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Hubert Robert né le à Paris[1] et mort le dans la même ville est un peintre français, dessinateur, graveur, professeur de dessin, créateur de jardins et conservateur au Muséum central des arts de la République (futur musée du Louvre).

Hubert Robert
Élisabeth Vigée Le Brun, Hubert Robert (1788),
Paris, musée du Louvre.
Biographie
Naissance
Décès
(à 74 ans)
Paris (France)
Sépulture
Cimetière d'Auteuil
Nationalité
Française
Formation
Collège de Navarre (-)
Université de Paris
Activités
Conservateur de musée, dessinateur, peintre, architecte
Période d'activité
-
Autres informations
Membre de
Académie royale de peinture et de sculpture ()
Mouvement
Préromantisme
Mécène
Étienne François de Choiseul
Maître
Genre artistique
Paysage
Lieux de détention
Prison Sainte-Pélagie (depuis ), prison Saint-Lazare ()
Œuvres principales
Projet d'aménagement de la Grande Galerie du Louvre, vers 1796, Peintre dessinant le pont en bois du parc de Méréville (d), Vue du parc de Méréville (d)

Il est un des principaux artistes français du XVIIIe siècle.


Biographie


Hubert Robert vient d'un milieu social privilégié. Il naît à Paris le [2], et est baptisé le lendemain en l'église Saint-Sulpice de Paris[3]. Son père, Nicolas Robert, est intendant de la famille de Stainville[4] et sa mère est Jeanne Catherine Charlotte Thibault. Son éducation poussée fait qu'il sait le latin et le grec et est formé aux usages sociaux du grand monde, ce qui lui permet de s'y intégrer et s'y sentir à l'aise[4].

Durant ses études au collège de Navarre, entre 1745 et 1751[5], l’un de ses professeurs, l’abbé Batteux, avait noté les facilités du jeune élève présentant un penchant pour le dessin, en le voyant dessiner un mousquetaire à l'arrière de sa copie de traduction de grec[2]. Après un premier apprentissage dans l’atelier du sculpteur Michel-Ange Slodtz[5] (selon l’Abecedario de Pierre-Jean Mariette), Hubert Robert bénéficie de la protection du comte de Stainville (1719-1785), futur Étienne-François de Choiseul, alors nommé ambassadeur de France à Rome, qui lui offre de voyager en sa compagnie en Italie[4].


Le séjour à Rome


L'Atelier du peintre (1760), Francfort-sur-le-Main, musée Städel.
L'Atelier du peintre (1760), Francfort-sur-le-Main, musée Städel.

Arrivé à Rome le , Hubert Robert ne retourne en France que le . Grâce à l'appui du comte de Stainville, Hubert Robert obtient une place de pensionnaire à l’Académie de France à Rome[4], de 1759 à 1762, sans avoir remporté le prestigieux prix de Rome. Il profite alors des cours de perspective donnés par le peintre Giovanni Paolo Panini (1691-1765) et du voisinage de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), dit Piranèse[4], dont l’atelier de gravure est situé sur la via del Corso, face au palais Mancini.

Le jeune homme se lie d’amitié avec Jean-Honoré Fragonard[4] (1732-1806), pensionnaire à l’Académie depuis . Ensemble, ils multiplient les dessins à la sanguine réalisés sur le motif, à Rome ou dans la campagne environnante, comme Ronciglione ou Tivoli, en privilégiant les vues des jardins et palais abandonnés par leurs riches propriétaires aux effets du temps et de la nature. Ce sont précisément ces sujets pittoresques qu’apprécient les amateurs du XVIIIe siècle et qu’Hubert Robert ne cesse d’exploiter en dessin comme en peinture tout au long de sa carrière.

À Rome, Hubert Robert rencontre Louis-Jacques Durameau, Étienne de La Vallée-Poussin et Jean-Robert Ango, ainsi que des amateurs influents. Parmi ces derniers, l’abbé de Saint-Non, membre honoraire de l'Académie royale de peinture et de sculpture, emmène Hubert Robert à Naples en pour visiter les sites les plus célèbres de Campanie, en particulier les temples doriques de Paestum, qui ne cesseront de le fasciner bien après son retour en France.


Un peintre paysagiste


Hubert Robert, gravure de Simon Charles Miger d'après Jean-Baptiste Isabey, Vizille, musée de la Révolution française.
Hubert Robert, gravure de Simon Charles Miger d'après Jean-Baptiste Isabey, Vizille, musée de la Révolution française.

