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Lucile Passavant est une poétesse, artiste peintre pastelliste, sculptrice et graveuse sur bois[1] française née à Paris le et morte à à Poissy le .

Lucile Passavant
Aristide Maillol, Les trois Nymphes (1930), Paris, jardin des Tuileries. À droite, figure posée par Lucile Passavant.
Naissance

Paris
Décès
(à 101 ans)
Poissy
Nationalité
Française
Activité
Artiste peintre pastelliste, sculpteur, graveur sur bois
Formation
Académie de la Grande Chaumière
Maître
Mouvement
Surréalisme

Très proche d'Aristide Maillol à Marly-le-Roi à partir de 1928, elle vécut à Morainvilliers de 1945 à 2000, puis à la maison de retraite Hervieux à Poissy jusqu'à sa mort.


Biographie


Académie de la Grande Chaumière, Paris
Académie de la Grande Chaumière, Paris
Aristide Maillol
Aristide Maillol

Née en 1910 à Paris d'un père médecin et d'une mère modiste, Lucile Passavant passe son enfance en Belgique, pour revenir dans la capitale française en 1918. Attirée dès l'âge de dix ans par la poésie et le pochoir, un climat familial conflictuel - fondé, comme elle s'en confiera plus tard à Harry Kessler[2], sur le remariage désapprouvé de sa mère, alors âgée de près de 40 ans, avec un jeune homme de 20 ans - la contraint cependant à quitter son foyer et à abandonner sa scolarité en 1921 pour se faire vendeuse dans une boulangerie. Les petits métiers se suivent : en 1927, elle gagne fort modestement sa vie en ajourant la soie, étudiant le dessin dans les cours du soir de l'Académie de la Grande Chaumière[3].

Lucile Passavant est accueillie en 1928 à Marly-le-Roi chez Aristide Maillol (1861-1944). Elle explique elle-même dans un écrit de , rapporte Ronald Alley[4], comment cette entrée chez Maillol procède alors d'un choix personnel de « la jalouse » Clotilde Maillol qui voit dans cette adolescente (elle n'a que 18 ans) d'apparence fragile (quoique de proportions parfaites, elle ne pèse que 46 kilos) le modèle idéal, non susceptible d'éveiller des sens âgés de 67 ans. Maillol lui enseigne la gravure sur bois, elle en devient la maîtresse (Clotilde saccage l'atelier de Maillol lorsqu'en 1930 elle les surprend en flagrant délit de grande intimité[4]) et, trois années durant, elle en est le modèle : elle est entre autres l'une des Trois Nymphes du groupe en bronze éponyme de 1930 dont on peut voir un exemplaire dans le jardin des Tuileries à Paris[5], un autre à la Tate Gallery de Londres[6], d'autres encore au musée des beaux-arts de Berne, au Meadows Museum de Dallas ou au Norton Simon Museum de Pasadena[4].

C'est dans ce contexte que dès 1929, remarquée pour cela par Maurice Denis, Ker-Xavier Roussel et surtout par Harry Kessler qui en invite Maillol et Lucile à séjourner chez lui à Weimar[7], notre jeune artiste réalise dans la proximité du maître ses premières sculptures en terre glaise et qu'en 1931 (année où elle se marie, effectue un grand voyage de noces en Italie, Espagne et Afrique du nord et développe son travail du pastel[8]) elle devient le graveur sur bois de l'œuvre de Maillol, le demeurant après 1934, date à laquelle Dina Vierny, la dernière et la plus célèbre des muses de Maillol, arrive dans l'intimité du vieil artiste[3].

Lucile Passavant s'installe à Orgeval en 1938, puis à Morainvilliers en 1945 (année de sa première exposition personnelle à Paris, grâce à Harry Kessler qui la présente à la galerie Jeanne Castel), dans une maison qu'elle fait construire, qu'elle entoure d'un vaste jardin-musée consacré à ses sculptures, et qu'elle habitera jusqu'en 2000. La grande période de ses expositions, notamment à Paris et à Londres, se situe entre 1954, année de ses premières sculptures en bronze[9], et 1975. On la qualifie alors d'artiste surréaliste, épithète suggéré, car elle ne se lia jamais à ce mouvement, tant par les créatures étranges - toutes sortes de sirènes, faunes, animaux anthropomorphes, êtres acéphales ou bicéphales - qui peuplent son œuvre sculpté, que par les architectures irréelles - temples, grottes, gratte-ciels - qu'elle invente dans ses dessins et pastels.

Lucile Passavant, veuve et sans enfant, atteinte par la maladie d'Alzheimer, passe les douze dernières années de sa vie à la maison de retraite Hervieux de Poissy[10], une ordonnance du juge des tutelles la contraignant en de se séparer de son important fonds d'atelier qui est dispersé aux enchères à Saint-Germain-en-Laye[3]. Elle meurt le .


Contributions bibliophiliques



Expositions



Expositions personnelles



Expositions collectives


Musée Galliera, Paris
Musée Galliera, Paris

Réception critique



Prix et distinctions



Collections publiques



Collections privées référencées



Références


  1. (en)Dictionnaire Bénézit.
  2. Harry Kessler, Journal de 1930, date du 16 mai, Spiegel On Line Kultur
  3. Jean Loiseau et Alain Schmitz, Lucile Passavant, annonce de la vente de l'atelier accompagnée d'une biographie chronologique détaillée, in La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°33 du 22 septembre 2000.
  4. Ronald Alley, Catalogue of the Tate Gallery's collection of modern art other than British artists Éditions Tate Gallery/Sotheby Parke-Bernet, Londres, 1981, pages 468-470
  5. Photo Loïc Brohard, Les trois Nymphes de Maillol, Lucile Passavant étant sur cette photographie représentée à droite.
  6. Tate Gallery, Londres, Les trois Nymphes de Maillol, Lucile Passavant étant sur cette photographie représentée au centre.
  7. Harry Kessler, In the Twenties - The Diaries of Harry Kessler, Éditions Holt, Rinehart and Winston, New York, 1971.
  8. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 10, page 320.
  9. Éditées à la cire perdue par la Fonderie Valsuani.
  10. Max Dana, « Rétroprojecteur sur une grande artiste du XXe siècle : Lucile Passavant », L'Œil neuf, n°6, avril 2017, p. 4.
  11. Ketterer Kunst, "Les Bucoliques" de Virgile enrichis des bois gravés de Lucile Passavent, présentation
  12. Collection d'affiches d'expositions de la Bibliothèque nationale suisse.
  13. collectif (sous la direction d'André Flament, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest, La vie paysanne - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Diffusion internationale d'art moderne, Paris / Hachette, Vanves, 1976, p. 65.
  14. Collectif (sous la direction d'André Flament, Roger Bouillot, Dana Carayol, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest, La fête - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Hachette, Vanves, 1977, p. 71.
  15. Jonathan Franklin (Musée des beaux-arts du Canada, bibliothèque et archives), Catalogue de l'exposition "Feuilles pastorales - Virgile et le livre d'artiste en France", 1999
  16. Annabel Patterson, à propos des Bucoliques et des bois gravés en 1951 par Lucile Passavant, in Pastoral and ideology: Virgil to Valaery, page 322, University of California Press, Berkeley, Los Angeles, 1987.
  17. Katarina Eustace, Continuity and change: twentieth century sculpture in the Ashmolean Museum, Éditions Ashmolean Museum, 2011.
  18. Andrea Pophanken et Felix Billeter, La collection Harry Graf Kessler à Weimar et Berlin, in Die Moderne und ihre Sammler - Französische Kunst in deutschem Privatbesitz vom Kaiserreich zur Weimarer Republik, Éditions Akademie, 2001.
  19. University of Manchester Library, La collection Walter Strachan

Bibliographie



Liens externes





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