art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Michel Serre, né à Tarragone (Espagne) le et mort à Marseille le , est un peintre baroque français.

Michel Serre
Vue de l'hôtel de ville pendant le peste de 1720 (1721, détail), musée des beaux-arts de Marseille.
Autoportrait de Michel Serre peignant les ravages de la peste devant l'hôtel de ville.
Naissance

Tarragone
Décès
(à 75 ans)
Marseille
Activité
Peintre
Lieux de travail
Rome (jusqu'en ), Marseille (), Paris (), Marseille (-), Marseille

Il est connu pour ses tableaux religieux et surtout pour ses représentations de la peste à Marseille en 1720.

Repos pendant la fuite en Égypte, église des Augustins de Marseille.
Repos pendant la fuite en Égypte, église des Augustins de Marseille.

Biographie



Sa jeunesse


Michel Serre, quatrième enfant de Jacques Serres, marchand ambulant, et de Marie Barbos est né à Tarragone le . Orphelin très tôt, il est accueilli à la chartreuse de Scala Dei, située à une quarantaine de kilomètres de Tarragone. En 1670, il se rend en Italie où il apprend la peinture dans différents ateliers à Rome, Naples et Gênes.

En 1675, il quitte l’Italie pour s’installer définitivement à Marseille.


Ses débuts


Peu de temps après son arrivée à Marseille, il obtient une importante commande pour l’église des Dominicains, Le martyre de Saint Pierre Vérone (musée des beaux-arts de Marseille)[1].

En 1684, il peint pour les Chartreux l'immense toile de Madeleine enlevée par des anges conservée dans le chœur de l'église des Chartreux à Marseille.

Le , à Notre-Dame des Accoules, il épouse Florie Régimonde, fille de Jean Régimonde et de Jeanne Montaignon[2]. En , il achète un terrain à Suzanne de Marle et André Venture, puis y fait construire une grande maison dans la future rue Venture. L'emplacement exact de cette habitation n'a pu être trouvé.

Le , il obtient des échevins une lettre de citadinage et accepte de peindre pour l'hôtel de ville une toile, actuellement disparue, représentant le Christ mourant sur la croix.

Pour le récompenser de ses succès, Louis XIV le nomme peintre des galères et maître à dessiner des officiers et pilotes[3]. Il travaille aux ouvrages de peinture des galères et enseigne aux jeunes officiers[MCH 1]. Il exécute plusieurs portraits de chefs d’escadre, dont celui de Louis de Montolieu (musée des beaux-arts de Marseille).


Les années de maturité


Le , il donne procuration à sa femme pour régir ses biens et se rend à Paris. C'est là qu'il rencontre Jean-Baptiste Oudry qui devient son élève pendant quelque temps[MCH 2]. Il se fait connaître par l'exécution de diverses toiles dont celle du Christ chassant les vendeurs du temple (Versailles, église Saint-Symphorien)[MCH 2]. Il envoie un tableau représentant Bacchus et Ariane à l’Académie de Paris qui l’admet au nombre de ses adhérents le [4] (musée des Beaux-Arts de Caen, œuvre détruite en 1944).

Ayant acquis une certaine fortune, il achète les charges de lieutenant du roi de la ville de Salon-de-Provence et de major de la ville de Gardanne. Louis XIV signe les lettres patentes correspondantes respectivement le et le [2]. Ses armes sont d’azur à trois serres d’aigles d'or posées l'une sur l’autre.

Il achète de nombreuses maisons de rapport et des terrains à bâtir dans les quartiers de Mazargues et de Saint-Giniez[MCH 3].


La peste et les années de vieillesse


Pendant la grande peste qui sévit à Marseille en 1720, Michel Serre se distingue par sa conduite. Il se révèle un homme de cœur et d’action. Il accepte la responsabilité de commissaire général de son quartier Saint-Ferréol et préside aux opérations de déblaiement du quartier. Il s’attira l’attention de l’intendant Lebret qui écrit aux échevins le  : « Comme j’espère aller dans peu à Marseille, je verrai avec vous ce qui pourra se faire pour le tableau du sieur Serre dont je connais le mérite[5] ».

Il distribue sa fortune pour soulager la misère des survivants[6]. Son nom figure sur la stèle élevée en 1802 et placée actuellement au square du palais des Arts. Ayant été un très proche témoin de cette terrible épidémie, il peindra trois toiles qui sont ses œuvres majeures.

En 1726 il acquiert une chapelle qu’il dédie à Saint Jean de la Croix dans l’église des Carmes déchaussés[MCH 4].

Deux tableaux représentent la peste dans l'église paroissiale de La Ciotat. L'un des deux est du peintre Michel Serre. Il représente Le grand Saint Antoine, le bateau qui apporta la peste en Provence, en 1720, quittant sans secours la baie de La Ciotat[7].

Il meurt à Marseille le , veuf et ruiné, mais entouré du respect de tous. Il est enseveli à la paroisse Saint-Ferréol[8],[2].

Une rue du 16e arrondissement de Marseille porte son nom[9].


Son œuvre


La virtuosité de Michel Serre lui a permis de réaliser un très grand nombre de peintures dont plusieurs ont disparu. Il a surtout peint des scènes bibliques ou de la vie de la Vierge et du Christ. Il a également exécuté des tableaux relatifs à la mythologie et des représentations historiques, ainsi que des portraits. Ses tableaux sont conservés au musée des beaux-arts de Marseille et dans des églises de Marseille et de sa région.


Tableaux religieux


Sainte Marguerite, église des Augustins de Marseille.
Sainte Marguerite, église des Augustins de Marseille.
La Vierge à l'enfant apparaissant à Saint Pierre et Saint Paul, église des Augustins de Marseille.
La Vierge à l'enfant apparaissant à Saint Pierre et Saint Paul, église des Augustins de Marseille.
Apothéose de saint Roch, Marseille, église de Mazargues.
Apothéose de saint Roch, Marseille, église de Mazargues.
Annonciation, saint Jean-Baptiste et saint Étienne, Marseille, église de la Pomme.
Annonciation, saint Jean-Baptiste et saint Étienne, Marseille, église de la Pomme.
Vierge des grâces et purgatoire, La Ciotat, église Notre-Dame.
Vierge des grâces et purgatoire, La Ciotat, église Notre-Dame.

Tableaux historiques


Les trois tableaux peints peu de temps après la peste de 1720 représentant les scènes de cette épidémie sont les plus connus. Ces œuvres qui eurent un très grand retentissement à leur époque, demeurent un témoignage majeur de cet évènement.

« Ces deux tableaux représentent le déplorable aspect qu’offraient alors les quais et le cours : là on voit les moribonds étendus, ayant près d’eux une cruche et un vase que quelques personnes compatissantes remplissent avec terreur d’eau et de bouillon ; le cours est jonché des cadavres de ceux qui ont cherché l’ombrage de ses arbres ou celui des toiles que les officiers municipaux y ont fait tendre : partout ce sont des scènes déchirantes d’enfants, de femmes, de vieillards expirants[18]. »

Stendhal a apprécié ces deux tableaux : « Je viens de monter au premier étage de la Bourse (à l’époque bâtiment de l’hôtel de ville) pour les tableaux de Michel Serre. Contre mon attente, je les ai trouvés fort bons[19]. »


Portraits


Michel Serre a peint divers portraits qui se trouvent pour la plupart dans des collections privées.


Notes et références


Ouvrage de Marie-Claude Homet
  1. Marie-Claude Homet 1987, p. 19
  2. Marie-Claude Homet 1987, p. 21
  3. Marie-Claude Homet 1987, p. 24
  4. Marie-Claude Homet 1987, p. 26
  5. Marie-Claude Homet 1987, p. 103
  6. Marie-Claude Homet 1987, p. 102
  7. Marie-Claude Homet 1987, p. 111
  8. Marie-Claude Homet 1987, p. 123
Base Palissy du ministère de la Culture
  1. « Le Purgatoire », notice no PM13000688, base Palissy, ministère français de la Culture
  2. « L'Agonie de la Madeleine », notice no PM13000686, base Palissy, ministère français de la Culture
  3. « Apothéose de saint François », notice no PM13000687, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. « Mort de saint Joseph », notice no PM13000272, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. « La Fuite en Égypte », notice no PM13000271, base Palissy, ministère français de la Culture
  6. « Le Christ et sainte Madeleine », notice no PM13000108, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. « Ex-voto offert pour le peste de 1720 », notice no PM13001799, base Palissy, ministère français de la Culture
Base Joconde du ministère de la Culture
  1. « La Madeleine pénitente », notice no 000PE016927, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. « Éducation de la Vierge », notice no 000PE014353, base Joconde, ministère français de la Culture
  3. « La Présentation de la Vierge au temple », notice no 000PE014361, base Joconde, ministère français de la Culture
  4. « Jésus parmi les docteurs », notice no 000PE014359, base Joconde, ministère français de la Culture
Autres références
  1. Julie Pellizzone, Souvenirs (1787-1815), Transcription d’Hélène Échinard, présentés et annotés par Pierre et Hélène Échinard et Georges Reynaud, Publications de l’Université de Provence, Paris, 1995, p. 354, (ISBN 2-907883-93-3)
  2. Comte Godefroy de Montgrand, Armorial de la ville de Marseille, Alexandre Gueidon, Marseille, 1864, p. 181-183.
  3. Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome IV, 2e partie, p. 452
  4. Julie Pellizzone, Souvenirs (1787-1815), Transcription d’Hélène Échinard, présentés et annotés par Pierre et Hélène Échinard et Georges Reynaud, Publications de l'Université de Provence, Paris, 1995, p. 227 (ISBN 2-907883-93-3)
  5. Paul Gaffarel et de Duranty, La peste de 1720 à Marseille & en France, librairie académique Perrin, Paris, 1911, p. 211
  6. Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2001, p. 319
  7. paroisse-ciotat-ceyreste
  8. Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome 16, p. 17.
  9. Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, p. 351, (ISBN 2-86276-195-8)
  10. Jean-Robert Cain et Emmanuel Laugier, Trésor des églises de Marseille : Patrimoine culturel communal, Marseille, Ville de Marseille, , 368 p. (ISBN 978-2-9535530-0-0), p. 120
  11. Abbé Marius Ganay, La poétique histoire de Mazargues, Marseille, Société nationale des entreprises de presse, 1947, p. 124
  12. Abbé Marius Ganay, La poétique histoire de Mazargues, Marseille, Société nationale des entreprises de presse, 1947, p. 111
  13. Abbé Marius Ganay, La poétique histoire de Mazargues, Marseille, Société nationale des entreprises de presse, 1947, p. 125
  14. Note du CICRP Fiche-dossier de restauration de l'apothéose de saint Roch
  15. Julie Pellizzone, Souvenirs (1787-1815), Transcription d’Hélène Échinard, présentés et annotés par Pierre et Hélène Échinard et Georges Reynaud, Publications de l’Université de Provence, Paris, 1995, p. 129 et note 61 de la page 142 (ISBN 2-907883-93-3)
  16. Commentaire vidéo sur ce tableau
  17. Actuellement Cours Saint-Louis et Cours Belsunce.
  18. Aubin Louis Millin, Voyage dans les départements du midi de la France, Imprimerie impériale, Paris, 1808, tome III, p. 210-211
  19. Stendhal, Voyage dans le midi de la France, le livre du divan, Paris, 1930, p. 267 Gallica-Voyage dans le midi de la France

Annexes



Bibliographie



Liens externes


Sur les autres projets Wikimedia :


На других языках


[en] Michel Serre

Michel Serre (1658–1733) was a Catalan-born French painter.
- [fr] Michel Serre



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии