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Jean-François-Martial Dergny est un prêtre et peintre français né à Cayeux-sur-Mer (Somme) le et mort à Abbeville (Somme) le .

Jean-François-Martial Dergny
Jean-François-Martial Dergny (Bibliothèque municipale d'Abbeville)
Naissance

Cayeux-sur-Mer
Décès
(à 71 ans)
Abbeville
Nationalité
Française
Activités
prêtre, artiste peintre
Autres activités
Archéologie
Maître
Distinctions
Chanoine honoraire de la Martinique

Vicaire de l'église Saint-Gilles d'Abbeville, il était membre de la Société d'émulation d'Abbeville.


Biographie



Une éducation religieuse


Amiens, abbaye et collège de Saint-Acheul.
Amiens, abbaye et collège de Saint-Acheul.
Amiens, l'église Saint-Acheul.
Amiens, l'église Saint-Acheul.
Saint-Riquier, le petit séminaire.
Saint-Riquier, le petit séminaire.

Né à Cayeux-sur-Mer en 1809 de parents cultivateurs, Jean-François Dergny (mort en 1878) et Marie Magdeleine née Vatel (morte en 1814), Jean-François-Martial Dergny, orphelin de mère à l'âge de cinq ans, a pour précepteur en français et latin l'abbé Michaut, curé de Cayeux, puis est mis en pension chez l'abbé Mansion, curé d'Arrest, jusqu'en octobre 1825 où il entre au collège de Saint-Acheul tenu par les Jésuites à Amiens[1].

À la tête de Saint-Acheul, qui est alors, avec ses 800 élèves, la plus importante des huit écoles secondaires ecclésiastiques dirigées par les 450 Jésuites de France[2],[3], Jean-François-Martial Dergny trouve pour recteur, ayant en 1824 pris la succession du Père Julien Druilhet (1768-1845) - dont l'on retient l'oraison funèbre du duc de Berri, fils assassiné en 1820 du roi Charles X -, le Père Jean-Nicolas Loriquet (es) (1767-1845), ancien professeur de l'Oratoire d'Amiens (à l'emplacement de l'actuel lycée du Sacré-Cœur, rue de l'Oratoire[4],[5]), versé dans la grammaire, la théologie, la littérature et l'histoire[6]. Karl-Michael Loin restitue « une école jésuite au sentiment royaliste très entretenu, une officine réactionnaire aux yeux de ses détracteurs libéraux »[7]. Si c'est dès le 19 juin 1827 que la Chambre des pairs, par 113 voix contre 73, somme le gouvernement d'appliquer la loi - datant de Louis XV - d'expulsion des Jésuites, c'est, après les élections législatives de novembre 1827 et la constitution du ministère Jean-Baptiste de Martignac en janvier 1828, que Charles X, cédant à la campagne d'opinion de ses opposants libéraux, signe le 16 juin 1828 les ordonnances interdisant aux Jésuites tout enseignement[2].

C'est dans ce contexte que Jean-François-Martial Dergny entre en 1828 à la pension de Saint-Riquier, tout juste devenue petit séminaire. Il restera une trace de son excellence en langue latine : il coopère, « s'il ne les composa entièrement », à deux hymnes latines (dont Exulum sodalium) en l'honneur de la Congrégation des Saints Anges de Saint-Acheul dont il fut le pro-secrétaire : ces deux compositions demeureront dans le manuel de latin en usage à Saint-Acheul, puis à Saint-Riquier[8]. Il affirme cependant également une prédilection pour le dessin qu'il commence à pratiquer à Saint-Acheul et dont il obtient un Prix au petit séminaire.


Le prêtre, l'artiste


Amiens, le grand séminaire devenu caserne Dejean.
Amiens, le grand séminaire devenu caserne Dejean.
Ailly-le-Haut-Clocher, église Notre-Dame-de-l'Assomption.
Ailly-le-Haut-Clocher, église Notre-Dame-de-l'Assomption.
Jacques Boucher de Perthes.
Jacques Boucher de Perthes.

