Yves Millecamps fait ses études à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris d'où il sort diplômé en 1954. De 1956 à 1975, il crée des cartons de tapisserie tissés principalement à Aubusson mais aussi dans les manufactures nationales des Gobelins et de Beauvais ainsi qu'à Portalegre, au Portugal. À partir de 1963, il se consacre également à la peinture. Son œuvre se rattache au courant de l'abstraction géométrique. Il réalise des sérigraphies[1], des sculptures en acier, des décors pour la manufacture nationale de Sèvres[2] ainsi qu'une quinzaine de médailles (entre autres pour la Monnaie de Paris, vers 1971 et 1986).
Le , Yves Millecamps est élu à l'Académie des beaux-arts au fauteuil de Jean Dewasne[3], décédé en 1999. Il préside l'Académie en 2008.
En 2018, il réalise une très importante donation au musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine à Angers, comportant vingt-cinq tapisseries, plus de 150 dessins et gouaches et une grande sculpture réalisée à l'Atelier de recherche et de création du Mobilier national (ARC). Le musée lui consacre une exposition, mettant en lumière l'évolution de son travail, depuis l'influence de Jean Lurçat jusqu'à l'abstraction géométrique[4].
En 2022, la cité de Sorèze (Tarn) organise une exposition «Millecamps - entre nature et science», du 16 avril au 2 octobre, avec catalogue de sa donation au musée Dom Robert. L'inauguration officielle aura lieu en juillet[5].
Œuvre
Comme l'écrit Paul Duchein[6]: «Il y a chez ce peintre, incontestablement, une poétique de la rigueur; un certain lyrisme, contre toute attente, naît ici de ce qui aurait pu être une froide et banale construction; mais, sur la masse sombre des fonds, les bleus tracent de sonores parcours et les cadmiums simulent des traînées incandescentes».
«De toute évidence, Yves Millecamps tourne le dos aux visions romantiques, laisse les hyperréalistes s'emparer des machines et des engrenages pour inventer une abstraction singulière et très personnelle qui ne néglige pas pour autant la part réservée au mystère».
Quant à lui, l'historien de l'art Serge Lemoine avance[7]: «Un tableau d'Yves Millecamps se reconnaît d'emblée. Non parce qu'il est abstrait mais parce qu'il montre un jeu de formes bien ordonnées et en même temps nouées, qui composent une image inédite et riche de multiples commentaires et interprétations».
«C'est à la suite d'une évolution conduite en toute logique que Millecamps est parvenu à trouver sa voie en 1963, en se tournant vers la peinture abstraite géométrique et en continuant de la suivre jusqu'à aujourd'hui. Dans un style qui n'appartient qu'à lui. Rien de Mondrian, de Delaunay ou de Herbin, pour remonter aux origines, mais sans doute des rapports sur le fond avec Kupka dans l'évocation de ces mondes en formation et en constante métamorphose».
Collections publiques
Mobilier National (Paris):
Au Conseil économique, social et environnemental, Paris, L'éternel message, tapisserie, 1957[8];
à l'Assemblée nationale (France), La nuit froide des abysses, tapisserie, 1959[7];
au ministère des Affaires sociales, Paris, Genèse d'un monde, tapisserie, 1961[7];
à la Cour des comptes (France), Paris, Cantate, tapisserie, 1961[9];
à la Maison française d'Oxford (G.-B.), Eurythmie, tapisserie, 1965[10];
au palais de justice de Paris (Cour de cassation), Structures, tapisserie, 1965[9].
Salle d'audience de la 2e chambre civile de la Cour de cassation française.
Musée du dessin et de l'estampe originale de Gravelines: Tilt (1973), Gravitation bleue (1973), Épicentre (1973), Diffusion (1973), Résonnance (1973), Rutile (1970), Rencontre (1979), Expectative (1979), Statisme (1983), sérigraphies, 2017.
Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine (Angers): 25 tapisseries dont Wall Street (1964), Interférences (1972) et Fréquence rouge (1973), peintures PL. 6806 (1968) et PL. 6904 (1969) et sculpture pivotante Neptune (1969), donation 2018[15].
Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXesiècle (Sorèze): Antagonisme, Axiolithe, Cassiopée, Éclosion noctiflore, Feu Saint-Elme, Gallium, Pétales lunaires, Procyon, Stretto, Translation, tapisseries, donation 2022[16].
Note: cette liste est partielle.
Commandes publiques ou privées
1965: tapisserie Sciences physiques et chimiques, nouvelle Faculté des Sciences, Rennes (Louis Arretche, architecte)[17].
Antoine Poncet, Réception, Académie des beaux-arts de France, Paris, 2002
Hommage du Nord-Pas-de-Calais à Yves Millecamps: peintures (1971-2002); catalogue d’exposition, Noroit, Arras, 2003
Clarence Cormier, L'Art chemin faisant: les oeuvres de l'université de Rennes 1, Rennes, 2003
Jean Lurçat: donation Simone Lurçat: tapisseries, peintures, céramiques, livres illustrés, Institut de France, Académie des beaux-arts, Paris, 2004 (ISBN2-95224-170-8)
Abstraction lyrique et abstraction géométrique, Montauban, 2008
Rémy Côme et al, Création en France, arts décoratifs 1945-1965, Gourcuff, Paris, 2009 (ISBN978-2-35340-019-5)
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