Née en Sicile en 1924, Carla Accardi étudie, à partir de 1924, à l'Académie des beaux-arts de Palerme, puis à celle Florence et de Rome[2]. À Palerme, elle rencontre le peintre italien Antonio Sanfilippo qu'elle épouse en 1949[3].
En 1947, elle cofonde, avec Giulio Turcato, Pietro Consagra, Achille Perilli et Piero Dorazio, le groupe Forma Uno[4] (1947-1951), mouvement artistique inspiré du marxisme et de la peinture abstraite italienne, notamment des formalistes italiens (proclamant que la forme est «moyen et fin» de l'art)[3].
Elle est repérée et soutenue par le galeriste italien Luciano Pistoi dès 1957[3]. Elle rencontre et échange aussi avec Lucio Fontana, Hans Hartung et Charles Pollock[5], et participe à l'agitation des idées et aux mouvements artistiques du milieu du XXesiècle en Italie.
Carla Accardi est la seule femme artiste mentionnée dans l'ouvrage l'Autoportrait de Carla Lonzi[6]. Carla Accardi, Elvira Banotti et Carla Lonzi sont des membres importants du groupe féministe Rivolta Femminile à Rome, dans les années 1970. Le collectif a pour objectif de mettre en avant des artistes oubliées, telles Angelika Kauffmann et Artemisia Gentileschi.
À partir de 1997, elle est élue à l'Académie des beaux-arts de Brera[7].
Œuvre
Influencée par le mouvement de l'art informel, Carla Accardi commence par peindre en noir et blanc[5]. Elle explique: «J'ai toujours été inspirée par l'anti-peinture. Résultat, je n'ai jamais utilisé de solvant, je n'ai jamais peint sur chevalet, mais horizontalement, sur le sol ou sur une table[6].»
Dans les années 1960, elle passe à la couleur en créant des contrastes forts entre deux tonalités, et développe un travail sur le signe. Ses œuvres se concentrent sur le potentiel poétique des signes répétés et la froideur des symboles[3]. C'est tout le système de l'écriture qu'elle explore[3]. C'est aussi à cette période qu'elle découvre le plastique comme support de la peinture et non la toile habituelle. Sa pratique se caractérise par l'utilisation de ce matériau particulier, de mauvais goût[3], appelé Sicofoil[8].
La fin des années 1960 voit aussi l'apparition d'installations en 3 dimensions[9]. Celles-ci prennent le plus souvent la forme de tentes ou de petites habitations translucides[8] que le visiteur peut pénétrer et traverser. Elle participe au mouvement de l'arte povera[6], la forme de la maison sera d'ailleurs repris par Mario Merz dans ses igloos[6].
Dans les années 1970 et 1980, Carla Accardi revient à la toile. Elle explique: «Je me suis dit: “Mais il n’y a aucun lien entre ces œuvres, c’est fou!”. [...] Je suis allée chercher des toiles brutes et j'ai soudainement créé de grandes œuvres: diptyques[5].»
Triplice tenda, 1969-1971, musée national d'Art moderne - centre Georges-Pompidou[13]
Reconnaissance
Le travail de Carla Accardi est exposé à quatre reprises à la Biennale de Venise, en 1964, 1976, 1978 et 1988[7].
Sa première exposition internationale a lieu au MoMA P.S.1, à New York, en 2001, l'artiste est alors âgée de 77 ans[7]. L'année suivante, elle est exposée pour la première fois en France, au musée d'Art moderne de la Ville de Paris sous le commissaire de Hans-Ulrich Obrist[4].
Véronique Goudinoux, «Carla Accardi», Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain, no19, (ISSN1246-8258, lire en ligne, consulté le )
Casagrande, Gaia. et Castello di Rivoli, Museo d'Arte Contemporanea., The castle - the collection: Castello di Rivoli: Museo d'Arte Contemporanea, Skira, (ISBN978-88-6130-817-6, OCLC316280057, lire en ligne)
(it) Carlo Alberto Bucci, «Addio a Carla Accardi, protagonista dell'astrattismo italiano», La Repubblica, (lire en ligne).
Véronique Goudinoux, «Carla Accardi», Critique d’art, no19, (lire en ligne)
Hans-Ulrich Obrist, Carla Accardi: [exposition], Paris, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 17 janvier-3 mars 2002, Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 17 janvier-3 mars 2002, Paris musées, (ISBN2-87900-599-X).
Ludovico Pratesi, «La Villa Médicis à Rome accueille davantage d'art contemporain», Le Monde, (lire en ligne).
(en) Delia Gaze, Dictionary of Women Artists, vol.1, London/Chicago (Ill.), Fitzroy Dearborn Publishers(en), , 1512p. (ISBN1-884964-21-4, lire en ligne), p.167
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