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Erik Dietman, né à Jönköping (Suède) le et mort à Paris (France) le , est un sculpteur, peintre et dessinateur suédois.

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Erik Dietman
"Last cigarette" 1975 Stockholm.
Naissance

Jönköping, Suède
Décès
(à 64 ans)
Paris, France
Nationalité
Suédoise
Activité
Artiste peintre, dessinateur, sculpteur
Formation
Autodidacte
Lieux de travail
Paris (-), Nancy
Influencé par
Marcel Duchamp, Dada, Surréalisme
Distinctions
Grand prix national de sculpture, 1989, France et Prix de l'Académie des Beaux-Arts de Stockholm, 1990, Suède
Œuvres principales
L'Ami de personne

Artiste pluridisciplinaire, Erik Dietman s'est volontairement tenu en marge des mouvements artistiques de son époque avec lesquels il entretenait toutefois quelques affinités. Libre-penseur, c’est en artiste indépendant qu’il crée un corpus d’œuvres personnelles, oscillant entre réalité et poésie. La critique qu’il dresse contre les avant-gardes se teinte d’un humour subtil. Les dessins, les assemblages, les sculptures, s’articulent comme des rébus donnant une existence matérielle au mot. Son vocabulaire plastique, allant de l’assemblage composite au bronze monumental, conjugue la narration à la figuration et s’oriente vers le champ de la contrepèterie visuelle. Son art s'est imposé naturellement comme l'une des contributions les plus originales de la sculpture du XXe siècle.


Biographie


Il se forge une solide culture artistique en visitant les expositions d’art moderne et s’intéresse à la littérature ainsi qu’à la poésie. Identifié comme objecteur de conscience, Erik Dietman est contraint de quitter la Suède en 1959 et s'établit à Paris[1], où il rencontre les membres du groupe Fluxus et du Nouveau Réalisme, Robert Filliou et Daniel Spoerri[1]. Il entreprend ensuite de nombreux voyages qui lui permettent d’exposer à travers l’Europe.

Ayant consacré son parcours d'artiste à la sculpture, au dessin et à la peinture, il enseigne également la sculpture à partir de 1999 à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Une de ses élèves dans cette institution, Elsa Sahal, confie ainsi : « Les sculpteurs que j’ai eus comme professeurs aux Beaux-Arts m’ont bien sûr nourrie : Georges Jeanclos et Erik Dietman. [...] Quant à ma rencontre avec Dietman, elle fut essentielle dans ma formation car dans son atelier, tout était autorisé, permis, l’humour aussi, et on abandonnait l’esprit de sérieux de l’art moderne. »[2]. Il meurt à Paris fin juin 2002[1].


Influences


Les influences fondamentales d'Erik Dietman s’orientent, en premier lieu, vers la littérature. Il s'inspire de la poésie concrète de Öyvind Fahlström qu'il rencontre en 1953. La lecture d'Ulysse de James Joyce manifeste rapidement son intérêt pour les jeux de mots. Parmi les artistes de la modernité, Marcel Duchamp, Pablo Picasso, et surtout Francis Picabia suscitent son enthousiasme. Il vouera également une grande admiration à son ami Roland Topor, mais c’est finalement à Rabelais[3] qu’il s’identifiera.


Œuvre


En 1959, au moment de son installation en France, l’artiste réalise des peintures réalisées les yeux bandés, des collages et assemblages avec des matériaux hétéroclites. Dès 1963, ses premiers objets recouverts de sparadraps, Objets pansés, Objets pensés, suscitent l’intérêt. Le bandage réalise alors l’unité formelle de l’assemblage ainsi sacralisé en œuvre d’art. En 1963, il s'installe à Turin pour y préparer sa première exposition personnelle, Sparadraps, qui aura lieu un an plus tard à la galerie Il Punto Arte Moderna. Parallèlement, il réalise quelques photographies dans lesquelles il se met en scène avec des parties du corps pansées et critique avec ironie les prémices du Body Art[4]. Lors de la Biennale de Paris de 1965, il conçoit L’Abri anti-atomique, environnement entièrement recouvert de sparadrap. À la fin des années 1960, il s’invente deux pseudonymes, F. T. Bidlake et Outil O'Tool, et en rédige les biographies.

L’année 1975 est marquée par sa première rétrospective au musée d'art moderne de la ville de Paris, Vingt années de sueur, ainsi que de sa première œuvre monumentale, Le Monument à la dernière cigarette, à Ikast-Brande au Danemark. Après l'exposition importante qui lui est consacrée au Moderna Museet de Stockholm en 1976, Erik Dietman, conçoit de grands environnements éphémères, construits par assemblages, Vaguement Vert et L’arc de triomphe pour la bataille du Louisiana, qu'il réalise en collaboration avec des enfants en 1978. Il redécouvre, à cette période, les matériaux traditionnels de la sculpture ; le marbre et le bronze, et simultanément montre des œuvres picturales lors de l’exposition En sortant de chez Duchamp, j'ai trouvé les clefs de Picasso, en 1979 à la galerie Herta Klang de Cologne et au Nordjyllands Kunstmuseum d’Aalborg[5].

À partir des années 1980, il renoue avec la sculpture de bronze, de verre, de pierre, et de marbre. Les pièces de moyennes dimensions, une fois réunies, constituent des installations aux allures monumentales. Dans cet esprit, il élabore l’installation L’art mol et raide ou L’épilepsisme-sismographe pour têtes épilées : Mini male head coiffée du grand mal laid comme une aide minimale décrite ainsi par le critique d’art Bernard Lamarche-Vadel de la façon suivante : "Cette installation se présente sous la forme d’une assemblée de crânes humains disposés sur des socles en ciment et de petits bronzes orientés à partir des orbites des crânes vers un mur où en surplomb est inscrite la figure d’un carré de quelques centimètres de côté ; la mort regarde le vide, la mort regarde une figure d’égalité, mais on peut aussi avancer cette interprétation, la mort regarde l’art moderne"[6]. Dans le cadre d’une commande publique pour le chai du lycée viticole de Château Dillon à Blanquefort, il développe une série de vingt-et-un nez, en divers matériaux, qui surplombent les fûts de chêne, intitulée Les Gardiens des fûts et datant de 1987. Le Grand Prix national de la sculpture lui est décerné par le ministère de la Culture en France en 1989. En 1990 il réalise un ensemble de neuf sculptures uniques, en collaboration avec la Manufacture nationale de Sèvres.

En 1992, il réalise L’Ami de personne, sculpture publique pour le Jardin des Tuileries à Paris, installée en 1999. Il s’agit d’une sculpture en bronze composée d’un personnage géant, monstrueux, qui semble tendre la main vers une petite chaise, en invitant le promeneur à s’y asseoir. Les traits du géant ne sont pas définis et apparaissent flous, comme une masse informelle. Il participe à la seconde édition des Champs de la sculpture en 1999 en présentant Sans toi, la maison est chauve, déjà exposée en 1991 à la première édition de la Biennale d'art contemporain de Lyon, et acquise en 1994 par le Musée Cantini à Marseille.


Citations


« Pour moi, c'est le monde qui est une sculpture, et dans le monde il y a les mots qui sont insuffisants et que j'aide à ma façon en leur fabriquant des objets».[7]

« Le sparadrap c’est le bronze du pauvre ».

« J’ai toujours pensé que les peintres étaient simples d’esprit, sauf une poignée d’entre eux qui font de la sculpture mieux que les sculpteurs – voir par exemple Daumier, Degas, Gauguin, Matisse, Picasso, Barnett Newman, De Kooning et moi-même ».[8]


Expositions personnelles



Références



Bibliographie



Liens externes


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Notes et références


  1. « L'hommage de l'Ensba-Paris à Erik Dietman », Le Monde, (lire en ligne)
  2. « Elsa Sahal », sur Art Absolument
  3. cat.expo. Erik Dietman, Centre Georges Pompidou, musée national d’art moderne – centre de création industrielle, Paris, 15 juin - 29 août 1994, p. 41 : "[...] la manière avec laquelle l'auteur du Pantagruel brasse les niveaux de langage et féconde la langue de son temps, mixant allègrement argot, érudition joyeuse et création de mots, entre en correspondance immédiate avec le travail de l'artiste [...] ".
  4. Ibidem, p. 46 : "[...] cette ahurissante et ridicule performance du 28 juillet 1962, dans cette tentative d'absorption de 5 m de gaze hydrophile dans un bar de Port Grimaud, qui annonçait certaines formes extrêmes du Body Art américain et de l'actionnisme viennois".
  5. Aujourd'hui le KUNSTEN Museum of Modern Art Aalborg.
  6. LAMARCHE-VADEL Bernard, Erik Dietman, Éditions de la Différence, collection Classiques du XXIe siècle, Paris, 1990, p.27.
  7. cat. expo. Erik Dietman, Op. cit., p. 43.
  8. Ibidem, p.16.
  9. description sur le site officiel du musée., chronique sur france culture



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