L'Annonciation est un tableau, peint vers 1610 par Pierre Paul Rubens mais terminé vers 1627-1628.
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Artiste | |
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Date |
ca 1610, puis 1627-1628 |
Type | |
Technique |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
310 × 178,6 cm |
Série | |
No d’inventaire | |
Localisation |
Rubenshuis, Anvers (Belgique) |
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Cette grande composition de format vertical, 310 × 178,6 cm, exécutée à l'huile sur toile, est conservée à la Rubenshuis d'Anvers.
Vers 1610, Rubens dessine entièrement la composition et peint la partie droite puis, pour une raison inconnue, laisse inachevée cette Annonciation. Presque deux décennies plus tard, vers 1627-1628, il la termine et modifie également le personnage de Marie.
Le tableau se trouve à Madrid lors du séjour du peintre, du au , à qui est confiée une mission diplomatique et où il honore des commandes du roi Philippe IV d'Espagne. Dans cette ville, il est acquis par don Diego Messia, marquis de Leganés, commandant de l'artillerie et de la cavalerie espagnoles dans les Pays-Bas méridionaux. En 1655, le tableau est répertorié dans l'inventaire de la collection du marquis puis, par voie testamentaire, il est transmis à la famille Altamira qui le vend en 1827 à Londres. Il fait partie, respectivement, des collections britanniques Smith, Hamlet, du comte de Caldon, Graupe. Acquis par Gaston Dulière, de Bruxelles, l'œuvre fait l'objet d'un prêt en 1954, ensuite d'un dépôt, à la Rubenshuis.
Il s'agit de l'une des scènes les plus représentées de l'iconographie chrétienne, celle de l'annonce faite à Marie de Nazareth, par l'Archange Gabriel, de sa maternité divine.
Fidèle à la tradition flamande, Pierre Paul Rubens situe cette Annonciation dans un intérieur, dont il souligne le caractère intime et domestique par la présente du chat endormi près d'un panier en rotin contenant un nécessaire à couture, un coussin, des morceaux d'étoffe, et du vase de fleurs posé au centre d'une table.
À droite, Marie, vêtue d'une robe blanche et d'un manteau bleu outremer, est agenouillée sur un prie-Dieu sur lequel est posé le livre qu'elle lisait. Interrompue dans sa lecture, elle s'est en partie relevée avec l'aide de son bras gauche appuyé sur ce prie-Dieu, celui de droite posé sur sa poitrine ; elle regarde l'ange et reçoit, troublée, le message qu'il lui transmet. L'ange est représenté en lévitation, à gauche, les vêtements et les cheveux agités par le souffle de l'air et accompagnés par trois chérubins, dont deux, à droite, jettent des roses. De sa main droite levée, il désigne le Saint-Esprit représenté sous la forme de la colombe et apparaissant au-dessus d'eux dans un rayon lumineux.
L'influence des artistes italiens se retrouve par l'emploi d'une gamme chromatique plus claire. La pose de l'archange Gabriel est manifestement empruntée à une Annonciation de Paolo Veronese, conservée aux Gallerie dell'Accademia de Venise.
Les roses sont une allusion à la définition canonique de rose mystique donnée à Marie.
Pour la couleur du manteau de Marie, Rubens a utilisé le coûteux pigment bleu outremer[1].
Rubens a peint deux autres versions de l'Annonciation :