Elle est une des artistes les plus reconnus du Canada. Ses peintures ont pour thèmes principaux les forêts de sa région, la Colombie-Britannique et l'art totémique des Autochtones (Premières Nations). La Galerie d'art de Vancouver conserve une importante collection de ses œuvres.
Biographie
Emily Carr naît le 13 décembre 1871 à Victoria. Emily Carr part en France en juillet 1910 avec sa sœur Alice, qui lui sert d'interprète, munie d'une lettre d'introduction que lui avait donnée Phelan Gibb(en), peintre anglais et membre du cercle de Gertrude Stein, Matisse, et Picasso afin d'y apprendre la peinture. C'est là qu'elle apprendra les techniques de Signac et des fauves, mais ne s'initie pas encore au cubisme[3],[4].
Elle s'inscrit d'abord à l'académie Colarossi à Paris, puis avec John Duncan Fergusson, à l'atelier Blanche, mais elle tombe malade, et est obligée de quitter Paris.
Durant l'été 1911, elle apprend que Phelan Gibb va donner des cours de peinture de paysage en pleine nature, et s'inscrit à ses cours. Elle s'installera à Crécy en Brie, auprès de lui. Elle y réalisera de nombreuses toiles, aujourd'hui dispersées dans des collections particulières et des musées canadiens (notamment à Vancouver).
De retour au Canada en 1912, elle conçoit un projet ambitieux: faire une collection de peintures et de mâts totémiques de tous les villages autochtones de la côte nord-ouest. En fait, elle s'intéresse depuis quelque temps au sort des autochtones, dont les territoires ont été récemment occupés par des colons britanniques, notamment à la suite de l'achèvement, en 1886, du chemin de fer reliant l'ouest canadien (Canadian Pacific Railway). En 1912, elle fait un grand voyage parmi les Kwakwaka'wakw, les Haida et les Tsimshian. Cela lui permet de monter une exposition, d'à peu près deux cents toiles et esquisses, qui a pour but de faire connaitre l'héritage et les traditions des Autochtones[1],[5],[6].
Avant-gardiste, elle n'eut que très peu de succès, et gagnait sa vie dans les années suivantes en louant des chambres d'hôte, en élevant des chiens, et en confectionnant de la poterie. Sa carrière reprit en 1927, alors que la Galerie nationale du Canada s'intéressait à l'art traditionnel des Autochtones. Emily Carr fut alors invitée à participer à une exposition présentée à Ottawa, Toronto, et Montréal. L'idée était de faire apparaître des liens entre l'art autochtone et celui des peintres modernes du Canada, menés par le groupe des sept, pour établir un patrimoine national. Pendant quelques années, elle peindra des totems, dans un style cubiste, afin de rendre ce qu'elle voit comme une tragédie: la prochaine disparition de l'art autochtone totémique[5],[6],[7].
Après 1932, elle se voue aux paysages de forêt, mer et montagne avec une ligne rythmique et calligraphique. Comme son voisin et collègue américain, Mark Tobey, qui l'a beaucoup encouragée, elle s'ouvre à la stylisation de l'art autochtone et au pinceau fluide de l'art chinois. Elle reste fidèle, néanmoins, à la vision de Lawren Harris, chef du groupe des sept: la peinture de paysage est destinée à donner un sens d'identité nationale aux Canadiens, et que ce sens comprend une certaine spiritualité[4].
À 66 ans, elle subit une crise cardiaque et délaisse peu à peu ses activités de peintre. Elle se tourne alors vers l’écriture. Elle écrit plusieurs livres autobiographiques où elle revient sur ses expériences auprès des autochtones sur sa carrière d'artiste, et sur le développement rapide de la société en Colombie-Britannique. Elle obtient pour son livre Klee Wyck, publié en 1941, le Prix du Gouverneur général[4]. Plusieurs de ces livres ont été traduits en français. Emily Carr meurt le 2 mars 1945 à Victoria.
Ses œuvres sont exposées à l'occasion à la Galerie L'Art français, aujourd'hui la Galerie Valentin de Montréal[8].
Association avec le Groupe des sept (Group of Seven)
C’était en 1927, à son exposition sur le West Coast Aboriginal art, au Musée des beaux-arts du Canada, où Carr a rencontré le Groupe des sept pour la première fois.[9] Un groupe qui à cette époque était des peintres modernes prodiges du Canada. Particulièrement, Lawrence Harris a été un support important: «You are one of us» («Tu es l'une des nôtres») lui a-t-il dit en l’accueillant parmi les principaux modernistes du pays. Cette rencontre a mis fin à l’isolement artistique des 15 années précédentes de Carr. Cette rencontre l’a menée à l’une de ses périodes la plus prolifique de même qu’à la création de ses œuvres les plus marquantes. Par sa grande correspondance avec Harris, Carr avait aussi pris conscience du courant symbolique du Nord de l’Europe[10] de même qu’elle s’était mise à l’étude de celui-ci.
La réalisation artistique de Carr était influencée par le Groupe des sept, plus précisément par Lawrence Harris, non seulement par ses œuvres, mais sa croyance en la Théosophie[9]. Carr avait de la difficulté à se faire à cette croyance face à sa propre conception de Dieu[11]. Sa méfiance pour l’institution religieuse a envahi son art[12]. Elle est devenue influencée par les idées théosophiques, comme plusieurs autres artistes à cette époque. Carr a commencé à se former une nouvelle vision de Dieu à travers la nature. Elle menait une vie spirituelle en rejetant l’Église et l’institution religieuse. Elle a peint des paysages bruts trouvés dans l’étendue sauvage du Canada, mystiquement animé par un esprit plus grand[12].
Biographies
Une biographie complète d’Emily Carr soulignant sa vie et le développement de son art est Emily Carr: A biography by Maria Tippett, Oxford University Press, 1979 (ISBN9780887847561). La biographie de Tippett a gagné le Governor General’s Award for English-language non-fiction en 1979[13].
De nombreuses biographies ont été publiées sur la vie de Carr avec des spéculations non fondées. La romancière, l’œuvre de Susan VreelandThe Forest Lover de 2004, comprend des personnages qui n’ont pas existé dans la vie de Carr, de même que des faits relatant des incidents qui n’ont peut-être pas eu lieu. Ce livre est une novélisation, et non une biographie, qui est basé sur des événements de la vie de Carr en utilisant celle-ci comme personnage principal, tout en modifiant d’autres personnages et la chronologie d’événement. Chaque partie du roman est introduite par la reproduction d’une peinture de Carr[14],[15].
Une autre biographie de la représentation de la vie d’Emily Carr: Extraordinary Canadians: Emily Carr by Lewis DeSoto, Penguin Group, 2011 (ISBN978-0143055877)[16]. Étant lui-même un peintre et en ayant étudié à l’Université d’art et design Emily Carr à Vancouver (Emily Carr University of Art + Design), dans cette biographie, DeSoto présente toutes les étapes importantes du parcours de vie de l’artiste. Cette biographie fait partie d’une série dont ce peintre et romancier a publié à propos de personnes ayant eu un impact important sur le Canada.
1951: Emily Carr Memorial Galleries, exposition d'ouverture, Vancouver Art Gallery.
1958: Paintings by Emily Carr in One Hundred Years of B.C. Art, Vancouver Art Gallery.
1962: The World of Emily Carr, œuvres de la Collection Newcombe, Compagnie de la Baie d'Hudson, Victoria et Vancouver.
1971: Emily Carr: a centennial exhibition celebrating the one hundredth anniversary of her birth, Vancouver Art Gallery; en tournée au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée royal de l'Ontario, Toronto.
1977: Galerie Emily Carr, exposition d'ouverture, British Columbia Archives, Victoria.
1979: Emily Carr: The Mature Years - Les Années de Maturité, Vancouver Art Gallery; en tournée à la Maison du Canada, Londres, Angleterre, et au Centre Culturel Canadien, Paris, France.
1982: Emily Carr: Sky Paintings, Art Gallery of Greater Victoria.
1990: Emily Carr, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.
1991: Emily Carr in France, Vancouver Art Gallery.
1995-1996: Gasoline, Oil and Paper: The 1930s Oil-on-Paper Paintings of Emily Carr, Mendel Art Gallery, Saskatoon; en tournée à l'Edmonton Art Gallery et à l'Art Gallery of Greater Victoria.
1998-1999: Emily Carr: Art & Processs, Vancouver Art Gallery; en tournée à l'Art Gallery of Greater Victoria et à la Kamloops Art Gallery.
1999-2000: To The Totem Forests: Emily Carr and Contemporaries Interpret Coastal Villages, Art Gallery of Greater Victoria; en tournée à la Vancouver Art Gallery et à la Kamloops Art Gallery.
2002: Emily Carr: Eccentric, Artist, Author, Genius, Royal British Columbia Museum.
2006-2008: Emily Carr: Nouvelles Perspectives sur une Légende Canadienne, Vancouver Art Gallery et le Musée des beaux-arts du Canada; en tournée au Musée des beaux-arts de l'Ontario, Toronto, au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée Glenbow, Calgary.
Collectives
1911: Grand Palais, Société du Salon d'Automne, Paris.
1930: Group of Seven, Art Association of Montreal.
1938: A Century of Canadian Art, Tate Gallery, Londres.
1939-1940: Canadian Group of Painters, Exposition universelle de New York.
1949: Memorial Exhibition, Henry Art Gallery, Seattle.
1974: Contemporaries of Emily Carr in British Columbia, Simon Fraser Gallery, Burnaby.
1983: Visions and Victories: Ten Canadian Women Artists, London Regional Art Gallery, Ontario.
1986-1987: The Advent of Modernism, High Museum of Art, Atlanta; en tournée au Center for the Fine Arts, Miami, au Brooklyn Museum et au Musée Glenbow, Calgary.
1987-1988: The Expressionist Landscape: North American Modernist Painting, 1920-1947, Birmingham Museum of Art; en tournée au IBM Gallery of Science and Art, New York, à l'Everson Museum of Art, Syracuse, à l'Akron Art Museum et à la Vancouver Art Gallery.
1990-1991: The Logic of Ecstasy, London Regional Art et Historical Museums (Musuem London, Ontario); en tournée à l'Art Gallery of Greater Victoria, à l'Edmonton Art Gallery, à la Mendel Art Gallery, Saskatoon, à la Beaverbrook Art Gallery, Frédéricton et à la Dalhousie Art Gallery, Halifax.
1990: The True North: Canadian Landscape Painting 1896-1939, Barbican Gallery, Londres, Angleterre.
2001-2002: Carr, O'Keeffe, Kahlo: Places of Their Own, Collection McMichael d'art canadien, Kleinberg; en tournée au Santa Fe Museum of Fine Arts, au National Museum of Women in Art, Washington et à la Vancouver Art Gallery.
«Dans les galeries de...» dans Vie des arts, printemps 1963, no30, p.40, Galerie L'Art français
(en) Stephanie Kirkwood Walker et William Closson James, This woman in particular: contexts for the biographical image of Emily Carr, (ISBN978-0-88920-565-9, OCLC923765615, lire en ligne)
Doris Shadbolt, Emily Carr, Vancouver: Douglas & McIntyre; Seattle: University of Washington Press, (ISBN978-0-295-97003-5, lire en ligne)
Walker, Stephanie Kirkwood,, This woman in particular: contexts for the biographical image of Emily Carr (ISBN978-0-88920-565-9 et 0-88920-565-5, OCLC923765615, lire en ligne)
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