Eugène Laermans est un peintre belge né en 1864 à Molenbeek-Saint-Jean et mort en 1940 à Bruxelles.
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Eugène Laermans naît le 22 octobre 1864 à Molenbeek-Saint-Jean, dans une famille bourgeoise. Une méningite le prive à onze ans de l'ouïe et presque de la parole : le monde ne s'offre plus pour lui que par les yeux, ce qui déclenche sa vocation de peintre. Il s'inscrit en 1887 à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles[1] où professe Jean-François Portaels.
Laermans bénéficie des influences de l'œuvre de Félicien Rops et, en littérature, de celle de Baudelaire. Son inspiration décadentiste le pousse à illustrer Les Fleurs du mal (le triptyque Perversité). Au début des années 1890, il s'épanouit dans une voie expressive et peint une paysannerie inquiétante et caricaturale (dirent les critiques de l'époque) en s'inspirant de son environnement.
L'année 1894 marque ses débuts aux salons de la Libre Esthétique. En 1896, il illustre La Nouvelle Carthage de Georges Eekhoud et plus précisément le chapitre Les Émigrants, qui lui inspire une œuvre puissante, un triptyque qu'il considéra comme son chef-d'œuvre.
Couronnement de son succès, il devient membre de l'Académie royale de Belgique en 1922. Deux grandes rétrospectives ont lieu de son vivant : en 1899 à la Maison d'Art à Bruxelles et en 1924 à la Galerie Giroux. À partir de 1924, sa vue s'étiole et il cesse définitivement de peindre ; il dira : « Moi, je suis moralement mort depuis longtemps. Je ne suis plus Laermans, je ne sais plus produire ». Le roi Albert Ier le fait baron ; sa devise sera « Heureux qui sait voir ». Après treize années passées dans l'obscurité et l'inaction, il meurt le 22 février 1940.
En 1995, une exposition au centre culturel Le Botanique à Bruxelles présente une partie de son œuvre au public.
Laermans est connu mais pas totalement reconnu dans l'histoire de l'Art en Belgique. Par sa vie tragique, il fut considéré comme un solitaire se penchant sur le sort des humbles. Artiste engagé, peintre des pauvres, paysans misérables, émigrants, grévistes, mendiants, exilés, dans les faubourgs des villes : Un Soir de Grève ou le Drapeau rouge de 1893 ; les Émigrants, triptyque de 1896, sont des tableaux représentatifs de sa révolte sociale devant la misère du prolétariat.
Il peint ces foules sourdes et muettes qui semblent aller vers un lendemain qui sera le salut ou la mort, avec une amplitude de mouvement cinématographique, il met en scène son tableau. Les êtres en marche, sous des ciels de tempête, les traits de lumière vive, les eaux miroitantes, les maisons blanches et les palissades, sont des éléments récurrents dans sa peinture, que les hommes traversent. Dans ce pays industriel : le pays noir, où la condition de l'homme capte le regard du peintre, il témoigne des problèmes sociaux engendrés par le contexte social de son époque avec réalisme et conviction qui ne cache pas un certain idéalisme.
Avec nombre d'autres artistes belges, Laermand cherche à intégrer l'aspect social dans l'Art. Il est, avec Constantin Meunier, parmi les précurseurs de l'expressionnisme flamand[1].
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