art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Denis Fernand Py, dit Fernand Py, né le à Versailles[1] et mort le à Sommeville, est un sculpteur, ivoirier et médailleur français[2],[3],[4].

Denis Fernand Py
Naissance

Versailles
Décès
(à 62 ans)
Sommeville
Autres noms
Fernand Py
Nationalité
Française
Activité
Sculpteur,
médailleur
Formation
Compagnonnage
Élève
Mouvement
L'Arche
Influencé par

Artiste d’art sacré chrétien, il est essentiellement connu pour ses sculptures sur ivoire qui ornent un grand nombre d’objets liturgiques, ses statues en bois, ses crèches et ses médailles[2],[3].


Biographie



Une enfance difficile


Fernand Py naît en 1887 dans une modeste maison de la rue du Hasard à Versailles[5]. Son père, graveur, est Louis Charles Py. Sa mère s’appelle Eugénie Ernestine Gras. Il semble qu’il ait eu trois frères, Gaston, Marcel et Georges ainsi qu’une sœur Marguerite[6].

Il vit une enfance difficile[5]. Malentendant[5], son handicap l’isole des autres enfants et il est l’objet de harcèlement. L’origine de cette demi-surdité n’est pas claire. D’après Henri Brochet, il est malentendant de naissance[5]. D’après Henri Charlier, son handicap résulte d’une typhoïde[6]. De plus, en raison de « malheurs familiaux », il entre avec ses frères Gaston et Marcel à l’assistance publique en 1899[4]. Il a alors onze ans[6].


Apprentissage de la sculpture sur bois


Heureusement, un oncle de Fernand, avocat, apprend sa situation après environ 6 mois et l’en retire[7]. Décelant peut-être un don chez son neveu, il le place à 13-14 ans comme apprenti sculpteur sur bois chez des fabricants de meubles[4] du faubourg Saint-Antoine de Paris[5],[7]. Il y reste trois ans, d’abord comme simple apprenti puis comme ouvrier apprenti. Py s’y fait remarquer en raison de son goût pour la création, au grand dam de son patron qui souhaiterait que son ouvrier se contente de copier les motifs demandés par le client[7].

Son oncle protecteur meurt quelque temps après l’avoir placé[7], laissant Py seul pour faire ses premiers pas dans la vie active. Une fois son apprentissage effectué, Py ne peut pas rester chez son patron du faubourg Saint Antoine, car celui-ci ne peut pas le payer comme un véritable salarié. De plus, sa surdité le rend timide et mal à l’aise avec les manières des autres compagnons. Enfin, il ne veut pas continuer à reproduire encore et encore les mêmes ornements[8].


Découverte et maîtrise de la sculpture de l'ivoire


Vers 1908, il s’intéresse à la sculpture sur ivoire et rencontre des marchands ou des antiquaires[5],[8],[4]. Pour eux, il réalise des Vierges ou des Christs dans un style médiéval. Artistiquement, il est déjà plus libre au niveau du mouvement et des détails de ses figures[8]. Son talent est tel qu’une de ses sculptures est authentifiée comme médiévale par un expert[5] ! Néanmoins, ces milieux marchands ne sont pas toujours honnêtes et certains n’hésitent pas à faire passer volontairement ses œuvres pour des pièces d’époque. Cela irrite Py pour qui la foi et la morale chrétienne sont des choses sérieuses[8].


Artiste chrétien, ami de Charlier et membre de l'Arche


Il déménage à la campagne pour « travailler dans une atmosphère morale plus digne, faire des statuettes ou des Christs qui iraient dans les églises ou chez des chrétiens »[8]. Cela lui permet également de s’affranchir de la copie et de réaliser ses propres œuvres.

En 1912, il rencontre Henri Charlier et noue avec lui une solide amitié[5],[6],[8],[4]. Ce dernier lui communique son « esprit », c'est-à-dire le goût de la taille directe[5]. Il lui permet également d’acquérir la culture artistique qui lui manque[8],[9]. Charlier lui fait découvrir Rodin, Cézanne, les primitifs flamands, etc.[9]

Ils collaborent de 1919 à 1923[10].

Dès 1920, il rejoint et travaille avec « L’Arche »[11]. Ce groupement d’artistes chrétiens est fondée en 1917 par l’architecte Maurice Storez et Valentine Reyre. Il a pour objectif de promouvoir le renouveau de l’Art sacré, en réaction au style saint-sulpicien encore très présent à l’époque, et de retrouver l’esprit des anciennes corporations d’artisans[11].

En 1921, il vient habiter pour les beaux jours à Monéteau (Sommeville) près d’Auxerre et y aménage son atelier[3],[4].

Devenu progressivement un maître reconnu, il enseigne la sculpture à des élèves dont François Brochet[5],[2].

Tout au long de sa vie d’adulte, son épouse, Jeanne Riquet, partage sa foi et le soutient[2],[3],[10].

Py est un homme simple et d’après Charlier, il est « trop artiste et désintéressé pour songer à autre chose qu’à l’art même »[10]. Il ne s’adonne donc qu’à très peu de mondanités. Néanmoins, il présente régulièrement au public des œuvres[10]. Ainsi il expose au Salon d'automne en 1922, aux Salon des indépendants en 1923 et au Salon des artistes décorateurs en 1924[12].

Son caractère aimable et jovial[4] lui permet de devenir l’ami de Valéry-Radot, de Henri Ghéon et d’Henri Brochet. C’est ce dernier qui après sa mort survenue le , rédige une biographie en son hommage qui parait dans la revue L’Art d’Eglise en 1953[5],[2].

Eglise Notre-Dame de Verneuil-sur-Avre, Sainte Thérèse de Lisieux, bois.
Eglise Notre-Dame de Verneuil-sur-Avre, Sainte Thérèse de Lisieux, bois.

Funérailles


Ses funérailles se déroulent le 3 septembre 1949 dans la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre qu'il aimait particulièrement et pour laquelle il avait sculpté une grande statue de Sainte Thérèse[2],[3],[5],[4].

Il est inhumé, avec son ciseau et son marteau[4],[13], au cimetière Saint-Amâtre d'Auxerre[14].


Personnalité


Après sa mort, Abel Moreau, journaliste au journal La Croix, le présente de la manière suivante[4] :

« Fernand Py avait une âme d'enfant toujours ouverte aux émerveillements ; comme les enfants, il vivait dans un monde de rêve où se mouvaient une  quantité de personnages venus en droite ligne des âges de foi et de fantaisie…

Foncièrement bon, toujours joyeux malgré une surdité précoce, aimant la compagnie, les visites, les bons mots, les histoires gaies, il était avant tout un artiste et un artiste chrétien…

On l'aimait bien. Sa maison au bord de l'eau, sa silhouette un peu lourde, et cette œuvre innombrable que l'on imaginait autour de lui, faisaient partie de cet admirable paysage d'Auxerre, l'un des plus beaux qui soient. »


Œuvres


Py pratique la taille directe sur bois, ivoire et parfois sur pierre[5].

Parmi ses œuvres, on trouve de nombreux objets ou éléments d’objets liturgiques en ivoire, des statues en bois représentant divers saints, des crèches dont une a été particulièrement reproduite et des médailles[5].

Voici une liste d'œuvres, loin d'être exhaustive[12] :

Certaines médailles de Py sont éditées par Riquet[12] et certaines de ses sculptures sont reproduites en plâtre par la Librairie de l'Art Catholique de Louis Rouart[22],[40].

Pour l'orfèvre François Biais, Py créé des nœuds de calice et de ciboire ainsi que des crosses[12],[41].


