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Horace Le Blanc est un peintre français né à Lyon (Rhône) vers 1575 et mort dans la même ville le [1].

Horace Le Blanc
Martyre de St Sébastien - Horace Le Blanc - 1624 - Musée des beaux-arts de Rouen
Naissance
Entre 1570 et 1580
Lyon
Décès

Lyon
Activité
peintre
Élève
Jacques Blanchard, François Sevin, François Perrier (?)
Lieux de travail
Rome (-), Lyon (-)
Influencé par
Carrache

Biographie


Malgré le manque de recherches spécifiques sur ce peintre, et le faible nombre d'œuvres connues et attribuées solidement, Patrice Béghain présente Horace Le Blanc comme « un artiste recherché à Lyon et dans d'autres villes, bien vu des pouvoirs et pleinement inscrit dans le réseau des grands ordres religieux, qui est alors un des moteurs de la commande artistique »[2].


Origine


Horace Le Blanc est né à Lyon autour des années 1575-1580. La date précise proposée par Gilles Chomern, 1580, ne repose sur aucun élément concret[3].

Les travaux récents[4], et notamment la découvert du contrat de mariage du peintre daté du , ont permis de révéler l'origine lucquoise d'Horace Le Blanc[5]. Son père, Paulino Banchi, est "corratier", c'est-à-dire agent de change. La communauté italienne s'illustre tout particulièrement dans cette activité, liée au secteur bancaire. Horace Le Blanc est ainsi proche des puissants Lucquois installés à Lyon comme l'imprimeur Horace Cardon ou encore les frères Bonvisi. Par ailleurs, cette information permet de corroborer le récit de Filippo Baldinucci affirmant que le peintre Pietro Ricchi, Lucquois lui aussi, vient à Lyon à la rencontre des « peintres de renom, et particulièrement de Monsu Blanchi d'origine lucquoise[6] »[7].


Années de formation


Comme de nombreux artistes français, Horace Le Blanc fait un séjour en Italie. Il est attesté à Rome dès 1600 : le il est cité comme témoin dans le procès de l'une des premières rixes connues du Caravage »[8]. Il est accepté à l'Académie de Saint-Luc avant 1607. Il habite dans la paroisse Sant'Andrea della Fratte en 1607 et 1608[9].

Horace Le Blanc est inspiré par l'art développé par Giuseppe Cesari dit le Cavalier d'Arpin (1568 - 1640), un des derniers représentants du maniérisme italien. Vraisemblablement sur le chemin de son retour à Lyon, il fait un séjour à Venise où il le côtoie dans l'atelier de Palma il Giovane qui l'influence particulièrement.

Le Blanc quitte l'Italie avant l'explosion baroque et avec surtout l'influence des Carrache, « synthèse aboutie entre l'art toscan du dessin et la pratique vénitienne de la couleur »[3].


Lyon


A son retour à Lyon, en 1610, Horace Le Blanc se marie. Il s'impose peu à peu comme un artiste majeur de la ville. Il est élu maître du métier des peintres de Lyon dès 1610, et cinq autres fois par la suite. Il devient le peintre attitré des édiles lyonnaises et réalise en 1614 pas moins de cinquante-sept portraits retraçant l'histoire du consulat depuis la réforme de 1595 imposée par Henri IV[10].

Dans les années 1620, il a notamment comme élève Jacques Blanchard, ainsi que l'atteste André Félibien expliquant « estant arrivé à Lyon, il s'engagea avec un peintre nommé Horace Le Blanc. Pendant deux ou trois ans qu'il travailla sous luy, il se fortifia beaucoup dans la pratique de son art » ; François Sevin, et peut être François Perrier[11].


Peintre ordinaire de la ville de Lyon

Registre consulaire ou est décidé la création de la charge de peintre ordinaire de la ville, 1623. Archives municipales de Lyon, cote BB 163, p. 123-125.
Registre consulaire ou est décidé la création de la charge de peintre ordinaire de la ville, 1623. Archives municipales de Lyon, cote BB 163, p. 123-125.

