Il est l'un des premiers peintres belge du XIXesiècle à peindre les paysages à l'extérieur d'un atelier. Maître de la peinture animalière, il est considéré comme l'un des précurseurs du mouvement réaliste, et le cofondateur de la Société libre des beaux-arts[2].
Biographie
Famille
Son père était le peintre de Courtrai Louis-Pierre Verwée (1807-1877), un peintre romantique de paysages d'hiver, lui-même élève de Eugène Verboeckhoven. Il se maria avec Hermina Wilhelmina Vernieuwe (1841-1906) avec qui il eut deux filles: Émilie Verwée (alias Emma Verwée) et Claire Verwée (1873-1956). Son frère Louis-Charles Verwée ainsi que sa fille aînée Emma Verwée deviendront également peintres.
Carrière
Alfred Verwée a obtenu son diplôme d'arpenteur-géomètre, mais n'a pas pu terminer ses études d'ingénieur en raison de difficultés financières familiales[3]. La peinture était depuis longtemps un passe-temps, c'est pourquoi, avec le soutien de son père, il a choisi cette carrière. Il commence par peindre des paysages de campagne dans le même style romantique. L'une de ses premières influences fut l'artiste français Constant Troyon, membre de l'école de Barbizon. En 1853, il prend des cours auprès du peintre paysagiste et portraitiste François Charles Deweirdt (1799-1855), qui avait été ami et collaborateur de son père. Il s'inscrit plus tard à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, mais ne suit que quelques cours.
Sa première exposition a eu lieu en 1857, mais il n'a obtenu une véritable reconnaissance qu'en 1863, à l'occasion du Salon de Bruxelles, où il a reçu une médaille d'or pour son œuvre Attelage flamand.
L'écrivain et critique d'art Camille Lemonnier disait qu'il (ndlr le tableau) impressionna si vivement les artistes français et fut à Bruxelles l'une des grandes séductions de l'exposition rétrospective de 1896. Le tableau est aujourd'hui exposé au musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles.
Il remporte sa seconde médaille d'or au Salon de Paris en 1864 au Salon de Paris pour Attelage de bœufs dans un coin de ferme (acheté par le musée de Courtrai).
Sur les conseils de connaissances professionnelles, il s'installe à Paris et entre en contact avec plus de peintres de l'école de Barbizon. Cela n'a cependant pas conduit au succès financier escompté et il est revenu à Bruxelles un an plus tard. Ensuite, de 1867 à 1868, il a vécu à Londres, mais, encore une fois, le succès commercial était impossible à obtenir et il est rentré chez lui fauché. Malgré cela, il s'est marié et a ensuite entrepris une tournée aux Pays-Bas, pendant laquelle il se liera d'amitié avec le peintre de marine de La Haye Hendrik Willem Mesdag.
Cette même année, avec le peintre Louis Artan de Saint-Martin, il fonde la Société libre des beaux-arts, une association bruxelloise, à laquelle se joindront vingt-quatre artistes belges pour s'affranchir de l'académisme imposé par les marchands d'arts, et promouvoir leurs œuvres sans contraintes.
Il est fait chevalier de l'ordre de Léopold, le et, en 1873, il obtient une médaille à Vienne pour Récolte dans le Nord de la Flandre.
Il commence à peindre en plein air pour atteindre un style naturaliste, et, de 1875 à 1880, il tente de créer une grande vision de la campagne flamande.
En 1876, il participe à la création de La Chrysalide, une association éphémère considérée comme un précurseur de "Les XX". Verwée ne sera jamais membre de "Les XX" car sa candidature a été rejetée par James Ensor. Verwée , membre du Jury , avait voté contre Ensor lors du Salon de Bruxelles de 1884[4].
Deux ans plus tard, François Musin, Louis Dubois, Amédée Lynen et d'autres ont été invités par le cabinet d'architectes Naert et Laureys à fournir des décorations pour un nouveau spa à Ostende. La salle qu'il a décorée est maintenant connue sous le nom de "Verwee-zaal"[5]. Cette année là il obtient une médaille à Paris pour Les Chevaux, peints aux environs d'Ostende.
Vie et affaires à Knokke
La villa Fleur des dunes à Knokke-Heist (Projet d'architecte par J. Baes, 1888).
Vers 1880, il est fasciné par les environs Knokke, et une colonie d'artistes informels y a lentement pris racine. À l'époque, il commence à alterner entre paysage et peinture animalière, faisant des paysages en plein air et posant les animaux dans son atelier.
En 1887, il a vu que Knokke pourrait devenir une attraction touristique majeure, alors il s'est joint à deux hommes d'affaires locaux pour acheter une grande étendue de dunes et de polder à lotir pour les promoteurs immobiliers. En 1888, il construit une villa, la «Fleur des Dunes»[6].
En 1891, il s'associe à son élève et ami Paul Parmentier pour créer "Knokke-Attractions", une entreprise de promotion du tourisme à Knokke.
Après son décès, ses héritiers revendront ses terrains de Knokke à Raymond Lippens qui fondera la Compagnie Het Zoute[7].
Fin de vie
Sa santé a commencé à se détériorer en 1892. D'abord, il a souffert de rhumatismes, puis a reçu un diagnostic de cancer de la gorge.
En 1895, il s'est rendu dans le sud de la France, en Algérie et en Égypte dans l'espoir de trouver un climat chaud et sec qui améliorerait sa santé.
Quelques semaines avant sa mort, ses amis l'ont ramené à Knokke car il désirait revoir la mer et les polders qu'il avait tant chéris. Il est décédé d'une phtisie tuberculeuse[8] à son domicile de Schaerbeek.
Œuvre
Alfred Verwée travaille de préférence dans les environs de Knokke-Heist et peint pratiquement exclusivement des animaux dans le plat pays des polders[9].
Chevaux en prairie: 1878, huile sur panneau, 460 × 200 cm, Ostende Kursaal (Casino-Kursaal d'Ostende)
Bords de l'Escaut: 1878, huile sur panneau, 304 × 204 cm, Ostende Kursaal (Casino-Kursaal d'Ostende)
Bêtes à cornes et baudets: 1878, huile sur panneau, 304 × 204 cm, Ostende Kursaal (Casino-Kursaal d'Ostende)
Œuvres détruites
Un coin de la prairie ou La vache aux chardons: 1882, huile sur toile, 185 × 110 cm, Acquis à l'exposition de Namur (1883)[30], détruite lors de l'incendie de l'Hôtel de ville de Namur dans la nuit du 25 au 26 août 1914, par l'occupant allemand durant la Première Guerre mondiale[31].
Le , il est fait Chevalier de la Légion d'honneur pour son œuvre L'embouchure de l'Escaut.
Le il est fait Commandeur de l'Ordre de Léopold.
Du 1er au 20 avril 1896, il est honoré d'une grande exposition rétrospective au musée d'Art moderne de Bruxelles, avec une introduction au catalogue par l'écrivain et critique d'art Camille Lemonnier, qui le qualifie de «l'un de nos plus grands peintres de la nature.»
La ville de Knokke-Heist lui érige un buste en bronze en 1896, réalisé par le sculpteur liégeois Léon Mignon (1847-1898), un ami de Verwée.
En 1903, un monument commémoratif est érigé à Schaerbeek, réalisé par Charles Van der Stappen (1843-1910). Toujours à Schaerbeek, son nom est donné à une rue (Rue Verwée), ainsi qu'à l'école "Athénée royal Alfred Verwée". Une statue, réalisée par le sculpteur Henri Van Massenhove, lui est dédiée au coin de la Rue Verwée et de la Place Colignon.
Notes
Larousse Universel en 2 volumes, The Librairie Larousse Paris, 1923, tome second, page 1220
Gustave Vanzype, Maîtres d'hier, Bruxelles, La Vie Intellectuelle, 1922.
Gustave Vanzype, Alfred Verwée, Bruxelles, Nouvelle Société d'éditions, 1933.
Bulletin - Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1966, page 22
Centenaire Alfred Verwée, 1838-1938: exposition au Casino-Kursaal, 23 juillet-6 aout 1938: Ville Balnéaire de Knocke
Danny Lannoy, Frieda Devinck et Thérèse Thomas: De l'atelier à la côte - Knocke & Heyst (1880-1940), Stichting kunstboek, 2012 (ISBN978-90-5856-417-7)
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