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Charles Frédéric Chassériau du Chiron, né le à Port-au-Prince et mort le à Vars-sur-Roseix, est un architecte et un artiste français. Comme architecte en chef des villes de Marseille et d’Alger, on lui doit notamment l'arc de triomphe blanc de la porte d'Aix à Marseille, le front de mer d'Alger et le boulevard de l'Impératrice, aujourd'hui boulevard Che-Guevara.

Charles Frédéric Chassériau
Autoportrait du baron Charles-Frédéric Chassériau en 1825.
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance

Port-au-Prince
Décès
(à 94 ans)
Vars-sur-Roseix
Nationalité
Française
Domicile
Rue de l'Université (-)
Formation
École spéciale militaire de Saint-Cyr
École des beaux-arts de Paris
Lycée Henri-IV
Activité
Architecte
Père
Victor Frédéric Chassériau
Mère
Elisabeth Ranson (d)
Conjoint
Joséphine Warrain (d)
Enfant
Arthur Chassériau
Autres informations
Membre de
Académie de Marseille ()
Société nationale de protection de la nature
Fondation Taylor
Maîtres
Jean-François-Julien Mesnager, François-Édouard Picot

Biographie


Ses parents, propriétaires de l'habitation Le Beau à Saint-Domingue, fuirent Port-au-Prince en 1802, quelques mois seulement après la naissance de Charles-Frédéric Chassériau. Il ne durent leur survie que grâce à une domestique noire qui les alerta de l'imminence d'un danger.

Orphelin de mère et d'un père général mort à la bataille de Waterloo, il fut recueilli dans la famille de son oncle Benoît Chassériau au côté du peintre Théodore Chassériau.

Dès l'enfance, son rêve fut d'entrer à l'École navale pour laquelle il s'était préparé avec acharnement. Son tuteur n'ayant pas fait en temps utile les démarches nécessaires, il ne pût se présenter aux examens. Ce fut une déception profonde pour lui de renoncer à sa vocation préférée et c'est alors qu'après ses études au lycée Henri-IV, il se tourna vers l'École spéciale militaire de Saint-Cyr où il fut reçu le 27e, à l'âge de 16 ans, le 15 octobre 1819. Il ne put cependant suivre les cours de cette école, sa famille, ruinée par la révolte de Saint-Domingue, n’ayant pas assez de ressources pour payer sa pension. Les généraux Jean-Baptiste Milhaud et Augustin-Daniel Belliard, en témoignage de l’affection qu’ils portaient au général Chassériau, offrirent à Charles-Frédéric tout juste admis à Saint-Cyr de lui payer la pension que l’État lui refusait. Par fierté et bien que reconnaissant, il ne crut pas devoir accepter et ne devint pas soldat.

Après quelques mois passés chez un notaire, il se décida à devenir architecte et rejoignit pendant 6 mois l'atelier de Jean-François-Julien Mesnager en 1823. Le , il est reçu comme élève-titulaire de l’École des beaux-arts de Paris[1] et débuta la même année, auprès du peintre François Édouard Picot. S’ensuivirent 6 mois auprès de l’architecte Jacques Lacornée qui le fit collaborer à la construction de la Cour des comptes, dont l'escalier d'honneur serait décoré vingt ans plus tard par son cousin Théodore Chassériau.


Collaborateur de François Mazois pour les relevés des ruines de Pompéi (1820)


Coupe sur le xyste de la même maison d’Actéon, décoration têtes de lion - Pompéi (ca. 1820) par Charles Frédéric Chassériau (1802-1896), collaborateur de François Mazois pour son ouvrage Les ruines de Pompéi (XXXVII de la partie 2).
Coupe sur le xyste de la même maison d’Actéon, décoration têtes de lion - Pompéi (ca. 1820) par Charles Frédéric Chassériau (1802-1896), collaborateur de François Mazois pour son ouvrage Les ruines de Pompéi (XXXVII de la partie 2).
Détails du péristyle de la maison de campagne (maison de Diomède), Mosaïques à Pompéi (ca. 1820) par Charles Frédéric Chassériau (1802-1896), collaborateur de François Mazois pour son ouvrage Les ruines de Pompéi (planche XLVI et planche XLIX de la partie 2).
Détails du péristyle de la maison de campagne (maison de Diomède), Mosaïques à Pompéi (ca. 1820) par Charles Frédéric Chassériau (1802-1896), collaborateur de François Mazois pour son ouvrage Les ruines de Pompéi (planche XLVI et planche XLIX de la partie 2).

Chassériau entra par la suite dans l’agence de François Mazois, inspecteur général des bâtiments civils auquel il était apparenté depuis que Mazois avait épousé la nièce d'Amaury Duval. En 1824, il revint travailler auprès de Mazois sur le chantier du passage Saint-Denis et 9 mois sur celui du passage du Bourg-l'Abbé.

Chassériau était bon dessinateur aussi Mazois le fit travailler sur son projet de publication consacré aux ruines de Pompéi. Plusieurs dessins de Chassériau furent repris dans le grand ouvrage de Mazois Les ruines de Pompéi publié en 1824, principalement dans la partie 1 (planches XVIII, XXVI, XIV) et la partie 2 (planches XXXVII, XXXVIII, XLVI, XLIX).

L’aquarelle de Chassériau représentant la maison dite d'Actéon à Pompéi, aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, figure dans la partie 2 de l’ouvrage Les ruines de Pompéi (1824) de François Mazois (Part.2, planche XXXVIII Triclinium découvert de la maison dite d'Actéon[2]).


Architecte à Paris et combattant en Espagne (1830)


Chassériau est inspecteur de la Grande Voirie de la Ville de Paris en 1828 et obtint l'année suivante sa patente d'architecte. Le 15 juillet 1830, il demanda son congé de la Garde nationale dont il était sous-lieutenant[3]. Repris par ses velléités militaires, il partit faire campagne dans l’armée républicaine espagnole comme aide de camp du général Antonio Quiroga grâce à l'introduction de Felix Lepeletier de Saint Fargeau.


Architecte au Caire (Égypte) de 1830 à 1832


En Égypte de 1830 à 1833, il fut architecte du Lazaret d’Alexandrie et dressa les plans du consulat à Alexandrie sur la demande du vice-consul Ferdinand de Lesseps, puis rentra en France. Le consulat de France, situé sur la célèbre place des Consuls, sera entièrement détruit lors du bombardement d’Alexandrie par les Anglais en [4].


Architecte en chef de la ville de Marseille de 1833 à 1839


Il devint en 1833, architecte adjoint de la ville de Marseille puis rapidement architecte en chef jusqu'en 1839. Il y construisit notamment l’hôpital des Aliénés, la halle des Capucins, les hangars du Frioul, ainsi que le petit arc de triomphe blanc de la porte d'Aix.

En 1840, Charles-Frédéric Chassériau tout comme son cousin le peintre Théodore Chassériau[5], proposa son projet pour le tombeau de l’Empereur Napoléon Ier à l’Hôtel des Invalides, projet inspiré de l’œuvre d’Horace[6].

À cette même époque, Charles-Frédéric Chassériau était proche du roi Joseph Bonaparte, frère de l'empereur Napoléon, qui habitait rue Provence à Paris et avec lequel il visitait les ateliers d'artistes voisins dont celui d'Eugène Delacroix ou François-Édouard Picot[7].


Architecte en chef de la ville d'Alger de 1849 à 1882 (avec interruptions)


Chassériau avait quitté Marseille pour Alger depuis 1845. Nommé architecte en chef d’Alger en 1849, Chassériau abandonna ses fonctions pour édifier, sur ses plans et avec le concours de MM. Sarlin et Ponsard, le théâtre municipal d’Alger qui s'élève sur la place Bresson. En 1869. il reprit son emploi d'architecte en chef, et le conserva jusqu'en 1870, époque où il fut licencié avec une partie de son service par suite d'une nouvelle organisation.

Il conservera toujours le goût des armes puisqu'en , on le trouve encore capitaine adjudant-major de la Légion d'Alger.

À Alger, il sera nommé à trois reprises architecte en chef de la ville d'Alger (1849, 1859 et 1874) et prit sa retraite en 1882. Il y est principalement connu comme étant l'auteur du boulevard de l'Impératrice[8] et du front de mer d'Alger qui furent inaugurés en 1865 par l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie.

Rentré à Paris depuis 1882, Charles-Frédéric Chassériau meurt à l'âge de 94 ans, époque à laquelle il est le doyen des Saint-Cyriens.


Principaux travaux



Alexandrie et Le Caire (Égypte)


Charles-Frédéric Chassériau du Chiron, architecte au Caire en 1831, portrait au crayon par le comte Adolphe de Trobriand[9].
Charles-Frédéric Chassériau du Chiron, architecte au Caire en 1831, portrait au crayon par le comte Adolphe de Trobriand[9].

Marseille


Halle des capucins (1837) construite par Charles-Frédéric Chassériau (1802-1896), Metropolitan Museum of Art.
Halle des capucins (1837) construite par Charles-Frédéric Chassériau (1802-1896), Metropolitan Museum of Art.

Parmi les travaux dus à cet architecte, on cite, à Marseille :


Alger


C’est en Algérie qu’il exécuta ses principaux travaux comme architecte en chef de la ville d’Alger.


Projets inachevés en Algérie


Dessins conservés dans les musées



Famille


Charles-Frédéric Chassériau était le fils du général Victor Frédéric Chassériau, mort à Waterloo et d'Elisabeth Ranson issue d'une famille d'armateurs protestants de La Rochelle. Créole, il était cousin germain du peintre Théodore Chassériau et de l'écrivain Louise Swanton Belloc. À la mort de son père, il fut recueilli par ses oncles Chassériau, l'un commissaire de police à Paris et l'autre diplomate Benoît Chassériau.

Portrait de son épouse, baronne Joséphine Chassériau, née Warrain par Théodore Chassériau (The Art Institute of Chicago).
Portrait de son épouse, baronne Joséphine Chassériau, née Warrain par Théodore Chassériau (The Art Institute of Chicago).

Il épousa Joséphine Warrain, fille d'un armateur et maire de Marseille, Alexandre Warrain. Son portrait, exécuté en 1846 par Théodore Chassériau (conservé à l'Art Institute of Chicago), témoigne de sa beauté. Une beauté évoquée par le conseiller d'État Frédéric-Victor Chassériau dans une lettre à son frère Théodore Chassériau : « 18 ans, de la beauté, un excellent naturel, peu de fortune mais d’une famille extrêmement considérée à Marseille, son père a refusé la mairie et la députation [...] le cousin paraît fort épris. »

Charles-Frédéric Chassériau et son épouse habitaient la villa Mahieddine à Alger, une dépendance de la résidence d'été du dey Mustapha, et une maison rue Michelet, devenue par la suite l’Hôtel oriental. De son mariage, il eut trois enfants :