Le [N 1], pour éviter le départ d'Horace Le Blanc à Paris, le consulat de Lyon décide de créer pour lui le poste de « peintre ordinaire de la ville de Lyon ». Cette charge impose la réalisation des portraits officiels des échevins, continuation du travail commencé auparavant, qu'il actualise ainsi jusqu'à sa mort. La plupart de ces portraits disparaissent dans l'incendie de l'hôtel de ville de 1674, même si des copies fournies aux familles ont pu subsister dans des collections privées[11].


Séjour parisien

Dans les années 1623-1625, il fait un séjour à Paris où il décore pour Charles de Valois, duc d'Angoulême, fils naturel de Charles IX la galerie des batailles du château de Grosbois. Ce décor, connu par plusieurs descriptions et par deux dessins préparatoires conservés[N 2], est hélas perdu ; vers 1809-1810, le nouveau propriétaire des lieux, le maréchal Berthier commande un nouveau cycle décoratif qui le remplace. Lors de son séjour parisien, il reçoit le titre de peintre du roi de France et c'est probablement à ce moment qu'il peint Le martyre de Saint Sébastien pour le couvent des Capucins[12] de Rouen[13].


Installation définitive à Lyon

A son retour, vers 1625, il ne quitte plus Lyon jusqu'à son décès en 1637. Il peint pour la plupart des églises et couvents de la ville. Dans les années 1620, il exécute ainsi un cycle sur la vie de saint Bruno pour le cloître des Chartreux et un autre sur la vie de saint François de Paul pour les Minimes.

Il est pour la première moitié du XVIIe siècle la figure majeure de la peinture lyonnaise, à l'égal de ce que sera Thomas Blanchet pour la seconde[14].

Si nous ne conservons aucun portraits de la main d'Horace Le Blanc, il était réputé en son temps pour ses talents de portraitiste. Dès son retour d'Italie, il effectue plusieurs portraits des membres du consulat de Lyon. Devenu peintre ordinaire, il doit peindre les portraits des échevins et prévôts des marchands à chaque nouvelle élection. Selon Charles Perrault, il aurait exécuté aussi le portrait de Jacques Blanchard, qui, en retour, aurait réalisé le sien[15].

Il acquiert à Lyon une aisance suffisante pour acquérir une propriété de belle taille à Écully en 1627, l'achetant d'un orfèvre[14].

Peu avant sa mort, il fait désigner pour lui succéder le portraitiste Germain Panthot à la charge de peintre ordinaire de la ville[14]. Il est inhumé dans la paroisse Saint-Paul de Lyon le [N 3].


Œuvres


Le manque d'œuvres définitivement attribuées à Le Blanc empêche de statuer sur le statut de son parcours artistique au sein de ses contemporains, ainsi que de sa place dans la peinture française de son époque. Les progrès de l'histoire de l'art dans ce domaine, avec plusieurs artistes provinciaux qui ont vu leur rôle réévalué et précisé à la suite de nouvelles découvertes, laisse espérer à Patrice Béghain une évolution possible de la connaissance scientifique de ce peintre[2].

Il ne reste aujourd'hui de son œuvre que très peu de toiles[16], à peine une dizaine, datées entre 1605 et 1635, mais dont la plupart se situe autour des années 1620. Son corpus dessiné s'approche lui aussi de la dizaine de feuilles.

Cet artiste aux multiples talents a œuvré tout à la fois et avec le même bonheur des tableaux religieux aux décors éphémères ou au grand décor[17].


Style


« Son style unit à un coloris séduisant la recherche de formes souples, élégantes et une rhétorique gestuelle souvent pleine d'emphase et de théâtralité »[17].


Dessins



Peintures


De toute la production de Le Blanc, il n'est recensé actuellement qu'une dizaine d'œuvres, les autres étant perdues, connues notamment par des descriptions et des guides de Lyon pré-révolutionnaires. La plupart ont disparu durant la Révolution française[2].

Transverbération de Sainte Thérèse, 1621
Transverbération de Sainte Thérèse, 1621
Ce tableau, l'un des rares conservé, est un indice de l'influence romaine de Le Blanc, et notamment du Cavalier d'Arpin. « La composition, organisée autour du corps puissant du martyr, dont le visage illuminé est tourné vers la couronne que deux anges lui apportent du ciel, dégage en arrière-plan un paysage profond, comme mangé par un ciel tourmenté d'où percent les rayons du soleil ; sur une tonalité générale ocre, les couleurs rose et jaune des tuniques des anges et la grande tache rouge du manteau militaire, abandonné au premier plan, signent, avec le déhanchement du saint, presque enroulé autour de son arbre, la facture maniériste du tableau »[13].

Fresques


Élèves



Musées, monuments



Expositions



Bibliographie



Notes et références



Notes


  1. Lyon, Archives municipales, BB 163, folios 123v°-125v°.
  2. L'un est conservé au Musée du Louvre et l'autre au Hessisches Landesmuseum.
  3. Lyon, archives municipales, 1GG442, folio 310r°

Références


  1. Oriane Lavit, Horace Le Blanc (vers 1575-1637), Etat de la recherche, sous la direction d'Olivier Bonfait, Mémoire de master 2 de l'Ecole du Louvre,
  2. Béghain 2011, p. 50.
  3. Béghain 2011, p. 45.
  4. Oriane Lavit, Horace Le Blanc (vers 1575-1637), Etat de la recherche, , sous la direction d'Olivier Bonfait, Mémoire de master 2 de l'Ecole du Louvre
  5. Oriane Lavit, « Horace Le Blanc (vers 1575-1637) et son atelier: itinéraires de peintres lucquois entre Lyon et Rome », Artisti e committenti lucchesi del Seicento a Roma, actes de colloque, sous la direction de Stefan Albl, Sybille Ebert-Schifferrer et Michele Nicolaci, à paraître.
  6. Texte original : « certi pittori di gran nome, e fra questi Monsu Blanchi di nazione Lucchese »
  7. Jean-Christophe Stuccilli, « Pietro Ricchi à Lyon : les fresques du château de Fléchères », Revue de l’Art, n° 138, 2002-4, p. 63-70
  8. A ce sujet voir : Caravaggio a Roma: un vita dal Vero (cat. exp. sous la direction d'Eugenio Lo Saro, Michele di Sivo, Orietta Verdi, Rome, Archivio di Stato, Sant'Ivo alla Sapienza, 11 février-15 mai 2011], Rome, 2011, p. 249-250, n° 23
  9. Jacques Bousquet, "Les artistes français à Rome au XVIIe siècle à travers quelques exemples lyonnais", dans L'Art baroque à Lyon (actes de colloque, sous la direction de Daniel Ternois), Lyon, 1975, p. 186. et Rossella Vodret (dir.), Alla ricerca di "Ghiongrat" Studi sui libri parrocchiali romani (1600-1630), Rome, 2011, p. 455.
  10. Béghain 2011, p. 45-46.
  11. Béghain 2011, p. 46.
  12. Notice historique sur rouen-histoire.com
  13. Béghain 2011, p. 47.
  14. Béghain 2011, p. 51.
  15. Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce Siècle: avec leurs portraits au naturel, Paris, 1700, t. II, p. 94.
  16. Le premier corpus des œuvres d'Horace Le Blanc a été établi par Gilles Chomer (1987). Voir aussi Oriane Lavit, Horace Le Blanc (vers 1575-1637), Etat de la recherche, sous la direction d'Olivier Bonfait, Mémoire de master 2 de l'Ecole du Louvre, 2014, vol. II.
  17. Rosenberg 2013, p. 312.
  18. « Acquisition – Dijon, Musée d'Art Sacré », sur La Tribune de l'art,

Liens externes





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