Achille parmi les filles de Lycomède[1] (ou Achille chez les Lycomède) est un tableau du peintre français Adrien Dassier réalisé entre 1660 et 1670. Il représente la scène mythique où Ulysse venant chercher Achille pour la guerre de Troie. Sa présence étant requise pour la victoire, il offre des présents aux filles de Lycomède : Le héros étant déguisé en femme, il se démasque en choisissant une épée plutôt que les robes et autres vêtements qu’aurait choisi une vraie femme. Le peintre s’est inspiré d’un tableau reproduisant la même scène peint en 1656 par le peintre Nicolas Poussin.

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Achille parmi les filles de Lycomède

légende de l'image

Artiste	Adrien Dassier
Date	Entre 1660 et 1670
Type	type de l'œuvre (exemple : portrait, paysage)
Technique	huile sur toile
Dimensions (H × L)	1,27m × 1,19m m
Inspiration	Achille parmi les filles du roi Lycomède (d)
Mouvement	classicisme
No d’inventaire	1995-12
Localisation	Musée des Beaux-Arts de Lyon, Lyon

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Historique de l'œuvre

L’historien Gilles Chomer qui se consacre aux peintures françaises du XVII^e siècle a mené des travaux sur ce peintre illustre, Adrien Dassier, le fils de Pierre Dassier. Il est né à Lyon et est d’origine flamande. Il épouse la fille d’un marchand, Anne Houwaart. Il est fortement influencé par la peinture italienne qu’il maîtrise avec brio, bien que l’on n’ait aucune preuve d’un quelconque voyage en Italie. Ses commandes sont essentiellement religieuses, de la part de l’Église et des couvents de la ville de Lyon. Un de ses tableaux appelé Visitation se trouve dans l’église Saint-Pierre de Vaise. Il va peindre des portraits, des décors de plafonds, des marques de fabrique pour quelques grands marchands comme Jean Hubert ou Guillaume Puylata. Il meurt en 1689, la même année que Thomas Blanchet (il a fait le plafond de l’Hôtel de Ville à Lyon).

On peut lui attribuer plus d’une quarantaine d’œuvres de techniques confondues, avec une localisation géographique dispersée dans Lyon, au Metropolitan Museum de New York, à l’Institut Courtaud à Londres, au Musée de Darmstadt ou d’Orléans. Le tableau a été vendu à Versailles le 3 mars 1985 au Palais des congrès de Paris. Il a été donné au Musée des Beaux-Arts de Lyon en 1995, après avoir été restauré la même année par Colette Vicat-blanc. Il a été donné par l’Association des Amis du musée et de la Lyonnaise de Banque et de l’Union pour la Valorisation du Patrimoine d’une peinture d’Adrien Dassier (Lyon, vers 16/15/1620 – Lyon, vers 1669). Jusqu’alors le musée ne possédait qu’une seule toile de Dassier représentant Le Songe de Jacob, acquise en 1982 et de piètre qualité.

Description

L’inspiration de Nicolas Poussin chez Adrien Dassier est très forte car il va même jusqu’à recopier un tableau du peintre, en prenant le même sujet, tableau qui est conservé aujourd’hui au musée de Boston : il est nommé Achille à Skýros ou encore Achille parmi les filles de Lycomède. Dassier se sert aussi de la gravure exécutée par Pietro del Po d’après le tableau de Poussin, puisque sa composition est inversée. Il apporte quelques variantes minimes aux personnages (surtout à celui d’Achille), il change le format et donne une place beaucoup plus importante au paysage et à l’architecture orientant ainsi l’œuvre dans un sens plus décoratif.

S’il ne maîtrise pas comme Poussin l’expression des visages, il fait preuve d’un réel sens du dessin, d’une grande délicatesse dans l’emploi des couleurs et sait garder l’ampleur et la majesté des rythmes. L’acquisition du tableau est une étape essentielle dans la redécouverte de l’artiste : c’est sa seule œuvre profane connue et aussi son plus grand chef-d’œuvre : c’est une toile ambitieuse, très aboutie et une sorte de paraphrase avec le tableau de Nicolas Poussin, et elle témoigne de l’influence du grand maître sur les provinciaux.

En choisissant exactement le même sujet, Dassier va même jusqu’à reproduire le même nombre de personnage de la scène, qui sont au nombre de six. Il reprend le même code de couleur que Poussin avec le rouge pour Achille qui représente la violence et la passion du demi-dieu, mais utilise des couleurs moins vives que son prédécesseur. Il va même jusqu’à recréer le même arrière-plan, en le nourrissant cependant de plus de détails et en approfondissant l’importance de la perspective dans son œuvre. Il inverse la place des hommes présents sur le tableau, ce qui accentue l’importance du héros qui apparaît plus détaché du reste du groupe.

Composition

Le rouge du fourreau de l'épée dont s'empare Achille symbolise la passion, le sang des combats, trahissant ce héros toujours accompagné de récits de victoires sanglantes. Le mouvement de recul de l'une des filles de Lycomède renforce cet aura de puissance qui entoure le héros.Les colonnes ioniennes qui soutiennent le bâtiment à l'arrière-plan symbolisent la droiture et la force pérenne de la civilisation grecque. La statue grecque est aussi un hommage à cet ancien empire, preuve d'une influence forte de l'antiquité sur les artistes du classicisme français.

Notes et références

Références générales

• Gilles Chomer, Gravure d’après Adrien Dassier, in Union des Sociétés Historiques du Rhône, Acte des journées d'études, 1984, p. 106-111
• Explication mythologique : Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, 1951.
• Mythes grecs, Ariane Eissen, Belin, 1993, 320p.

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