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Daniel Buren, né le à Boulogne-Billancourt (Seine), est un artiste français, peintre, sculpteur, plasticien[1]. Il a remporté de nombreux prix dont le Lion d'Or du meilleur pavillon de la Biennale de Venise (1986), l'International Award for best artist de Stuttgart (1991) et le prestigieux Premium Imperiale pour la peinture de Tokyo en 2007. Il a notamment réalisé plusieurs installations célèbres dans le monde entier parmi lesquelles "Les Deux Plateaux" (1985) dans la Cour d'honneur du Palais-Royal. Il fait partie des artistes les plus actifs et reconnus de la scène internationale, et son œuvre a été accueillie par les plus grandes institutions et par les sites les plus divers dans le monde entier.

Daniel Buren
Daniel Buren, au MAMCS, Strasbourg, le 13 juin 2014
Naissance
(84 ans)
Boulogne-Billancourt (France)
Période d'activité
-
Nationalité
 Français
Activités
Illustrateur (), peintre, artiste d'installations, artiste conceptuel, artiste visuel, sculpteur, dessinateur
Formation
École des métiers d'art
Représenté par
Xavier Hufkens (en), Lisson Gallery, Galerie Kamel Mennour, Konrad Fischer Galerie (d), Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques, Light Cone, LIMA (d)
Distinctions
Praemium Imperiale ()
Commandeur des Arts et des Lettres‎
Site web
Œuvres principales
Les Plateaux sauvages

Biographie


Daniel Buren intègre, en septembre 1958, l’École des métiers d’arts où il étudie la peinture et la décoration générale[2].

Daniel Buren développe, dès le début des années 1960, une peinture de plus en plus radicale qui joue à la fois sur l’économie des moyens mis en œuvre et sur les rapports entre le fond (le support) et la forme (la peinture)[3].

En 1965, il peint des tableaux qui mêlent formes arrondies et bandes de tailles et de couleurs diverses. Peignant déjà sur des tissus rayés, il se tourne vers une toile de store à bandes verticales alternées, blanches et colorées, d’une largeur de 8,7 cm[4]. Ce support le fascine car il lui permet d’aborder l’art d’une manière impersonnelle. Peu à peu, Daniel Buren veut réduire son intervention picturale pour arriver à ce qu'il appelle le « degré zéro » de la peinture. Dans cette optique, il produit en 1967 plusieurs peintures sur tissu rayé[5] Le principe est de recouvrir de peinture blanche les deux bandes extrêmes (extérieures) colorées[6],[7].

Le 3 janvier de la même année, il va être invité à participer à une exposition nommée « 18e Salon de la Jeune Peinture »[8] Il y invite 3 de ses amis : Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni formant ainsi le groupe B.M.P.T.[9]. Les quatre artistes se rejoignent autour de la pratique commune de la répétition systématique d’un même motif, ainsi que la volonté de s’opposer radicalement à la scène artistique parisienne, très académique et dominée alors par l’Ecole de Paris. Le groupe BMPT n’examinent pas seulement les limites physiques de la peinture, mais également les frontières sociales et politiques de l’environnement artistique. Daniel Buren décline ainsi une infinité de possibilités à partir des bandes, exprimant chacun de ses travaux in situ du lieu où l’œuvre est réalisée. La précision, la rigueur et la radicalité sont alors poussées à l’extrême.

Lors de cette journée, les artistes produiront leurs œuvres sur place (des toiles de 2,50 m sur 2,50 m) : une toile rayée verticalement pour Buren, une toile blanche et marquée en son centre d’un cercle noir pour Mosset, la toile de Parmentier est traversée de larges bandes horizontales, et enfin celle de Toroni est marquée à intervalles réguliers de l’empreinte d’un pinceau no 50. Une fois les œuvres exposées et l’exposition ouverte, les artistes décrochent aussitôt leurs œuvres et affichent la banderole : « BUREN MOSSET PARMENTIER TORONI N'EXPOSENT PAS ». À la suite de cela, le groupe exposera à d’autres reprises (Manifestation 2, 3 et 4) en essayant toujours de répondre au « programme minimum d’action » mis en place précédemment[10].