Précédé par une excellente réputation de dessinateur d’architectures en ruines, Hubert Robert est de retour à Paris au mois d’. Quand il présente le , à l'Académie royale de peinture et de sculpture, un caprice architectural, Le Port de Ripetta à Rome[6], il est agréé et reçu durant la même séance, en tant que « peintre d’architecture ». Obtenant ainsi le droit d’exposer au Salon, il présente en 1767 plusieurs peintures et dessins d’architectures en ruines salués par la critique, Denis Diderot en tête. Sa participation sera constante au Salon jusqu'en 1798. L'artiste fréquente des salons littéraires plus intimes comme celui de Madame Geoffrin, tenu les lundis jusqu'en 1777, celui de la fille de celle-ci Marie-Thérèse de La Ferté-Imbault ou celui d'Élisabeth-Louise de Rohan-Chabot, au sein duquel Hubert Robert enseigne le dessin aux amateurs, dont le jeune Thomas-Charles Naudet[7].

Artiste à la mode, Hubert Robert développe très tôt un marché pour ses œuvres peintes et dessinées illustrant des paysages intégrant des architectures en ruines, qui se conjugue parfaitement avec la pratique du dessin en amateur. En effet, le paysage demeure un genre privilégié par les aristocrates, car son approche nécessite moins de métier que les sujets d’histoire. On notera qu'au Salon de 1787, le marquis de Paroy et le marquis Turpin de Crissé, deux membres honoraires de l'Académie, exposent des œuvres imitant la manière d'Hubert Robert.

Hubert Robert prolonge son approche du paysage dans la création de jardins. Nommé successivement dessinateur des Jardins du Roi, garde des Tableaux du Roi, garde du Museum et conseiller à l’Académie, il est chargé d’aménager certaines parties des résidences royales, comme le hameau de la Reine à Trianon. Ce dernier s'inspire du hameau du parc d'Ermenonville, premier jardin anglais d'envergure sur le continent, à la conception duquel Robert participe en tant que conseiller artistique du marquis René-Louis de Girardin. Le parc de Méréville, appartenant au marquis Jean-Joseph de Laborde, peut être considéré comme celui où l'influence d'Hubert Robert est la plus importante.


La Révolution française


Déclaré « suspect » par le Comité de surveillance révolutionnaire, Hubert Robert est emprisonné à Sainte-Pélagie le , avant d’être transféré le à la prison de Saint-Lazare dont il est libéré le . Malgré ces vicissitudes, Hubert Robert produit des peintures sur assiettes et des dessins témoignant de la vie carcérale. Ce fut lui qui dessina le portrait de Jean-Antoine Roucher que le poète envoya la veille de sa mort à sa femme et à sa fille.

Hubert Robert, Autoportrait en prison, vers 1793-1794, localisation inconnue.
Hubert Robert, Autoportrait en prison, vers 1793-1794, localisation inconnue.

La Révolution a également entraîné la destruction de certains de ses travaux : Robert a conçu les décors d'un théâtre d’environ 500 places dans l’Aile neuve, à l'emplacement de l'escalier Gabriel actuel dans le château de Versailles. Ce théâtre était destiné à servir de théâtre ordinaire de la cour, en remplacement du théâtre de la cour des Princes, trop vétuste et trop petit ; construite à partir de l’été 1785 et inaugurée début 1786, cette salle a été détruite sous Louis-Philippe. Une aquarelle de la conception de Robert est conservée à Paris aux Archives nationales[8].

Vue imaginaire de la galerie du Louvre en ruine, Paris, musée du Louvre.
Vue imaginaire de la galerie du Louvre en ruine, Paris, musée du Louvre.
Démolition de l'église Saint-Jean-en-Grève, Paris, musée Carnavalet.
Démolition de l'église Saint-Jean-en-Grève, Paris, musée Carnavalet.

Libéré après dix mois de détention, à la chute de Robespierre, il retrouve en 1795 son poste de conservateur au Museum, futur musée du Louvre, qu’il ne quitte qu’à sa mise en retraite en .

Il projette dans ses œuvres de réunir le Louvre aux Tuileries. C'est de cette période féconde que datent les nombreuses vues du Louvre, réelles ou imaginaires, où l'on peut voir, au milieu des débris d’édifices et d’arcs renversés, l’Apollon du Belvédère.

Le , Hubert Robert meurt, sans héritiers, d’une apoplexie au 19, rue Neuve-du-Luxembourg à Paris[9].

Le musée d'Art et d'Archéologie de Valence, le musée du Louvre, la bibliothèque municipale de Besançon et le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg conservent d'importantes collections de dessins et de peintures d’Hubert Robert.

Il est inhumé au cimetière d'Auteuil, dans l'actuel 16e arrondissement de Paris[10] ; la tombe n'existe plus, mais la stèle a été conservée.


Œuvres


Artiste dessinant une jeune fille, sanguine, New York, Metropolitan Museum of Art.
Artiste dessinant une jeune fille, sanguine, New York, Metropolitan Museum of Art.
Alexandre le Grand devant le tombeau d'Achille (vers 1754), Paris, musée du Louvre.
Alexandre le Grand devant le tombeau d'Achille (vers 1754), Paris, musée du Louvre.

