acte de décès 1491 à l'état-civil du 13e arrondissement mentionne le décès à l'âge de 55 ans
Kazimierz Braun, « La part de Norwid dans la totalité de Jean Paul II », Liberté Politique, no30/2005.
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