Poursuivant ses études au grand séminaire d'Amiens (situé au 54, rue Jules-Barni, il deviendra la caserne Dejean en 1909[9]), Jean-François-Martial Dergny est ordonné prêtre le 1er juin 1833 pour être aussitôt nommé vicaire de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption d'Ailly-le-Haut-Clocher puis, très rapidement remarqué par l'abbé de Raismes, curé de Saint-Gilles d'Abbeville[10], vicaire de cette dernière paroisse à laquelle il demeurera attaché jusqu'à la fin de ses jours, soit durant quarante sept années[8] au cours desquels il sera également aumônier de la maison d'arrêt d'Abbeville[11].

L'abbé Dergny s'investit alors culturellement comme membre de la commission de l'école communale de dessin artistique, membre de la commission du musée d'Abbeville, membre correspondant de la Société des antiquaires de Picardie. Il pratique le dessin et la peinture, recevant les conseils d'Eugène Leygue (1813-1877), élève d'Eugène Delacroix, qui choisit de séjourner dans son petit atelier lors de ses fréquents passages à Abbeville[8].

En début d'année 1859, il reçoit à Abbeville son ami Monseigneur Louis-Martin Porchez (1805-1860)[12], natif d'Amiens et évêque de la Martinique (avant quoi il fut vingt deux années durant le vicaire de l'église Saint-Sépulcre d'Abbeville[13]) dont il prononcera l'éloge funèbre dix-huit mois plus tard en l'église Saint-Sépulcre[14].

Si Jacques Boucher de Perthes cite l'abbé Jean Benoît Désiré Cochet dans le récit de ses fouilles archéologiques, il y évoque également l'abbé Dergny[15] à qui il demande en de l'accompagner au Moulin Quignon, site abbevillois du Paléolithique inférieur admis comme la plus ancienne trace de présence humaine en Picardie[16],[17], et c'est ce dernier qui établit pour la Société d'émulation d'Abbeville le rapport sur la datation des ossements alors découverts[18],[19].


Les derniers travaux


Abbeville, l'église Saint-Gilles.
Abbeville, l'église Saint-Gilles.

Entre 1860 et 1872, dans le cadre des restaurations dans le style néogothique alors très en vogue de l'église Saint-Gilles, demeurée très dégradée depuis qu'elle servit de magasin de fourrages sous la Révolution française, Jean-François-Martial Dergny y entreprend les fresques murales (détail dans Œuvres ci-dessous) dont, les bombardements de 1940 détruisant une grande partie de l'église et la fermant au culte jusqu'en 1967, il ne reste que quelques fragments aujourd'hui.

La santé de Jean-François-Martial Dergny décline à compter de 1870 où la guerre l'affecte. Mort le 18 juillet 1880[20], il est inhumé au cimetière de la Chapelle d'Abbeville, sa tombe étant située sur la droite du cimetière. Repérable par la chapelle funéraire Monchaux-Boucher qui la voisine, elle est entourée d'une chaîne de fer retenue par quatre piliers aux angles et se compose d'une croix de marbre blanc sur le tombeau de marbre noir où il est gravé qu'il fut titré chanoine honoraire de la Martinique[8].


Œuvres



Tableaux



Fresques murales de l'église Saint-Gilles d'Abbeville (1860-1872)


Abbeville, l'église Saint-Gilles.
Abbeville, l'église Saint-Gilles.

Collections publiques



Expositions


Gustave Le Vavasseur
Gustave Le Vavasseur

Réception critique



Références


  1. Philippe Rocher, « Au cœur de l'excellence scolaire - Les congrégations mariales et leurs rôles dans les collèges au XIXe siècle » dans, sous la direction d'Étienne Fouilloux et Philippe Martin, Y-a-t-il une spiritualité jésuite ?, collection « Chrétiens et sociétés - Documents et mémoires », Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA), 2016, pp. 136-152
  2. Guillaume de Bertier de Sauvigny, La Restauration, Flammarion, 1965.
  3. Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Perrin, 1996.
  4. Ronald Hubscher (dir.), Histoire d'Amiens, Privat, 1986.
  5. Jehan Sauval, Amiens, rue de l'Oratoire
  6. Vie du Révérend Père Loriquet de la Compagnie de Jésus écrite d'après sa correspondance et ses ouvrages inédits, chez Poussielgue-Rusand, libraire à Paris, 1845
  7. Karl-Michael Loin, « Saint-Acheul, un établissement jésuite », Avant Laprée, 2020.
  8. Émile Delignières, Notice sur la vie et les œuvres de M. l'abbé Dergny, vicaire de Saint-Gilles, membre de la Société d'émulation, Abbeville, Imprimerie C. Paillart, 1883.
  9. Archives municipales et communautaires de la ville d'Amiens, À la découverte du patrimoine amiénois : La caserne Dejean
  10. Abbé Dergny, « L'abbé de Raismes, curé de Saint-Gilles », Le Pilote de la Somme, .
  11. Catalogue du musée d'Abbeville et du Ponthieu. Peintures, gravures, sculptures, antiquités, Paris, Typographie Plon-Nourrit et Cie, 1902, cf. nos 37, 38 et 44.
  12. Portrait de Monseigneur Louis-Martin Porchez, L'Illustration, 9 août 1860
  13. Joseph Rennard, « Monseigneur Porchez », dans Histoire religieuse des Antilles françaises des origines à 1914, Société de l'histoire des colonies françaises / Librairie Larose, Paris, 1954.
  14. Abbé Dergny, Éloge funèbre de Monseigneur Porchez, évêque de la Martinique, prononcé le 26 juillet 1860 dans l'église Saint-Sépulcre, Imprimerie Vitoux, 1860.
  15. Jacques Boucher de Perthes, « Découverte d'une mâchoire humaine dans le diluvium » suivi de « Nouvelles découvertes d'os humains dans le diluvium », Mémoires de la Société d'émulation d'Avbbeville, 1865.
  16. « Le Moulin-Quignon, la nouvelle actualité de Boucher de Perthes », Les Amis du musée Boucher-de-Perthes,
  17. Denis Desbleds, « Archéologie : les premiers Picards ont plus de 650.000 ans - Abbeville : la redécouverte d'un site où vivaient des humains il y a 650.000 ans confirme l'existence de la plus ancienne trace de peuplement connue en Europe du nord-ouest », Le Courrier picard, 10 octobre 2019, p. 3.
  18. Joseph-François-Martial Dergny, « Rapport de M. l'abbé Dergny à la Société d'émulation d'Abbeville, suite de la séance du  », Mémoires de la Société d'émulation d'Abbeville, 1865.
  19. Olivier Perru, « Le mythe de l'homme antediluvien au XIXe siècle - L'abbé Jean-Benoît Cochet (1812-1875) et Jacques Boucher de Perthes (1788-1868) », Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, vol.26,
  20. Abbé Blandin, « Mort de l'abbé Dergny », Le Dimanche, no 475, .
  21. « Liste des principaux tableaux de l'abbé Dergny », Procès-verbaux de la Société d'émulation d'Abbeville, séance du 20 décembre 1860.
  22. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, lithographie et architecture des artistes vivants exposés au palais des Champs-Élysées le 1er mai 1861, Paris, Charles de Mourgues Frères, 1861, p. 104.
  23. Église Saint-Gilles d'Abbeville, Jésus révèle le mystère de l'Eucharistie
  24. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, lithographie et architecture des artistes vivants exposés au palais des Champs-Élysées le 1er mai 1865, Paris, Charles de Mourgues Frères, 1865, p. 83.
  25. Oswald Macqueron, église Saint-Gilles, boiserie, bibliothèque municipale d'Abbeville.
  26. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.4, p. 463.
  27. Gustave Le Vavasseur, « Nos artistes à l'exposition de 1861 », Scrap-Book - Picardie, 1858-1970, Amiens, Imprimerie de Lenoël Hérouard, 1870.

Annexes



Bibliographie


Abbeville, église Saint-Sépulcre.
Abbeville, église Saint-Sépulcre.

Liens externes





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