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Józef Czapski, né le à Prague, Autriche-Hongrie, et mort le à Maisons-Laffitte, en France, est un intellectuel, écrivain, peintre et critique d’art polonais appartenant au cercle du célèbre mensuel de la dissidence polonaise Kultura édité en France. Terre inhumaine, œuvre majeure de la littérature polonaise, est l'un des premiers témoignages sur l'horreur du Goulag.

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Józef Czapski
Józef Czapski (1943).
Naissance

Prague
Décès
(à 96 ans)
Maisons-Laffitte
Sépulture
Nom de naissance
Józef Maria Franciszek Hutten-Czapski
Nationalités
Polonaise
Française
Activités
Peintre, critique littéraire, écrivain, essayiste
Formation
Université d'État de Saint-Pétersbourg
Académie des beaux-arts de Cracovie
École des beaux-arts de Varsovie (d)
Académie des beaux-arts de Varsovie
Lieux de travail
Famille
Famille Czapski (en)
Père
Jerzy Hutten-Czapski (d)
Fratrie
Maria Czapska (en)
Distinctions
Liste détaillée
Monte Cassino Commemorative Cross (en)
Commandeur de l'ordre Polonia Restituta
Médaille de la commémoration de l'indépendance (1928) (d)
Commandeur avec étoile de l'ordre Polonia Restituta
Croix d'argent de l'ordre militaire de Virtuti Militari
Médaille de guerre (1918-1921) (d)

Biographie



Famille et jeunesse


Figure emblématique et référence morale de l'intelligentsia polonaise, Józef Czapski naît en 1896 à Prague dans une famille aristocratique polonaise des Hutten-Czapski mais il ne fera pas usage de son titre de comte ou de la première partie de son nom en raison de ses opinions démocrates. Il a sept frères et sœurs et passe une grande partie de son enfance dans le manoir familial de Pryłuki, près de Minsk.

Selon Czapski, sa mère était d'origine autrichienne de la Tchéquie alors qu'elle ne parlait avec ses enfants qu'en polonais. Son père est un Polonais qui avait des origines allemandes baltes du côté de sa mère.


La Grande Guerre


En 1915, Czapski part étudier à Saint-Pétersbourg, au lycée puis à la faculté de droit où il est témoin de la révolution de 1917. Il s'engage dans l'armée polonaise mais il la quitte en 1918 après avoir déclaré aux autorités militaires sa volonté de servir sans armes. Il est alors chargé de retrouver les officiers disparus de son régiment. Il découvre qu'ils ont été fusillés par les bolcheviques.

En 1919-1920, pendant la guerre soviéto-polonaise, Czapski sert dans le train blindé et participe à l'expédition militaire sur Kiev. Il est décoré de l'ordre de la croix de Virtuti Militari et promu au grade de sous-lieutenant. Après la guerre, il s'inscrit à l'Académie des beaux-arts de Cracovie.


Mouvement kapiste


En 1924, il part pour la France à la tête d’un groupe de douze camarades peintres qui réfutent la peinture polonaise académique, réunis sous le nom de « Kapistes » (Komitet Paryski ou K.P.). Avec ses amis, il s’installe à Paris quelques années et y rencontre, entre autres, Daniel Halévy et François Mauriac.

Deux ans plus tard, malade, Czapski est en convalescence à Londres où, hormis des visites assidues à la National Gallery, il se plonge « avec un émerveillement croissant » dans la lecture de Marcel Proust.

En 1930, il présente pour la première fois à Paris sept toiles à la galerie Zak, en compagnie des Kapistes. Le succès couronne cette première confrontation publique. Gertrude Stein achète deux toiles : l’une de Jan Cybis, l’autre de Czapski. Puis, en 1931, Czapski organise une exposition collective à Genève et la présente ensuite à Varsovie.

En 1932, il retourne en Pologne où il s’établit. En 1937, ses œuvres figurent en bonne place dans le pavillon polonais de l’Exposition universelle de Paris, de même, en 1939 à New York.


Guerre et déportation


Après l’invasion de la Pologne, menée conjointement par l’Union soviétique et l’Allemagne nazie en , Czapski, officier de réserve, est interné successivement dans trois camps en URSS : Starobilsk, dans l’est de l’Ukraine, Pavlichtchev, au sud-ouest de Moscou, et Griazowietz, encore plus au nord, près de la ville de Vologda. Sur les quatre mille prisonniers de Starobilsk, il y a soixante-dix-neuf survivants, ceux-là mêmes qui se retrouvent dans le camp de Griazowietz. Les autres, regroupés avec des prisonniers venus de Kozelsk et d’Ostachkov, sont massacrés dans la tristement célèbre forêt de Katyń[1].

Dans la faim et le froid, les prisonniers polonais de Griazowietz ont alors l'idée de se donner des cours et des conférences pour échapper à leurs angoisses. Certains parlent d'histoire, d'autres de science ou encore d'alpinisme. Czapski fait une série d'exposés sur la littérature française. Par un prodigieux effort de mémoire, il se souvient d'À la recherche du temps perdu de Proust. L'œuvre qui a enfermé Proust dans une chambre surchauffée va libérer les détenus de leurs baraquements glacés. Le texte de ces conférences, prononcées début 1941, paraîtra d’abord en traduction polonaise dans la revue Kultura en 1948, et seulement en 1987 dans sa version originale française, illustré de certaines pages extraites du journal manuscrit de Czapski et reproduites en fac-similé.

Au cours de sa détention, Józef Czapski ne cesse de prendre des notes car, pour lui, « c'est aux écrivains qu'incombera le devoir du témoignage de la vérité […], puisque ce sont eux qui devraient avoir un sens plus aigu du vrai. »

Il racontera ainsi sa détention dans Souvenirs de Starobielsk (Starobielskie Wspomnienia, 1945) et Terre inhumaine (Na nieludzkiej ziemi, 1947), livrant l'un des premiers témoignages sur l'horreur du Goulag[2].

Après l’attaque d’Hitler contre Staline, en juin 1941, et l'amnistie qui a suivi les accords Sikorski-Maïski, Czapski assiste le général Władysław Anders, chargé de remettre sur pied une armée polonaise en URSS. Mais, parmi les milliers de Polonais qui répondent à l'appel, les officiers sont rares. Czapski a alors pour mission d’enquêter auprès des autorités soviétiques sur l’absence des officiers polonais. Il n’obtient évidemment aucune réponse. Promu major et nommé chef du département de la propagande et de l'information auprès de l'État-Major (c’est-à-dire responsable des publications et des activités culturelles), il quitte l'URSS avec l'Armée d'Anders pour aller à Mechhed, en Iran. Puis il traverse l'Irak, la Palestine et l'Égypte, et débarque pour combattre en Italie. Il participe à la bataille de Monte Cassino. En 1944, il publie sous les auspices de l’Armée polonaise Souvenirs de Starobielsk (Wspomnienia Starobielskie) et interpelle dans une lettre ouverte ses amis Jacques Maritain et François Mauriac sur l’insurrection de Varsovie d’août 1944.

Le récit de Czapski sur les années qui ont suivi sa libération du camp, la formation de l'armée polonaise et son périple en Asie centrale et au Moyen-Orient pour combattre sur le front italien est un témoignage capital sur les souffrances des Polonais en URSS. L'auteur y mêle des portraits de ses compagnons, des réflexions philosophiques ainsi que le récit de ses rencontres avec de grandes figures littéraires, dont Anna Akhmatova. Mais, il est refusé par de nombreux éditeurs français, malgré l’appui d’André Malraux et de Raymond Aron qui essuient un échec chez Calmann-Lévy. Il est finalement publié en 1949 sous le titre Terre inhumaine, grâce à Daniel Halévy, aux très anticommunistes éditions Self.

Dans Le Figaro, François Mauriac, alors très impliqué contre le totalitarisme communiste, exhorte tous les Français à lire cet ouvrage, réclamant le respect pour le combat de son auteur[3].


Artiste en exil


En 1946 à Rome où stationne encore le deuxième corps polonais du général Anders, Józef Czapski fonde avec Jerzy Giedroyc, Zygmunt et Zofia Hertz et Gustaw Herling-Grudziński la maison d'édition l'Institut littéraire qui édite la revue Kultura.

En , l'équipe de Kultura (à l'exception de Gustaw Herling Grudzinski) s'installe en France à Maisons-Laffitte. C'était surtout grâce à Czapski, grâce à son amitié avec Malraux, Halévy, Fabre-Luce, Mauriac etc., et surtout grâce à la bienveillance exceptionnelle de Charles de Gaulle  que Czapski voyait souvent durant la longue « traversée du désert » du général  que Jerzy Giedroyc, rédacteur en chef de Kultura, a pu devenir directeur de maison d'édition et acheter une maison, choses à cette époque inaccessibles pour un étranger[4].

Ce n’est qu’en 1948 que Czapski se remet à peindre, l’esprit enfin libéré par l’achèvement et la publication en 1947 de Terre inhumaine. À 52 ans, son œuvre antérieure entièrement détruite, il reprend les pinceaux.


Dernières années


En 1990, le musée Jenisch Vevey, en Suisse, organise une grande rétrospective en son honneur. Puis en 1992, c’est au tour de Cracovie, Poznan et Varsovie d’accueillir successivement une exposition itinérante de ses œuvres. La même année, il est nommé professeur honoraire de l’Académie des beaux-arts de Cracovie.

Jusqu’à sa mort, le à l’âge de 96 ans, Joseph Czapski vit en exil à Paris, partageant ses activités entre peinture et expositions, voyages en Europe et outre-Atlantique, collaborations à de nombreuses publications, en priorité Kultura, le refuge et le porte-parole de l’intelligentsia polonaise en exil. En 1991 paraît Tumulte et Spectres, recueil d'essais composés de 1945 à 1979 qui apporte des éclairages sur ce demi-siècle d’un humaniste lumineux dont il restitue les tourmentes, les espoirs et les contradictions depuis les déserts de l'Irak jusqu'aux abattoirs de Chicago, des marchés de Dakar à la Côte d'Azur.


Postérité


L'atelier de Józef Czapski est aujourd'hui reconstitué au Musée Czapski de Cracovie, dédié à son grand-père Emeryk Hutten-Czapski (1828-1896), bibliophile, collectionneur de gravures, d’œuvres d’art et de souvenirs polonais, mais surtout auteur de la plus riche collection numismatique polonaise.


Œuvre littéraire



Peinture (sélections)



Notes et références


  1. Guillaume Perrier et Agnieszka Zuk, « Mémoire involontaire et détail mnémotechnique : Czapski lecteur de Proust, camp de Griazowietz, URSS, 1941 », Écrire l'histoire, 3, (lire en ligne).
  2. Karl Demyttenaere, « Józef Czapski - Un artiste en quête de vérité », Lepetitjournal.com Varsovie, (lire en ligne).
  3. Guillaume Gros, « Philippe Ariès sous le regard de Joseph Czapski et de Pierre Vidal-Naquet pendant la guerre d’Algérie », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 20, (lire en ligne).
  4. « Institut littéraire Kultura », sur heritage.bnf.fr.

Voir aussi



Bibliographie



Filmographie



Articles connexes



Liens externes




На других языках


[de] Józef Czapski

Józef Czapski (* 3. April 1896 in Prag, Österreich-Ungarn; † 12. Januar 1993 in Paris) war ein polnischer Autor und Maler in der Nachfolge des Fauvismus und von Paul Cézanne.

[en] Józef Czapski

Józef Czapski (3 April 1896 – 12 January 1993) was a Polish artist, author, and critic, as well as an officer of the Polish Army. As a painter, he is notable for his membership in the Kapist movement, which was heavily influenced by Cézanne. Following the Polish Defensive War, he was made a prisoner of war by the Soviets and was among the very few officers to survive the Katyn massacre of 1940. Following the Sikorski-Mayski Agreement, he was an official envoy of the Polish government searching for the missing Polish officers in Russia. After World War II, he remained in exile in the Paris suburb of Maisons-Laffitte, where he was among the founders of Kultura monthly, one of the most influential Polish cultural journals of the 20th century.

[es] Józef Czapski

Józef Czapski (Praga, 3 de abril de 1896–Maisons-Laffitte, Francia, 12 de enero de 1993) fue un pintor, lejanamente influido por Cézanne, escritor y soldado eventual durante ambas guerras mundiales, y uno de los grandes testigos de la historia del siglo XX en su vertiente más trágica.
- [fr] Józef Czapski

[ru] Чапский, Юзеф

Ю́зеф Мариан Францишек Ча́пский (польск. Józef Marian Franciszek Czapski; 3 апреля 1896, Прага — 12 января 1993, Мезон-Лаффит близ Парижа) — польский художник и писатель, племянник городского головы Минска К. Чапского, двоюродный брат Г. Чичерина, представитель дворянского рода графов Гуттен-Чапских.



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