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Édouard Chimot, né à Lille le , mort à Paris le , est un peintre, illustrateur, graveur et directeur artistique français.

Édouard Chimot est notamment connu pour son travail d'illustrateur et pour avoir dirigé, entre autres, la publication d'une trentaine d'ouvrages aux Éditions d'Art Devambez durant les années 1920 à Paris.


Biographie



Les débuts


Édouard Chimot étudie sous la direction de Pharaon de Winter à l'école des beaux-arts de Lille, puis sous celle de Jean-Baptiste Levert et d'Alexis Mossa à l'école nationale arts décoratifs de Nice, inaugurée en 1881 et qui se situait rue Tondutti de l’Escarène, où il apprend véritablement le dessin. Toutefois, le début de sa carrière reste encore assez imprécis. Il semble qu'il ait exposé pour la première fois en 1912, ce qui entraîna une césure dans sa carrière. Ce n'est qu'à partir de 1919 que Chimot marque réellement la scène artistique parisienne.

Édouard Chimot vient à Paris où il effectue différents petits métiers pour gagner sa vie tout en se consacrant la nuit au dessin[1]. C'est alors qu'il songe à graver ses dessins. Il s'achète une presse et, tout seul, apprend la gravure durant ses rares heures de liberté. Dans les années précédant la Grande Guerre, il habite un atelier parisien à Montmartre. « De jeunes et jolies femmes[1] » commencent à lui servir de modèle. Il est certain qu'il acquiert une connaissance aiguë des milieux interlopes de la capitale, et de Montmartre en particulier.

On a longtemps cru qu’Édouard Chimot était l’architecte, ou du moins le concepteur des plans, de la villa Lysis de son ami Jacques d’Adeslwärd-Fersen située à Capri. L’information a été de multiples fois répétée, y compris par des sources qui, d’ordinaire, font autorité[2]. En réalité, l’examen des lettres échangées entre Fersen et Chimot durant la période concernée par la construction de cette villa démontre qu’il n’en est rien[3]. Il semble que ce soit en raison d’un procès tenu durant l'été 1905 provoqué par un éboulement au cours duquel un ouvrier avait failli trouver la mort que la solution d’un architecte français avait été trouvée comme échappatoire à une condamnation par les autorités locales.

En 1912, sa première exposition de dessins, gravures et monotypes est couronnée de succès. Il décide de publier un premier ouvrage à tirage limité avec les textes de René Baudu, intitulé Les Après-midi de Montmartre, avec ses dessins qu'André Warnod nomme « ses petites filles perdues ». Puis vient la guerre durant laquelle il est mobilisé près de cinq ans.


Un nouveau départ


Après la Première Guerre mondiale, Chimot loue l'atelier d'Auguste Renoir, boulevard de Rochechouart à Paris.

Son nouveau livre illustré, La Montée aux enfers, le lance et lui permet d'achever ses Après-midi de Montmartre. L'ouvrage est publié en 1919. Suivent Les Soirs d’opium par Maurice Magre, Le Fou par Aurele Partorni, L’Enfer par Henri Barbusse, La Petite Jeanne pâle par Jean de Tinan et Mouki le Delaissé par André Cuel, tous illustrés avec des dessins originaux entre 1920 à 1922.

En 1921, Chimot collabore à La Roseraie. Revue des Arts et des Lettres, publiée par Roger Lacourière, graveur en taille-douce et fondateur, en 1919, de la maison d'édition La Roseraie puis plus tard de l'atelier Lacourière-Frélaut, dont la direction artistique fut confiée à Chimot. Un seul numéro paraîtra. Francis Carco, André Dignimont, Chas Laborde, Martin, Daragnès, Pierre Falké, Drian, Marcel Vertès et bien d’autres, qui tous s’emparaient d’un coin de table pour travailler, fréquentent les ateliers de La Roseraie[2].


Les Éditions d’Art Devambez


La consécration de Chimot fut son rôle de directeur artistique des Éditions d’Art Devambez. De 1923 à 1931, de son nouvel atelier parisien situé rue Ampère, il supervise l'édition de livres d'art illustrés par des artistes comme Pierre Brissaud, Edgar Chahine, Henri Farge, Alméry Lobel-Riche, et Tsugouharu Foujita. Cependant, il se réserva des textes d'exceptions pour les illustrer lui-même, à savoir Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs (1925), Les Belles de nuit de Maurice Magre (1927), et enfin Parallèlement de Paul Verlaine (1931).

Pour célébrer la femme, Chimot, va s'inspirer d'œuvres littéraires réalistes ou sulfureuses qui répondent à ses propres aspirations. Leurs poèmes ou leurs textes l'inspirent car ils exaltent la séduction féminine, la passion absolue, le désir exacerbé, il s'y mêle érotisme, beauté sublimée, rêverie, fantasmes, plaisir, triomphe, mais aussi souffrances et humiliations[1]. Derrière l'amour subi ou consenti, il y a une course effrénée à l'oubli. Chimot va devenir le chantre visuel insatiable de la Beauté, de la Volupté et de la Mort.

En 1924, Édouard Chimot réalise deux films, L’Ornière (connu également sous le titre de Micheline Horn ou de Sur le Chemin de Vrai) puis Survivre. Deux ans plus tard, il devient le directeur artistique du film La Lueur dans les ténèbres de Maurice Charmeroy.

En 1926, dans un article de L'Ami du Lettré[4], Chimot écrivait : « J’ai choisi la femme comme sujet préféré, puis unique de mon œuvre. Je recherché un modèle au corps élégant et mince avec le côté moderne, un peu androgyne. Je fais beaucoup de dessins dans l’ambiance du texte, puis je choisis parmi eux. La gravure devient une traduction libre de mon dessin. Il me faut de deux à quatre semaines pour une gravure. Je ne fais que de l’eau-forte. »

En 1928, Chimot tombe amoureux de l'Espagne lors de ses recherches pour l'ouvrage La Femme et le Pantin de Pierre Louÿs.

Durant cette période, il noue non seulement des alliances artistiques mais aussi des alliances littéraires avec l'essayiste proche des surréalistes Gilbert Lely, qui lui dédie sa première publication, Ne tue ton père qu’à bon escient, en 1929. Cette année-là, Édouard Chimot devient une figure incontournable du monde de l'art, un éditeur généreux avec ses artistes, et lui-même un artiste dont le public admirait les nus symbolistes, « soumises à leurs passions mortelles et délicieuses », comme l'écrivit André Warnod.

Le krach de Wall Street puis la crise économique conséquente, met fin aux commandes de livres d'art à tirage limité. Quand les derniers livres en production chez Devambez sortent, dont Parallèlement, publié en 1931, une page se tourne.

Cette même année une monographie de Chimot est publiée par Maurice Rat avec une préface de Maurice Magre, dans la collection « Les Artistes du livre », mettant un point final à ses glorieuses années de direction artistique.


La fin de carrière


Pendant la 2e Guerre mondiale, lui et sa femme Loulou trouvent refuge dans la maison de vacances qu'ils avaient achetée à Barcelone. De 1943 à 1948, 4 ouvrages furent publiés à Barcelone, dont 3 pour illustrer des textes en espagnol. Ensuite, Edouard Chimot retourna à Paris et y publia ses dernières œuvres.

Dans la dernière année de sa vie paraît une collection de 16 nus féminins, Les Belles que voilà : mes modèles de Montmartre à Séville, qu'il considère comme une sélection de son œuvre et de sa relation à la beauté féminine.


Illustrations


De 1919 à 1958, Édouard Chimot a illustré une soixantaine d'ouvrages à tirage limité.

La période la plus artistique ("les bonnes années") s'étend de 1919 à 1934. Pendant toute cette période, Edouard Chimot utilisera exclusivement[5] la technique de l'eau-forte pour reproduire ses illustrations.

Il sera alors considéré comme l'un des illustrateurs importants de cette période et 7 de ses eaux-fortes seront reproduites dans L’Essai sur la Bibliophilie Contemporaine de 1900 à 1928 de Clément-Janin, René Kieffer Editeur, Paris 1931-1932.  

À partir de 1935, pour des raisons économiques et souvent pour multiplier le tirage (parfois plusieurs milliers d'exemplaires), Edouard Chimot a recours à des techniques plus productives pour réaliser les illustrations, comme l'héliogravure par exemple, et il abandonnera progressivement la technique de l'eau-forte. Si les quelques ouvrages encore illustrés d'eaux-fortes restent remarquables[6], le reste de sa production sera inégale, tant au point de vue artistique qu'au point de vue de la qualité de la reproduction des illustrations.

Liste des ouvrages illustrés jusqu'en 1934 :

Liste des ouvrages illustrés parus à partir de 1935 :

Edouard Chimot a également illustré de nombreuses couvertures de romans populaires, notamment aux éditions Flammarion : 32 couvertures pour 28 titres de la Collection "L'Amour" dans les années 1930 à 1940, et la jaquette de La Corruptrice de Guy des Cars en 1952. Il a aussi illustré quelques magazines populaires, comiques et coquins (pour l'époque ...) comme Fantasio de 1924 à 1933 et La Vie parisienne en 1957 et 1958.

Quelques-unes de ses eaux-fortes sont conservées dans la collection d’Arts Graphiques du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon.


Notes et références


  1. J.-L. Bernard, Édouard Chimot 1880-1959 : bibliographie des œuvres illustrés, 1991.
  2. Catalogue des éditions de la Roseraie, 1927.
  3. Jean-Claude Féray & Raimondo Biffi, « Ce que révèlent les lettres (1904-1908) de Jacques d’Adelswärd à Édouard Chimot » in Inverses, 2013, n° 13, p. 88-103.
  4. Association des Courriéristes Littéraires, L'Ami du lettré 1926, Paris, Bernard Grasset Editeur, , 423 p., p. 358 et suivantes
  5. Sauf pour Les médecins vus par... (circa 1925), A propos de quelques estampes (circa 1930) et pour Les Chats (1932).
  6. On peut citer : La Garçonne et La Belle Carolina (1936), Poèmes inédits (1938), Proses inédites (1940), Les Fleurs du Mal (1941), Idilios Y Epigramas (1943, en Espagne), Cent sonnets français du XVe au XXe siècle (1945, en Espagne), Ardance ou La Vallée d'automne (1946, mais à priori ouvrage élaboré avant la Guerre), Rimas (1946, en Espagne), Cants d'Amor (1948, en Espagne), Poèmes Antiques (1949).

Annexes



Bibliographie


 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.


Liens externes





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