En septembre/novembre 1967, après leur quatrième manifestation à la 5e biennale de Paris, le groupe se sépare, n’ayant plus tout à fait les mêmes principes et la même vision du statut de l’artiste.

Une fois redevenu indépendant, Daniel Buren mène une réflexion sur la peinture, sur ses modes de présentation et, plus largement, sur le mur, l'espace et le problème de l'exposition[11].

Très vite, Daniel Buren met en avant des axes d’interrogations dans ses œuvres, qui gravitent autour d’une question centrale : le lieu qui accueille ces œuvres et pour lequel elles sont conçues.[12],[13] :

Après avoir critiqué les institutions (musées, salons…) en 1968, il préfère intervenir dans la rue mais peu à peu il réintégrera le système de l’art. Dans tous les cas, il travaillera in situ, adaptera son travail au lieu, et détruira ses œuvres une fois l’installation terminée. Au travers de ce travail éphémère, les bandes alternées, qu’il nommera « outil visuel », lui permettent notamment de révéler les particularités signifiantes du lieu, les déployant au sein de dispositifs spécifiques et parfois complexes, entre peinture, sculpture et architecture[6],[20].

Ses interventions in situ jouent sur les points de vue, les espaces, les couleurs, la lumière, le mouvement, l’environnement, la découpe ou la projection, assumant leur pouvoir décoratif ou transformant radicalement les lieux, mais surtout interrogeant les passants et spectateurs. C’est notamment le cas pour l’intervention des « Hommes Sandwichs[21] » dans Paris, où des hommes portent des pancartes recouvertes de papier rayé. Mais aussi pour l’ « Affichage sauvage » de papier à rayures blanches et vertes dans les rues de Paris[22].

Au cours des années 1970, ses interventions « rayées » envahissent tous les supports : portes, escaliers, trains, voiles, gilets pour gardiens de musée[23], etc. En même temps que son œuvre prend une ampleur infinie, elle devient plus diversifiée et colorée, transgressant ainsi l'interdit moderniste qui bannit toute fonction décorative.

Il commence aussi à exposer dans les musées, ce qui lui permet d'aiguiser sa critique institutionnelle. Du musée Guggenheim de New York à la Documenta de Kassel, il est souvent intervenu de manière critique par rapport aux institutions artistiques. Pour lui, « toute œuvre exposée est mise en scène », il considère donc l'exposition comme un décor, dénonçant ainsi le rôle de l'institution qui préside habituellement à cette mise en scène.

Les Deux Plateaux, Cour d'Honneur du Palais-Royal, Paris.
Les Deux Plateaux, Cour d'Honneur du Palais-Royal, Paris.

Les années 1990 marquent l'époque des premières commandes publiques. Incisif, critique, engagé, le travail de Buren, continuellement développé et diversifié, suscite toujours commentaires, admiration et polémique. En 1986 est réalisée sa commande publique la plus controversée, Les Deux Plateaux, pour la cour d’honneur du Palais-Royal à Paris. Cette intervention a été source de polémiques[24]. Commandé par le ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang, et le président François Mitterrand, le concours de restructuration, de ce qui est alors le parking du ministère, est gagné par Daniel B Patrick Bouchain.

Les recherches de Buren tendent vers la création de colonnes en marbres, rayées blanc et noir (en respectant toujours l’écartement de 8,7 cm), disposées selon une trame. Leurs bases se situent en sous-sol, les plus basses sortent à peine du sol alors que les plus hautes montent à 3 mètres. Les travaux commencent mais peu de temps après, en mars 1986, après les élections législatives, le ministre de la Culture change : Jack Lang cède la place à François Léotard. Se servant des critiques faites par les riverains et les magazines qui se montaient contre le projet, le nouveau ministre décide de le stopper. Buren se défend en évoquant la possibilité de finir l’œuvre et de voir les réactions qu’elle va produire ; en fonction, il la détruira ou non. Dans cette optique, le projet est terminé et, finalement, gardé[25].

Daniel Buren au FILAF à Perpignan en juin 2014.
Daniel Buren au FILAF à Perpignan en juin 2014.

La même année, Buren représente la France à la biennale de Venise et remporte le Lion d'or. Il fait partie des artistes les plus actifs et reconnus de la scène internationale, et son œuvre est accueillie par les plus grandes institutions et par les sites les plus divers dans le monde entier.

