Nadine Cosentino passe sa jeunesse dans les Pyrénées-Orientales, puis vit à Nantes, à Agen, et à partir de 1976 en région parisienne, mariée avec le peintre Jean-Marc Ehanno. Bibliothécaire de formation, elle reprend des études en arts plastiques puis se consacre à la peinture. Elle présente une première exposition personnelle en 1986 à « La Galerie » et participe à partir de 1987 à de nombreuses expositions collectives, au Salon des réalités nouvelles et à la Biennale des femmes. Elle est invitée en 1992 pour À voix basse, organisée par Geneviève Thèvenot (Le Temps de Voir), participe en 1996 à l’hommage qui lui est rendu au Musée d'art moderne de Troyes et en 2005 à « The Body », à Londres.
L'œuvre
«Ses premiers dessins aux crayons de couleurs, figuratifs, précis, montrent, dans une mise en scène surréaliste, des drapés suggestifs. Puis le décor s'estompe, la matière de l'étoffe s'épure jusqu'à une abstraction poétique, paysage de l'intime», écrit Jacques Busse[2].
« Paysages-corps, corps-paysages» pour Virgilio De Lemos, les œuvres de Nadine Cosentino jouent selon Busse «du fragment comme d'un tout ». Dans le climat d'une « anatomie géante », l'ambiguïté des formes y dévoile « des replis secrets, hanches des collines ou vallonnements charnus. Le grain de papier provoque le grain de sable, le grain de peau. La lecture « paysagiste » n'occulte pas celle du jeu érotique ou réciproquement »[3].
« Sahara charnel, nudité plénière, planétaire, solitaire - fragment plutôt d'une anatomie géante et impersonnelle: Nadine Cosentino parvient à l'équation parfaite. Elle l'est au point que les deux termes, pour s'être finalement rejoints, ne font plus qu'un. La métaphore, où subsisteraient un corps et un paysage dans leur rapprochement même, est dépassée », analyse semblablement Henri Raynal[4].
Les œuvres qu'expose Nadine Cosentino à partir de 2013 se détachent de cette synthèse et s'orientent plutôt vers « des paysages improbables faits de terres et de mers entre possibles océans et lagunes » saisis dans les « instants suspendus où vagues de pierres et plages marines s'accompagnent sans se heurter »[5].
Jugements
« Chaque fragment du sol, du ciel, de la mer, chaque parcelle de l'être est l'objet d'un traitement précis, presque désincarné. Aucune de ces parcelles ne se montre: elles sont, sans artifice, sans emphase; et il en découle une sorte de gravité muette. Et si l'objet/corps parfois se drape ou se recouvre de bandelettes, c'est toujours pour privilégier la forme des êtres et des choses; et algues et vagues, chevelures et crinières toujours sous-tendent la racine. »
Guy Lanoë, préface à Nadine Cosentino, Musée Chapu, Le Mée-sur-Seine, 1994
« Nadine Cosentino apprivoise l'enveloppe du corps humain. Elle en garde la tactilité charnelle (…). Jeu de dévoilement et de recouvrement ordonné par la seule luminosité. Le corps s'y soumet, transformé, dilaté pour une anamorphose inattendue, ou bien, grossi sous l'effet d'une loupe, il s'offre à notre regard comme une énigme à déchiffrer. (...) Un pli, un renflement sont tout à la fois colline et hanche, et la bouche entrouverte devient gouffre. Ces approches simultanées génèrent leur propre espace.»
Lydia Harambourg, Nadine Cosentino, La peau du réel, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, Paris,
Expositions personnelles
1986: La Galerie, Paris
1989: Galerie Muscade, Paris
1990: Espace Saint-Jean, Melun
1991: Galerie Checura-Forestier, Paris
1991: Galerie J., Strasbourg
1994: Musée Chapu, Le Mée-sur-Seine
1995: Espace Prévert, Savigny-le-Temple
2003: Galerie Mireille Batut d'Haussy (avec Irène Zack, sculpteur), Paris
2006: Centre d'Études Catalanes, Université de Paris IV Sorbonne, Paris
2008: Espace Saint-Jean, Melun
2008: Sentinelles des sables , Éditions Laurence Mauguin, Paris
2009: Librairie Ombres Blanches, Toulouse
2011 : Galerie Le Sphinx, Montauban
2011: L'entre-temps, Éditions Laurence Mauguin, Paris
2014: Le dessin ou La probité de l'art, Galerie art aujourd'hui, Paris
2015: Temps calme, beau fixe…, Galerie art aujourd'hui, Paris
2016: Pastels incontemporels, Maison des Arts, Châtillon
2019: Salon Soulages Galerie 21, Seilh
2020: Galerie Garnier Delaporte, Sancerre
2022: La rivière au fil de l’art, Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot
Musées
Musée de la Vicomté, Melun
Palais des beaux-arts de Lille
Illustration
André Duprat, L'Étang choisi, éditions Porte du Sud, 1991
Bibliographie
: sources utilisées pour la rédaction de cet article
Monographies
Virgílio de Lemos, Nadine Cosentino, collection Dossiers d'art contemporain, éditions Porte du Sud, 1991 (ISBN978-2-86937-035-7)
Pantalaskas; «Nadine Cosentino» sur l'encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain
Catalogues
Nadine Cosentino, préface de Henri Raynal, Galerie Checura-Forestier, Paris, 1991.
Nadine Cosentino, préface de Henri Raynal, Galerie J., Strasbourg, 1991.
Nadine Cosentino, préface de Guy Lanoë, Musée Chapu, Le Mée-sur-Seine, 1994
Nadine Cosentino, textes de Anna Zabawsky et Henri Raynal, Espace Saint-Jean, Melun, 2008
Nadine Cosentino, préface de Lydia Harambourg, Les jeux de la lumière chez Nadine Cosentino, Galerie Mireille Batut D’Haussy, Paris, 2003
Eliseo Trenc, Nadine Cosentino. En deçà de la peau, l'essence: l'art comme un dévoilement (texte bilingue français-catalan), Centre d'Études Catalanes, Université de Paris IV Sorbonne,
Nadine Cosentino, préface de Lydia Harambourg (invitation), La Galerie le Sphinx, Montauban, 2011
Articles
Henri Raynal, Nadine Cosentino: corps énigmatiques, dans Artension,
Lydia Harambourg, Les jeux de la lumière chez Nadine Cosentino, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, no19, , p.196
Nadine Cosentino, Fragments, dans Artistes Magazine, no117, septembre-
Lydia Harambourg, Nadine Cosentino, La peau du réel, dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, no11, , p.284-285
Lydia Harambourg, Nadine Cosentno, Sentinelles des sables, dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, no40, , p.339-340
Lydia Harambourg, Nadine Cosentino, De terres et de mers, dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, no11, , p.246
Lydia Harambourg, Nadine Cosentino - Jean Marc Ehanno, Temps calme, beau fixe..., dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, no41, , p.379
Ouvrages généraux
Henri Raynal, La double origine, éditions Galerie Michèle Heyraud, 1996
Jacques Busse, Nadine Cosentino dans Bénézit, dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, tome 3, éditions Grund, 1999, p.927
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