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Louis-Pierre Bougie, né à Trois-Rivières, Québec, le et mort à Montréal, Québec, le [1] d'une pneumonie[2], est un peintre et graveur canadien spécialisé en taille douce et en eau-forte après une longue formation aux ateliers Lacourière-Frélaut à Paris, où il a travaillé pendant plus de quinze ans, et lors de nombreux séjours de travail et d'étude en France, Portugal, Pologne, Irlande, Finlande et New York. Ses œuvres sont régulièrement exposées dans des galeries canadiennes, américaines et européennes. Plusieurs de ses œuvres font partie de grandes collections publiques et privées notamment au Québec et à New York. Bougie est le chef de file de la gravure au Québec, par la profondeur du propos et la continuité du travail.

Louis-Pierre Bougie
Louis-Pierre Bougie dans son atelier, 2001.
Naissance

Trois-Rivières, Canada
Décès
(à 74 ans)
Montréal, Canada
Nationalité
 Canadien
Activité
Artiste peintre, graveur
Formation
Lacourière-Frélaut
Maître
Angèle Beaudry
Influencé par
Site web

Biographie



Formation


Après une initiation à la gravure à l’École des Beaux-Arts de Montréal, où il était étudiant libre dans les cours d’Angèle Beaudry, Louis-Pierre Bougie a poursuivi sa formation dans de nombreux ateliers, principalement à Paris, chez Lacourière-Frélaut (1979-1993), chez Tazé et Champfleury, et aussi à Vancouver et Montréal. Il a fait des séjours de formation à Strasbourg (1979-1982), à Cracovie (1980), à Helsinki (2003), à Buenos Aires (2006), renouant avec une tradition de transmission du métier dans les ateliers de taille-douce qui s’apparente au compagnonnage.

Louis-Pierre Bougie meurt le à Montréal[3].


Œuvre


Louis-Pierre Bougie a produit un œuvre gravé et peint considérable, faisant appel aux techniques traditionnelles du burin, de l’aquatinte, du chine encollé, pour produire un travail en taille-douce résolument moderne. Bougie appartient à la grande lignée des Goya, Blake et Rops, il a développé une technique originale du monotype, qui met à contribution les procédés de la gravure pour intégrer des dessins réalisés à partir de modèles vivants. On assiste alors à une inversion de la technique : le papier est déjà dessiné à la pierre noire et rehaussé à l’acrylique avant de recevoir l’image de la plaque : une planche de cuivre encrée, qui aura été mordue au préalable par des badigeons d’acide (des crachis ou « spit-bites ») et quelques éraflures au grattoir. L’impression saisit le tout dans une transparence surnaturelle : à donner de la lumière, c’est bien ce que l’on entend par enluminure. Chez Bougie, la gravure devient un procédé qui permet d’ouvrir, et de sceller un espace, où le désir et l’imagination se déposent autrement dans la matière corporelle, où la lumière (par rehaut et par enluminure) fait remonter autrement l’apparaître et nous redonne une part de nous-mêmes.


Implication


En 1975, Louis-Pierre Bougie vit à Outremont, voisin de Serge Fiori. Celui-ci lui demande d'effectuer l'illustration de Si on avait besoin d'une cinquième saison, le second album du groupe Harmonium. Il utilise une technique mixte avec aquarelle, encre, peinture acrylique et pierre noire pour effectuer l'œuvre[4].

Au début des années 1980, alors qu’il multiplie les séjours dans des grands ateliers de gravure à l’étranger (Strasbourg, Paris, etc.) Louis-Pierre Bougie fonde – avec quelques artistes passionnés d’eau-forte (Pierre-Léon Tétreault, Kittie Bruneau, etc.) - l’Atelier circulaire[5]. Il n’aura de cesse, tout au long de sa carrière, d’aider à promouvoir les œuvres gravées des artistes québécois, au Québec comme à l’extérieur du Canada, et à multiplier les liens avec le milieu littéraire. En 1983, dans un texte commun, les poètes Gaston Miron et Michaël La Chance ont envoyé un télégramme à Louis-Pierre Bougie : « Nous saluons Louis-Pierre Bougie qui est de ceux qui, en devançant le lendemain augmente ses possibilités et dévie le temps de son encerclement mortel[6]. » Sa réputation de buriniste hors pair et d’aquafortiste de renommée internationale a contribué à jouer ce rôle de diffusion et de valorisation de la gravure québécoise. Ce travail de médiateur, Bougie le joue de façon significative par les invitations qu’il lance à des artistes étrangers, pour une impression taille-douce d’un livre d’artiste (François-Xavier Marange), pour des résidences de production (Martin Müller-Reinhart), pour des échanges Québec-France-Québec-Taiwan, etc. Discret et solitaire, il a joué un rôle décisif pour encourager et promouvoir nombre d’artistes du Québec qui sont passés par l’Atelier circulaire ou à l’occasion d’expositions collectives qu’il organise et dont il a été commissaire.


Expositions solo


De grands commissaires d’exposition ont soutenu cette œuvre, Léo Rosshandler, Bernard Lévy, Céline Mayrand, Gilles Daigneault, Claude Morissette, Anne-Marie Ninacs, etc. Côtoyer cette œuvre c’est suivre au pas à pas comment la pensée s’ouvre à des complicités dans l’expérience que nous faisons de certains lieux, en regard de certaines œuvres.


Expositions de livres d’artiste


L’œuvre gravée de Louis-Pierre Bougie est, pour une part, dialogue avec la poésie : ce qui donnera lieu à quelques collaborations en galerie[18] et surtout à des livres d’artistes où se rencontrent typographes, graveurs, poètes et relieurs. Louis-Pierre Bougie a collaboré avec plusieurs poètes : Gaston Miron (un « Après-dire » dans Le Prince, un poème liminaire dans Forger l’effroi), Paul Chamberland, Geneviève Letarte (un livre), Jérôme Élie, Michel Butor (un livre), Michel van Schendel (deux livres), François-Xavier Marange (un livre), Paule Marier, Michaël La Chance (4 livres), etc. Ce sont des collaborations étroites où l’écrivain ne manque pas, à chaque fois, d’être impressionné par l’approche à la fois rude et sensible, rugueuse et édénique, que Bougie donne à la création. C’est ainsi que, dans un esprit de collaboration créatrice et d’amitié avec les poètes, de nombreux livres d’artistes voient le jour, lesquels seront rassemblés pour de grandes expositions :


Livres d’artiste



Citations



Collections



Bourses, prix, mentions



Notes et références


  1. « Louis-Pierre Bougie, le génie de la taille-douce, n’est plus », sur La Presse, (consulté le )
  2. « L’artiste québécois Louis-Pierre Bougie est décédé », sur radio-canada.ca, (consulté le ).
  3. Louise Thériault, Serge Fiori : s'enlever du chemin, février 2014, Éditions du CRAM, (ISBN 978-2-923705-42-2), p.147.
  4. Cf. http://www.ateliercirculaire.org/apropos/
  5. Gaston Miron et Michaël La Chance cités dans Michaël La Chance, Louis-Pierre Bougie. Espaces chavirés, torsions du désir, Montréal : Les Éditions de Mévius, 2013, p. 48.
  6. Nicole Allard, « Inimitable Louis-Pierre Bougie », L'Édition Galerie, printemps-été 2020 (lire en ligne)
  7. « Communiqué », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  8. « Louis-Pierre Bougie: l’expression palpitante de la vie », sur La Presse, (consulté le )
  9. « Hommage à Louis-Pierre Bougie, maître graveur », sur Réseau Art Actuel (consulté le )
  10. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Une double exposition pour Louis-Pierre Bougie », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  11. « Louis-Pierre Bougie: voyager, créer », sur La Tribune, (consulté le )
  12. Atelier Circulaire, « LOUIS PIERRE BOUGIE | Atelier Circulaire | Centre d'artistes en arts imprimés » (consulté le )
  13. « Louis-Pierre Bougie - Entre le trait et la vie — Musée d'art contemporain de Baie-Saint-Paul », sur Musée d'art contemporain de Baie-Saint-Paul (consulté le )
  14. « Hommage à Louis-Pierre Bougie, poète du trait », sur Le Devoir (consulté le )
  15. écorce, « 1700 LA POSTE » (consulté le )
  16. « BOUGIE Louis-Pierre », sur Galerie Lacerte (consulté le )
  17. Cf. « Le passage des voix », Cahiers des arts visuels au Québec, « Érotisme et mort », 34, été 1987, p. 10-13, poèmes de Geneviève Letarte et Michaël La Chance, dessins de Louis-Pierre Bougie, Galerie Michel Tétreault Art Contemporain, Montréal, du 3 au 21 septembre 1986. Galerie l'Autre Équivoque, Ottawa, du 30 novembre au 12 décembre 1986.
  18. dir., Anne-Marie Ninacs ; essai, Sylvie Alix ; trad. C. Bilodeau et M. E. Elgue, Louis-Pierre Bougie : Prix de la Fondation Monique et Robert Parizeau 2005, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, , 71 p. (ISBN 9782551228935)
  19. Marie-Andrée Beaudet, Album Miron, l’Hexagone, 2006, p. 174-175.
  20. Louis-Pierre Bougie cité dans Louis-Pierre Bougie. Espaces chavirés, torsions du désir, Montréal : Les Éditions de Mévius, 2013, p. 63.
  21. Louis-Pierre Bougie cité dans Louis-Pierre Bougie. Espaces chavirés, torsions du désir, op.cit., p. 103.
  22. Céline Simonet, « Louis-Pierre Bougie, un artiste à jamais gravé dans notre mémoire », sur Carnet de la Bibliothèque nationale,
  23. « Bougie, Louis-Pierre », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  24. « Communiqué de presse | BAnQ », sur www.banq.qc.ca (consulté le )

Annexes



Bibliographie


 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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