Dans son travail, il s'intéresse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il développe un travail plus tridimensionnel et une conception de l'œuvre qui n'est plus objet, mais modulation dans l'espace. Constructions et déconstructions se mêlent dans ses « Cabanes Éclatées[26] ».

Dans les années 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matériaux et sur les couleurs. Ce dernier élément n'est plus seulement appliqué au mur, mais « installé dans l'espace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorés. L'impression d'éclatement de l'œuvre est parfois accentuée par l'utilisation de miroirs.

En 2007, il remporte le prix Praemium Imperiale à Tokyo, récompense considérée comme le Nobel des arts plastiques, dans la catégorie peinture.[27]

En mai et juin 2012, Buren est l'artiste invité de la cinquième édition de l'exposition « Monumenta » au Grand Palais[28].

Daniel Buren assure la scénographie du ballet Daphnis et Chloé, chorégraphié par Benjamin Millepied, à l'Opéra de Paris, en mai 2014[29].

Il est invité d'honneur du Festival international du livre d'art et du film à Perpignan en 2014[30].

Observatoire de la Lumière, Fondation Louis Vuitton, Paris
Observatoire de la Lumière, Fondation Louis Vuitton, Paris

En 2016, il réalise L'Observatoire de la lumière, installation in situ sur l'enveloppe du bâtiment de Frank Gehry à la fondation Louis Vuitton[31] dans le bois de Boulogne. La même année, il investit le jardin de l'hôtel parisien le Bristol, où il installe une pergola en plexiglas coloré, installation présentée sous le nom de Pause colorée[32].

En 2021 sort un film qu'il réalise, intitulé À contre-temps, À perte de vue[33] et retraçant de façon chronologique l'ensemble de son travail des années 1960 jusqu'à aujourd'hui. D'une durée initiale de 6h25, ce film est appelé à s'actualiser en suivant le travail de Daniel Buren[34].

Daniel Buren réalise dans le monde entier des centaines d'œuvres in situ qui soulignent, contrarient ou mettent en valeur les caractéristiques des lieux qui l'accueillent. Les œuvres de Buren, qui se mesurent à un ensemble de questions liées à la perception, la couleur, l'architecture ou les relations spatiales, visent à permettre une perception directe et à provoquer une réponse sollicitant la sensibilité et la réflexion du spectateur. Son art envahit l'espace pour en révéler les limites à la fois spatiales, institutionnelles et esthétiques. Ni tableau, ni sculpture, ni architecture, ni décor, chacune des réalisations de Buren renouvelle le rapport entre l'œuvre, le lieu et le spectateur[15].


Prix et distinctions



Autre



Œuvres dans l'espace public et semi-public


Article détaillé : Liste des œuvres de Daniel Buren.
Façade du Neues Museum de Nuremberg mise en couleur par Daniel Buren.
Façade du Neues Museum de Nuremberg mise en couleur par Daniel Buren.

Publications



Notes et références


  1. Institut d’art contemporain — Villeurbanne/Rhône-Alpes, « Daniel Buren », sur i-ac.eu/fr (consulté le )
  2. Mik-Art, « Biographie de l'artiste Daniel Buren », sur biographie-peintre-analyse.com, (consulté le )
  3. Cf. Daniel Buren, Au sujet de…, entretien avec Jérôme Sans, Flammarion, Paris, p. 23-27.
  4. linternaute, « Daniel Buren : biographie courte, dates, citations », sur linternaute.fr, (consulté le )
  5. « Œuvres Par titre : Manifestation 1 – Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et gris », sur catalogue.danielburen.com (consulté le )
  6. Bernard Blistene, Une histoire de l'art du XXe siècle, page 125.
  7. Magazine Beaux-Arts du 13 au 19 octobre 1965, page 19.
  8. « Daniel Buren », sur agendaculturel.fr (consulté le )
  9. « Daniel Buren », sur paris-art.com (consulté le )
  10. Serge Lemoine (dir.), L'Art moderne et contemporain : peinture, sculpture, photographie, graphisme, nouveaux médias, Larousse, 2007, pages 228 et 229.
  11. Cf. Daniel Buren, Au sujet de…, p. 51-52.
  12. Art contemporain, Éditions du Chêne, p. 72.
  13. Daniel Buren, Moi à moi, édition Centre Pompidou, p. 15.
  14. « Daniel Buren, Le travail in situ », sur universalis.fr (consulté le )
  15. Loran Stosskopf, « Dominant – Dominé, coin pour un espace, 1 465,5 m2 à 11° 28’ 42’ », Centre National des Arts Plastiques,
  16. « Les photos souvenirs », sur 2012.monumenta.com (consulté le )
  17. « Shak-kkei - Les collections SCÉRÉN - Réseau Canopé », sur www.reseau-canope.fr (consulté le )
  18. « Points de vue », sur 2012.monumenta.com (consulté le )
  19. « Daniel Buren : "La couleur est la seule chose qui soit intrinsèquement impossible à décrire, c'est de la pensée pure" », sur France Culture (consulté le )
  20. Serge Lemoine (dir.), op. cit., p. 273.
  21. « "Hommes-Sandwichs" - Expositions Daniel Buren », sur www.danielburen.com (consulté le )
  22. Michel Nuridsany, « Buren : Les couleurs et leurs reflets », Le Figaro, 30 juin 1998.
  23. « Le Musée qui n'existait pas - Daniel Buren », sur Centre Pompidou (consulté le )
  24. artnet, « Daniel Buren », sur artnet.fr (consulté le )
  25. Serge Lemoine (dir.), op. cit., p. 224.
  26. « Cabane éclatée n° 6 : les damiers », sur Centre Pompidou (consulté le )
  27. Japon-Infos, « Le Japon salue Buren, Barenboïm, Cragg… », sur japoninfos.com, (consulté le )
  28. « Daniel Buren, des colonnes à la une », Le Point, le 3 mai 2012.
  29. Programme de la saison 2013-2014, Opéra de Paris.
  30. Site du FILAF, section 2014
  31. Voir sur le site de la fondation.
  32. (en)In Paris, Conceptual Artist Daniel Buren Takes a 'Colorful Pause' at Le Bristol Hotel, Forbes, 31 mai 2016
  33. « À CONTRE-TEMPS, À PERTE DE VUE », sur danielburenfilm.com (consulté le )
  34. « À CONTRE-TEMPS, À PERTE DE VUE », sur www.danielburenfilm.com (consulté le )
  35. (en) Prix. Site officiel de la Biennale.
  36. « Lauréats 2008, Fondation Zellidja », sur fondations.org, (consulté le )
  37. Daniel Buren dans le nouveau métro circulaire de Taipei

Annexes


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Bibliographie



Vidéographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Daniel Buren

Daniel Buren (* 25. März 1938 in Boulogne-Billancourt bei Paris) ist französischer Maler und Bildhauer und gilt als Vertreter der analytischen Malerei und der Konzeptkunst.

[en] Daniel Buren

Daniel Buren (born 25 March 1938, in Boulogne-Billancourt) is a French conceptual artist, painter, and sculptor. He has won numerous awards including the Golden Lion for best pavilion at the Venice Biennale (1986), the International Award for best artist in Stuttgart (1991) and the prestigious Premium Imperiale for painting in Tokyo in 2007. He has created several world-famous installations, including "Les Deux Plateaux"(1985) in the Cour d'honneur of the Palais-Royal, and the Observatory of the Light in Fondation Louis Vuitton. He is one of the most active and recognised artists on the international scene, and his work has been welcomed by the most important institutions and sites around the world.

[es] Daniel Buren

Daniel Buren (Boulogne-Billancourt, 25 de marzo de 1938) es un artista conceptual francés.[1]
- [fr] Daniel Buren

[it] Daniel Buren

Daniel Buren (Boulogne-Billancourt, 25 marzo 1938) è un pittore e scultore francese.

[ru] Бюрен, Даниель

Дание́ль Бюре́н (фр. Daniel Buren, р. 25 марта 1938, Булонь-Бийанкур, деп. О-де-Сен) — французский художник-концептуалист. Один из основателей арт-группы «БМПТ». Считается одним из самых «дорогих» из ныне живущих французских художников.



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