Jean-Alexis Rouchon, né le à Bort-les-Orgues en Corrèze[1] et mort le à Paris[2], est un affichiste et imprimeur français, pionnier dans l'application du procédé de la couleur aux annonces diffusées dans la rue.
Eau de Cologne du Grand Cordon. Parfumerie du monde élégant, affiche pour Delettrez, Paris, 1857 (BNF).Alcoolature d'Arnica, Paris, 1862 (BNF).
On sait peu de chose sur cet artiste et inventeur. Ses affiches sont très rares.
Le , il dépose un brevet pour «l'application de l'impression du papier peint à l'impression en couleurs d'affiches». Installé d'abord au 87 rue de la Verrerie puis au 21 rue Bréda, il produit des gravures sur bois, destinées aux annonces de spectacles, de produits et de magasins divers, qui adoptent des formats inédits: pour les magasins de La Belle Jardinière, son placard fait 2,70 x 2,20 m[3],[4].
Il commence à en imprimer vers 1845 à Paris, en détournant la technique du papier peint, permettant d'appliquer de la couleur directement lors de l'impression du motif sur le support papier de grand format. Il est considéré comme le premier fabricant d'affiches en couleurs. Son activité disparaît un peu après 1870.
Plusieurs fois, dans son roman Son Excellence Eugène Rougon, Émile Zola fait mention d’un détail réaliste —sans doute la célèbre réclame créée par Rouchon, À la Redingote grise affiche en couleurs de grand format— lors de l’évocation du baptême du fils de Napoléon II, Louis-Napoléon, prince impérial, en 1856, ici dans le chapitre IV:
«… On apercevait de toute part…sur la muraille d’une maison à six étages…une redingote grise géante, peinte à fresque, de profil, avec sa manche gauche pliée au coude… Cette réclame monumentale prenait, dans le soleil, au-dessus de la fourmilière des promeneurs, une extraordinaire importance.»
Plus loin même, en conclusion du chapitre: «Et, dans le léger brouillard qui montait de la Seine, là-bas, à la pointe de l’île Saint-Louis, on ne distinguait plus…que la redingote géante, la réclame monumentale, accrochant, à quelque clou de l’horizon, la défroque bourgeoise d’un Titan dont la foudre aurait mangé les membres.»
Cette affiche qui semble avoir frappé les contemporains, se retrouve dans le roman d’ un disciple de Zola, Henri Céard, Une belle journée (1881)[5],[6].
Affiches
La Bibliothèque nationale de France conserve plus de 150 affiches[7] dont:
Au Prince Eugène
La Belle Jardinière
Au Bon pasteur
Au Paradis des dames
Machine à broder, système Magnin
Au Palais de cristal, vêtemens pour hommes
Cafés, thés, chocolats, Rhum, épicrie de choix Lefèvre
Eau d'Orezza minérale (Corse)
Épargne mobilière, bazar universel
À la Bastille vêtemens, 1844
La République, journal du matin, 1848
Au petit manteau bleu, vers 1850
À la Redingote grise, 1856
Eau de Cologne du Grand Cordon. Parfumerie du monde élégant, 1857
Jules Chéret, crédité de la première affiche lithographiée en couleurs (1866)
Bibliographie
Alain Weill, Paulette Perec, Charles Perussaux et Réjane Barglel-Harry, Rouchon, un pionnier de l'affiche illustrée, Paris, Henri Veyrier / Musée de l'affiche et de la publicité / UCAD, 1983, (ISBN9782851992857).
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии