art.wikisort.org - Artiste

Search / Calendar

Claude Goiran est un peintre, sculpteur et vidéaste français né à Nice le .

Claude Goiran
Claude Goiran
Naissance
(62 ans)
Nice
Nationalité
Française
Activités
Artiste peintre, sculpteur, vidéaste
Autres activités
éducateur spécialisé
Mouvement
art contemporain

Biographie


8, rue Saint-Vincent, Nice.
8, rue Saint-Vincent, Nice.

Nice, du Surréalisme à « l'Atelier »


Initialement passionné par le Surréalisme, Claude Goiran abandonne des études de psychologie qui le déçoivent pour travailler dans une usine d'armement tout en pratiquant solitairement la peinture, alors dans le registre d'une sorte de pointillisme semi-abstrait, sur des toiles où il intègre parfois des objets ou des fragments de tissus.

C'est par Ben, dont il reçoit les encouragements dès 1980, que Claude Goiran fait la connaissance de Patrick Lanneau  dont il demeurera l'ami  et qu'il intègre ainsi rapidement le groupe de « l'Atelier », collectif de jeunes artistes fondé par ce dernier avec notamment Denis Castellas, Frédéric Fenollabbate, Gérard Serée (en), Henri Fabregat et Gérald Thupinier, installé au 8, rue Saint-Vincent[1] et auquel vont s'intéresser les galeristes niçois Anne et Jean-Pierre Roger, puis Hélène Jourdan-Gassin.


Les crânes noir/bleu, les Sioux, les dromadaires, les cœurs


On trouve en 1983 Claude Goiran parmi les membres du groupe de « l'Atelier » qui, au Grand Palais de Paris, marquent le Salon de la Jeune Peinture de leur participation « jeune et humaniste[2] », de même que dans le cycle d'expositions Peinture fraîche de la galerie des Ponchettes à Nice avec sa série des crânes noir/bleu : ces travaux, alors analysés par Alfred Angelleti, consistent à recouvrir des surfaces très colorées sur lesquelles il peint des crânes en noir et en bleu et où il gratte la matière pour faire ressortir les couleurs éclatantes[3].

On observe dans la même période sa fascination pour les Amérindiens qui l'amène dans une part de son œuvre à « transposer l'atmosphère de leurs traditions folkloriques ou cultuelles »[4]. C'est là le peuple sioux qui l'intéresse particulièrement du fait de sa difficulté à faire survivre sa culture, ce en quoi il établit une relation identitaire avec la culture niçoise et la régression de la langue niçoise traditionnelle occitane dont la défense l'a, dès 1975, fait se rapprocher du poète Jean-Luc Sauvaigo et du compositeur-chanteur Mauris Sgaravizzi.

En 1981, Claude Goiran s'installe pour une durée de trois années à Aix-en-Provence afin d'y suivre des études d'éducateur spécialisé qui le conduisent à un diplôme en 1984. Étendant son cycle noir/bleu des crânes aux squelettes, aux paysages, aux oiseaux, aux dromadaires, aux cœurs (thèmes qui demeureront de même durablement récurrents dans sa peinture), s'y efforçant toujours, par le grattage de la surface sombre des toiles, d'établir une ouverture sur la lumière intérieure des choses, il vit ensuite successivement à Montreuil-sous-Bois (retrouvant ainsi Patrick Lanneau alors installé à Paris) jusqu'en 2003, puis dans le Vaucluse (successivement à Carpentras et à Beaumes-de-Venise) jusqu'en 2013, pour enfin revenir à Nice[5].


Liberté


Liberté, Flammarion, 1997
Liberté, Flammarion, 1997

La contribution de Claude Goiran à l'édition du poème de Paul Éluard Liberté[6]  « des peintures chargées de sens, très denses, à peine figuratives »[7] , constituée de 22 doubles pages où « l'illustration contraste avec le texte en vis-a-vis, car elle est peinte à fond perdu et occupe donc tout l'espace de la page », relève pour Christine Boutevin d'un parti-pris qu'elle explore : « Alors que les vers respirent grâce au blanc qui les entoure, l'image, éclatante de couleurs, explose à droite ; la luminosité du blanc pour le fond du papier illumine le texte, tandis que l'éclat des illustrations provient du bleu, du rouge, du jaune étalés sur la feuille. Un deuxième contrepoint apparaît : à la régularité des strophes du poème répond la variété des techniques et des matériaux utilisés. Chaque image crée une sensation nouvelle. Elle rompt le rythme régulier du texte. De ce fait, la lecture est une surprise esthétique à chaque tourne de page »[8]. L'analyse du même album par Bernard Friot abonde en ce sens : « le découpage du texte en doubles pages est dicté par sa structure, marquée par la répétition de J'écris ton nom, refrain qui devient lui-même illustration grâce aux jeux de typographie. On entend une voix qui clame, murmure, interroge, répète, scande, utilisant des inflexions différentes, en accord avec les ambiances contrastées crées par les illustrations aux styles les plus divers »[9].


Le vol du vautour


Claude Goiran donne sens lui-même au grand thème qu'il explore à partir de 1995 et qu'il appelle, car à cela il apparente sa démarche, « le vol du vautour », en détaillant sans détours la froide méthodologie de cette part thanatologique de son œuvre, la segmentant en un « amont » et un « aval » :

Sérénité, crânes d'animaux divers, 1995
Sérénité, crânes d'animaux divers, 1995

« En amont, un travail essentiel est de trouver les lieux de matières premières, il faut parfois suivre le vol du vautour qui conduit aux charniers, sauvages ou organisés. Sur les charniers, au milieu des odeurs de boue, de végétaux et de carcasses en décomposition, commencer par photographier et filmer les animaux. Puis récupérer les pièces importantes. Décapiter les cadavres avec la machette. Charger en vrac plumes, os divers, crânes, mandibules, laine… Ne récupérer si possible que les pièces propres, sans viande. Les animaux domestiques sont essentiellement brebis, bélier, vache, veau, porc, cheval, âne et chèvre. On trouve parfois des carnassiers : chiens, putois… Et des animaux sauvages : chevreuil… Puis il faut classer les éléments par famille : les crânes cassés, les crânes cornus, les dents, les mandibules, les cornes, les vertèbres… Et les emballer pour les expédier après sélection. À l'atelier, il faut brûler les os, faire sécher les excréments de brebis et les réduire en poudre. Il faut conserver le sang au frais. La palette est prête. »[10]

« En aval, travail d'atelier. Croquis au crayon. Étude sur grand papier avec les trois éléments : sang, excrément, os brûlé. Peindre sur toile libre et sur châssis, sur crâne, plume et os. Empreinte de plume de vautour, pochoir de crâne de vache, brebis, cheval… Parfois peindre avec les mains, le sang sur les mains, sur les pieds. Mettre le sang partout, sur le papier, sur la toile, sur le corps… Avec l'excrément comme couleur. Et le noir de l'os brûlé brille comme diamant au soleil. Travailler les ossements, les assembler, les relier, les recomposer, les reconstruire après les avoir détruits. Être sang, merde et os. Être comme le vautour et comme le cadavre décomposé, être la vie nourrie de mort et la mort source de vie. »[10]


Retour à Nice


Claude Goiran est, depuis son retour à Nice en 2013, éducateur spécialisé, publiant des chroniques liées à cette part de son activité dans Des faits, des actes, revue trimestrielle de la Fondation de Nice Patronage Saint Pierre Actes.

Il poursuit dans le même temps son travail sur les crânes qui consiste généralement à peindre dans des variations, mais sur une matrice identique, des vanités dites « extrait d'humanité ». Si, de fait, l'intention de l'artiste est d'y symboliser notre humanité, « tous identiques et tous différents à la fois », il affirme penser également à toutes les guerres, plus encore aux charniers épouvantables de la guerre de 1914.

À partir de 2017, sa série des Soldats s'inscrit dans la continuité de cette réflexion sur les conflits armés passés, présents et à venir, et évoque notamment l'embrigadement des enfants.


Œuvres


Liberté, NTK édition, 2000
Liberté, NTK édition, 2000

Illustrations



Vidéo (courts-métrages)



Peintures récentes (Soldats, 2017-2018)



Cinéma



Expositions


Espace Saint-Eman, Chartres, 1996
Espace Saint-Eman, Chartres, 1996

Expositions personnelles



Expositions collectives


Grand Palais, Paris, 1983
Grand Palais, Paris, 1983
Musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice, 1991
Musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice, 1991
Château de Hauterives (Drôme), 2016
Château de Hauterives (Drôme), 2016

Réception critique



Collections publiques


Ben
Ben

Collections privées



Références


  1. Xavier Girard, « L'atelier », Art press, no 52, .
  2. Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture - Une histoire, 1950-1983, éditions Jeune Peinture / Imprimeurs libres, 1983, p. 231.
  3. Alfred Angeletti, Peinture fraîche, éditions des musées de Nice, 1983.
  4. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, p. 495.
  5. Galerie Michelle Champetier, Claude Goiran, présentation de l'exposition, 2013
  6. « Liberté », Le choix des libraires, .
  7. « Claude Goiran », Aligre FM, émission du .
  8. Christine Boutevin, « Les poèmes-albums de Paul Éluard - Claude Goiran, la "Liberté" cosmique », Le livre de poème(s) illustré : étude d'une production littéraire en France de 1995 à nos jours et de sa réception par les professeurs des écoles, thèse soutenue le , Université Grenoble Alpes, pp. 312-317.
  9. Bernard Friot (dialogue avec Nathalie Beau), « Mettre la poésie en livre », La Revue des livres pour enfants, no 258, .
  10. Nadine Babani, Michèle Agostini, Olivier Bergesi et Claude Goiran, Claude Goiran - Le vol du vautour, éditions de la Direction de la culture de la ville de Nice, 2004.
  11. Claude Fournet, Claude Goiran - Tête de crâne, catalogue d'exposition, éditions de l'Atelier, Nice, 1982.
  12. Pierre Falicon, Claude Goiran - Entre chiens et loups, catalogue d'exposition, Galerie Lola Gassin, Nice, 1986.
  13. Galerie des Ponchettes, Hélène Jourdan-Gassin, regard sur une collection, présentation de l'exposition, 2008
  14. Pierre Aimar, « Ben invité du palais idéal du facteur Cheval à Hauterives pour une exposition collective des plus étranges », Sortir ici et ailleurs, 1er avril 2016
  15. Ben, La vie est un film, In Fine éditions d'art, 2019, p. 54.
  16. Christine Boutevin, « Actualisation / Contextualisation du poème de Paul Éluard "Liberté" », Être ou devenir lecteur(s) de poème, Presses universitaires de Namur, 2016, pp. 55-66
  17. Danièle Giraudy, Les collections d'art moderne - Musée Picasso - Château Grimaldi - Antibes, éditions du Musée Picasso, 1988.
  18. Musée d'Art moderne et contemporain de Nice, Claude Goiran dans les collections.
  19. De Baecque et Associés, catalogue de la collection Anne Roger, Marseille, .

Annexes



Bibliographie



Annexes





Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии