Abel Armand Maurice Pineau est un peintre, vitrailliste, fresquiste et graveur français, né à Angers (Maine-et-Loire) le , et mort à Saint-Martin-de-Sanzay (Deux-Sèvres) le .
Abel Pineau naît au no22 rue Parcheminerie à Angers. Son père, Abel Emmanuel Pineau, est peintre en bâtiments, et sa mère née Augustine Jeanne Loiseau, est lingère[1]. Pineau est élève d'Abel Ruel, professeur de dessin du lycée d'Angers, avant de suivre les cours de Jean-Paul Laurens à l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris.
Mobilisé dans l'infanterie en décembre 1914, il est blessé au combat le . «Cette expérience de la guerre le marque durablement et donnera à son œuvre une gravité méditative»[2].
Abel Pineau épouse Marguerite-Marie Clergeault le à la mairie du quinzième arrondissement de Paris[1]. Il vit au château du Bois de Sanzay, à Saint-Martin-de-Sanzay, dont son épouse a reçu la propriété en héritage[3]. Il est de nouveau mobilisé pour la Seconde Guerre mondiale d' à .
Abel Pineau meurt au château du Bois de Sanzay le [1]. Les communes d'Andard et de La Chapelle-Rousselin, dont les églises conservent ses fresques, lui rendent hommage par une artère portant le nom d'Abel-Pineau.
Abel Pineau, Chemin de croix, nef de l'église Saint-Symphorien d'Andard.
Œuvres
Publications
Les fresques d'Andard, Angers, Imprimerie Siraudeau, 1947.
«Sur l'art contemporain», Cahiers angevins, no18, Éditions de l'Ouest, février-.
Ouvrages illustrés
Jean-Baptiste Pineau, Quand vient le soir… (souvenirs du pays angevin), bois gravés originaux d'Abel Pineau, Imprimerie de l'Anjou, 1938.
Abbé Louis Tricoire, Un sanctuaire marial sous la terreur angevine - Notre-Dame de la Charité en Saint-Laurent-de-la-Plaine, introduction de Monseigneur Francis Vincent, bois gravés originaux d'Abel Pineau, Angers, Éditions H. Siraudeau et Cie, 1956.
Œuvres dans les collections publiques
Andard, église Saint-Symphorien: Chemin de croix, 1943, fresques[4].
Angers:
Centre hospitalier universitaire d'Angers: fresque.
collégiale Saint-Laud: vitrail.
lycée Joachim-du-Bellay: fresque.
musée des beaux-arts:
Nu couché, huile sur toile;
Portrait de Jeannie Ruel, huile sur toile;
Maternité, huile sur toile;
Paysage de Provence, environs d'Hyères, huile sur toile;
Le Colombier de Port-Royal-des-Champs, gravure sur bois;
Biche dans un sous-bois, gravure sur bois.
Argenton-les-Vallées, église: ensemble complet de fresques (Chemin de Croix) et vitraux.
Bégrolles-en-Mauges, abbaye Notre-Dame de Bellefontaine: vitrail.
Chalonnes-sur-Loire, château du Petit-Montaigu: fresque.
La Chapelle-Rousselin, chapelle du Barreau: Scènes de la vie de la Vierge: quatre fresques, 1958[5].
Paris, préfecture de police de Paris: Pâtre musicien, huile sur toile.
Saint-Laurent-de-la-Plaine, chapelle Notre-Dame de la Charité:
La Foi de la Vendée, 1958, vitrail. On y voit la palme des martyrs, l'image du Sacré-Cœur et les grains blancs du Rosaire[6];
La Défense de la Foi, 1958, vitrail, représentant notamment un vieux chêne têtard (où se cachaient les Vendéens) et une chouette (son cri était un signe de ralliement)[6].
La Vierge Marie emportant au ciel les âmes des trois femmes (les trois Marie de Saint-Laurent) fusillées au Champ des martyrs d'Avrillé le 1er février 1794, 1958, fresque[6];
L'Abbé Joseph Moreau, vicaire de Saint-Laurent-de-la-Plaine, s'apprêtant à monter sur l'échafaud, place du Ralliement à Angers le (Vendredi saint) , 1958, fresque[6].
Saint-Martin-de-Sanzay, église Saint-Martin: Chemin de croix, fresques.
«De chaque œuvre d'Abel Pineau se dégage beaucoup de fraîcheur même s'il s'agit de simples natures mortes: la gaieté de la coloration fait mentir ceux qui pourraient affirmer que le jeune peintre Abel Pineau peignait gris.» - André Bruel, à propos de l'exposition à la galerie Lasneret, 1928[10]
«Abel Pineau est l'auteur de Paysage de Provence, environs d'Hyères, 1936 (Musée des beaux-arts d'Angers). Cette œuvre nous rappelle une peinture de Cézanne intitulée Le grand pin, 1895[11]. Ce paysage est perturbé par le vent du mistral qui pénètre dans le sous-bois. La verdure bouge et le jeu des ombres est toujours présent grâce aux quelques rayons de soleil qui percent à travers les arbres. Il voit la peinture en artiste, mais aussi en apôtre du beau. Il se sert de son don pour offrir à ceux qui regardent ses toiles plus d'idéal et plus de beauté. Et un simple sous-bois exprime parfaitement ses sentiments. Il veut décrire une nature dépouillée et dénuée de toute perturbation humaine. Seul le vent pénétrant dans les feuillages bouleverse la tranquillité de ce petit coin de nature.» - Christelle Couvreux[10]
«Au dessus de la nudité liturgique de la table sacramentelle dans la chapelle votive, les vitraux d'Abel Pineau scintillent de toutes les couleurs du monde créé et du rêve de l'incréé.» - Maurice Fourré[12]
«Abel Pineau avait débuté sous les auspices de l'impressionnisme finissant, du fauvisme et de Rouault (dont on perçoit l'influence dans les fresques de Notre-Dame de la Charité, celles de l'église d'Andard étant plus marquées par l'art du Trecento) […] Sa palette est volontiers dominée par les tons sourds; une vibration particulière estompe les contours et unifie les éléments du tableau en une luminosité qui semble émaner de la matière même.» - Jacques Simonelli[2]
Récompenses
Médaille militaire et croix de guerre 1914-1918.
Médaille de bronze au Salon des artistes français de 1927.
Médaille de l'Exposition universelle de 1937.
Prix Fragonard 1943.
Prix de la Société nationale des beaux-arts, 1943.
Jacques Simonelli, «Maurice Fourré chroniqueur d'art: à propos d'Abel Pineau», in Fleur de Lune, bulletin des amis de Maurice Fourré, n°27, printemps 2012.
Christelle Couvreux, La vie culturelle à Angers entre les deux guerres d'après les papiers d'André Bruel, mémoire de maîtrise, U.F.R. lettres et sciences humaines, Université d'Angers, juin 1996.
Maurice Fourré, Il fait chaud! et autres nouvelles, Éditions AAMF, 2011.
Source pour l'ensemble des prix et distinctions: archives du musée des beaux-arts d'Angers.
Annexes
Bibliographie
Marcel Fourré, «Les fresques et les vitraux d'Abel Pineau en Notre-Dame de la Charité», Le Courrier de l'Ouest, .
Collectif, L'art sacré au XXe siècle en France, Éditions de l'Albaron - Société Présence du livre, 1993.
Christelle Couvreux, La vie culturelle à Angers entre les deux guerres d'après les papiers d'André Bruel, mémoire de maîtrise, U.F.R. lettres et sciences humaines, Université d'Angers, .
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Maurice Fourré, Il fait chaud! et autres nouvelles, Éditions AAMF, 2011 [contient une narration de la visite de la chapelle Notre-Dame de la Charité, à Saint-Laurent de la Plaine, effectuée par l'auteur en compagnie d'Abel Pineau].
À la découverte des peintures murales des Pays de Loire, collection «L'esprit grand ouvert», Éditions du Conseil régional des Pays de la Loire, Hôtel de région (Nantes), .
Jacques Simonelli, «Maurice Fourré chroniqueur d'art: à propos d'Abel Pineau», Fleur de Lune, bulletin de l'Association des amis de Maurice Fourré, no27, printemps 2012, pp.16 à 20.
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