Distinctions



Bibliographie



Notes


  1. Louis Thérèse David de Pénanrun, Edmond Augustin Delaire, Louis François Roux, Les Architectes élèves de l'École des beaux-arts 1793-1907, Librairie de la construction moderne, 1907.
  2. planche XXXVIII Triclinium découvert de la maison dite d'Actéon dessinée par F. Chassériau
  3. Congé obtenu du colonel de Beaumont le 15 juillet 1830. Chassériau appartenait au 3e bataillon de la 3e légion (garde nationale)
  4. Site du Ministère des Affaires Etrangères lire en ligne
  5. Théodore Chassériau concourût pour un projet de sculpture
  6. (en) Michael Paul Driskel, As Befits a Legend : Building a Tomb for Napoleon, 1840-1861, Kent State University Press, 1993.
  7. D’après les notes laissées par son fils le baron Arthur Chassériau.
  8. Boulevard Che Guevara - site de la bibliothèque du Massachusetts Institute of Technology (MIT)
  9. Adolphe de Trobriand (1800-1874) un temps le plus jeune capitaine de l'armée française fut blessé lors de la prise d'Alger. Fervent légitimiste, il refusa de prêter serment en 1830 et quitta l'armée pour retourner sur ces terres et se consacrer notamment à la peinture et à la poésie. Chateaubriand dans sa correspondance datée de 1832 avec Adolphe de Trobriand mentionne les portraits que ce dernier fit de sa sœur Madame de Marigny et de sa nièce.
  10. Antoine Clot-Bey, Compte rendu des travaux de l'École de médecine d'Abou-Zabel... pour les 3e et 4e ("sic" pour 4e et 5e) années de sa fondation 1245-1246, 1246-1247 (hégire) 1830-1831, 1831-1832, suivi de l'exposé de la conduite et des travaux de l'auteur lui-même en Égypte depuis 1240 à 1248 (hégire) 1825 à 1832, éd. Feissat aîné et Demonchy, 1833, p. 162.
  11. Répertoire numérique concernant l’hôtel de ville de Marseille - Marseille, la passion des contrastes. Ouvrage publié par l’Institut français d’architecture et l’Atelier du patrimoine de la ville de Marseille
  12. « Le front de mer, boulevards Ernesto-Che-Guevara et Zighout-Youssef (anciens boulevards de l'Impératrice et de la République) », elconum.huma-num.fr, consulté le 21 octobre 2021.
  13. L'Histoire d'Alger
  14. Cf. extrait de Notices biographiques d’architectes français par Mathilde Dion, Paris : cité de l’architecture-Institut français d’architecture/Archives d’architecture du XXe siècle, 1991. 2 vol. (rapport dactyl. pour la direction du Patrimoine)
  15. Pont Butin, Genève, Suisse, 1915 : Esquisse d'un projet soumis au concours ouvert à l'occasion de la construction de ce pont. Le programme interdisait l'emploi du béton armé ou du fer et exigeait l'emploi de la pierre. Il comportait une chaussée de 24 mètres de large au niveau supérieur et, au-dessous, le passage des trains franco-suisses sur deux lignes parallèles. (Fondation Le Corbusier)
  16. « ARCHI MAG | Prémices de l’architecture néo-mauresque et arabisante dans les édifices religieux chrétiens d’Alger au XIXe siècle », sur archi-mag.com (consulté le )
  17. Étude pour l'avant-projet d'une cité Napoléon-Ville, à établir sur la plage de Mustapha à Alger par Charles-Frédéric Chassériau https://books.google.fr/books?id=QxZXAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
  18. Henri Klein, Feuillets d'El-Djezaïr, Alger, Édition L. Chaix, 1937, p. 123.
  19. site de la collection du Metropolitan Museum of Art - Charles Frédéric Chassériau "Triclinium, Excavated in the House of Actaeon, Pompeii"
  20. Rampe Frédéric Chassériau
  21. Chassériau occupait le fauteuil 33 de Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille
  22. Revue africaine : journal des travaux de la Société historique algérienne, mai 1860(p. 315)
  23. Revue africaine : journal des travaux de la Société Historique Algérienne, Volume 6, 1862 (p. 72)
  24. Le Comité des travaux historiques et scientifiques, créé en 1834, est depuis 2007 un « institut » rattaché à l'École nationale des chartes
  25. Metropolitan Museum Journal, Vol. 15
  26. Revue des Deux Mondes 1951 Alazard

Liens externes



На других языках


[en] Charles Frédéric Chassériau

Baron Charles Frédéric Chassériau du Chiron (29 January 1802 – 11 January 1896) was a Saint Dominican architect and painter, who served as chief architect of the cities of Marseille, Algiers, in Algeria; and Cairo, in Egypt. He is particularly known for having designed the seafront of the city of Algiers.
- [fr] Charles Frédéric Chassériau



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