Jisbar (né Jean-Baptiste Launay le à Val-d'Isère) est un artiste-peintre français. Son style se caractérise par une relecture des grandes œuvres de l'histoire de l'Art comme Klimt, Vermeer ou Michel-Ange en y intégrant sa touche mêlant pop art et street art.
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L'artiste est aujourd'hui principalement exposé à l'international : Malmö, Abu Dhabi, Santa Cruz, Londres... Il est notamment connu pour son partenariat avec la marque de chaussures de luxe J.M. Weston[1] ainsi que pour avoir envoyé une peinture dans l'espace en hommage aux 500 ans de Léonard de Vinci[2].
Originaire du Val d'Isère, Jisbar commence à peindre aux côtés de sa mère dès le plus jeune âge vers 7-8 ans[3],[4]. Il s'intéresse aux arts urbains à l'âge de 13/14 ans quand il commence à pratiquer le skateboard et décrit comment il a été séduit :
« L’art était partout : dans les magazines, sous les planches de skate, dans les shops, dans les endroits où je ridais. La musique en parlait et même les fringues que je portais avaient des visuels street art… Je me suis tout de suite senti dans mon élément »[5].
C'est à l'âge de 16/17 ans qu'il trouve son style mêlant pop art et street art[5]. À 19 ans il commence à vendre ses premières toiles. C'est en 2010, lorsqu'une de ses œuvres apparaît sur une vidéo du Youtubeur Norman, son premier client, que sa carrière va s'accélérer. L'artiste explique pour l'occasion : « Il était au tout début de sa carrière, on voyait ma toile en arrière-plan de sa vidéo, ça m’a permis de trouver des galeries »[3].
À seulement 28 ans, son travail se retrouve ensuite exposé dans plusieurs pays dans le monde : Malmö, Abu Dhabi, Santa Cruz, Londres... Et de nombreuses marques comme les chaussures de luxe J.M. Weston font appel à ses services pour customiser leurs produits[1]. Il personnalise aussi l'un des sacs de la rappeuse américaine Cardi B[6] et a déjà collaboré avec DJ Snake[7].
Jisbar intègre en 2016 le Musée de l'Histoire de l'Immigration dans le cadre d'une exposition dénonçant la montée du racisme et de l'antisémitisme. Il présentera sa réalisation auprès du président de la République de l'époque, François Hollande[8].
En 2018, une conseillère de Donald Trump fait l'acquisition d'une de ses œuvres représentant le président des USA sous forme de caricature disposant de cornes et d'imposantes cernes bleues[9].
En 2019, pour célébrer le 500e anniversaire de l'artiste et ingénieur Léonard de Vinci, il réalise l'exploit d'envoyer son tableau Punk Mona, une version revisité de la Mona Lisa dans l'espace, au contact même du vide intersidéral soit à 33,4 km d'altitude en pleine stratosphère le temps d'un voyage de 1h30 tout autour de la terre[2],[10].
En 2020, il intègre avec plusieurs artistes comme Richard Orlinski, le musée Carton Voyageur dans le cadre de l'exposition Pop ou pas pop ? [11].
Le style de Jisbar est une combinaison entre le mouvement du Pop Art et du Street Art. L'artiste explique lui-même ce mix de la manière suivante : « Je m’inspire du mouvement pop art pour les couleurs flashy, l’iconographie et du mouvement street art pour les messages plus engagés »[1],[5]. Il accepte donc les étiquettes de street artiste ou pop artiste[3] mais préfère se définir comme artiste urbain ou « pop street artiste »[12].
Les œuvres de Jisbar ont pour principale caractéristique de proposer une revisite des plus grands tableaux de l'histoire de l'art : La Création d’Adam, La Jeune Fille à la perle, Le baiser[1],[3]... Tout en y intégrant des « instants de vie », reflet de ce que l'artiste a vécu durant la réalisation de l’œuvre comme il le précise lui-même :
« Mon objectif est de réunir de nombreux éléments, plus on se rapproche de la toile et plus on y découvre les différentes couches, je veux que les gens ne se lassent pas. Quand je peins, j’écoute de la musique ou la radio et souvent ce que j’entends apparaît dans mes toiles. En général, il me faut trois jours pour réaliser un tableau et le résultat représente comme une photographie des trois jours vécus dans mon atelier, s’il y a une fille qui me parle, je le note, quand j’ai changé de numéro de téléphone, pour ne pas l’oublier je l’écrivais sur mes toiles, pareil avec mon code wifi… c’est pour ça que je décris mes œuvres comme des instants de vie »[3]
Jisbar réalise aussi des œuvres liées à ses souvenirs d'enfance en réinterprétant l'univers Disney et autres super-héros[1]. Au-delà du pop art et street art, Jisbar est aussi influencé par les courants du surréalisme et du néo-expressionnisme[4].
