Roman Nikolaïevitch Verkhovskoï (en russe : Верховской, Роман Николаевич) ou Verkhovski, né à Vilnius le et mort à New York le , est un architecte, peintre et sculpteur russe.
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Il est l'un des plus célèbres architectes russes ayant pratiqué son art à l'étranger : émigré en Serbie en 1921 à la suite de la Révolution russe, il s'est ensuite installé aux États-Unis d'Amérique à partir de 1937. Il y est connu surtout pour la construction d'édifices religieux dans un style traditionnel russe. Parmi ses œuvres, il a notamment construit l'ossuaire et le monument à la mémoire des défenseurs de Belgrade, l'église-monument Alexandre Nevski et l'église Saint-Vladimir à Cassville (maintenue connue comme Jackson) au New Jersey[1].
Fils de Nikolaï Petrovitch Verkhovskoï et d'Olga Petrovna Brianski, il appartenait à une famille de noblesse ancienne russe. Il prétendait que sa famille descendait d'un riourikide, le prince Mstislav Udalov, qui aurait été l'ancêtre souche de trois familles nobles russes, les Loupandine, les Vikentiev et les Verkhovskoï. Diplômé de l'Académie Impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, il obtint en 1912 la plus haute récompense en architecture. Parti comme volontaire au front en 1914 lors de la Première Guerre mondiale, il fut promu au rang d'officier ; il est à Vyborg au moment de la Révolution, puis participe à la Guerre Civile dans les rangs de l'armée blanche avant de se replier dans le Caucase. Il est décoré en Russie de l'ordre de Saint-Stanislas et de l'ordre de Sainte-Anne de seconde classe ainsi que de l'ordre perse du Lion et du Soleil.
Il quitte la Russie en 1920, passe par Constantinople et se rend en Serbie en 1921 avec quelque 40 000 russes émigrés. Il y réalise des projets monumentaux et quelques immeubles, faisant partie d'un groupe d'environ 35 architectes et ingénieurs russes qui alternaient commandes publiques ou privées ; à ce titre, il reçoit l'ordre royal de Saint-Sava de troisième classe des mains du roi de Serbie. Avant la Seconde Guerre mondiale, il part pour les États-Unis où il devient à partir d' l'architecte conseil du siège du métropolite de l’Église orthodoxe pour toute l'Amérique et le Canada ; de 1937 à 1960, il exécute 26 projets d'églises aux États-Unis dont 12 furent réalisés. Il fait valoir l'importance de la tradition russe dans l'architecture et la peinture religieuses, en particulier dans un contexte d'émigration. Il termine sa vie assisté par la Tolstoï Foundation[2] à Valley Cottage, New York et meurt le à l'hôpital de Central Islip Psychiatric Center (en) de Long Island.
Pendant son exil à Belgrade, certaines de ses toiles sont acquises par le roi Alexandre Ier de Yougoslavie, russophile et diplômé du corps des Pages de Saint-Pétersbourg ; c’est d’après les projets de Roman qu’ont été érigés un certain nombre de monuments[3],[4], dans un style traditionnel essentiellement, parmi lesquels :
En 1926, il publia un livre illustré de photographies sur ses œuvres de la période de 1923 à 1926[5] et en 1930, il organise une exposition sur "Les Arts Russes en exil", avec d'autres résidents russes à Belgrade et la participation de Ilia Répine, Benois, Ivan Bilibine, Gontcharova, Korovine, Somov, etc.
Durant son exil américain, il se concentra sur les monuments religieux. Sont particulièrement célèbres :
Il a fait valoir l'importance de la tradition dans l'architecture et la peinture religieuses, en particulier dans un contexte d'émigration. Il a en effet écrit sur son art et dit qu'il « servait les autres de toutes ses forces par son art, souvent de manière désintéressée. À présent cet art est consacré à la reproduction créative des magnifiques églises anciennes ». Il remarquait aussi que « la vieille émigration russe des villes de province, notamment des provinces plus pauvres de l'Ouest n'était pas habituée à la beauté et à la richesse des plus vieilles églises russes de Kiev, Novgorod et Moscou. Ainsi en dépit de leurs convictions religieuses et de leur désir sincère de donner de l'argent pour avoir leurs propres églises, ils trouvent extrêmement difficile de choisir la bonne conception et le bon dessin et souvent – selon les témoignages de dirigeants de notre église – ils tombent dans les mains de conseillers peu scrupuleux ». Aussi Roman se présentait-il comme un "sachant", socialement et intellectuellement, et mettait en exergue sa rigueur et sa capacité à satisfaire des objectifs d'authenticité dans l'architecture religieuse.
La vie et l'œuvre de Roman ont fait l'objet de nombreuses publications, en Serbie et en Russie. En Serbie, l'apport des artistes russes après la Révolution a été récemment mis en valeur (voir en particulier les articles de Kadijevic Alexander sur ses œuvres à Belgrade et sur le Rôle des émigrés russes dans l'architecture de Belgrade pendant l'entre Deux Guerres, de Toseva Snezana sur le travail des architectes russes pendant la période de l'entre Deux Guerres, de Manevic Zoran sur un lexique des constructeurs en Serbie,..), de S.S. Levoshka sous le titre de "l'Héritage Architectural Russe à l’étranger"… En Russie, l'intérêt pour les artistes russes émigrés a fait que son nom est cité dans de nombreuses nomenclatures et dans des articles dont celui de Tatiana Ulyankina du 21-6-2006[2] qui le considère comme l'un des maîtres de la construction d'églises orthodoxes à l'étranger.