Conception d'aménagements paysagers, d'architecture et de mobiliers



Peintures


Article détaillé : Peintures d'Hubert Robert.
Canada
Paysage animé à l'obélisque cassé et trois pyramides (1798), Mougins, musée d'Art classique.
Paysage animé à l'obélisque cassé et trois pyramides (1798), Mougins, musée d'Art classique.
France
Italie
Pays-Bas
Russie

Dessins


Article détaillé : Dessins d'Hubert Robert.

Ensembles décoratifs



Expositions


Sépulture d'Hubert Robert, Paris, cimetière d'Auteuil.
Sépulture d'Hubert Robert, Paris, cimetière d'Auteuil.

Collections



Notes et références


  1. Paroisse Saint-Sulpice.
  2. (en) André Rueff, « Hubert Robert », Art & Life, vol. 11, no 1, (lire en ligne)
  3. Les registres paroissiaux et d'état civil à Paris ont été incendiés pendant la Commune de Paris en 1871, mais l'acte de baptême et la référence figurent dans Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, 1872, p. 1068.
  4. Guillaume Faroult et Manuel Jover, « Hubert Robert : Le retour au Louvre », Connaissance des Arts, no 748, , p. 72-77.
  5. Encyclopédie de l'art, Paris, Librairie générale française, (ISBN 978-2-253-13025-3), p. 871.
  6. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, inv. MU 2625.
  7. « Naudet, Thomas-Charles », in: Henri Beraldi, Les graveurs du Dix-neuvième siècle. Guide de l’amateur d’estampes modernes, Conquet, 1890, tome 10, p. 191 et suiv.
  8. Une impression couleur d'un détail de la conception est montrée dans Huisman.
  9. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, 1872, p. 1068.
  10. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 A-K »), « Rue Claude-Lorrain », p. 352.
  11. Communiqué de presse de l'exposition consacrée au peintre au musée du Louvre, du au .
  12. « À la découverte des "folies" du parc de Jeurre », sur pointdevue.fr, .
  13. Acquisition par le musée du Louvre en novembre 2012. Le tableau a appartenu à Joseph-Alexandre de Ségur, fils naturel de l'artiste (cf. Guillaume Faroult, « Un Hubert Robert sans les ruines », Grande Galerie - Le Journal du Louvre, mars/avril/, no 23, p. 12).
  14. Tableau peint vraisemblablement à Rome. L'œuvre est proche du tableau éponyme de Giovanni Paolo Panini, conservée au musée d'Art et d'Histoire de Narbonne. Alexandre considérait Achille comme un modèle et se présentait comme son descendant par sa mère Olympias, princesse d'Egire (cf. Grande Galerie - Le Journal du Louvre, septembre/octobre/, no 17).
  15. Porte au sens de porte de la ville.
  16. Bénédicte Savoy, Patrimoine annexé, Les biens culturels saisis par la France en Allemagne autour de 1800, t. I, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2003, p. 327 (en ligne).
  17. « Vue du Tempietto de San Pietro in Montorio, Hubert Robert, sur Cat'zArts ».
  18. Emmanuelle Brugerolles (dir.), De l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p. 60-61, Cat. 15.
  19. « Personnage en pied », sur Cat'zArts.
  20. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-347-1), p. 95.
  21. Orange, Base Atlas.
  22. Nîmes, Base Atlas.
  23. Gard, Base Atlas.
  24. [PDF] louvre.fr.

Annexes


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Bibliographie



Filmographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Hubert Robert

Hubert Robert (* 22. Mai 1733 in Paris; † 15. April 1808 ebenda) war ein französischer Maler.

[en] Hubert Robert

Hubert Robert (22 May 1733 – 15 April 1808) was a French painter in the school of Romanticism, noted especially for his landscape paintings and capricci, or semi-fictitious picturesque depictions of ruins in Italy and of France.[1]

[es] Hubert Robert

Hubert Robert (París, 22 de mayo de 1733 - 15 de abril de 1808), pintor y grabador francés especializado en cuadros de paisaje y de ruinas clásicas. Nacido en la época rococó, conoció el apogeo del reinado de Luis XVI, a quien sirvió en diversos cargos, incluyendo el diseño de jardines. Sobrevivió milagrosamente a ser ejecutado durante la Revolución francesa y fue uno de los asesores del recién fundado Museo del Louvre.
- [fr] Hubert Robert

[it] Hubert Robert

Hubert Robert (Parigi, 22 maggio 1733 – Parigi, 15 aprile 1808) è stato un pittore francese.

[ru] Робер, Юбер

Юбе́р Робе́р, Робер из Руин (фр. Hubert Robert, Robert des Ruines; 22 мая 1733, Париж — 15 апреля 1808, там же) — французский живописец и рисовальщик, один из крупнейших пейзажистов эпохи неоклассицизма, романист, получивший известность картинами с изображениями античных руин и идеализированной природы римской Кампаньи.



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