Plusieurs documents d'archives nous renseignent sur la vie de Jean Colombe. Il est fils de Philippe Colombe, sculpteur, et d'une Guillemette. Il est le frère aîné d'un autre sculpteur, Michel Colombe. Il épouse une dénommée Colette et fonde une dynastie d'enlumineurs dont son fils Philibert Colombe, mort en 1505, et son petit-fils François Colombe, actif au début du XVIesiècle. Peut-être originaire de Sens (Yonne), la famille Colombe s'installe à Bourges au XIIesiècle.
En 1463, Jean Colombe vit chez Clément Thibault, « escripvain de forme » (c'est-à-dire calligraphe). Il y apprend peut-être l'enluminure. En 1467, il est marié et fait construire une maison à Bourges. Il travaille d'abord pour la bourgeoisie et le clergé berruyers puis élargit sa clientèle à l'aristocratie et à la cour de France. Il travaille ainsi pour Anne de France et Louis de Laval, son principal client. C'est sans doute Charlotte de Savoie, femme de Louis XI, qui le recommande à son neveu Charles Ier de Savoie. Ce dernier en fait son peintre officiel en 1486, après l'achèvement des Très Riches Heures du duc de Berry.
Jean Colombe décède en 1493. Après sa mort, l'enluminure se poursuit à Bourges non seulement dans son atelier mais aussi chez plusieurs artistes tels Jean et Jacquelin de Montluçon, le Maître de Spencer 6 ou le Maître de Monypenny.
Œuvres
Novembre, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, Ms. 65Dieu créateur des poissons et des oiseaux, Heures de Louis de Laval, f. 4v.
1464: Bréviaire de Pierre Milet, Bibliothèque d'État de Berlin, Ms. Theol. Lat. q. 6;
1465-1470: Le Christ devant Pilate, miniature extraite d'un Livre d'heures, Paris, musée du Louvre, RF 54.717;
vers 1465 ou 1470-1485: Heures de Jean Robertet commencées par Jean Fouquet, New York, Pierpont Morgan Library, M. 834;
1470-1475 puis 1480-1485: Heures de Louis de Laval en collaboration avec le Maître du Missel de Yale, Paris, Bibliothèque nationale de France, Lat. 920;
1470-1475: Missel en français en collaboration avec le Maître du Missel de Yale, université Yale, Bibliothèque Beinecke, Ms. 425;
1470-1480: Heures de Guyot Le Peley, Troyes, Médiathèque, Ms. 3.901[1];
vers 1472: Histoire des faits des neuf Preux et des neuf Preuses de Sébastien Mamerot en collaboration avec le Maître du Missel de Yale, Vienne, Bibliothèque nationale d'Autriche, Cod. 2.577;
1473-1474: Passages d'outremer rédigés par Sébastien Mamerot pour Louis de Laval, Paris, Bibliothèque nationale de France, Fr. 5.594[2],[3];
1477: Consolation de philosophie par Boèce, Londres, British Library, Harley 4.336 (vol. 2, folio 1v);
1480-1485: Heures à l'usage de Rome, Bibliothèque municipale de Besançon, Ms. 148[4];
1485-1486: Très Riches Heures du duc de Berry commencées par les Frères Limbourg, achevées pour Charles Ier de Savoie, Chantilly, musée Condé, Ms. 65;
1486-1490: Apocalypse figurée des ducs de Savoie commencée par Jean Bapteur, achevée pour Charles Ier de Savoie, Bibliothèque royale de l'Escurial, E. vit. 5;
1490: Romuleon de Benvenuto da Imola traduit par Sébastien Mamerot pour Louis Malet de Graville, Paris, Bibliothèque nationale de France, Fr. 364;
Saint Jean Évangéliste, miniature extraite d'un Livre d'heures, Paris, musée du Louvre, RF 29.086.
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Yves Ribault, «Les Colombes, une famille d’artistes à Bourges au XVesiècle», dans Michel Colombe et son temps, Jean-René Gaborit (dir.), actes du 124econgrès des sociétés historiques et scientifiques, section Histoire de l’art et archéologie, tenu à Nantes du 19 au , Paris, éd. CTHS, 2001, pp.14–262
Claude Schaefer, « Les débuts de l'atelier de Jean Colombe: Jean Colombe et André Rousseau, prêtre, libraire et escrivain », Gazette des Beaux-Arts, 90 (1977), 137-50.
(de) Claude Schaefer, « Die Werkstatt des Jean Colombe », in: Fouquet, An der Schwelle zur Renaissance, Dresde-Bâle, 1994, p.283-286
Marie Jacob, Dans l’atelier des Colombe (Bourges 1470-1500): La représentation de l’Antiquité en France à la fin du XVesiècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll.«Art et société», , 326p. (ISBN978-2-7535-2031-8, présentation en ligne)
François Avril, Nicole Reynaud et Dominique Cordellier (dir.), Les Enluminures du Louvre, Moyen Âge et Renaissance, Paris, Hazan - Louvre éditions, , 384p. (ISBN978-2-7541-0569-9), p.192-195
François Avril, « Les heures de Guyot Le Peley, un chef-d'œuvre retrouvé de l'enlumineur Jean Colombe », Art de l'enluminure, 21, juin-, p. 6-26.
Katharina Georgi, Enluminure, XVesiècle. Bethsabée au bain, la redécouverte d'une enluminure de Jean Colombe, p.212-213, Société française d'archéologie, Bulletin monumental, 2007, no165-2( Lire en ligne )
Thierry Delcourt, Danielle Quérel et Fabrice Masanès (éds.), Sébastien Mamerot, Les passages d’outremer, une chronique des croisades jusqu’en 1462 enluminée par Jean Colombe, Cologne: Taschen, 2009.
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