Jean Delpech, né à Hanoï (ex-Tonkin) le et mort à Sens (Yonne) le , est un graveur, peintre, médailleur, dessinateur de timbre poste et illustrateur français.
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Biographie
Jean Delpech vit jusqu’en 1935 en Indochine, où son père est architecte. Il fait ses études de 1926 à 1934 au lycée Albert-Sarraut de Hanoï (ex-Tonkin), où il est un condisciple de Võ Nguyên Giáp et de Phạm Văn Đồng dont il illustre les poèmes. Après le baccalauréat, il intègre l’école des beaux-arts de Hanoï, où il étudie la laque et suit les cours du peintre Joseph Inguimberty. Delpech restera durablement marqué par le pays de son enfance et de sa jeunesse, à tel point qu’il se déclarait « étranger » en France. Son regard de peintre doit beaucoup à ces années indochinoises.
Installé à Paris, il s’inscrit à l’École des beaux-arts. Il expose au Salon des artistes français dès 1938 et au Salon des indépendants à partir de 1946. Il obtient le premier grand prix de Rome en gravure en taille-douce en 1948: il s’ensuit un séjour de quatre années fructueuses en Italie. Il enseigne par la suite le dessin, la peinture et la gravure, entre autres dans un atelier de la ville de Paris (cours du soir) et à l’École polytechnique.
Jean Delpech formera beaucoup de jeunes graveurs dont beaucoup sont, depuis, parvenus à la notoriété, comme Philippe Mohlitz, François Houtin, Éric Desmazières ou Fernand Teyssier. Il répond également à diverses commandes: création de timbres-poste, principalement pour la France de 1980 à sa mort[1], illustrations pour des livres et des magazines, décors de théâtre (pour Charles Dullin), médailles, fresques et vitraux.
Il poursuit en parallèle un œuvre personnel varié, alliant l’observation documentaire très précise et la fantaisie la plus débridée: ses compositions s’inspirent de la mythologie comme de la science-fiction.
De 1944 à 2004, son œuvre fait l'objet de nombreuses expositions, individuelles ou collectives.
Prix et distinctions
1947: prix Blumenthal
1948: premier grand prix de Rome en gravure en taille-douce
Les dernières années avant de quitter l'Indochine, Jean Delpech fait une série de croquis sur le vif et de dessins, qui, sans être caractéristiques du style qu'il développera plus tard, montrent son don d'observation et son intérêt pour la vie quotidienne populaire (scènes de rues), le travail humain sur l'eau, aux champs, dans les échoppes, les navires en tous genres: on reconnaît là ses thèmes de prédilection[3]. Ce sont de précieux documents sur cette époque, au graphisme sûr, précis et schématique, un témoignage plein de vie.
Les 62 dessins de la série Italie[réf.nécessaire] ont été réalisés pendant le séjour à Rome. De grandes compositions synthétiques contiennent une foule de détails notés ici et là puis rassemblés selon sa fantaisie ou ses intentions symboliques. La technique de ces dessins se rapproche du montage cinématographique ou du collage et montre son intérêt pour l'architecture comme pour les paysages, la vie quotidienne, la mode, la publicité. On y trouve à la fois son interprétation personnelle et un témoignage sur l’époque.
Une série sur la vie populaire (scènes de rue) des Années cinquante en France[réf.nécessaire] suit la série Italie.
Dans la veine documentaire, on compte plusieurs séries de dessins et de peintures de paysages, végétaux, insectes[réf.nécessaire], à la fois précis et stylisés: la nature semble être pour Jean Delpech un répertoire de formes surprenantes et infinies. Son interprétation très libre de la couleur fait basculer ses sujets dans une dimension féerique.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t.3, 1976, pp. 476-477.
Raymond Escholier, « Jean Delpech, illustrateur de l'ère atomique », in Le livre et ses amis, .
[Catalogue de l'exposition de Sens], Bibliothèque municipale de Sens, 2004.
Jean Ducros, « Jean Delpech, témoin, visionnaire et prophète », L'Art et la mer, no31, , pp. 8-9.
Pierre Jullien, « Jean Delpech, un graveur 100 000 volts », Le Monde des philatélistes, no418, .
Christophe Commentale, « Jean Delpech: de Hanoï à Paris, l'itinéraire d'un imagier pictographe », Arts et métiers du livre, no153, , pp. 30 à 32.
François Bellec, La mer sous le regard des peintres de la marine, Paris, Berger-Levrault, 1988, p.151, 156 et 165.
Christophe Commentale, « Les carnets de dessin de Jean Delpech », Arts et Métiers du Livre, no228, février-, p.50-56.
Xavier Mevel, « Les fantasmagories de Jean Delpech », Chasse-marée: histoire et ethnologies maritimes, no154, , p.44-51.
Jean-Luc Trassaert, « Portrait, Jean Delpech, artiste », L'Écho de la timbrologie: la tribune des philatélistes, no1765, juillet-, p.42-45 et no1766, , p.62-65.
François Bellec, « Jean Delpech », L'art et la mer, no41, 1988, pp. 12-13.
Henri Plisson, « Rencontre avec… Jean Delpech », L'art et la mer, n°23, , pp. 15-16.
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