Notes et références


  1. (en) « [D4M2 748] - Paris (Paris, France) - Register of voters from Paris, France | 1921 - 1939 », sur Geneanet (consulté le )
  2. « Fernand Py », sur www.anicom89.com (consulté le ).
  3. Pierre-Jules GAYE, « Henri Brochet l'homme du théâtre universel », sur www.auxerretv.com, (consulté le ).
  4. Abel Moreau, « Fernand Py, le grand imagier catholique est mort », La Croix, , p. 4 (lire en ligne ).
  5. Henri Brochet, « Fernand Py », L'Art d'Eglise, 1953, n°2, p. 197-203.
  6. « Un inédit d’Henri Charlier (1/5). Souvenirs sur Fernand Py », sur Présent, (consulté le ).
  7. « Souvenirs sur Fernand Py – Un inédit d’Henri Charlier (2/5) », sur Présent, (consulté le )
  8. « Souvenirs sur Fernand Py – Un inédit d’Henri Charlier (3/5) », sur Présent, (consulté le ).
  9. « Un inédit d’Henri Charlier (4/5) – Souvenirs sur Fernand Py », sur Présent, (consulté le ).
  10. « Un inédit d’Henri Charlier (fin) – Souvenirs sur Fernand Py », sur Présent, (consulté le ).
  11. Hélène Guéné, « L’Arche, un moment du débat sur l’art religieux (1919-1934) », Chrétiens et sociétés. XVIe – XXIe siècles, no 7, , p. 23–38 (ISSN 1257-127X, DOI 10.4000/chretienssocietes.6741, lire en ligne, consulté le ).
  12. Bernard Berthod, Elisabeth Hardouin-Fugier, Gaël Favier (préf. Alain Erlande-Brandenburg), Dictionnaire des arts liturgiques, Frémur éditions, , 512 p. (ISBN 979-10-92137-05-7), p. 407.
  13. Pierre Ordioni, Une jeunesse pour l'éternité, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-23105-9, lire en ligne).
  14. Pierre-Jules GAYE, « La passion au bout des doigts... François Brochet », sur www.auxerretv.com, (consulté le ).
  15. « L’Église SAINT-MICHEL DE SABRES », sur www.eglises-landes.cef.fr (consulté le ).
  16. « Statue : Sainte Jeanne d'Arc », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  17. « Statue : Jeanne d'Arc », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  18. Municipalité de Castres, « Centre national et musée Jean Jaurès - Les collections » , sur Ville de Castres (consulté le ).
  19. « | Cnap », sur www.cnap.fr (consulté le ).
  20. « Jardin d'agrément et parc du château de Bourron », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  21. « La visite des parcs du château de Bourron », sur Chateau de Bourron - Chateau Hotel proche de Paris (consulté le ).
  22. « Statue : Saint Fiacre », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  23. Maurice Brillant, L'art chrétien en France au XXe siècle: Ses tendances nouvelles, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-14104-4, lire en ligne).
  24. « Chaire à prêcher », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  25. « Confessionnal, détail motif floral dans une ouverture en forme de losange », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  26. « Confessionnal, détail motif de cœur transpercé », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  27. « Confessionnal, détail d'un bas-relief polychrome : sainte ? assise », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  28. « Chaire à prêcher, chêne taillé, cuve composée de panneaux sculptés en léger relief et peints, saint Médard, début 20e siècle », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  29. Marie-Anne Morel-Sferruzza, « Le ciborium de l’église Saint-Chrysole de Comines », sur Sous le beffroi de Comines, (consulté le ).
  30. Claude Bergeron, Geoffrey Simmins et Jean Rochon (dom.), L'Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac et ses bâtisseurs, Presses Université Laval, (ISBN 978-2-7637-7527-2, lire en ligne).
  31. « Fernand Py est mort il y a 70 ans - Une page d’art sacré du XXe siècle », sur Présent, (consulté le )
  32. « 63 . Puy de Dôme - Thiers (2) », sur Didier 85 (consulté le ).
  33. « Crèche : 12 statuettes », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  34. « La crèche historique de Mareuil-sur-Aÿ retrouve sa place », sur Journal L'Union abonné, (consulté le ).
  35. « Sarthe. Dans cette église, la crèche est une œuvre d'art », sur actu.fr (consulté le ).
  36. « Vol d'une statue de crèche dans une église de Pau : le curé se demande s'il ne doit pas fermer ses édifices », sur France Bleu, (consulté le ).
  37. Yves Sjöberg, Mort et résurrection de l'art sacré, Paris, Bernard Grasset, coll. « Eglise et temps présent », (lire en ligne), p. 108.
  38. « Art sacré | Abbaye de Solesmes », sur www.abbayedesolesmes.fr (consulté le ).
  39. (en-US) « Balat object: 111417 », sur BALaT KIK-IRPA (consulté le ).
  40. « L'Art sacré : revue mensuelle » , sur Gallica, (consulté le ).
  41. Yves Sjöberg, Mort et résurrection de l'art sacré, Paris, Bernard Grasset, coll. « Eglise et temps présent », (lire en ligne), p. 299.

Annexes



Bibliographie



Généralités


Sur le rôle de Py dans le renouvellement de l'Art Sacré au XXe siècle


Sur la crèche "révolutionnaire" de Py, dont la crèche de Commensacq est un exemplaire


Textes de Fernand Py


Articles connexes



Liens externes


Sur les autres projets Wikimedia :




Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии