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André Villeboeuf[Note 1] est un illustrateur, peintre, aquarelliste, graveur, écrivain et décorateur de théâtre français, né à Paris le , mort à Paradas (Espagne)[Note 2] le [1].

André Villeboeuf
Naissance

1er arrondissement de Paris
Décès
(à 63 ans)
Espagne
Nationalité
Française
Activités
Peintre, graveur
Formation
École des beaux-arts de Paris

Membre de la Société des peintres-graveurs français, il appartenait à l'École de Paris[2], tout en ayant son nom également associé à l'École de Crozant[3],[4].


Biographie


André Villeboeuf est né le à Paris dans le 1er arrondissement, au domicile de ses parents, Paul Villeboeuf (né en 1856), avoué à la cour d'appel de Paris et Aurore Louise Aglaé Pauton (née en 1870), sans profession, domiciliés 214, rue de Rivoli. Il épouse Suzanne Gaupillat le 5 août 1924 à Paris 16e arrondissement, puis Hélène Sophie Cartage ("Lily") le 12 décembre 1934 à Paris 9e arrondissement[5].

Issu d'une famille parisienne aisée, André Villeboeuf est initié à l'art par son père, bibliophile averti. Il y avait dans la bibliothèque familiale[6],[7], se souviendra-t-il, Les caprices de Goya qu'André Villeboeuf feuilletait inépuisablement, source d'une passion qui lui demeurera pour la peinture espagnole (ses études à venir sur Vélasquez, Murillo, Valdés Leal et Goya[8]) et plus généralement pour l'Espagne[9],[Note 3].

André Villeboeuf, dont un portrait de la sœur cadette Louise-Aurore (née en 1898, future peintre et céramiste[10]), encore toute jeune enfant, fut peint par Mary Cassatt[11], se souvient qu'il accompagnait son père lorsque celui-ci rendait visite à Edgar Degas[9].

Il est ensuite l'élève de Jean-Paul Laurens à l'École des beaux-arts de Paris[2] et s'installe à Montmartre[12]. Il s'attache cependant bien moins à l'enseignement du maître académique qu'à la grande amitié qui se noue alors avec Léon Detroy. Ce dernier est passé lui aussi par l'enseignement de Laurens avant de le récuser totalement pour lui préférer les leçons directes de la nature[13]. Léon Detroy (1857-1955), sans enfant, fera d'André Villeboeuf son légataire universel. Mais, mort prématurément en 1956, André Villeboeuf n'aura pas le temps de s'occuper de la succession de son maître et son œuvre (3 000 réalisations) sera dispersée[3].

André Villeboeuf est évoqué par Émile Brami comme ayant fait partie d'un cercle d'amis montmartrois, « tous habitant à quelques centaines de mètres les uns des autres » et aimant se retrouver chez Gen Paul, avenue Junot, pour deviser. Outre André Villeboeuf et Gen Paul, il y avait Louis-Ferdinand Céline, René Fauchois, le peintre et graveur Jean-Gabriel Daragnès, Marcel Aymé, le comédien Robert Le Vigan, le danseur Serge Perrault[14],[15]. André Villeboeuf a dès lors surtout peint Paris (Le Sacré-Cœur vu du balcon de l'artiste), la Bretagne (Pardon de Pleyben), le département de la Creuse (où il retrouvait Léon Detroy qui y possédait « une baraque-atelier » d'où l'un et l'autre partaient peindre les villages, de Fresselines à Gargilesse-Dampierre[16],[4]), Saint-Tropez (en 1925, André Villeboeuf et ses deux amis aquarellistes, dessinateurs et graveurs André Dunoyer de Segonzac et Luc-Albert Moreau y rachètent ensemble la maison de Charles Camoin et la rebaptisent « Le Maquis »[17]) et l'Espagne, notamment l'Andalousie (Procession des pénitents à Séville, nombreuses aquarelles sur le thème de la corrida, lithographie Danse gitane). Son œuvre témoigne également de voyages en Belgique (La fête des Gilles au Carnaval de Binche), Hollande (Le Marché aux fromages à Alkmaar), Italie (Le Grand Canal à Venise), Grèce, Turquie (Village au bord de la Mer Noire), Roumanie, Portugal et Guinée (Cases dans le village de Samballo).

Côtoyant André Derain, travaillant l'estampe avec Édouard Vuillard[Note 4], le montmartrois Villeboeuf s'est situé au cœur du monde des artistes de son temps[Note 5].

En 1939, dans l'hebdomadaire Gringoire, André Villeboeuf rédige une notice très critique quant à l'œuvre de Picasso Deux femmes courant sur la plage - La course et, dans ce même journal, rédige des chroniques de soutien au régime portugais d'António de Oliveira Salazar[18],[Note 6]. Journaliste, il écrit également dans le journal satirique Le Crapouillot[19] et dans la revue populaire Les Annales politiques et littéraires.

On lit chez Christophe Rameix : « André Villeboeuf mena sa carrière à cent à l'heure, voulant tout voir, tout connaître, tout comprendre[…] Un touche-à-tout du monde des arts »[20]. Jusqu'à sa disparition en 1956, André Dunoyer de Segonzac lui est resté fidèle en amitié, prédisant : « Son talent si vivant et spontané supportera l'épreuve du temps et le classera parmi les peintres de vraie qualité »[9]. James Ensor a pour sa part écrit un éloge du métier de graveur d'André Villeboeuf[21]. Raoul Dufy témoigne enfin : « Dans les aquarelles d'André Villeboeuf, je retrouve la même veine, le même bonheur qui le caractérisent, autant comme peintre que comme écrivain, lorsqu'avec sa plume il parle des hommes et des choses. Les mêmes dons aussi qui situent l'homme: sens critique, finesse d'observation et amour communicatif de la vie »[22].


Expositions



Réception critique



Collections publiques



Collections privées notables



Publications et correspondance



Illustrations



Textes



Correspondance


Les lettres en forme de livrets adressées par André Villeboeuf à ses proches sont aujourd'hui des pièces de collections, tant elles sont classables dans son œuvre peint, à l'instar de celles qu'il écrivit à Henri Béraud, d'autres encore, autour de 1935, à son ami Jean Laroche[Note 7]. Son art, ou sa malice, consista à truffer ses lettres - où une amusante écriture phonétique n'était pas rare - de jeux de mots et de métaphores dont, leur ôtant tout sens figuré pour les ramener à un sens imagé, il se servit pour ornementer abondamment ses écrits épistolaires de dessins aquarellés qui eussent diverti les surréalistes.


Notes et références



Notes


  1. L'acte de naissance indique que le patronyme s'écrit « Villeboeuf » et non pas « Villebœuf ».
  2. Paradas, la ville où il est mort lui a rendu hommage en donnant son nom à l'une de ses voies : la Calle André Villeboeuf.
  3. André Villeboeuf confirme lui-même sa très ancienne passion hispanique dans son livre Goya and guitars, édité en anglais à Londres en 1958.
  4. Jean Laroche, Cuisine, collaboration d'André Villeboeuf avec André Dunoyer de Segonzac et Edouard Vuillard, chacun des trois artistes ayant réalisé six lithographies originales, Éditions Arts et Métiers graphiques, Paris, 1935.
  5. Citons aussi le peintre Michel Ciry qui évoque ses rencontres avec André Villeboeuf dans Le temps des promesses - Journal 1942-1949 (Plon 1979), La vie est une ombre - Journal 1945-1952 (Buchet/Chastel 1992), Pour l'amour de vous - Journal 1953-1956 (Buchet/Chastel 1992).
  6. André Villeboeuf revient sur cette dernière prise de position dans son livre Le coq d'argent - Voyage au Portugal, Les Éditions de France, 1939.
  7. La correspondance d'André Villeboeuf à Jean Laroche se trouve aujourd'hui dans une collection particulière.

Références


  1. « Villeboeuf, André (1893-1956) », sur le site de la Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  2. Raymond Nacenta, L'École de Paris, Éditions Seghers, Paris, p. 352.
  3. Nicolas Barraud, « Léon Detroy Figure de l'école de Crozant », sur le site de L'Écho du Berry, (consulté le ).
  4. Christophe Rameix, l’École de Crozant, les peintres de la Creuse et de Gargilesse, 1850-1950. Ce livre donne toute leur place à Léon Detroy et à André Villeboeuf, à l'instar de Claude Monet et Armand Guillaumin, parmi les artistes qui, ayant aimé particulièrement la Creuse et Gargilesse (Indre), sont associés à l'École de Crozant. Christophe Rameix indique par ailleurs l'amitié entre André Villeboeuf et le peintre moins connu Marcel Couci, Franc-Comtois habitué de Gargilesse.
  5. Acte n°273, in Registre des naissances du 1er arrondissement de Paris, page 25 sur 31, [lire en ligne].
  6. Étienne Ader, commissaire-priseur à Paris, Catalogue de vente de la Bibliothèque Paul Villeboeuf, Hôtel Drouot, 30-31 octobre 1963, édité par Lucien Lefèvre et Claude Guérin, Paris, 1963. L'ex-libris héraldique de Paul Villeboeuf, son monogramme « VP » en queue de contreplat, restent vus aujourd'hui par les libraires comme des éléments bibliophiliques valorisant.
  7. Librairie Giraud-Badin, Histoire de la librairie. Cette histoire situe Paul Villeboeuf avec Sacha Guitry parmi les grands bibliophiles du XXe siècle.
  8. Les Annales politiques et littéraires, 1929-1931.
  9. André Dunoyer de Segonzac, « Mon Ami André Villeboeuf », in Le Figaro, 7 décembre 1968.
  10. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 14.
  11. « Mary Cassatt (1844-1926) - Portrait de Mademoiselle Louise-Aurore Villeboeuf », sur musee-orsay.fr
  12. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  13. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1979, tome 4, p. 141.
  14. Émile Brami, Céline à rebours, Archipoche, 2011.
  15. Jean-Paul Crespelle, Montmartre vivant, Hachette, 1964. Ce livre (voir p. 235) évoquait déjà « un bloc solide de copains se rencontrant régulièrement une fois par semaine chez Gen Paul », y ajoutant le nom de Jean Anouilh.
  16. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 4, p. 517.
  17. Browse & Darby Gallery, Cork Street 19, Londres, Notice sur la vie et l'œuvre d'André Dunoyer de Segonzac. Cité par Saint-Tropez cité des arts, Éditions de l'Office du tourisme de Saint-Tropez.
  18. Gringoire, 15 juin 1939, [lire en ligne].
  19. « les rêves perdus d'André Villeboeuf, journaliste et peintre », sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (consulté le ).
  20. Christophe Rameix, op. cit. p. 138 et 139.
  21. Manuscrit de James Ensor publié en fac-similé par Claude Robert en page 3 du Catalogue de la seconde vente d'atelier André Villeboeuf, 17 mai 1982.
  22. Manuscrit de Raoul Dufy publié en fac-similé par Claude Robert en page 11 du Catalogue de la seconde vente de l'atelier André Villeboeuf, 17 mai 1982.
  23. Robert Rey, « Le trente-cinquième Salon des indépendants », Art & Décoration, vol.LXV, janvier-juin 1924, pages 73-80.
  24. Michel Florisoone, « Dans les Galeries - André Villeboeuf, Galerie de l'Élysée », L'Amour de l'art, n°1, janvier 1937, page 32.
  25. Louis Léon Martin, « André Villeboeuf chez Druet », Paris-Soir, 2 juin 1938.
  26. Jean-Louis Vaudoyer (préface de Pierre Brisson), André Villeboeuf, Éditions Galerie Charpentier, Paris, 1950.
  27. .Société des artistes méridionaux, Exposition d'art taurin présentée par la Pena de Bernui, catalogue de l'exposition, 1956
  28. Françoise de Perthuis, « Le tour du monde d'André Villeboeuf », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°19, 7 mai 1982, page 15.
  29. François Fosca, « Chronique des expositions - François Fosca, Marseille », L'Amour de l'art, n°4, avril 1928, p. 154.
  30. Temas españoles en las letras y el arte francés de hoy, Instituto francés en España, 1957.
  31. Françoise de Perthuis, « André Villeboeuf », La Gazette de l'Hôtel Drouot, 13 décembre 1968.
  32. Raymond Nacenta, School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, 1960.
  33. Pierre Lévy, Des artistes et un collectionneur (Mémoires), Flammarion, 1976.

Annexes



Bibliographie



Liens externes



На других языках


[en] André Villeboeuf

André Villeboeuf (2 April 1893 – 23 May 1956) was a French illustrator, painter, watercolorist, printmaker, writer and stage designer.[1]

[es] André Villeboeuf

André Villeboeuf [Note 1] fue un ilustrador, pintor, acuarelista, grabador, escritor y escenógrafo francés, nacido en París el 22 de abril de 1893 , murió en Paradas ( España ) [Note 2] el 23 de mayo de 1956.[1]
- [fr] André Villeboeuf



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