Louis Evrard, né le à Dunkerque et mort à Paris 15e le [1], est un peintre et dessinateur, qui a fait de sa région d’origine sa principale source d’inspiration.
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Louis Charles Eugène Evrard |
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Louis Evrard est né le à Dunkerque dans une famille de marins. Bien qu’issu d’un milieu modeste, il est sensibilisé aux pratiques artistiques. Dessin, peinture, musique font en effet partie des activités que les 7 enfants ont le loisir de pratiquer. Le jeune Louis montre assez tôt un intérêt pour les arts picturaux. Fort soutenu par sa mère, convaincue qu’il a un don, il suit, dès 1921, les cours de dessin à l’école communale des Beaux-Arts de Dunkerque. Il mène ainsi de front son apprentissage artistique et sa carrière professionnelle puisqu’il travaille au bureau de dessin des Ateliers et Chantiers de France, assumant ainsi le rôle de soutien de famille qui lui incombe depuis la mort de son père. D'après les recherches de Michel Tomasek, historien des peintres dunkerquois, Alphonse Debaene, puis Albert Gysel, qui dirigent l’école communale ont la volonté de faire de Dunkerque un pôle artistique et encouragent les élèves les plus doués de l’école. Evrard en fait partie. En 1919, la Société des amis des arts, issue de l’école communale, voit le jour. Chaque année, cette société organise une exposition des travaux des élèves, notamment pour promouvoir et valoriser les jeunes talents locaux. En 1923, Louis Evrard se distingue des autres élèves, et se fait reconnaître par ses maîtres en remportant le 1er Prix de peinture dans la division des débutants puis en 1928 avec le 1er Prix de dessin. Si les travaux du jeune Evrard sont profondément marqués par l’influence de la peinture réaliste de Debaene, l’enseignement suivi à l’école de Dunkerque sera une occasion de se confronter à des artistes chez lesquels l’emploi de la couleur est nettement privilégié, tels Philippe Steinmetz ou Pierre Zerbini. En 1931, fort de son talent désormais reconnu, il obtient une bourse pour « monter » à Paris.
À Paris, Evrard choisit d’intégrer l’Académie Julian. Il poursuit donc sa formation artistique tout en continuant à exposer avec la Société des amis des arts à Dunkerque.En 1932, il présente l’Intérieur de Saint-Julien le Pauvre au Salon des artistes français. En 1935, c’est le Grand Prix des Rosati (société des Nordistes à Paris) qu’il obtient avec Les roulottes.
En 1937, son mariage avec l’artiste peintre alsacienne Marie Harnist marque le début de sa vie d’artiste. Établi à Paris, le couple vit désormais de sa peinture.
Dans les années d’avant-guerre, Evrard parcourt la Flandre : Bergues, Cassel, Dunkerque, mais surtout Grand-Fort-Philippe, Petit-Fort-Philippe, Gravelines et ses environs.
1942 marque sa première participation au Salon d'automne au Palais des Beaux-Arts de Paris. Il y expose deux tableaux : Marine, Petit-Fort-Philippe et Marine, Dunkerque. Il en deviendra un habitué jusqu’à sa mort en 1989.
Après le conflit, il recommence à venir régulièrement à Dunkerque, séjournant tantôt chez son frère Daniel à Rosendaël, sa sœur Renée à Ghyvelde, ou encore chez des amis à Petit-Fort-Philippe. Son inspiration pour sa région d’origine ne décroît pas. Malgré les bouleversements et les dégâts causés par la guerre, il poursuit ses travaux constituant ainsi un précieux témoignage sur l’après-guerre dans le dunkerquois.
Entre 1948 et 1967, son frère, qui a perpétué la tradition familiale en devenant pilote du port, lui permet d’accéder aux coulisses des chantiers portuaires. La station de pilotage lui passe plusieurs commandes. Il se découvre alors un enthousiasme pour l’intense activité qui règne en ces lieux et les hommes qui y travaillent. Il s’applique à saisir sur le vif des scènes de manutention.
Toiles ou carnets de croquis à portée de main, il suit son inspiration et utilise les techniques au gré des sujets : le chenal de Gravelines, son phare si caractéristique, les barques échouées, les bords de quai, la jetée de Petit-Fort, l’immensité de la mer du Nord.
Il peint aussi la Flandre intérieure et ses traditions (Tir à l’arc - Gouache, Le Reuze -Gouache, Procession nocturne -Huile sur toile).
Il démontre un vif intérêt pour la communauté des gens de mer : les pêcheuses de crevettes, l’insolite ballet du passeur qui assure la traversée de part et d’autre du chenal, les marins qui discutent sur les quais. De 1946 à 1952 : ses œuvres sont représentées au Salon des indépendants à Paris.
En 1974, de profondes mutations interviennent dans le paysage du dunkerquois : construction de la centrale nucléaire de Gravelines, diminution de la pêche côtière... Louis Evrard souffre de ces changements et ses séjours flamands se raréfient. De plus, sa santé l’empêche de travailler en extérieur et c’est finalement à partir de ses carnets de croquis qu’il peindra ses dernières toiles.
De 1978 à 1980 : il expose au salon Comparaisons, premier salon où sont représentés des exemples de peinture abstraite et de peinture figurative.
Louis Evrard meurt à Paris le . Il est enterré à Dunkerque. Son œuvre est un véritable témoignage des traditions et des activités maritimes et portuaires de la Flandre.
Ses œuvres ont été acquises par