Charles Jacque commence par faire un apprentissage de graveur chez un fabricant de cartes géographiques, en 1830, mais se trouve enrôlé dans l'armée la même année et participe au siège de la ville d'Anvers au cours de la Révolution belge. Il termine sa période militaire en 1835 avec le grade de caporal. Il reprend sa formation artistique en autodidacte. Il effectue de nombreux séjours à Épervans où sa famille réside depuis 1830. Il réalise un grand nombre de paysages et de scènes de la vie quotidienne de cette région.
Il part en Angleterre en 1836 et séjourne à Londres jusqu'en 1838. Il y conçoit une série de gravures sur bois pour illustrer une édition de l'œuvre de Shakespeare. Il illustre également La Grèce pittoresque et fournit des dessins pour des revues anglaises.
En compagnie de Jean-François Millet, Charles Jacque fréquente la ville de Barbizon dès 1845. Fuyant l'épidémie de choléra qui frappait Paris depuis le [2], Charles Jacque s'installe en août 1849 à Barbizon avec Jean-François Millet et Théodore Rousseau (1812-1867). Au début des années 1850, le groupe est rejoint entre autres par Jules Héreau.
Dès ses premières œuvres, les motifs qu'il affectionne sont d'inspiration rurale ou champêtre avec des représentations pastorales dans la nature ou dans des cours de ferme, des basses-cours picorant sur un tas de fumier, en compagnie de son ami Léon Dupuy qui ne fera pas carrière[3]. Il est le témoin objectif et amusé de toutes les scènes de la vie rurale. Il trouve son inspiration dans les paysages de l'Île-de-France, la Bourgogne, le Béarn, la Bretagne, etc.
Charles Jacque est aussi réputé comme aquafortiste. Il participe au renouveau de cette technique au XIXesiècle. Il commence sa carrière de graveur en 1836. Après avoir réalisé des gravures de reproduction d'après les maîtres hollandais, Jacque s'adonne à la gravure originale. Aidé par son ami Auguste Delâtre (1822-1907), il imprime ses premières séries d'eaux-fortes. Charles Baudelaire écrit dans son Salon de 1845: «M. Jacque est une réputation nouvelle qui ira toujours grandissant, espérons-le. Son eau-forte est très hardie et son sujet très bien conçu. Tout ce que fait M. Jacque sur le cuivre est plein d'une liberté et d'une franchise qui rappelle les vieux maîtres»[4].
Henri Beraldi distingue deux périodes dans son œuvre gravé. La première est celle plus spontanée de petites vignettes d'inspiration hollandaise. La seconde, celle de la notoriété, est celle de la production de planches plus grandes d'où s'estompe «le caractère hollandais de son œuvre[5]».
Pour subvenir aux besoins de sa famille, Jacque fournit de nombreuses illustrations[6] pour les livres. Citons, parmi ces nombreux livres, Le Vicaire de Wakefield d'Oliver Goldsmith, La Chaumière indienne, une nouvelle publiée avec Paul et Virginie, La Grèce pittoresque de Christopher Wordsworth, Versailles ancien et moderne d'Alexandre de Laborde. Il livre aussi quelques dessins pour le journal L'Illustration (en 1851). Il est aussi un excellent caricaturiste et publie de nombreuses lithographies amusantes pour Le Musée Philipon et Le Charivari.
En 1843, il réalise des gravures sur acier pour les Contes du temps passé de Charles Perrault, paru chez Curmer.
Ses représentations animalières s'adressent particulièrement aux amateurs de beaux animaux que la zootechnie naissante propose aux éleveurs avertis. Ses moutons de prédilection sont des mérinos, race en vogue à cette époque. Ses volailles correspondent aux belles races dont les amateurs s'entichent alors. Il écrit une des premières monographies sur l'élevage de la volaille, Le Poulailler, publié par la Maison rustique en 1857 et réédité une dizaine de fois. À cette époque, à Barbizon, il se lance même dans la vente par correspondance d'œufs de poules sélectionnées.
En 1871, il achète la maison Guillaume André au Croisic et la restaure. Il y reçoit un certain nombre d'artistes connus[7].
Charles Jacque avait quatre enfants. Deux fils furent peintres paysagistes et animaliers, ainsi que graveurs et illustrateurs: Émile Jacque (1848-1912)[8], et Frédéric Jacque (1859-1931)[9]. Le fils de ce dernier, Marcel Jacque (1906-1981), fut également peintre, responsable du musée Rousseau à Barbizon[10]. Pendant la Commune, Charles Jacque éprouva un grand malheur, dont il ne s’est jamais consolé. Le troisième de ses fils, lui aussi artiste de talent, qui était garde national, fut rencontré par les troupes régulières, place Clichy, et fusillé. Jacque demanda qu’on ne lui en parlât plus, et en parla toujours. Il avait également une fille, mariée au peintre Camille Dufour, souvent récompensé[11].
Il avait son atelier au no11 du boulevard de Clichy à Paris et une maison atelier au no24 de la Grande Rue à Barbizon[12].
Charles Jacque est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise[8].
Décoration
Chevalier de la Légion d'honneur (29 juin 1867)
Œuvres dans les collections publiques
La Vieille forêt (entre 1860 et 1870), New York, Brooklyn Museum.
Canada
Musée national des beaux-arts du Québec: La Bergerie, entre 1855 et 1890, huile sur toile[13].
États-Unis
Cleveland, Cleveland Museum of Art: Bergère et moutons, vers 1876, huile sur bois[14].
Fondation Chrysler[Où?]: Le Grand Troupeau, huile sur toile[15].
Gallica BnF, Rapport sur le choléra morbus de Paris, épidémie de 1849, Lyon, Imp. de Rodanet, 1849 (de mars à septembre 1849: 16 000 morts).
Le peintre Galien-Laloue fit connaissance en 1874 de cet artiste de cinquante quatre ans son aîné, et a repris son nom comme pseudonyme peut-être pour le faire connaître du monde de l'art, lui donner une deuxième vie (Noé Willer, Eugène Galien-Laloue (1854-1941), catalogue raisonné; le triomphe de paris, Paris, Noé Willer; New York, Alexander Kahan Fine Arts, 1999 (ISBN9782951405608)).
Pierre-Olivier Fanica, Charles Jacque, 1813-1894: École de Barbizon. Graveur original et peintre animalier, Montigny-sur-Loing, Art Bizon, 1995, 288 pages, p. 25.
Pierre-Olivier Fanica, op. cit., p. 141.
Gravées sur bois.
Le croisic, ville historique, panneau de présentation de la maison Guillaume André, consulté sur site en octobre 2015[réf.incomplète].
32edivision. Voir Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867p. (ISBN978-2-914611-48-0), p.431.
Ce dernier étant né à Montrouge et mort à Barbizon.
Né au domicile de son père, no65 rue Lepic à Montmartre, il repose au cimetière de Barbizon. (Roger Karampournis, Barbizon d’hier et d’aujourdh’hui, Héricy, Éditions du puits fleuri, 2002, p. 150 (ISBN2-86739-151-2); André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions André Roussard, 1999, p.320 (ISBN978-2-95136-010-5))).
«Charles Jacque», Le Figaro, no128, , p.2 (lire en ligne, consulté le ).
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