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Carmen Lydia Djuric dite Hessie, née le à Santiago (Cuba)[1] et morte à Pontoise (Val-d'Oise) le [2], est une artiste textile franco-cubaine contemporaine.

Hessie
Hessie en 2015.
Naissance

Santiago (Cuba)
Décès
(à 81 ans)
Pontoise (Val-d'Oise, France)
Nom de naissance
Carmen Lydia Djuric
Pseudonyme
Hessie
Nationalité
Française, monténégrine
Activité
Artiste contemporaine
Lieu de travail
Paris
Mouvement
Art textile

Elle vivait et travaillait à Hérouval, hameau de Montjavoult dans le Vexin français (Oise)[3].


Biographie


Artiste autodidacte, Hessie quitte Cuba en 1962. Elle passe par New York, au début des années 1960 où elle rencontre le peintre Miodrag Djuric dit DADO[4]. En 1962, le couple s'installe à Hérouval (hameau de Montjavoult dans le Vexin français) dans un vieux moulin transformé en maison atelier[5]. Dès son arrivée en France, Hessie commence à créer des œuvres textiles, collectant des matériaux pauvres, des objets du quotidien voire des rebuts (boutons, papiers) qu'elle fixe sur des pièces de tissu écrus chinées au marché Saint-Pierre[6].

Féministe, elle est très engagée dans le Mouvement de libération des femmes[7].


Carrière


Patiemment composé son langage plastique d'une grande complexité et d'une exigeante précision, couche sur le tissu une calligraphie personnelle[8]. Donnant peu de titres ou de dates à ses œuvres, elle réalise des séries Écritures, Bâtons Pédagogiques, Végétations, Grillages, Boutons[4].

En 1975, Suzanne Pagé l'invite à l'ARC pour sa première monographie Survival Art[9]. Elle incarne alors avec Milvia Maglione et Raymonde Arcier, ces "Nouvelles Pénélopes" soutenues et défendues par Aline Dallier dans les années 1970[10]. En 1976, Hessie participe à l'exposition collective Combative Acts, Profiles and Voices - An Exhibition of Women Artists from Paris, que la critique d'art féministe organise à la AIR Gallery avec la participation de Nil Yalter, Milvia Maglione ou Françoise Janicot.

Dès les années 1980, ses créations se font de plus en plus rares sur la scène artistique. Grâce à l’exposition Donations Daniel Cordier, deux œuvres d'Hessie, intègrent les collections du Musée national d'art moderne Georges-Pompidou, Sans titre, vers 1978 et Végétation, avant 1978[11]. À l'occasion de l'accrochage Elles@centrepompidou, elle fera également un don au musée[5],[12].


Caractéristiques de ses œuvres


Hessie, « Boutons bleus », 1974-75. Boutons bleus et gris cousus sur tissu de coton, 165 x 295 cm.
Hessie, « Boutons bleus », 1974-75. Boutons bleus et gris cousus sur tissu de coton, 165 x 295 cm.

Sa broderie, dont on peut souligner non sans ironie qu'elle est une « activité de femmes », consiste majoritairement en des compositions de fils blancs ou de couleurs sur tissu de coton écru. Ce procédé, servant ici un intérêt minimaliste, proche des préoccupations de Supports-Surfaces, couvre un impressionnant répertoire de formes. Elle intitule ses séries tour à tour : grillages, bâtons pédagogiques, bactéries, végétations, écritures, trous, points cousus, boutons ... Sa technique de la broderie peut aussi s'étendre à d'autres média dans ses "Déchets-collages" ou ses "Machines à écrire"[13],[14].

Camille Morineau rapproche le travail d'Hessie sur les grilles en couture de celles de Bernadette Bour, Milvia Maglione ou Ghada Amer et inscrit leurs oeuvres dans la réflexion sur la structure excentrique, telle que définie par Lucy Lippard en 1966 et pratiquée par Hanne Darboven, Louise Nevelson, Valérie Jouve ou Aurélie Nemours[15].

Chez Hessie, le motif et le support sont de même nature et s'engendrent mutuellement. Face à ses compositions abstraites, on décèle une exacte adéquation entre le processus - celui d'une lente répétition sérielle, presque d'une transe - et l'obtention de la forme. Ce que Hessie donne à voir, c'est son procédé de fabrication où technique et motif vont de pair[16].

Hessie, « Grillage Tubino 4834 », 1975-76. Broderie de fils bleus sur tissu de coton cousu en trois éléments, 104 x 82 cm.
Hessie, « Grillage Tubino 4834 », 1975-76. Broderie de fils bleus sur tissu de coton cousu en trois éléments, 104 x 82 cm.

Une importante série de travaux sur papier vient également compléter son œuvre. Si certaines préoccupations plastiques qui s'y déploient sont familières à celles des broderies, la série sur papier ouvre un autre pan de l'œuvre de Hessie, davantage ancré dans un quotidien et une récupération d'éléments prélevés dans le cercle privé de la vie de tous les jours[17]. Les collages, plus spontanés que le laborieux travail de broderie, évoquent au contraire une certaine urgence, du fait de leur nombre impressionnant d'une part, et de cet empressement à garder et figer les choses d'autre part : papiers d'emballage, vêtements usagés, objets cassés, mais aussi monticules de poussière, végétaux ou peaux d'animaux[18],[19].


Expositions personnelles


Parmi une sélection non exhaustive[20] :


Expositions collectives


Parmi une sélection non exhaustive :

Hessie à Hérouval dans les années 1960.
Hessie à Hérouval dans les années 1960.

Publications



Notes et références


  1. https://awarewomenartists.com/artiste/hessie/
  2. Annonce du décès de Hessie sur CNEWS Matin.
  3. « Hessie Djuric », sur centrepompidou.fr
  4. Pascal Bernard, « Hessie : seconde jeunesse », sur http://paricultures.com,
  5. Magali Lesauvage, « Trois artistes prises entre conventions et convictions », sur http://next.liberation.fr/,
  6. Sonia Recasens, « Hessie | 1936 | Santiago De Cuba », sur https://awarewomenartists.com,
  7. (en) Pedro Silmon, « Art | Hessie : Minimalist Feminist Artist », sur http://www.pedrosilmon.co,
  8. « De l'art de tisser des liens », sur blog elles@centrepompidou, (consulté le )
  9. Survival Art : Hessie, ARC 2 Musée d'Arts Moderne de la Ville de Paris, , 20 pages
  10. Aline Dallier Poper, Art, féminisme, postféminisme : un parcours de critique d'art, Paris, L'Harmattan,
  11. « Donations Daniel Cordier », sur https://www.centrepompidou.fr,
  12. Sonia Recasens, Cosmogonies : Hessie, Kapwani Kiwanga, Myriam Mihindou, Paris, Galerie Arnaud Lefebvre, , 20 pages (ISBN 978-2-914065-00-9), p. 6 Entretien de Hessie
  13. Louise Aurat, « Hessie, à l’espace d’art contemporain La BF15 », sur http://www.arlyo.com,
  14. Magali Lesauvage, « Hessie, tu n'existais pas : une artiste à redécouvrir à Bruxelles », sur http://www.droguistes.fr,
  15. Elles@Pompidou : Artistes femmes dans la collection du musée national d'art moderne, centre de création industrielle, Paris, Centre Pompidou, , 381 p. (ISBN 978-2-84426-384-1)
  16. Pauline Lisowski, « Hessie, "Survival Art" 1969-2015 : un subtil travail de broderie à découvrir », sur http://www.lecorridordelart.com,
  17. Camille Paulhan, « Hessie à la BF15 », sur http://www.hippocampe-editions.fr,
  18. (en) Ray Hu, « Hessie’s Soft Resistance at La Verrière », sur http://tlmagazine.com,
  19. Raphaëlle Wulfman, Jules Roeser, « Le silence d'Hessie à la BF15 », sur https://www.lemauvaiscoton.fr,
  20. « Hessie chez Galerie Arnaud Lefebvre », sur http://www.galeriearnaudlefebvre.com

Liens externes





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