Maison natale de Rémy Cogghe à Mouscron.Maison du Broutteux, Tourcoing.
Rémy Cogghe passe son enfance à Mouscron dans la maison sise au coin des rues de Tourcoing et de Froidchamps. Treize ans plus tard, ses parents émigrent vers Roubaix, ville industrielle[3]. C'est là, que ce fils d'ouvrier du quartier de l'Épeule passe son adolescence, où son père travaille à la filature Cordonnier à partir de 1863. Remarqué pour ses talents de dessinateur par l'industriel Pierre Catteau qui va lui apporter son soutien, il s'inscrit aux cours de dessin et de peinture des écoles Académiques de Roubaix où il a pour maître Constantin Mils (1816-1886). En 1876, Rémy Cogghe entre à l'École des beaux-arts de Paris, dans la classe d'Alexandre Cabanel, puis, en 1879, à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles où il a pour maîtres Joseph Stallaert et Alexandre Robert[4]. En 1880, il se présente au prix de Rome belge décerné par l’Académie royale des beaux-arts d'Anvers et obtient la médaille d'or pour son tableau Les Aduatiques vendus à l'encan[5]. Il voyage alors pendant cinq ans, à Paris, Rome, Barcelone, Madrid, Tolède, en Algérie, en Italie, en Tunisie… Il revient s'installer à Roubaix en 1885, où il fera construire sa maison en 1893 par l'architecte roubaisien Paul Destombes au 22, rue des Fleurs[6]. Il y réalise de nombreux portraits de commandes de notables mais aussi des tableaux qui retracent les gestes de la vie quotidienne dans la région. Entre 1879 et 1926, il participe 29 fois au Salon des artistes français à Paris dans la section étrangère, y obtenant une mention honorable en 1887 et médaille de troisième classe en 1889[7] pour le Combat de coqs.
Rémy Cogghe repose au cimetière de Roubaix.
Œuvre
Peintre de genre, le vérisme de ses tableaux restitue une multitude de détails et d'expressions saisis sur le vif dans des compositions qui traitent de scènes de café, de combats de coqs, de jeux de bourles[8], de fouilles qui forment le vie quotidienne des douaniers, de défilés de carnaval…
Parmi ses compositions d'un esprit naturaliste, où il peint le monde ouvrier qu'il côtoie, citons en particulier, À la frontière (1890), Bain de pieds inattendu (1895), Jeu de bourles en Flandres (1897), Caramba (1898) et son mémorable Combat de coqs[9],[10],[11].
Exposition internationale des beaux-arts, villa Coligny, Boulogne-sur-Mer, juillet-[13].
L'art du portrait en France aux XIXe et XXe siècles, Shoto Museum of Art, Tokyo, août-.
Cent un chefs-d'œuvre de Manet à Dürer, Musée des beaux-arts de Tournai, février-.
D'ici de-là - Collection de la Province du Hainaut, Musée de Louvain-la-Neuve, mars-[14].
Exposition Par les villes et les champs à Saint-Amand-les-Eaux et Denain - Regards d'artistes sur la vie quotidienne dans le Nord, 1890-1950, Musée de la Tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux, octobre-[15] et Musée d'archéologie et d'histoire locale de Denain, - [16].
Exposition Tentations - L'appel des sens (1836-1914), - , Musée Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône, [17],[18].
Les Chemins de Rémy Cogghe, de Roubaix à Venise, Denain, musée d'archéologie et d'histoire locale, 2019-2020.
Louis Willaert, Monument à Rémy Cogghe (1939), parc communal de Mouscron.
Réception critique
«Une peinture socialo-anecdotique témoignant, écrit Didier Schulmann, de son "obsession de rendre compte d'une culture, d'une sociabilité populaire"[19]; l'artiste a su décrire avec beaucoup de verve, de couleur et de métier, les "ducasses" flamandes, les jeux de bourles[8] et les combats de coqs.» - Gérald Schurr[20]
«Artiste autonome, en recherche constante de l'authenticité et ayant le souci de s'affranchir des contraintes et des modes, Rémy Cogghe s'est attaché à montrer simplement les choses et les êtres comme ils sont, comme ils vivent, à la manière d'un “reporter-photographe” d'un autre siècle.» - Dominique Vallin[21]
Hommages
Portrait de Rémy Cogghe, tableau de Theodor Philipsen, Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague.
Monument à Rémi Coghe[22], parc communal de Mouscron, Buste dû au sculpteur Louis Willaert et datant de 1939[23].
Les villes de Mouscron, Roubaix et Wasquehal possèdent une rue Rémy-Cogghe.
Notes et références
«Biographie Rémy Cogghe» dans Mémoires, lettre mensuelle de l'université de Lille III, mars 2003.
Dans sa maison de la rue des Fleurs (aujourd'hui rebaptisée rue Rémy-Cogghe).
Philippe Gayot, Germain Hirselj, Les Chemins de Rémy Cogghe, de Roubaix à Venise, Denain, musée d'archéologie et d'histoire locale, 2019-2020.
Aurélie Montignie et Pierre Peeters, Le Tournai artistique - Artistes et courants artistiques à Tournai de 1800 à 1940, Éditions Wapica, 2016.
Bernard Schaeffer, Complots de femmes - Intrigues roubaisiennes à la Belle Époque, Éditions Ravet-Anceau, 2014 (présentation du livre en ligne).
Jean-Pierre De Rycke, Cent un chefs-d'œuvre de Manet à Dürer: Musée des beaux-arts de Tournai, Éditions Racine, 2012.
Tom Verschaffel et Saartje Vanden Borre, A few painters, a few heroes and many factory workers, dans l'ouvrage collectif The historical imagination in nineteenth-century - Britain and the Low Countries, édité par Michael Wintle (Université de Swansea) et Hugh Dunthome (Université d'Amsterdam), 2012.
Jean-Bernard Pouy, Rémy Cogghe, combat de coqs en Flandre, Éditions Invenit, 2011.
Dominique Piteux-Vallin, Rémy Cogghe 1854-1935, éditions PU du Septentrion, 2007.
Caroline Desnoëttes, Les cinq sens au musée, Éditions Réunion des musées nationaux, 2003.
Olivier Clynckemaille, Deux siècles d'art en Flandre wallonne, Éditions du Musée des beaux-arts de Mouscron, 2003.
Amandine Delcourt, Les Salons des beaux-arts à Roubaix entre 1884 et 1914, mémoire de maîtrise, Université de Lille III, 2003.
Dictionnaire du Nord et du Pas-de-Calais, Larousse, 2001.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'Amateur, 1996.
Ulrich Thieme et Felix Becker, Allgemeines Künstlerlexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Saur, 1996.
Brita Velghe, Dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours, La Renaissance du livre, 1995.
Jean-Jacques Lévêque, Les années impressionnistes, 1870-1889, ACR édition, , 660p. (ISBN978-2-867-70042-2).
Robert Vandenberghe, Rémy Cogghe, peintre franco-belge de la réalité quotidienne, in Mémoires de la Société d'histoire de Mouscron et de la région, tome 8, 1986.
Ville de Roubaix, introduction de Jean-Pierre Detremmerie et André Diligent, textes de Didier Schulmann (Rémy Cogghe, une carrière et un style), Laurent Marty (Rémy Cogghe, peintre du quotidien) et Vincent Brausch (Rémy Cogghe et sa ville natale), Rémy Cogghe (1854-1935): catalogue de l'exposition, Roubaix, France, du au , Mouscron, Belgique, du au , édité par la ville de Roubaix, 1985.
Patrick et Viviane Berko, Dictionnaire des peintres belges nés entre 1750 et 1875, Éditions Laconti, 1981.
Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les éditions de l'Amateur, 1976, tome 3.
Sous la direction de Jean Deroubaix, Dictionnaire de l'arrondissement de Mouscron-Comines, Éditions Vanbraekel, 1973.
René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, 1910-1930, Art et Édition, 1930.
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