Il entre à l'École des beaux-arts de Paris puis part s'installer en Afrique avant la Première Guerre mondiale. Il se rend alors en Égypte où il embrasse la profession d'architecte au Caire: il y aurait construit des maisons de plaisance. Après quelques tableaux inspirés de son séjour au Moyen-Orient, il se tourne vers la peinture abstraite et rentre en France en 1917.
Son frère aîné est l'écrivain et éditeur Guido Colucci[2]. Les frères Guido et Gio collaborent sur un certain nombre de livres, Guido fournissant les textes et Gio, les illustrations. En tant que graveur, Gio Colucci produit des eaux-fortes et des gravures sur bois.
À partir de 1921, il expose ses gravures dans divers salons: le Salon d'automne, puis celui des surindépendants aux côtés de Gleizes, Herbin, Robert Delaunay, entre autres. Durant cette période, son travail affirme un style proche de l’expressionnisme, montrant une singulière énergie, flirtant avec le fantastique. Sa palette est ample, ses choix maîtrisés. Très impliqué auprès d'éditeurs français spécialisé dans le livre illustré de haute bibliophilie, il livre une série de gravures pour des textes de Barbey d'Aurevilly, Pierre Loti, Guy de Maupassant, Octave Mirbeau,etc. Son chef-d'œuvre comme illustrateur est Le grant testament de François Villon, dont il a fait cinq copies avec des dessins originaux en couleurs, avec des calligraphies de son frère Guido. Il devient également membre, aux côtés de Léopold Survage, Jean Metzinger et Otto Freundlich, du « groupe électrique » fondé par la galeriste Berthe Weill. Il réalise aussi quelques affiches publicitaires[3].
En 1928, il expose au Salon d'automne la toile Trois bougres[1].
Gio Colucci se met à la céramique en 1929, et se consacre ensuite à la poterie dans un atelier qu'il ouvre à Aubagne. Il s'installe au 21, rue Montbrun, dans le 14earrondissement de Paris en 1938[4].
En 1939, Il s'engage dans la Légion étrangère mais est fait prisonnier par l'ennemi. Il s'évade et retourne à Aubagne puis à Varage, près d'Aix-en-Provence, dans une ancienne tuilerie où il tourne des assiettes pour un vieux potier sicilien. Il apprend à façonner une céramique utilitaire et traditionnelle et développe des créations personnelles. De retour à Paris en 1945, il présente ses travaux à la galerie Christofle. «Ses formes inspirées[5] par ses expériences provençales sont particulièrement admirées: ses lourdes soupières de style Louis XV aux anses protubérantes, ses larges plats aux contours godronnés sont revisités «avec une exubérance un peu barbare». Ce sont des pièces uniques, robustes et denses, enrobées d'émaux superposés, qui évoquent le bucchero nero des Étrusques, comme en témoigne le pot couvert marron-noir décoré de coulées d'émaux jaune orangé conservé dans les collections du musée des arts décoratifs.»[6]
En 1955, une grande rétrospective de son travail a lieu à Paris. En 1960, la Comité international olympique lui passe commande de projets de diverses pièces pour les jeux de Rome[7]. En 1956, Gio Colucci et Gino Severini fondent à Paris l’École d'Art italien[8]: il y enseigne la céramique. Une grande rétrospective de son travail a lieu à New York en 1959, année où il expose également à la Quadriennale de Rome.
Il meurt en 1974 et est inhumé dans la 23edivision du cimetière parisien de Thiais[réf.nécessaire].
Le contenu de son atelier a été dispersé par les commissaires-priseurs Bernard Oger et Étienne Dumont lors de deux ventes aux enchères à Drouot-Richelieu, Paris, les et [9].
Have you got bowls? - Le bol du XVIIIe siècle à nos jours, Galerie Lefèbvre et Fils, Paris, décembre 2012 - mars 2013[17].
Trésors de sable et de feu - Verre et cristal aux Arts décoratifs, XIVe – XXIesiècle, Musée des arts décoratifs de Paris, avril-novembre 2015[18].
Quand la peinture devient sculpture, Galerie Jacques De Vos, Paris, avril 2016[19].
