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Philippe Labarthe, dit Ylipe (), est un dessinateur d'humour, peintre surréaliste et auteur d'aphorismes français[1],[2],[3].Il fait partie des rares artistes à avoir exercé dans plusieurs disciplines sous deux noms différents.

Ylipe
Naissance

Caudéran
Décès
(à 67 ans)
Bordeaux
Nationalité
Française
Activité
Peintre

Biographie


Né à Bordeaux, il y étudie les beaux-arts, puis s'installe à Paris[1]. Il signe ses dessins φlipe, utilisant la lettre grecque phi (φ) au lieu des trois premières lettres de son prénom[4].Maurice Nadeau ayant pris la lettre grecque φ pour un y « l’appelle Ylipe, par inattention. Il a rendu ce nom notoire dans d’autres périodiques, dans des albums (Aqua Toffanna, 1962), par ses propres textes »[5]. Dans les années 60, il se « fait connaître par des dessins détournés »[6], collaborant à la revue Arts, à L'Express, aux Lettres nouvelles [1],[2] et signe le Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie »[4]. Il expose plus tard ses tableaux en Europe, aux États-Unis et en Australie[7], sous son vrai nom, avec le soutien d'Eugène Ionesco et de Jacques Prévert[1],[2]. Selon Dominique Noguez, « semi-abstraites, ses formes évoquent, sur fond de cieux pâles ou fantastiques, des rocs, des coraux, des êtres entre animal et minéral. Patrick Waldberg, dans Les Demeures d'Hypnos, le rapprochait judicieusement d'Arp, de Chirico - et de Max Ernst, encore. Ce qui est irréductiblement ylipien, cependant, ce sont les profils d'ahuris qui émergent parfois de ses grouillements de formes et la cocasserie de ses titres (Le Secret des édredons, La demi-lune s'inquiète)[8] ». En 2000, une souffrance à la colonne vertébrale l'empêche de continuer à peindre et il retourne à l'écriture d'aphorismes[9]. Il meurt d'un cancer du poumon, ayant refusé de se soigner[8].

Ses textes, ses tableaux et ses collages sont souvent caractérisés par un humour noir[2],[8], balançant, selon Jean-Claude Lamy, « entre Pierre Dac et le mouvement dada »[3]. Dominique Noguez le décrit comme un « misanthrope étincelant »[8]. Lui-même, comme un « pessimixte »[9]. « Mon dernier souffle sera court », annonce un de ses ultimes aphorismes[10].


Sous le nom d'Ylipe, quelques aphorismes


Dans une recension de Textes sans paroles[11], Nicolas Rey donne les exemples suivants :

« Ylipe lucide : "Une étiquette accrochée à mon orteil, voilà ma biographie." Ylipe charmant : "Un escalier fait moins le fier quand on le redescend." Ylipe à la Raymond Devos, en beaucoup mieux : "Si l’on ôte cinq de dix, il reste cinq. Ce n’était pas la peine." Ylipe dandy : "Ça fait pauvre, de détester les riches". »

À propos de Sexes sans paroles, Patrick Besson écrit :

« Il s'explique d'abord en cinq mots : "Faire vite prend du temps". Puis se balade dans ses obsessions de retraité de la fonction publique : "J'aime à regarder les avions partir sans moi". C'est un athée militant comme il n'y en a plus guère qu'au plus profond des provinces françaises, là où la folie religieuse du XXIe siècle est stoppée par le vin rouge, le gras-double et la bonne à vraiment tout faire : "Croire, c'est se pendre aux nuages". Ou encore : "J'aimerais que Dieu se montre, j'ai un truc à lui vendre". Conclusion : "Je préfère tenir ma vie qu'un cierge". […] Ces paroles exténuées et impitoyables ("L'horreur, c'est un enfant qui nous ressemble vraiment". "Nous sommes tous complices, mais le butin nous échappe". "Lâchez trois lions dans une église et vous les verrez, vos chrétiens".) nous reposent, peut-être simplement parce qu'enfin quelqu'un nous dit la vérité[12] »


Philippe Labarthe, quelques citations


" Labarthe est un grand seigneur - mais d'une si minutieuse imprécise précision qu'on sait de suite d'où cela vient même si l'on n'en revient pas." Jacques Prévert

" Labarthe peint.

D'après nature, naturellement..." Jacques Prévert

" Nous avons l'habitude de nous raccrocher à du connu. Labarthe nous interdit tout connu" Eugène Ionesco

" On regarde une peinture de Labarthe et le contemplateur moyen se demande "à quoi ça ressemble?" C'est la question qu'il ne faut pas se poser. Cela doit ne ressembler à rien." Eugène Ionesco

" Je me suis interrogé sur la nature du plaisir que l'on éprouve devant la peinture de Labarthe. D'une façon générale, à l'étonnement du premier instant succède un état d'hilarité heureuse, qui peut se

prolonger jusqu'au fou-rire, un peu comme dans les rêveries provoquées par le kif." Patrick Walberg

" (Labarthe) c'est la couleur tombée du ciel, pour reprendre le titre d'une des plus belles nouvelles de Lovecraft ." Patrick Walberg

" Au-delà de la cocasserie née d'une déformation intelligente de la réalité perçue sans indulgence, il n'est pas impossible d'entendre, chez lui, l'écho des accents rimbaldiens" Patrick Walberg


Bibliographie


Livres
Périodiques
Monographies

Références


  1. « Ylipe Ecrivain et peintre français », Evene (consulté le )
  2. « Peintures, encres de Philippe Labarthe », Art Flox, (consulté le )
  3. Jean-Claude Lamy, « Ylipe, dessinateur de l’étrange », Le Figaro,
  4. Taos Aït Si Slimane, « Ylipe, signataire du "Manifeste des 121" », Fabrique de sens, (consulté le )
  5. Maurice Nadeau, Journal en public, La Quinzaine, , p. 220-221
  6. Nicolas d'Estienne d'Orves, « Textes sans paroles », Le Figaro,
  7. Alexandra d'Arnoux, « Philippe Labarthe et ses "personnages enchantés" », La Tribune, (lire en ligne)
  8. Dominique Noguez, « Ylipe; Un prince de l'humour noir », Le Monde,
  9. Aurelie Aubert, « Rencontre avec Ylipe », Zone Littéraire, (consulté le )
  10. Monique Théraulaz, « Rappel au désordre », La Distinction, (lire en ligne)
  11. Nicolas Rey, « Triple sec », Le Figaro,
  12. Patrick Besson, « Ylipe a la parole », Le Figaro,

Liens externes



На других языках


[de] Ylipe

Ylipe, eigentlich Philippe Labarthe (* 9. Januar 1936 in Bordeaux, Département Gironde; † 8. Mai 2003 ebenda), war ein französischer Karikaturist und Maler (Surrealismus).

[en] Ylipe

Philippe Labarthe, pseudonym Ylipe (9 January 1936 – 8 March 2003) was a French humorist, artist, and writer.[1][2] He was born in Bordeaux and studied Fine Arts there before moving to Paris to work as a cartoonist, painter and aphorist.[1] He signed his cartoons φlipe, using the Greek letter phi (φ) in place of the first three letters of his forename.[3] Maurice Nadeau misread the Greek φ as a Latin y and the name Ylipe stuck.[3] In the 1960s he contributed to Arts, L'Express, and Lettres nouvelles,[1][2] and signed the Manifesto of the 121 opposing the use of torture during the Algerian War.[3] He later exhibited paintings in New York and Paris under his own name, with backing from Eugène Ionesco and Jacques Prévert.[1][2] In 2000, a back injury prevented him painting and he returned to writing aphorisms.[4] His writing and painting often exhibit black humour;[2][5] Dominique Noguez described him as a "sparkling misanthrope" (French: misanthrope étincelant).[5] He died of lung cancer, having refused medical treatment.[5]
- [fr] Ylipe



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