Roland Topor, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un artiste dessinateur, peintre, illustrateur, écrivain, poète, dramaturge, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste français.
Fils du peintre et sculpteur Abram Topor, le jeune Roland passe ses premières années à Paris, dans le 10earrondissement, rue Corbeau (aujourd'hui rue Jacques-Louvel-Tessier), puis en Savoie où ses parents, immigrés polonais et juifs, se cachent de l'occupant nazi entre 1941 et 1945[1].
À la libération, il est élève au collège-lycée Jacques-Decour puis étudie aux Beaux-Arts de Paris à partir de 1955 et réalise en 1958 la couverture de la revue Bizarre, ce qui constitue sa première publication[1].
En 1960, la Maison des Beaux-Arts organise sa première exposition, alors que son premier livre de dessins, Les Masochistes, est publié chez E. Losfeld. Il publie également sa première nouvelle, L’amour fou, dans la revue Fiction, à laquelle il collaborera régulièrement[1].
À partir de 1961, Topor collabore au journal Hara-Kiri dont il partage le culte de l'humour noir, décapant et cynique mais aussi, dans une veine plus rose, au magazine Elle[2].
En 1962, avec Fernando Arrabal et Alejandro Jodorowsky, il est l'un des créateurs du mouvement Panique.
Il est le frère de l'historienne Hélène d'Almeida-Topor et l'oncle de l'historien Fabrice d'Almeida.
Topor et le cinéma
Attiré par le cinéma d'animation, il collabore avec René Laloux à plusieurs films, des courts métrages, et le long-métrage La Planète sauvage qui obtient, en 1973, le prix spécial du jury à Cannes. Il ouvre ses portes à l'émission Italiques en 1974[3] en compagnie de Fernando Arrabal.
Il est acteur pour quelques seconds rôles, dans Celles qu'on n'a pas eues de Pascal Thomas, L'Araignée de satin, de Jacques Baratier, dans le film de Werner Herzog, Nosferatu, fantôme de la nuit, aux côtés d'Isabelle Adjani et de Klaus Kinski. Trois Vies une seule Mort de Raoul Ruiz
Topor réalise aussi beaucoup d'affiches (Le Tambour de Volker Schlöndorff, L'Empire de la passion de Oshima, L'Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky) pour le théâtre à Paris, à Munich pendant plusieurs saisons, pour Amnesty International,
Son roman Le Locataire chimérique est adapté au cinéma par Roman Polanski (Le Locataire). En 1976. Topor collabore avec Federico Fellini pour son Casanova, dessinant les images projetées pendant la séquence de la «lanterne magique».
Autres collaborations (télévision, théâtre, etc.)
Les marionnettes de Téléchat, émission jeunesse d'humour loufoque, créée par Roland Topor en 1983.
À la radio, Topor est l’un des protagonistes de l'émission Des Papous dans la tête de France Culture.
Topor travaille aussi avec son ami Jean-Michel Ribes sur de nombreux projets. Ils écrivent ensemble pour la télévision Merci Bernard (1982-1984), puis Palace (1988); pour le théâtre Batailles (1983); pour le cinéma La Galette du roi (1985); ainsi que d'autres écrits inédits à ce jour, comme Kignorje ou Le Chou de l'érudit.
Topor travaille également pour la télévision sur la série pour enfants (démarrée en 1983) Téléchat, réalisée par son ami intime, le Belge Henri Xhonneux. Succès immédiat de la série: 234 épisodes sont tournés. À rebrousse-poil (publié en 1987), coécrit avec Xhonneux, relate le tour du monde qu'effectue Groucha (personnage principal de Téléchat) en 80 jours.
C'est aussi avec Henri Xhonneux que Roland Topor entreprend une adaptation cinématographique de la vie du marquis de Sade, en 1988, présentée au public l'année suivante, lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution française. L'œuvre (Marquis), uniquement interprétée par des acteurs en masques représentant des animaux, déconcerta et la critique et les spectateurs. Le temps aidant, Marquis est aujourd'hui devenu un film «culte».
Auteur de théâtre —Vinci avait raison (pièce qui déclencha un immense scandale en Belgique lors de sa création[4]), Joko fête son anniversaire, L'Ambigu, ou encore L'Hiver sous la table—, L'Ambigu publié en 1997, Le Feu au Lac, Roland Topor travailla à plusieurs reprises avec son ami Jérôme Savary (Les Aventures de Zartan, De Moïse à Mao), et signa en 1992 à la fois la mise en scène, les décors et les costumes de Ubu roi avec Catherine Jacob au théâtre national de Chaillot, à Paris.
Par ailleurs, la Galerie HumuS, créée en 1988 à Lausanne en Suisse a été parrainée par Roland Topor[5].
Les dernières années
Tombe de Roland Topor au cimetière du Montparnasse (division 14).
En 1992, Topor fonde, avec Giacomo Carioti et Jean-Louis Colas, l'Association RomaliaisonParis, Société de libres talents entre deux capitales, dont le but est l'amitié et la collaboration entre artistes français et italiens. Topor en est le premier président. Pour elle il réalise en 1996 le symbole Pinocchio qui se fait Marameo, dessiné lors du voyage à Rome, en , pour recevoir —sur invitation de Giacomo Carioti et Rinaldo Traini, manager d'Expocartoon— le prix Une vie pour l'illustration. Après sa mort, ce dessin devient le symbole du prix Roland-Topor, remis par RomaliaisonParis.
Frappé d'une hémorragie cérébrale à son domicile parisien situé dans le 10earrondissement, il décède le dans un hôpital du 13earrondissement de Paris[6]. Roland Topor est inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la 14edivision, en bordure de l'avenue du Nord.
Il est nommé, à titre posthume, satrape du Collège de 'Pataphysique.
Il laisse une œuvre foisonnante, originale, dont le temps n'a pas émoussé la virulence.
Le passage Roland-Topor lui rend hommage à Paris, dans le 10earrondissement[7].
Prix
1961: grand prix de l'humour noir
1970: prix des Deux-Magots pour son roman Joko fête son anniversaire[1]
1973: prix spécial pour La Planète sauvage de René Laloux, auquel Topor a largement contribué, au Festival de Cannes
1974: prix du CABD pour sa contribution à La Planète sauvage
1981: grand prix national des arts graphiques du Ministère de la Culture[1]
1990: grand prix de la Ville de Paris
Publications (sélection)
Liste non exhaustive. (Tout au long de sa vie, Topor publia nombre de livres et de recueils de nouvelles, souvent restés confidentiels.)
Romans
1964: Le Locataire chimérique
1967: La Princesse Angine
1968: Erika
1969: Joko fête son anniversaire (roman et théâtre), prix des Deux Magots 1970
1969: Un amour de téléphone (sous le pseudonyme d'Élisabeth Nerval)
1970: Pop Rose (sous le pseudonyme de Maud Morel)
1971: Épreuve par neuf (sous le pseudonyme de Laurent Taupor)
1975: Mémoires d'un vieux con, nouvelle édition 2011, éd. Wombat
1978: Portrait en pied de Suzanne
1990: Le sacré livre de Proutto
1996: Jachère Party
Recueils de nouvelles
1962: Bizarre! Bizarre!
1967: Four roses for Lucienne
1982: Café Panique
1986: La Plus Belle Paire de seins du monde
1988: Taxi Stories
1989: Journal in time
1989: Les Combles Parisiens
1997: Made in Taïwan, copyright in Mexico
2011: Vaches noires, éd. Wombat. 33 nouvelles inédites, recueil composé par l'auteur de son vivant
Théâtre, opéra
1972: Les derniers jours de solitude de Robinson Crusoé, 20 ans d'aventures et d'amour
1972: Le Bébé de Monsieur Laurent
1975: De Moïse à Mao, 5000 ans d'aventures
1983: Batailles, avec Jean-Michel Ribes
1989: Joko fête son anniversaire (adaptation pour le théâtre de Patrick Roegiers)
1989: Vinci avait raison
1989: Fatidik et Opéra
1990: Die Zauberflöte, Théâtre Aalto
1994: L'Hiver sous la table
1996: L'Ambigu
1997: Le Feu au Lac
Recueil de dessins
1960: Les Masochistes
1961: Topor, Anthologie
1965: Panic
1965: Dessins Panique
1972: Un Monsieur tout esquinté (dessins de Roland et Nicolas Topor)
1974: L'Epikon
1974: Une vie à la gomme
1977: Toporland
1985: Topor (catalogue de l'Exposition de Munich)
1996: Le Trésor des Dames
2008: Mai 68, collectif - Michel Lafon
2010: Rebonjour (chez United Dead Artists)
Divers
Les deux caprices, illustrations de Sabine Monirys, Grasset Jeunesse, 1974
Marcel Aymé, Œuvres romanesques, 6 tomes, illustrations de Roland Topor, Flammarion, 1977
Palace, avec Jean-Michel Ribes (sketches télé)
Merci Bernard, avec Jean-Michel Ribes (sketches)
Le Sacré Livre de Prouto (récit)
Courts termes, avec Eddy Devolder (entretiens)
L'Équation du bonheur, avec Henri Rubinstein (entretiens)
À rebrousse-poil, avec Henri Xhonneux (échanges)
La Cuisine cannibale (recettes)
Rumsteak Morceaux choisis (poèmes et chansons)
Vous savez, moi, sans mes lunettes, collection L'art en écrit, éditions Jannink, Paris, 1992
Pense-bêtes (phrases, poèmes et dessins), Le Cherche midi éditeur, collection "les pensées", Paris, 1992
Discographie
Les derniers jours de solitude de Robinson Crusoë (bande originale par Le Grand Magic Circus avec trois textes de chansons Topor, en 1973)
Zozo Lala (chanson sur un 45T de Megumi Satsu, en 1980)
Scato (chanson enregistrée en public par Megumi Satsu, en 1980 — parue en 2011)
Sous mes draps (chanson sur l'album Heureux en amour? de Robert Charlebois, en 1981)
Monte dans mon ambulance et Je m'aime (deux textes signés Topor dans l'album Silicone Lady de Megumi Satsu paru en 1984[8])
François détexte Topor (album de François Hadji-Lazaro sur des textes de Topor en 1996)
Chantons z'enfants (album de Max Rongier pour lequel Topor a donné des textes et des illustrations, en 1997)
Les points sur les i (album auto-produit par le groupe TOPOR d'attache en 2000; 17 textes de Roland Topor chantés par le comédien-chanteur Pasquale d'Inca)
Bloody Mary (mini-album de Sarah Olivier avec plusieurs textes de Topor, en 2003)
Joséphine et les ombres (conte lyrique pour enfants, musique de Reinhardt Wagner, en 2004)
Zabawy Toporem na Żywo (DVD vidéo par le groupe Sublokator, enregistrement en public, une partie des chansons a été traduite en polonais par Marcin Pawlik, le bassiste du groupe, en 2012)
Bloody Mary (chanson sur l'album Pink Galina de Sarah Olivier mise en musique par Babx, en 2013)
Cinéma et télévision
En tant que scénariste et concepteur des décors/personnages
1965: Les Temps morts, dessin animé avec René Laloux
1966: Les Escargots, dessin animé avec René Laloux
1967: Le Lapin de Noël, scénario avec Georges Dumoulin (émission TV Dim, Dam, Dom)
1971: Les Malheurs d'Alfred, scénario avec André Ruellan et Pierre Richard
1979: Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog
1980: Ratataplan, de Maurizio Nichetti
1981: Celles qu'on n'a pas eues de Pascal Thomas
Télévision
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Téléchat
Le poète, sa muse
Participation à:
Merci Bernard
Palace
Manger des Yeux
Radio
(Outre Des Papous dans la tête)
1967: En Suisse, dramatique
1972: L'Auberge des colonels, pièce de théâtre
1975-1976: Mémoires d'un vieux con, adaptation du roman éponyme pour l'émission Allegro
Chansons
1984: Megumi Satsu, chanteuse japonaise excentrique, a interprété Je m'aime et Monte dans mon ambulance, deux textes de Topor mis en musique par François d'Aime[8].
Expositions récentes
«Le Monde de Roland Topor»[9],[10], Musée de l'illustration jeunesse[11] de Moulins, du au 02
«Topor n'est pas mort»[12], Galerie Anne Barrault, Paris, du au
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