Célèbre pour son imagination débordante, l'élégance de son trait et le sex-appeal de ses héroïnes (Marie Mathématique, Bébé Cyanure, Hypocrite et Barbarella, portée à l'écran par Roger Vadim, avec Jane Fonda dans le rôle-titre), Jean-Claude Forest a participé au chamboulement de la bande dessinée francophone, et notamment de la bande dessinée dite «adulte».
En 1983, il reçoit le Grand Prix de la ville d'Angoulême pour l'ensemble de son œuvre.
Biographie
Jean-Claude Maurice Forest nait le au Perreux-sur-Marne[1]. Forest débute dans O.K. en 1949. Dans les années 1950, il travaille pour Caméra 34 (1951-1954), Vaillant (1951-1953, Fillette (1953-1954), Mireille (1956-1958), Suzette (1958-1959), Lisette (1962), illustre des aventures de Charlot et Bicot, ainsi que des couvertures de la revue Fiction et du Livre de poche[2].
En 1962, il crée sa première série à succès, Barbarella, qui met en scène une pulpeuse héroïne dans un univers science-fictionnel débridé.
Fin 1964, Daniel Filipacchi lui confie la direction d'un hebdomadaire dérivé de la mascotte yéyé Chouchou[3]. Forest n'en dirige que onze numéros avant d'être remplacé par Remo Forlani; il y crée Bébé Cyanure, série mettant en scène une autre héroïne sexy, et la bande dessinée de science-fiction Les Naufragés du temps, illustrée par Paul Gillon et parvient à publier de nombreuses histoires sans aucun rapport à la culture yéyé créées par des auteurs réputés (Jacques Lob, Georges Pichard, Georges Lacroix, Guy Mouminoux, Raymond Poïvet, Hugo Pratt, Robert Gigi, etc.)[3].
En 1971, il crée le personnage d'Hypocrite, dans la même veine que Barbarella. Après avoir collaboré à toutes les revues d'avant-garde des années 1970 (Fluide glacial, Métal Hurlant, L'Écho des savanes, etc.), il travaille particulièrement dans (À suivre), dans lequel il crée avec Jacques Tardi le classique Ici Même puis, seul, La jonque fantôme vue de l'orchestre (1980) et Enfants c'est l'Hydragon qui passe (1982).
En 1983 il reçoit le Grand Prix de la ville d'Angoulême pour l'ensemble de son œuvre[4]. De cette date à sa mort, il crée de moins en moins de bande dessinée. De 1985 à 1988, il dirige cependant la section bande dessinée d'Okapi, et crée Leonid Beaudragon pour le magazine. Sa dernière œuvre, Il faut y croire pour le voir, dessinée par Alain Bignon, paraît en 1996.
Forest meurt le à Lagny-sur-Marne, âgé de 68 ans[1].
Œuvres
Bandes dessinées (albums)
Hippolyte et les Diamants de Pesetas-City (scénario et dessin), Éditions Elan, début des années 1950.
Charlot (dessin), avec Montaubert (scénario), Société parisienne d'édition:
Couvertures des romans de SF parus dans la collection Le Rayon fantastique entre 1960 et 1964
Illustrations de rédactionnel dans (À suivre), 1978-1980.
8 volumes de la collection Lecture et Loisirs publiée par les éditions Dargaud, 1979-1982.
L'Ancre de miséricorde de Pierre Mac Orlan, collection Signe de Piste, .
Cinéma et télévision
Marie Mathématique, scénario et dessins d'une mini-série d'animation en papier découpé (poèmes d'André Ruellan; musique et interprétation de Serge Gainsbourg; réalisation de Jacques Ansan): 6 épisodes d'environ 5 minutes chacun pour l'émission Dim, Dam, Dom, diffusés par l'O.R.T.F. d' à .
Barbarella, conseiller artistique de l'adaptation réalisée par Roger Vadim en 1968.
Participations à l'émission Tac au tac produite par Jean Frapat pour l'O.R.T.F., 1971-1975.
Les poules bleues de l'automne, scénario et réalisation d'une dramatique de science-fiction pour la première chaîne de l'O.R.T.F., 1974
Récompenses
1968: Prix Adamson du meilleur auteur international pour l'ensemble de son œuvre
1983: Grand prix de la ville d'Angoulême
1980: Prix du meilleur scénariste au festival d'Angoulême pour Ici Même
1987: Alfred moins de 12 ans au festival d'Angoulême pour Léonid Beaudragon, t. 1 (avec Didier Savard)[6]
1996: Prix Bloody Mary pour Il faut y croire pour le voir (avec Alain Bignon)
Ce paragraphe et les lignes qui suivent. Évariste Blanchet, introduction de l'Entretien avec Jean-Claude Forest, Bananas (nouvelle série)p.3, Bananas BD, 2006.
Michel Béra, «Chouchou», Le Collectionneur de bandes dessinées, no15, , p.16-17.
Thierry Groensteen et collectif, Primé à Angoulême: 30 ans de bande dessinée à travers le palmarès du festival, Angoulême, Éditions de l'An 2, , 103p. (ISBN2-84856-003-7)
Documentation
Schtroumpf! Les cahiers de la BD no26, Glénat.
Jean-Claude Forest. Trente Ans d'images, Casterman, 1984.
Evariste Blanchet, Et Forest créa Barbarella, dans Critix n°11, automne 2000.
Philippe Lefèvre-Vakana, L'art de Jean-Claude Forest, Angoulême, France, Éditions de l'An 2, , 163p. (ISBN2-84856-024-X).
Jean-Claude Forest (int. Christian Marmonnier), dans Bananas nouvelle série no2, Bananas BD, automne-hiver 2006-2007, p.4-23. Reprise d'une interview diffusée en sur Radio libertaire.
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии