Maurice Thomas de la Pintière, né le à Vouvant, en Vendée et mort le , est un illustrateur français qui fut déporté au cours de la Seconde Guerre mondiale à 22 ans, alors qu'il tentait de franchir la frontière espagnole pour rallier la France libre.
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Maurice Thomas de la Pintière est né dans une famille d'ancienne noblesse originaire de Bretagne[1], issue de Michel Thomas (né v. 16O5), sieur dr La Monnerais en Saint-Hilaire-des-Landes (Ille-et-Vilaine). Joseph Marie Thomas 1735-1828) est notaire royal et procureur. Il épouse, le , Françoise Tréhu de la Pintière (1739-1828), en Saint-Germain-en-Coglès, dont ses descendants ont conservé le nom. Paul Thomas de la Pintière (1850-1920), ESM de Saint-Cyr, promo. La Revanche, 1870-1872, est officier de chasseurs à pied, colonel, officier de la Légion d'honneur. Maurice Thomas de la Pintière est son petit-fils.
Né le à Vouvant, en Vendée, il apprend à dessiner dans son enfance, et aime faire la caricature de ses professeurs. Il pratique en particulier l'art de l'aquarelle. Il fait ses études d’abord à Fontenay-le-Comte puis à La Roche-sur-Yon. Son père médecin voudrait le voir préparer HEC, mais il passe en 1940 le concours d’entrée à l'École nationale des beaux-arts, à Paris, qu'il réussit et où il étudiera différents styles : le dessin académique, l’anatomie, l'art animalier (grâce à des visites dans les zoos), les croquis.
Pendant la guerre, il réalisera une série de dessins et de caricatures « corrosives » sur les occupants allemands et des gouaches. En 1943, il entre en Résistance, et il est chargé de distribuer des tracts d'un groupe de l’école des beaux-arts. Il tente, avec Robert de Lépinay et Xavier Leschallier de Lisle, de passer en Espagne, afin de rallier les Forces françaises libres mais il est arrêté par les Allemands à la frontière espagnole, le , «par des Français en uniformes allemands, de la Légion des Volontaires Français, commandés par un Allemand» [2]. Il est torturé par la Gestapo puis, emprisonné à Oloron-Sainte-Marie, puis à Bordeaux, à Compiègne, au Camp de Royallieu, puis à KL Buchenwald avec le matricule 31115, enfin, le , au Camp de concentration de Dora. En août 1944, à la demande d'un kapo, il décore de peintures une baraque du camp de Dora. Il réalise aussi des croquis qui lui serviront plus tard pour des lavis sur le camp de Dora. Il est transféré de Dora à Bergen-Belsen jusqu'au .
Il réalise après sa libération une série de 35 lavis effectués de mémoire à partir de croquis effectués dans le camp de Dora : « Dora, la mangeuse d'hommes ».
En 1946, il entame une vie professionnelle, quoique affaibli par la tuberculose, comme dessinateur de journaux pour enfants (La Semaine de Suzette[3], Cœurs Vaillants, Lisette, Bernadette[4], Pierrot, Hurrah, l'Intrépide, Fripounet) et illustrateur (Croc-Blanc en 1957) [5].
Après son mariage avec Christiane Bertaud du Chazaud en 1950 dont il aura deux garçons, il se voit contraint de changer d'activité par la maladie, en 1957, il se mit à réaliser des panneaux décoratifs puis des cartons de tapisserie sur des thèmes symboliques puis évangéliques. 15 de ses tapisseries sont sur le thème de l'Apocalypse.
Il illustre en 1962 la chanson La Complainte des Lucs[6] ainsi que le Noël de Chouans (1952) dans le Journal Bernadette, et un livre sur la Vendée, son pays natal. Il obtient le prix Milcendeau, du nom d'un artiste peintre originaire de Vendée, Charles Milcendeau.
Il meurt à l'âge de 86 ans le . L' album est en possession de son fils aîné. Une photo de l'album original est mise en ligne avec celui ci et transmise dans différents musées.
Maurice de La Pintière a obtenu le Prix Charles Milcendeau[7].