Arman ou Armand Fernandez, né le à Nice et mort le à New York, est un artiste français, peintre, sculpteur et plasticien, connu pour ses « accumulations ».
Cet article concerne l'artiste. Pour les archées acidophiles, voir ARMAN. Pour la famille vénitienne, voir Arman (famille).
Pour les articles ayant des titres homophones, voir Armand, Armant et Harmand.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Pseudonyme | |
Nationalités | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint | |
Enfant |
Membre de | |
---|---|
Mouvement | |
Représenté par |
Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques, Galerie Templon (d) ![]() |
Partenaire | |
Genre artistique | |
Influencé par | |
Distinction |
modifier - modifier le code - modifier Wikidata
Il fut l'un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui représentaient pour lui les prolongements naturels et multiples de la main de l'homme qui subissent un cycle continu de production, consommation, destruction.
Fils unique d'Antonio Fernandez, marchand de meubles et d'antiquités, d'origine espagnole ayant vécu en Algérie, et de Marguerite Jacquet, issue d'une famille de fermiers de la Loire, le jeune Armand montre très tôt des dispositions pour le dessin et la peinture.
Après son baccalauréat, il étudie à l'École des arts décoratifs de Nice (aujourd'hui la villa Arson), puis à l'École du Louvre. Il rencontre Yves Klein et Claude Pascal à l'école de judo qu'ils fréquentent à Nice en 1947. Il embauche Elena Palumbo Mosca en tant que jeune fille au pair pour s'occuper de ses enfants[1]. Avec ces deux amis, il s'intéresse un temps aux philosophies orientales et à la théorie rosicrucienne.
Fin 1957, Arman, qui signe ses œuvres de son prénom en hommage à Van Gogh, décide d'abandonner le « d » d'Armand et officialise sa signature d'artiste, en 1958, à l'occasion d'une exposition chez Iris Clert.
En octobre 1960, il fait l'exposition « Le Plein » où il remplit la galerie d'Iris Clert d'objets de rebut et du contenu de poubelles sélectionnées. Cette exposition est le contrepoint de l'exposition « Le Vide » organisée deux ans plus tôt à la même galerie par son ami Yves Klein.
Toujours le même mois, sous la houlette du critique d'art Pierre Restany, Arman devient, avec Yves Klein, l'un des membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes (proclamés par Restany : « nouvelles approches perceptives du réel »), aux côtés notamment de François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et Jacques Villeglé, rejoints plus tard par César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Gerard Deschamps et, en 1963, Christo.
À partir de 1961, Arman développe sa carrière à New York, où il réside et travaille la moitié de son temps, en alternance avec sa vie à Nice jusqu'en 1967, puis à Vence jusqu'à sa mort. À New York, il séjourne d'abord à l'hôtel Chelsea jusqu'en 1970, puis dans un loft du quartier de SoHo et, à partir de 1985, dans son immeuble à TriBeCa.
Fin 1989, Arman reçoit la Légion d'honneur des mains du président François Mitterrand.
Trois ans après sa mort à New York, une partie de ses cendres fut ramenée à Paris en 2008 pour être enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 11, à quelques mètres de Frédéric Chopin)[2].
Toute sa vie, Arman fut aussi un collectionneur passionné d'objets usuels (montres, armes, stylos…) et d'objets d'art, en particulier d'art africain traditionnel dont il était un connaisseur, spécialiste apprécié et reconnu.
Il est représenté par la galerie Templon à Paris et à Bruxelles.
Arman fut d'abord marié, en 1953, à la musicienne Éliane Radigue dont il eut trois enfants, Marion (1951), Anne (1953) et Yves (1954-1989), puis, en 1971, à Corice Canton avec qui il eut deux enfants, Yasmine (1982) et Philippe (1987). En 1989, il a eu un sixième et dernier enfant, prénommé Yves, avec Carole César.
Arman possédait la double nationalité française et américaine, ayant acquis la seconde en 1972.
Arman s'est intéressé au statut de l'objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci, entre sacralisation et surconsommation-destruction.
En 1955, la galerie du Haut-Pavé organise sa première exposition personnelle à Paris.
Ses premiers « Cachets » (traces d'objets encrés ou peints) à Paris datent de 1956.
En 1959, il commence la réalisation de la série des « Poubelles » : il expose des ordures ménagères, des détritus trouvés dans la rue et des déchets. Ses « accumulations » d'objets suivant une logique quantitative qui efface leur singularité renvoient une image de profusion, en même temps qu'elles soulignent le caractère périssable des produits de la société d'abondance[3].
Pour faire l'œuvre "les revolvers" il utilise la technique appelé eau-forte
En 1960, il utilise pour la première fois du plexiglas.
En 1961, il entame la série des « Colères » : destructions d'objets (les « Coupes » de violon, de piano - comme Chopin's Waterloo -, de contrebasse…) recollés sur piédestal ou sur supports muraux. Dans les « Combustions » (1963), ces mêmes objets sont brûlés.
En 1967, il entame une collaboration avec la Régie Renault dans le cadre d'une initiative Recherches Art et Industrie de son ami Claude-Louis Renard. Il sera le premier à bénéficier de cette initiative par laquelle la Régie Renault met à sa disposition des moyens techniques et du matériel industriel. Il réalisera ainsi plus de 110 œuvres de 1967 à 1974. Voir pour exemple Le Murex [4] au Musée d'Art Moderne de Paris
En 1976, il collabore au film de Yannick Bellon, Jamais plus toujours, et y fait apparaître plusieurs de ses objets[5].
Entre 1980 et 1999, l'éventail des œuvres et des techniques s'élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d'exécution. À la fin des années 1990, l'œuvre se radicalise en une succession de gestes reliés à l'objet (Accumulations en Relation, Cascades, Sandwiches Combo). Il montre un intérêt renouvelé pour la peinture (par exemple dans les séries des Nuits étoilées et des émersions).
Une grande rétrospective a lieu à la galerie nationale du Jeu de Paume de janvier à avril 1998, exposition qui réunit plus de cent œuvres (de 1959 à 1997). La rétrospective voyage ensuite jusqu'en 2001 en Allemagne, Portugal, Israël, Brésil, Mexique, Taiwan, Espagne…
En 2000, il travaille sur des fragmentations sur panneau, des fragments (dessins et sculptures). Il présente une rétrospective thématique (« La Traversée des objets »), au château de Villeneuve, à Vence.
Ses sculptures en bronze participent d'un geste semblable : l'artiste se saisit des icônes de l'art occidental (Vénus de Milo, Hercule Farnèse, etc.), qu'il tronçonne pour ensuite les ressouder dans une recomposition cubiste.
En 2002-2003, Arman renoue avec la peinture de chevalet en une série d'œuvres, Serious Paintings, qui allient la recomposition d'instruments de musique à leur « mise en scène » en peinture.
Arman a investi les espaces publics de près d'une centaine de villes du monde en réalisant des commandes publiques sous forme d'œuvres monumentales.
Les œuvres d'Arman sont collectionnées dans le monde entier.[réf. nécessaire]
L'œuvre gravée et lithographiée d'Arman est très importante. Il a réalisé des livres illustrés, sérigraphies, gravures, lithographies et de nombreuses affiches. Les toutes premières essais de gravures de la main d'Arman sont des bois gravés réalisés en 1955, dont l'artiste n'a pas conservé de traces[10]. Sa carrière de graveur débute réellement avec la lithographie en 1959 à l'atelier Patrick où travaillent alors Corneille et Dubuffet. Arman revient ensuite à la lithographie en 1965 à l'atelier de Pietro Sarto en Suisse pour créer trois planches.
À partir de 1965 et son installation à New York, Arman se lance dans la sérigraphie. Il a en tête les sérigraphies de Jim Dine et Jasper Johns qu'il a découvertes en 1962, certainement par sa rencontre avec Andy Warhol[10].
Livres illustrés :
Arman 1954-2005, Fondazione Terzo Pilastro, Rome, Italie[12].
Arman accumulations 1960-1964, Galerie Templon, Paris, France[13].
Cycles, Paul Kasmin Gallery, New York, États-Unis.
Arman rétrospective, Musée Tinguely, Basel, Suisse[14].
Arman, Subida al cielo, MAMAC, musée d'Art moderne et d'Art contemporain, Nice, France.
Arman Armé, Historial de la Grande Guerre, Péronne, France.
Arman, Tehran Museum of Contemporary Art, Téhéran, Iran.
Arman, Kunsthaus Grenchen, Grenchen, Suède.
Arman, Museum of Art, Tel Aviv, Israël.
Arman, Cascades, Ileana Sonnabend, New York, États-Unis.
Arman, galerie nationale du Jeu de Paume, Paris, France.
Arman, New Accumulations, Ileana Sonnabend Gallery, New York, États-Unis.
Arman, The Seibu Museum of Art, Japon.
Arman : Parade der Objekte, Retropective 1955 bis 1982, Hannover mit Sammlung Sprengel, Hanover, Allemagne.
Arman : Sculptures, Akira Ikeda Gallery, Nagoya, Japon.
Arman (and Dewasne, Kowalski, Schoffer) XXXIV Biennale d'Arte di Venezia, Venise, Italie.
Arman, galerie Ileana Sonnabend, Paris, France.
Arman, palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Bruxelles, Belgique.
Mostra Personale di Arman, Galleria Apollinaire, Milan, Italie.
Arman : Les Olympiens, Galerie Iris Clert, Paris, France
Sur les autres projets Wikimedia :