En 2016, invité par Combo, il participe à l'exposition Addenda[13] au Musée de l'Histoire de l'Immigration pour dénoncer le racisme et l'antisémitisme[14]. La fresque réalisée pour l'occasion est un détournement d’affiches à caractère raciste où est représentée deux mains dans une pose similaire à l'œuvre la Création d'Adam sur un fond en forme de cœur. Il rencontrera et présentera son œuvre au président de la République François Hollande venu assister à l'exposition pour l'occasion[8].
Il participe a l'exposition itinérante à travers le monde de la marque de skateboard Santa Cruz. Jisbar se retrouve alors partie prenante de cette exposition réunissant différents artistes et talents au fil des pays traversés[3].
En 2019, pour sa première exposition en Asie, dénommée Jisbar's Playground, il choisit la ville de Bangkok. Celle ci se déroule au sein même de l'hôtel du So Sofitel de Bangkok, où l'artiste présente 20 œuvres et 10 lithographies pour l'occasion[15],[6].
En 2020, aux côtés de Richard Orlsinki, Paul Toupet et Alexandre Nicolas, il intègre l'exposition nommée Pop ou pas pop ? du musée Le Carton voyageur. L'exposition éphémère a pour but d'interroger les icônes de la pop culture, en les confrontant aux œuvres de quatre artistes qui se les ont réappropriées. Jisbar a spécialement réalisé pour l'occasion une toile représentant Mona Lisa semblant faire un signe de la paix de la main droite, tout en posant devant un portrait de Marilyn Monroe par Andy Warhol[11],[16],[17].
En 2017, il collabore avec l'entreprise de chaussures de luxe française J.M. Weston pour qui il réalise des versions personnalisées[1]. L'intégralité des souliers sera vendus lors de l'évènement où il expose aussi ses œuvres. L'artiste déclare que ce genre de collaboration "permet de démocratiser mon art, de toucher une autre audience, plus internationale et très différente de celle que je toucherais si je faisais une fresque le long du canal Saint-Martin"[18],[19].
Il collabore avec la marque Giorgio Armani et la ligne Armani Exchange A|X dans le cadre de la collection #st_ART.[3],[20]
En 2019, lors de son exposition à Bangkok, il réalise une collaboration avec BMW en personnalisant trois vélos de la marque, le BMW M Cruise Bike[6],[21]. Le premier vélo réalisé est une combinaison de couleur entre le noir et l'or pour refléter le luxe de la marque. Le second vélo intègre progressivement de plus en plus de couleurs et le troisième est une représentation du drapeau thaïlandais en reprenant les couleurs bleu, blanc, rouge similaire à la France et signe de l'amitié entre les deux pays[22].
Il réalise pour la maison de costume sur-mesure Rives, une première toile imposante pour décorer la boutique qui deviendra par la suite iconique[1],[19]. Le costumier lui fait à nouveau confiance pour habiller le nouveau corner de la marque au sein du magasin Printemps[23].
C'est le 11 décembre 2019, année du 500e anniversaire de Léonard de Vinci que Jisbar envoie dans l'espace son tableau Punk Mona, une revisite de l’œuvre Mona Lisa . Le tableau a survolé la stratosphère durant 1h30 à 33,4KM au-dessus de la Terre avant de retomber au nord de l'Angleterre. L'œuvre a ensuite été exposée mi-janvier à Paris à la Galerie Montmartre[2],[24].
L'œuvre a été envoyé à 33,4 km d'altitude grâce un ballon biodégradable d'hélium avec zéro émission et aucun combustible. La peinture est elle au sein d'une nacelle créée sur mesure en carbone avec une caméra full HD pour enregistrer la performance. Jisbar a dû repenser sa manière de travailler notamment afin que l'œuvre puisse résister aux conditions météorologiques extrêmes liés à l'altitude expliquant les différentes problématiques liés à l'opération :
« C’est un projet qui est complètement à l’opposé de mon projet artistique, qui lui est très libre. Là c’était millimétré. Il y a plein de contraintes techniques liées à la peinture et au médium car les conditions météorologiques sont extrêmes à cette altitude. La température peut atteindre -73°C et les vents sont extrêmement forts. La première condition pour que le vol se passe bien est le poids de l’œuvre. Faire une toile de moins de 1 kilo a été un défi pour moi »[10]
Il explique aussi que le choix des matériaux a été déterminant notamment en remplaçant ses pastels secs par des huiles en stick utilisées normalement pour la sidérurgie :
«L’intérêt majeur de ces huiles est qu’elles résistent à des températures extrêmes, comprises entre -200°F et +392°F, (entre -128°C et 200°C, NDLR) »
L'artiste a travaillé durant 6 mois avec une équipe d'ingénieurs et de mathématiciens soit au total 17 personnes pour réaliser la performance[2],[25].
La performance, liant art et science est notamment un hommage rendu à Léonard de Vinci comme l'explique l'artiste :
« L’espace est un domaine que l’art n’a pas encore complètement acquis. Ces choses vont devenir de plus en plus récurrentes. Je ne serai pas surpris de voir la première vente aux enchères depuis l’espace. Léonard de Vinci était un artiste mais avant tout un inventeur de génie. Il a toujours eu cette envie de voler et d’aller voir ce qui se passe au-dessus de nous. »