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Michel Bouillot né à Chalon-sur-Saône le et mort à Cluny le est peintre, sculpteur et historien français.

Il est connu comme étant un érudit spécialiste de la Bourgogne-du-Sud, notamment son « petit patrimoine » et ses églises romanes[1].


Biographie


En 1947, Michel Bouillot intégra l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il fréquenta les ateliers de peinture et d'architecture. De retour en Bourgogne, il suivit une formation de tailleur de pierre à Beaune et y obtint son CAP.

Avant de passer au petit séminaire de Rimont près de Buxy (où il enseigna), au lycée Frédéric Ozanam de Mâcon et au pensionnat Sainte-Marie de Saint-Didier-sur-Chalaronne, Michel Bouillot enseigna à Lugny, auprès de la communauté éducative rassemblée dès la fin de la guerre autour du père Joseph Robert, curé-archiprêtre du lieu[2] ; il y commença sa carrière et y fut pendant plusieurs années professeur de dessin et surveillant d'internat : « Un jour est arrivé un jeune homme aux yeux rieurs et malicieux, nu-pieds dans des savates, le col ouvert et, parfois, une cape sur les épaules. Son regard pétillant d'intelligence et sa voix légèrement rocailleuse aux accents creusotins éveillèrent notre curiosité et apaisèrent comme par miracle nos envies de chahuter. Par la suite, nous étions toujours étonnés par sa tête, tantôt le crâne totalement lisse, sans la moindre barbe, tantôt au contraire tout avait poussé en désordre, des cheveux noirs hirsutes et une barbe de la même couleur et dans le même désordre. » se souvient un ancien élève de l'école privé de Lugny[3].

Michel Bouillot connut parfaitement Cluny : il y fit une grande partie de sa carrière, jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en 1989. Il fut en effet maître d'internat au lycée La Prat's, établissement où il enseignait parallèlement le dessin. Conseiller municipal de Cluny durant trois mandats  dont un en tant qu’adjoint au maire chargé de la culture , Michel Bouillot œuvra au développement culturel et artistique de la cité à laquelle il consacra son dernier livre : Cours intérieures de Cluny, escaliers et ferronneries paru en 2004 chez JPM Éditions[1].

L'une des plus anciennes œuvres conservées de Michel Bouillot : Le Christ de Saint-Damien, gouache sur bois visible en l'église Saint-Denis de Lugny (vers 1950).
L'une des plus anciennes œuvres conservées de Michel Bouillot : Le Christ de Saint-Damien, gouache sur bois visible en l'église Saint-Denis de Lugny (vers 1950).

Michel Bouillot faisait connaître les richesses du patrimoine et la nécessité de le préserver en organisant des visites commentées et en dessinant. Des dizaines d'années durant, il utilisa le crayon, la plume et l'aquarelle, arpentant la Bourgogne du Sud, en quête du « petit patrimoine de pays » : maisons, monuments, cadoles, pigeonniers, lavoirs, calvaires, puits… Michel Bouillot emmagasina ainsi dans sa maison de Mazille plus de soixante-dix volumes de croquis et des dizaines de milliers de dessins – réalisés le plus souvent à la plume – à partir desquels il fit paraître, principalement édités par les Foyers ruraux de Saône-et-Loire, une vingtaine de livres présentant pour la plupart l'habitat rural de la Saône-et-Loire et de contrées voisines, certains traitant de thèmes particuliers tels que les lavoirs, les cadoles ou l'architecture vigneronne[1]. Michel Bouillot est l'auteur de nombreuses œuvres visibles dans les églises du diocèse d'Autun[4],[5], entre autres :

La sacoche en bandoulière, les manches retroussées, document en main : Michel Bouillot lors d'une visite organisée à Lugny en mars 1993.
La sacoche en bandoulière, les manches retroussées, document en main : Michel Bouillot lors d'une visite organisée à Lugny en .

Michel Bouillot était membre ou responsable de nombreuses associations et instances départementales et régionales, notamment à Maisons paysannes de France – dont il fut président départemental – et aux foyers ruraux. Il était également membre titulaire de l'Académie de Mâcon (il y fut élu le , au fauteuil no 13)[1].

« C'était un ami très souriant, souvent humoriste, avec une gentille tendance à la moquerie, sans agressivité. » a écrit de lui Fernand Nicolas, directeur de la publication de la revue trimestrielle Image de Saône-et-Loire dans laquelle Michel Bouillot fit paraître une trentaine d'articles[12].

« Michel, à l’heure des cours, savait trouver un coin dans la nature et il fallait voir, alors, les élèves se déplacer avec un morceau d’isorel, une feuille de papier à dessin tenue par une pince à linge, crayon à la main, [et] se disperser pour trouver le bon angle de cadrage d’un paysage, d’une maison, etc. Il donnait alors quelques conseils et passait ensuite près de chacun, reprenant un trait, invitant à l’audace ceux qui hésitaient et sachant aussi freiner ceux qui pensaient avoir vu avant de regarder. Car il était très exigeant quant aux premières esquisses ! […] Les élèves appréciaient ce maître qui n’était pas sur l’estrade mais menait le travail avec eux. » a écrit l'abbé Georges Dufour, qui intégra la communauté pastorale de Lugny en 1948 et vit débuter Michel Bouillot au sein de l'école privée fondée par cette communauté[13].

Michel Bouillot est mort à Cluny le . Une « ruette » y porte son nom[14]. Il repose dans le cimetière de Mazille auprès de l'église Saint-Blaise, tout près du hameau des Varennes où il résidait[1].

Michel Bouillot avait été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite le [1].


Hommages


La stèle dévoilée à Mazille le 15 septembre 2018, à la mémoire de l'artiste.
La stèle dévoilée à Mazille le , à la mémoire de l'artiste.

En 2017, sous l'égide de l'Association des amis de Michel Bouillot, une trentaine d'associations de Saône-et-Loire se sont regroupées pour organiser 2017, année Michel Bouillot, projet fédérateur mis sur pied pour célébrer le 10e anniversaire de la mort de l'artiste[15]. Cette commémoration a notamment donné lieu à la parution en d'un livret de 86 pages édité à l'initiative de la Fédération des associations partenaires du pays d'art et d'histoire « Entre Tournus et Cluny » (FAPPAH) et intitulé : « Sur les pas de Michel Bouillot : six circuits à découvrir en Bourgogne-du-Sud » (ISBN 978-2-9556826-1-6).

Le a été dévoilée à Mazille, au lieu-dit Les Vergys, une stèle commémorative gravée à la mémoire de Michel Bouillot, représentant l'artiste et sur laquelle figure la maxime : « On ne voit bien qu'à pied »[16].


Publications



Notes et références


  1. Fossat Guy, « Introduction aux publications de Michel Bouillot », Annales de l'Académie de Mâcon, tome 2, travaux 2008, p. 349 et seq.
  2. Supérieur de la communauté de prêtres de Lugny qui, outre deux œuvres aujourd'hui visibles en l'église de Lugny, commanda également à l'artiste une fresque qui orna l'une des pièces de la cure de Lugny, réalisée sur le thème de la Nativité (peinture murale disparue lors d'aménagements ultérieurs). Source : Marie-Aude Poisson, « Michel Bouillot, l'Émerveilleur. Images Sacrées. », Éditions Doyen, Chevagny-sur-Guye, 2021 (ISBN 978-2905990-29-7).
  3. Témoignage d'un ancien élève de l'école privée de Lugny rapporté dans : Sur les pas de Michel Bouillot : six circuits à découvrir en Bourgogne-du-Sud, livret édité par la Fédération des associations partenaires du pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus » (FAPPAH), (ISBN 978-2-9556826-1-6).
  4. Au sujet du volet religieux de l’œuvre artistique de Michel Bouillot, consulter : « 2007-2017: Il y a dix ans, Michel Bouillot nous quittait », article de Frédéric Lafarge paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 188 de , pages 20 à 23.
  5. Marie-Aude Poisson, « Michel Bouillot dans les églises du diocèse d'Autun - Images et messages », Les Annales de l'Académie de Mâcon, supplément au tome 10, travaux 2016, p. 2-16
  6. Œuvre exécutée à la demande du chanoine Joseph Robert (1898-1987), fondateur de la communauté de prêtres de Lugny et de la structure éducative créée après-guerre en son sein (actuel groupe scolaire privé « La Source »). Tableau (2 × 1 m) restauré en 2016 et visible, depuis, dans le collatéral nord de l'église Saint-Denis de Lugny. Source : Frédéric Lafarge, Monseigneur Joseph Robert (1898-1987), Une communauté missionnaire en Mâconnais : Lugny, Les Foyers communautaires et l'Amicale des anciens élèves de l'école « La Source », Lugny, 2019 (ISBN 978-2-9570533-0-8).
  7. Œuvre installée dans le collatéral sud de l'église Saint-Denis de Lugny en (dimensions : 2,68 × 1,86 m). Source : « Sur les pas de Michel Bouillot : six circuits à découvrir en Bourgogne-du-Sud », livret édité par la Fédération des associations partenaires du pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus » (FAPPAH), (ISBN 978-2-9556826-1-6). La restauration de cette croix monumentale, effectuée par Françoise Lagénie à l'initiative de l'association Lugny Patrimoine, est intervenue en (source : Frédéric Lafarge, Croix de Saint-Damien : une restauration menée tambour battant !, bulletin municipal de Lugny pour l'année 2019, p. 22-23).
  8. Provenant de l'église Saint-Blaise de Mazille.
  9. Œuvre exécutée tout au début des années 1970 à la demande de l'abbé Georges Bouchard, curé de Rully. Source : « L'empreinte de Michel Bouillot sur le village de Rully », article de Paul Berthier paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 191 (), pages 2 à 6.
  10. Dimensions : 2,50 × 0,76 m. Source : Martine Petrini-Poli, Une découverte artistique récente : une peinture inédite de sainte Marguerite-Marie !, revue « Église d'Autun » no 20 du , page 663.
  11. Cérémonie d'inauguration organisée le . Source : « Deux œuvres de Michel Bouillot installées dans l'église », Le Journal de Saône-et-Loire du mardi .
  12. Témoignage paru dans « Nos amis qui nous ont quittés », article de Fernand Nicolas paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 149 de , pages 2 et 3.
  13. Témoignage paru dans : La Source, 1943-2013 : 70 ans d’aventure humaine, ouvrage publié en 2012 à l’initiative de l’Amicale des anciens élèves de l’école libre de Lugny.
  14. Voie publique inaugurée le (ancienne petite rue de la Barre).
  15. Les thèmes ayant été : Le découvreur itinérant du patrimoine, L'art sacré, Le dessinateur pédagogue et L'artisan. Source : Fasse la main ce que cœur sait, catalogue de l'exposition proposée à l'hôtel-dieu de Cluny du au , 12 pages.
  16. Œuvre du tailleur de pierre Philippe Griot, taillée dans un bloc de pierre provenant des carrières de Saint-Martin-Belle-Roche.
  17. Ouvrage de 48 pages contenant 28 dessins ainsi qu'un grand dessin en double pleine page de Rancurel daté de 1573 et deux plans anciens du début du XVIIIe siècle. Source : « Chalon des tours et des clochers », article paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 64 de Noël 1985, pages 10 et 11.

Annexes



Bibliographie



Liens externes





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