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Marcel Jacno, dit Jacno, est un graphiste français né le et mort le . Il est connu pour avoir dessiné le paquet de cigarettes Gauloises, ainsi que le logo du TNP (1951)[1].

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Marcel Jacno
Le célèbre paquet de Gauloises dans les années 1960, signé Jacno.
Naissance

Paris
Décès
(à 84 ans)
12e arrondissement de Paris
Nationalité
Française
Activités
Designer, artiste graphique

Il est également le créateur de la typographie du journal France-Soir.


Biographie


Marcel Jacno est un autodidacte des arts graphiques.

Il commence sa carrière à la fin des années 1920 en dessinant des affiches de cinéma. Ses premiers travaux, en 1929, sont des affiches pour Gaumont et Paramount.

Dans le même temps, il perfectionne sa pratique de la conception de caractères et la grande fonderie française Deberny et Peignot publie plusieurs de ses créations, dont Film (1934) et Scribe (1936), qui connaissent un large succès.

« C’est avant-guerre que j’ai dessiné le caractère Scribe. Il y avait alors en France deux fondeurs qui comptaient. Le plus important, et en même temps le plus hardi, c’était Charles Peignot. C’est lui qui a amené le public à s’intéresser à l’art typographique. Il a lancé la typographie comme on aurait lancé de la haute couture. À cette époque sentant le manque d’un caractère d’écriture pour composer des textes rédigés en style parlé, il m’a demandé d’en dessiner un. En effet pour typographier ce style parlé, on ne disposait alors en France que de caractère du genre de l’anglaise que l’on utilise pour faire imprimer les faire-part de mariage. Mais si l’on voulait composer une phrase disant très familièrement :  pour vous faire inhumer profitez de nos prix de printemps comme on pouvait lire à l’époque dans les annonces américaines de pompes funèbres, un caractère calligraphique convenait assez mal. Il avait une allure trop apprêtée. Il existait bien en ce temps à l’étranger quelques caractères répondant à ces conditions, principalement le caractère allemand signal. Mais il était peu adapté au goût du lecteur français, à cause de ses formes anguleuses agressives. Je me suis appliqué à dessiner une écriture de forme spécifiquement latine. Mon programme consistait à obtenir un caractère typographique conservant toute la spontanéité du tracé de l’écriture courante. Pour être sûr de rester dans le vrai j’ai utilisé ma propre écriture. J’ai écrit des centaines de phrases. Parmi tous les mots écrits au courant de la plume j’ai relevé, pour chacune des lettres de l’alphabet, les formes qui se retrouvaient le plus fréquemment. J’en ai fait des agrandissements, une fois que je me suis trouvé devant vingt-six minuscules, les vingt-six majuscules, tous les chiffres et tous les signes de ponctuation, il manquait encore quelque chose pour constituer un alphabet typographique. Il m’a fallu normaliser ces éléments, leur surajouter certains points communs : une uniformité d’inclinaison. Et cela en prenant soin de ne pas faire disparaître toutes les irrégularités du tracés manuel de façon à conserver la spontanéité des formes. Restait une dernière mise au point : dans une typographie ordinaire les caractères sont séparés les uns des autres ; dans une écriture courante qui prétend lui ressembler les lettres sont liées. Il fallait donc que le  a par exemple, puisse se lier directement à l’une quelconque des vingt-cinq autres lettres de l’alphabet, c’est-à-dire qu’il fallait prévoir vingt-six fois, vingt-six possibilités de contact entre les lettres ; tout cela étant vrai aussi bien pour le côté gauche de chaque lettre, que pour son côté droit. Le résultat cela a été du texte imprimé semblant avoir été écrit à la main d’une seule veine, quelque chose comme un instantané d’une écriture moderne. »

 Marcel Jacno, revue L’Immédiate n°6, hiver 1975-1976

En 1936, il dessine pour la Seita le célèbre paquet de Gauloises, revisitant le casque ailé inventé par Maurice Giot en 1929[2].

À la fin des années 1930, Jacno se rend aux États-Unis. Il y travaille pour plusieurs agences et devient enseignant à la New York School of Fine and Applied Arts.

De retour en France, il est mobilisé et combat lors de l'offensive allemande de 1940. Fait prisonnier, il s'évade, puis s'engage dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo, il est torturé et déporté au camp de Buchenwald. De ces années tragiques, il gardera un profond sens de l'engagement et les valeurs républicaines au cœur.

Dès 1945, il contribue au remaniement des imprimés administratifs de l'État. En 1946, il redessine le paquet de cigarettes Gauloises, qui connaît un tirage annuel mondial d'environ deux milliards d'exemplaires sur chacun desquels, fait sans précédent, sa signature est apposée  dans les années 1970, le chanteur Jacno, de son vrai nom Denis Quillard, grand fumeur, sera ainsi affublé de ce pseudonyme par ses camarades.

Il signe une seconde version du paquet de Gauloises en 1947 qui sera un des logos les plus populaires pour les Français et est une sorte de record mondial dans la diffusion d'une création signée.

« François-Xavier et sa femme Claude Lalanne me firent remarquer que j’étais le recordman des multiples, étant donné que ce paquet si banal était imprimé à un nombre d’exemplaires qui bat tous les records des signatures : un milliard et demi d’exemplaires chaque mois. Aucune œuvre signée, pas même les innombrables éditions des textes de Lénine, n’approchent ce chiffre, même de très loin. Ce record est d’autant plus curieux qu’il est le fait d’un auteur dont la notoriété est limitée à quelques petits cercles professionnels. »

 Marcel Jacno, Un bel avenir, éditions Maurice Nadeau, coll. Papyrus, 1981.

Marcel Jacno assure durablement le packaging des produits de la SEITA, ainsi que les annonces, conditionnements, coffrets ou flaconnages pour Révillon, Guerlain, Chanel, Bourgeois, ou les alcooliers Cinzano et Courvoiser. Il renouvelle les identités et les lignes graphiques des éditions René Julliard et Denoël. Il est chargé des mises en pages pour l'Union latine d'édition et le Club bibliophile de France. Il conçoit la formule de L'Observateur en 1950, et celle de France Soir dans les années 1960. Travaillant pour l'édition, la presse, le théâtre, la mode, l'industrie, concevant affiches, lignes d'ouvrages, formules de presse, logotypes, identités, conditionnements, etc., il est un des graphistes français les plus recherchés, s'attachant la plupart du temps à dessiner des caractères typographiques pour singulariser et enrichir ses interventions.

Jacno rencontre Jean Vilar pour la création de l'affiche générique du Théâtre National Populaire (TNP), en 1951. Il conçoit par la suite l'ensemble de l'identité visuelle du TNP, de la ligne d'affiches à la collection du répertoire, en passant par le marquage des véhicules, les oriflammes, etc., soit un des premiers systèmes d'identité globale réalisé en France. Il dessine un logotype qui représente un tampon similaire à ceux qui sont appliqués sur les caisses des troupes théâtrales en tournée.

Il choisit de créer un caractère typographique s'inspirant des lettrages aux pochoirs. La fonderie Deberny et Peignot édite à partir de 1953 sous l'appellation Chaillot ce caractère qui demeure un des plus demandés dans ce registre. Jacno associe de manière systématique Chaillot et Didot Bottin dans toutes les compositions pour le TNP. Il redonne ainsi une vigueur particulière au Didot, peu employé depuis les années 1920 : celle de l'épopée révolutionnaire et de la république des origines.

Le succès du TNP amène Jacno à beaucoup travailler pour le théâtre et le spectacle vivant. Des années 1950 aux années 1980, il apparaît comme le principal graphiste dans ce domaine. Ses affiches couvrent la majeure partie de l'activité lyrique et théâtrale parisienne, images de cet effort vers un théâtre plus ouvert et plus populaire qu'incarne le TNP. À l'époque, les spectacles à ne pas manquer ont lieu au TNP ou à l'Odéon, au Théâtre des Nations ou encore à l'Opéra. Il conçoit les lignes graphiques, affiches, programmes, collections du répertoire, pour le Théâtre des Nations (à partir de 1959), l'Opéra et l'Opéra comique (1960). En 1970, la Comédie française lui confie ses affiches, ses programmes, ainsi que la ligne graphique et mise en pages de la collection du répertoire. À cet effet, il dessine l'alphabet Molière . À partir de 1973, son intervention pour le Théâtre de l'Est parisien est soutenue par la création d'un nouveau caractère, le Ménilmontant. En 1974, il travaille pour le Théâtre des Bouffes du Nord, créant pour chaque spectacle une affiche et un livret édité par le Centre international de créations théâtrales.

Marcel Jacno a formulé quelques thèses toujours d'intérêt sur la typographie et le graphisme. Sa définition de sa pratique et de sa recherche demeure ainsi d'une grande actualité : « Lorsqu'un artiste se plie à un art appliqué, à des contingences commerciales, il n'est pas obligé d'imiter, d'abandonner l'innovation ; il peut œuvrer dans un esprit moderne, participer à la formation du goût contemporain. Il peut être l'art vivant. »

Marcel Jacno était membre de l'Alliance graphique internationale (AGI) et de l'Association typographique internationale (ATypI).


Citations de Marcel Jacno


Marcel Jacno, cit. Graphismes et créations, années 30,40,50

Marcel Jacno, Typographie et théâtre, 1977

Marcel Jacno dans A.M. Cassandre, l’architecture, l’art que je préfère à tous les autres


Citations relatives à Marcel Jacno


Roberta Shapiro, La question de la critique

Comme dans tout graphisme efficace, défendait-il, il y a, dans les affiches d’une entreprise théâtrale, deux éléments qui, répétés en toute occasion, doivent être aisément perçus par les yeux et saisis par l’intelligence. D’abord la couleur, ensuite la typographie des titres principaux, qui, tout en demeurant très lisible, doit être violemment caractéristique, En bleu, blanc, rouge, les affiches du TNP et du Festival d’Avignon portaient, avec ce flambeau, la marque de fabrique d’une culture appartenant au peuple, dans « le style Révolution française. Le Didot, qui avait donné ses formes au Chaillot et l’accompagnait dans la communication du TNP comme caractère de texte, se faisait l’emblème des affiches de 1789. Une troisième donnée permettant d’expliquer le travail du graphiste-typographe réside dans la valeur informative qu’il attribuait à la mission de l’affiche théâtrale, par opposition à l’affiche publicitaire. Ce rôle défendait la primauté du texte dans le support et l’importance du choix et de la singularité des caractères.  » Caroline Bouige, « Révolutions d’un caractère » in Étapes no 60

Charles Peignot, cit. Les Peignot : Georges, Charles

Présentation dans le numéro 18 de la revue Arts et Métiers graphiques,


Vidéos



Bibliographie



Ouvrage de Jacno



Ouvrage relatif à Jacno



Articles



Notes et références


  1. Jacno, le « célèbre inconnu », s’invite au Centre d’Arts, Le Républicain lorrain,
  2. Maurice Giot, en ligne.

Liens externes


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На других языках


[de] Marcel Jacno

Marcel Jacno (* 6. August 1904 in Paris; † 23. Februar 1989 ebenda) war ein französischer Typograf, Plakatkünstler und Grafikdesigner.[1]
- [fr] Marcel Jacno



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