Paul Sébillot, né le à Matignon et mort le à Paris, est un ethnologue, folkloriste, écrivain et peintre français, originaire de Bretagne. Nombre de ses travaux sont consacrés à son pays d’origine.
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Il est issu d’une ancienne famille bretonne et d’une lignée de médecins depuis son arrière-grand-père. Son père Pierre Sébillot a fait l‘objet d’une citation pour son dévouement pendant l’épidémie de choléra de 1832 à Saint-Cast; il devient maire de Matignon en 1848. Après des études au collège communal de Dinan, Paul Sébillot fait ses études de droit à Rennes, qu’il poursuivra à Paris en 1863. Très intéressé par la peinture, il prend des cours auprès d’Augustin Feyen-Perrin et, en 1870, il expose au Salon une toile intitulée Rochers à Marée Basse, que l’on retrouve à l’Exposition de Londres de 1872.
L’écrivain et le folkloriste
Sébillot va poursuivre son activité picturale jusqu’en 1883, période pendant laquelle quatorze de ses tableaux sont exposés aux salons de Paris et deux à l’Exposition universelle de Vienne en 1873. Son inspiration se trouve largement sur le littoral breton[1]. Il collabore à plusieurs revues en tant que critique d’art: Le Bien Public, La Réforme, L'Art français et L'Art libre.
Parallèlement il entame une nouvelle carrière littéraire par la publication en 1875, de La République, c’est la tranquillité dont le succès nécessite deux rééditions la même année. C’est à cette époque qu’il rencontre un autre folkloriste François-Marie Luzel qui assure la traduction du texte en breton. Dès lors ses publications vont être régulières. Il mènera des analyses sur les "traditions populaires" en Bretagne[2]. En 1877, il crée La Pomme, association bretonne et normande, dont il devient président l’année suivante (en 1889, sera créée une revue mensuelle du même nom). Entre 1879 et 1892, il préside les «Dîners celtiques», qu'il a fondés à Paris en 1878 avec un autre Costarmoricain, Narcisse Quellien. Les membres de ce cercle fréquenté par Ernest Renan sont des écrivains, poètes, linguistes, historiens, bretons ou parisiens, tous portés par le même intérêt pour les études celtiques. En 1881, quand Charles Leclerc crée la collection Les Littératures populaires de toutes les nations, Sébillot signe le premier volume d'une longue série avec sa Littérature orale de la Haute-Bretagne. En 1885, naît la Société des Traditions populaires, qui organise Les Dîners de ma Mère l’Oye, réunion de folkloristes qui donne lieu à l’édition d’une nouvelle revue de ce nom. À partir de 1886 devient le secrétaire général de l’association et assume la direction de la revue. En 1889, c’est le premier congrès des traditions populaires à Paris.
Il a été membre du comité directeur d'une Ligue pour la séparation des Églises et de l'Etat par les communes[3], fondée en 1888 et présidée par son beau-frère le député radical et libéral Yves Guyot, ancien rédacteur en chef du Bien public et de La Réforme. Lorsque ce-dernier est nommé ministre des Travaux publics en 1889, Sébillot devient son chef de cabinet au ministère. Il reste à ce poste jusqu’en 1892, observatoire idéal qui lui permet de recueillir de nombreuses informations qui feront l’objet du volume Les Travaux publics et les mines dans les traditions et superstitions de tous les pays, en 1894. L’année suivante, il rassemble la liste de ses publications (livres et articles), sous le titre Autobibliographie.
En 1905, il est nommé président de la Société d’anthropologie.
Il a été membre de nombreuses associations ou sociétés savantes, parmi lesquelles on peut citer: la Société des gens de lettres, la Société de linguistique, la Société d’anthropologie, la Société archéologique, la Société archéologique du Finistère, l’Association des journalistes républicains, la Société d’ethnographie et d’art national et, au niveau international, la Société finno-ougrienne d’Helsingsfors, la Société du folklore wallon, la Folklore Society de Chicago, l’American Folklore Society, du Folklore Andaluz, la Folklore Society de Londres, la Société suisse des traditions populaires, la Société des écrivains portugais.
Un prix littéraire portant son nom est remis chaque année en même temps que le prix Claude Seignolle lors du salon du Livre des légendes à Botmeur. Il récompense une œuvre relative au folklore français. Son président est le folkloriste Roger Maudhuy.
Un colloque international sur Paul Sébillot a eu lieu à Fougères, du 9 au , à l’occasion du 90eanniversaire de sa disparition[4].
Publications
1875: La République, c’est la tranquillité (Paris, Librairie du suffrage universel)
1876: Essai sur le patois gallot
1880: Les Traditions, superstitions et légendes de la Haute-Bretagne
1880: Essai de questionnaire pour servir à recueillir les traditions, les superstitions et les légendes
1880: Contes populaires de la Haute-Bretagne
1881: Contes des paysans et des pêcheurs
1880: Les Pendus
1881: Littérature orale de la Haute-Bretagne
1882: Les Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne, réédité sous le titre Traditions, Croyances, Superstitions en Haute-Bretagne. L'Homme, les Esprits, les Démons, éditions club 35, 1998.
t. I: L'homme, les esprits et les démons.
t. II: Les animaux, les plantes et les méthodes.
1883: Contes de terre et de mer, rééd. Editions Debanne, Grenoble, 1986.
1883: Gargantua dans les traditions populaires
1885: Les Coutumes populaires de la Haute-Bretagne
1885: Questionnaire des croyances, légendes et superstitions de la mer
1886: La Bibliographie des traditions populaires des Frances d’Outremer
1886: La langue bretonne, limites et statistique
1886: Légendes chrétiennes de la Haute-Bretagne
1886: Devinettes de la Haute-Bretagne
1887: Les Instructions et questionnaires de la société
1887: Les Coquilles de mer
1887: Légendes locales de la Haute-Bretagne: les Margot la fée
1887: Notes sur la mer et la météorologie maritime
1888: Notes sur les traditions et superstitions de la Haute-Bretagne
1888: Blason populaire de la Haute-Bretagne
1888: L’Imagerie populaire en Bretagne
1888: Contes des provinces de France
1889: Les Héros populaire en Haute-Bretagne
1890: Molière et les traditions populaires
1891: Les Traditions et superstitions de la Boulangerie
1891: Contes de marins: le diable et les animaux à bord
1891: Contes de marins
1892: Les Femmes et les traditions populaires
1892: Additions aux coutumes, traditions et superstitions de la Haute-Bretagne
1892: Les Incidents des contes populaires de la Haute-Bretagne
1892: Contes de la Haute-Bretagne: Les chercheurs d’aventures, le diable et ses hôtes
1893: Ustensiles et bibelots populaires
1893: Le Tabac dans les superstitions et les coutumes
1894: Les Travaux publics et les mines dans les traditions et superstitions de tous les pays
1894: Contributions à l’étude des contes populaires
1897: Petite légende doré de la Haute-Bretagne, rééd. Ed. des Régionalismes (PyréMonde), Cressé, 2011.
1898: Littérature orale de l’Auvergne
1899: Légendes locales de la Haute-Bretagne
t. I: Le monde physique
t. II: L'histoire et la légende
1899: La Bretagne enchantée, rééd. Maisonneuve, Paris, 1969.
1900: La Veillée de Noël
1900: Contes des landes et des grèves
1900: Les Coquillages de mer
1900: Le Folklore des pêcheurs, rééd. Ed. L'ancre de marine, 1997, (ISBN2-84141-108-7) et Ed. des Régionalismes (PyréMonde), Cressé, 2010.
1903: La Mer fleurie (Paris, Alphonse Lemerre).
1903: Les Traditions populaires en Anjou
1904: Les Paganismes
1904-1907: Le Folk-lore de France, actuellement réédité sous le titre Croyances, mythes et légendes des pays de France, établi par Francis Lacassin, Éditions Omnibus, 2002, V-1559 p. (ISBN2-286-01205-9). Réunit: Le ciel; La nuit et les esprits de l'air; La terre; Le monde souterrain; La mer; Les eaux douces; La faune; La flore; Le préhistorique; Les monuments; Le peuple et l'histoire.
t. I: Le Ciel et la Terre, 1904
t. II: La Mer et les Eaux douces, 1905
t. III: La faune et la flore, 1906; Maisonneuve et Larose, 1968, 541 p.
t. IV: Le peuple et l'histoire, 1907
1911: La Bretagne pittoresque et légendaire, (Illustration d'Alexandre Miniac, Daragon éditeur.
1913: Les Flibustiers en Paradis, conte des Antilles
Documentation
Paul Sébillot (1843-1918). Un Républicain promoteur des traditions populaires, actes du colloque de Fougères (9-) sous la direction de Fañch Postic, édité en partenariat par le CRBC, le Lahic et la Granjagoul, 2011.
Françoise Morvan, Une expérience de collectage en Basse-Bretagne: François-Marie Luzel (1821-1895), thèse de doctorat, Presses du Septentrion, 1999.
Françoise Morvan, François-Marie Luzel, biographie, Presses universitaires de Rennes, 1999.
Fées des houles, sirènes et rois de mer, édition critique de Françoise Morvan, Ouest-France, 2008 (première édition de la collecte de légendes de fées des houles).
Contes de Haute-Bretagne, collecte choisie et présentée par Françoise Morvan, Ouest-France, 2007.Réédition en collection de poche, Ouest-France, 2015, (ISBN978-2-7373-6603-1)
Elsa Chevalier, Le Musée de Bretagne: un musée face à son histoire, Presses universitaires de Rennes, , 342p. (ISBN2-86847-614-7, OCLC421915717, lire en ligne)
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