Réception critique
«Colucci apporte beaucoup d'humour et de fantaisie à ses paysages et à ses nombreuses illustrations de roman. Il a réalisé dans les années 1950 des sculptures-objets en verre qui font parfois penser à certaines créations de Picasso. Artiste véritable, Colucci a toujours tenté de renouveler son vocabulaire esthétique.» - Gérald Schurr[9]
Corning Museum of Glass, Corning (New York).Telfair Museum of Art(en), Savannah (Géorgie)Musée des arts décoratifs de Paris.Cathédrale arménienne du Caire.
Mildred Lane Kemper Art Museum(en), Université Washington de Saint-Louis, Totem, vers 1959[21].
Telfair Museum of Art(en), Savannah (Géorgie), Nus étendus, huile sur toile 81x65cm, 1935[22].
France
Musée des arts décoratifs de Paris, Sans titre, sculpture-objet, assemblage de verreries, bras en tôle, 154x48cm, dépôt du Fonds national d'art contemporain[23].
Jules Barbey d'Aurevilly, Le Plus bel amour de Don Juan, Paris, La Connaissance, 1923 - 8 eaux-fortes par Gio Colucci - 125 exemplaires.
Pierre Loti, La mort de Philae, illustré de vingt eaux-fortes, Paris, Kieffer, 1924.
Octave Mirbeau: Le Jardin des supplices, Paris, La Connaissance, 1925 - 14 eaux-fortes, bandeaux, lettrines, cul-de-lampe par Gio Colucci - 103 exemplaires.
Guy de Maupassant, La Maison Tellier[26], Paris, Frédéric Grégoire, 1925.
Raymond Radiguet: Le bal du compte d'Orgel, Le Livre moderne illustré, Paris, Ferenczi, 1925.
Dante: Vita nova, coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, 1927.
Dante: L’Enfer, coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, 1928.
Denis Diderot: Jacques le fataliste et son maître (2 vol.), coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, Paris, 1929.
Apulée: L'Ane d'Or (2 vol.), coll. Antiqva, Paris, À l'enseigne du pot cassé, 1929.
Lucien de Samosate, Dialogues des courtisanes. Les amours, coll. Antiqva, Paris, À l'enseigne du pot cassé, 1929.
François Turpin: Bonheur de ce monde, Paul Haasen/Éditions du Scarabée, 1929 - suite de gravures - 114 exemplaires.
Leon Bloy: Celui qui ne voulait rien savoir. Composé et manuscrit par Guido Colucci & illustré par Gio, Paris, 1936. Manuscrit unique.
Jean Giono: Le serpent d'étoiles, Le Livre moderne illustré no278, Ferenczi, Paris, 1937 - 20 bois originaux[27].
Joseph Peyré: Sous l’étendard vert, Le Livre moderne illustré, Paris, Ferenczi, 1939.
François Villon: Le grant testament, Paris, 1942. Manuscrit enluminé avec calligraphie de Guido Colucci et dessins originaux de Gio Colucci, dont on n'a fait que 5 copies.
Paul Claudel, Le chemin de la croix, texte enluminé & composé avec des caractères dessinés par Guido Colucci & illustré par Gio Colucci, Paris, Guido Colucci, 1944 - 250 exemplaires.
Paul Valéry, Le Cimetière marin, À l'enseigne de la Trirème, 1945 - 16 compositions coloriées au pochoir de la main de Gio Colucci - 160 exemplaires[24].
Honoré de Balzac , La Belle Fille de Portillon, À l'Enseigne de la Trirème, 1945 - 125 exemplaires.
Gilbert Perroy, « Gio Colucci, 1892-1974, peintre, sculpteur, graveur, céramiste, verrier, ébéniste, forgeron, bronzier, potier…, 21, rue Monbrun, 14e arrondissement depuis 1938 », Revue d'histoire du quatorzième arrondissement de Paris, no22, 1977.
Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs, Ides et Calendes, tome 2, 1992.
Bernard Oger et Étienne Dumont, commissaires-priseurs à Paris, deux catalogues de ventes de l'atelier Gio Collucci à l'Hôtel Drouot, Paris, les et .
Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999, vol.3.
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
Allgemeines Künstlerlexikon, K.G. Saur Verlag, Munich et Leipzig, 2003-2006.
Céramiques, XXe siècle, Musée des arts décoratifs, Paris, 2006.
Alain Madeleine-Perdrillat, Severini. La vie d'un peintre, Hazan, 2011.
Jean-Luc Olivié et Véronique Ayroles, Verres des XXeetXXIesiècles. Collection du Musée des arts décoratifs, éditions du Musée des arts décoratifs de Paris, 2012.
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии