Richard Serra, né le [1] à San Francisco, est un artiste d'art contemporain américain.
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Richard Serra
Portrait de Richard Serra par Oliver Mark en 2005
Biographie
Naissance
(83 ans) San Francisco
Nationalité
Américaine
Formation
Université de Californie à Berkeley Université de Californie à Santa Barbara (baccalauréat universitaire en lettres) (jusqu'en ) Université Yale (Master of Fine Arts) (jusqu'en )
Activités
Sculpteur, peintre, dessinateur, producteur de télévision, artiste vidéo, artiste
Académie américaine des arts et des lettres Académie américaine des arts et des sciences Accademia di San Luca Royal Academy Académie européenne des sciences et des arts Académie des arts de Berlin The 8th Street Club (en)
Mouvements
Process art, minimalisme
Représenté par
Galerie Gagosian
Genres artistiques
Art abstrait, art vidéo
Distinctions
Prix Princesse des Asturies pour les arts ()
Liste détaillée
Commandeur des Arts et des Lettres Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d) Bourse Guggenheim Kaiserring de Goslar () Praemium Imperiale () Prix Princesse des Asturies pour les arts ()
Œuvres principales
Philibert et Marguerite, Slat, Le Hérisson et le Renard (d), Fulcrum
Il est rattaché au minimalisme et est connu pour ses sculptures en métal. Il a également réalisé des films. Il vit et travaille à New York et en Nouvelle-Écosse.
Biographie
Après des études de littérature anglaise, il étudie les Beaux-Arts à l'université Yale entre 1961 et 1964. Il se marie avec la peintre et sculptrice Nancy Graves dont il divorce en 1970[2]. Pour financer ses études d'arts plastiques, il travaille dans une aciérie, ce qui aura une grande importance dans ses travaux futurs, tout comme le fait que son père ait travaillé sur des chantiers navals[3]. De même un séjour à Paris en 1965, où il travaille à l'Académie de la Grande Chaumière, lui permet de découvrir et d'admirer l'œuvre de Brancusi: «c'est là que s'est produit mon passage vers la sculpture»[3]. Il expose pour la première fois à Rome en 1966 et chez Leo Castelli à New-York en 1969. Il retourne à New York fin 1966, où il vit et travaille depuis lors.
L'œuvre
Les premières œuvres réalisées par Serra - des projections de plomb fondu sur les murs - sont directement influencées par l'expressionnisme abstrait. Mais très vite, il se tourne vers le minimalisme et des œuvres plus ambitieuses. Il réalise alors d'imposantes sculptures en acier Corten avec de grandes plaques ou rouleaux d'acier inoxydable, posées en équilibre sur le sol. Serra applique au pinceau sur les plaques une solution qui leur donne un aspect de rouille. Il peut ainsi contrôler la couleur de ses sculptures avant d'interrompre la corrosion. Il met en scène le poids des lourdes plaques comme une épreuve de force dramatique imposée au fer, à l’acier, au plomb, et transpose ainsi en qualités plastiques le poids, les masses, la pesanteur et leur développement vers l'orientation, le déroulement, l'horizon. Il utilise alors une nuance d'acier résistant aux intempéries, le DIWETEN 235, qui - par un ajout de cuivre dans sa composition - vient former à la surface de la tôle une sorte de patine. Les tôles sont laminées et la surface de la tôle doit rester libre de tout marquage, poinçonnage, ou traces de graisse, afin de conserver l'aspect le plus brut possible. Il n'y a après formage/fabrication de la pièce aucune intervention sur la surface: c'est avec le temps et le contact avec l'air que le matériau va patiner.
Les sculptures permettent une vision nouvelle d'un lieu et d'un espace. Elles participent à un subtil dialogue avec leur environnement. Les jeux d'équilibre, le poids de l'acier et la hauteur des plaques créent pour le spectateur – qui peut souvent circuler entre celles-ci – un sentiment d'insécurité et de petitesse, nuancé par la beauté de la couleur de la rouille ou les perspectives offertes par les lignes courbes, élancées et pures des plaques en équilibre avec leur environnement. Le côté instable des montages est parfois majorée par la matière utilisée dans certaines œuvres, le plomb, destiné, tôt ou tard, à s'affaisser[4] (One Ton Drop (house of cards), 1969, faite de quatre plaques de plomb en équilibre).
Serra travaille également sur le cube. Sollicité au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse, il préfèrera pour ne pas rivaliser avec "l'objet parfait" que constitue l'église s'inscrire dans un intérieur-extérieur, un des cloîtres du monastère. Écho des tombeaux du couple princier à l'origine du lieu, deux blocs d'acier Corten incitent le visiteur à renouer avec la déambulation spirituelle.
Article détaillé: Philibert et Marguerite.
Octagon for Saint Eloi, octogone[5] posé sur la place de l'église de Chagny (Saône-et-Loire), est un autre exemple de son travail, hommage à saint Eloi, dédicataire de l'église et patron des forgerons. En effet, ses formes simples répondent à la simplicité de l'architecture cistercienne de l'église, tandis que la couleur rouille de l'acier répond aux briques des toits de la place.
Conçu pour le jardin des Tuileries en 1983, puis installée de 1985 à 1990 au parc de Choisy à Paris, avant d'être reléguée dans un entrepôt, Clara-Clara a été réinstallée sur son site initial en 2008 pour quelques mois[6].
Cette œuvre est représentative des jeux d'équilibres et des perspectives entre de longues plaques d'acier. Son actuel emplacement, dans un lieu fermé qui limite la force de l'œuvre, montre bien que les sculptures de Serra sont indissociables du lieu pour lequel elles ont été créées.
Les œuvres de Richard Serra ont souvent suscité des réactions violentes. Ce fut le cas en France, à Chagny. La polémique la plus connue est celle suscitée dans les années 1980 à New York autour de sa sculpture monumentale, Tilted Arc(en), commandée en 1979 et inaugurée en 1981[7]. À la suite d'une pétition des riverains, et malgré les protestations de l'artiste, cette œuvre fut démontée en 1989.
2008: «Promenade» dans le cadre du cycle d'expositions Monumenta au Grand Palais, Paris.
Bibliographie
Richard Serra, Écrits et entretien 1970-1989, Daniel Lelong Editeur, 1990, Paris.
Daniel Klébaner, Richard Serra. L'origine de la gravité, Neuchâtel, Suisse, Éditions Ides et Calendes, 2011, 84 p. (ISBN978-2-8258-0245-8)
Document audiovisuel
«Monumenta 2008 Richard Serra - Promenade Grand Palais», réalisateur Fodil Chabbi, musique de Pascal Dusapin, 52 min, coproduction Centre national des arts plastiques, Carlson Prod. Paris 2008
«Pour ma part je suis essentiellement impliqué dans un processus intellectuel qui trouve son origine dans l'ingénierie et l'architecture. Et alors cette construction mentale a été confrontée à des constructions matérielles de sorte qu'elle est devenue une critique de l'architecture[9].»
«Le poids est pour moi une valeur, non qu'il soit plus contraignant que la légèreté, mais j'en sais davantage sur le poids que sur la légèreté (...)[10].»
«Ma préoccupation est toujours de savoir comment aborder l'espace. Dans un site urbain, je vais tenir compte de la circulation, des rues, de l'architecture. Je construis une sorte de disjonction, quelque chose qui situera ce lieu et dans lequel on pénétrera au milieu de l'architecture environnante.»
"La signification de l’installation n’existant pas en dehors de l’expérience du spectateur, chacun devient le sujet de l’installation"
Galerie d’œuvres
Fulcrum (1987), Broadgate, Londres
Fulcrum (1987), intérieur détail
Bramme für das Ruhrgebiet, Essen
Monument aux victimes du Programme Aktion T4, Berlin
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