Charles Meryon[1], né à Paris, le , et mort à Charenton[2] (Val-de-Marne), le , est un graveur français.
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française |
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graveur |
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Fils naturel de Pierre-Narcisse Chaspoux, dite "Gentil", ancienne danseuse de l'Opéra, et d'un médecin-biographe britannique, Charles Lewis Meryon, Charles Meryon est déclaré à sa naissance sous le nom de Charles Chaspoux, mais est reconnu officiellement par son père en 1824, sans que lui-même l'apprenne. Passionné par la marine, il réussit le concours de l'École navale en octobre 1837 ; c'est à l'occasion des actes administratifs nécessaires à son inscription qu'il apprend qu'il est un fils naturel. À la sortie de l'école, il embarque sur le vaisseau l'Alger, puis sur le Montebello[3]. En 1842 il est enseigne à bord de la corvette Le Rhin et parcourt le monde : il ne revient en France qu'en 1846. Durant son voyage il réalise de nombreux dessins et croquis. En 1847 il lui est accordé un congé de 6 mois pour raison de santé, puis à l'issue de celui-ci il démissionne de la Marine avec le grade d'enseigne de vaisseau, pour se consacrer à des études artistiques et à la création. Il découvre alors qu'il est atteint de daltonisme. Renonçant à la peinture, il se tourne vers la gravure : Charles Meryon sera l'un des premiers artistes du XIXe siècle à n'être qu'aquafortiste. Il apprend la technique de l'eau-forte sous la houlette du graveur Eugène Bléry (1805-1886), dont le style se rattache à celui de l'École de Barbizon.
Charles Meryon est surtout connu pour ses vues de Paris[4]. Comme nombre de ses contemporains, il s'attache à décrire le « Paris qui s'en va », c'est-à-dire les quartiers anciens faisant l'objet de grandes transformations urbaines par le baron Haussmann.
Le style de Meryon se caractérise par une écriture très fouillée, ferme, précise et contrastée. Les vues topographiques, préparées à l'aide de nombreux relevés réalisés à l'aide d'une chambre claire, sont recomposées pour en accentuer le caractère monumental ou dramatique.
Charles Meryon multipliait souvent les états d'une même planche (jusqu'à une douzaine, comme pour Le pont au Change), ajoutant et modifiant les détails de sa composition. Le fantastique et le surnaturel surgissent parfois : Meryon peuplait les ciels de ses vues parisiennes de figures volantes et de ballons, le plus souvent supprimés au moment du tirage destiné à la commercialisation.
Charles Meryon souffre d'importants troubles psychologiques : dépression, délire de persécution... Il croit en de nombreuses superstitions et il se passionne pour les sciences occultes[5]. Ses estampes en témoignent indirectement : elles portent par exemple souvent des significations cryptées[6].
Victor Hugo, les Goncourt ou Charles Baudelaire, entre autres, ont exprimé leur admiration pour les eaux-fortes de Meryon. Beaudelaire, qui remarqua ses œuvres en 1859, rencontra le graveur l'année suivante en vue d'élaborer en commun un recueil des Eaux-fortes sur Paris, pour lequel il aurait composé de courts poèmes ; mais la paranoïa de Meryon empêcha le projet d'aboutir[5].
On lui doit une gravure représentant la mort du navigateur Marc Joseph Marion du Fresne, tué en 1772 par les Maoris dans la Baie des Îles en Nouvelle-Zélande.
Régulièrement interné à partir de 1858 à l’asile de Charenton[2] en raison de ses troubles psychiques, il y meurt en 1868. Il est enterré au cimetière de Saint-Maurice.
Il eut pour élève et assistante Gabrielle Niel, fille du collectionneur Jules Niel (1800-1872)[7],[8].
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