Palma le Jeune, en italien Palma il Giovane, né Jacopo di Antonio Negretti (Venise vers 1548-1550[1], Venise [2]), est un peintre italien maniériste, le petit-neveu de Palma le Vieux.
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Le début de sa production artistique date de 1565 avec son père le peintre Antonio Negretti, à Venise. Il étudie et subit l'influence de Raphaël et du Titien.
Il passe 9 ans à Rome, copie Michel-Ange et Polidoro da Caravaggio, fréquente les maniéristes romains et assimile les impératifs de la Contre-Réforme tout en découvrant et suivant les principes picturaux de Zuccaro, Salviati et Santi di Tito.
De retour à Venise, après 1569, Il collabore aux diverses copies du Titien exécutées par le Tintoret en menant même à terme, après sa mort en 1576, la célèbre Pietà pour l’église des Frari.
Par ses différentes influences de ses contemporains et de leurs prédécesseurs, il acquiert une habileté technique et une place de chef de file de l'école vénitienne mais ne formera aucun disciple. Son éclectisme le porte des sujets religieux, aux historiques et aux mythologiques, de la peinture, à la gravure à l'eau-forte.
En 1574, après l’incendie du Palais ducal, il participe activement avec Véronèse, Marco Vecellio, Jacopo et Domenico Tintoret, Francesco et Leandro Bassano à la restauration des salles du Sénat, du Scrutin et du Grand Conseil.
Après le deuxième incendie du Palais des Doges en 1577, les autorités vénitiennes décidèrent d'ouvrir un concours pour la réalisation d'une toile, représentant le Paradis. Il se porta candidat aux côtés du Tintoret, de Véronèse et de Francesco Bassano. Ce concours eut ieu entre 1578 et 1582 et les lauréats furent Véronèse et Francesco Bassano. Pour des raisons inconnues, le travail ne se fit pas. Un nouveau concours fut organisé à la mort de Véronèse et c'est le Tintoret qui eut la commande[3].
Le cycle de la sacristie de l'Église San Giacomo dall'Orio, achevé en 1581 reprend dans des termes plus simples les sujets de l'Ancien Testament réalisés peu de temps avant par le Tintoret sur le plafond du salon de la Scuola Grande de San Rocco.
Les grandes toiles réalisées peu après pour la Scuola di San Lorenzo dans la même église, utilisent les sujets typiques illustrant les thèses du Concile de Trente.
Son chef-d'œuvre est sans doute la décoration de l'Ospedaletto dei Crociferi et plus particulièrement le singulier triptyque, datant de 1586-1587, relatant l'avènement de Pasquale Cicogna au doganat[4].
Œuvres
Par ordre chronologique:
Venise couronnée par la Victoire (1578-1579), toile, 940 × 580 cm, salle du Grand Conseil, Palais des Doges, Venise[4]
L’Histoire de Psyché pour le roi Sigismond de Pologne (~1580)
La crucifixion Église de la Madonna dell'Orto (1579)
La Pâque Juive, toile, 140 × 235 cm, ancienne sacristie
Saint Laurent désignant au préfet de Rome les pauvres de l’Église, 284 × 382 cm
Le Martyre de saint Laurent, toile, 283 × 490 cm
Déposition de la Croix
Les Apôtres au tombeau de la Vierge[5] (v. 1582), huile sur toile, 349 × 880 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Oratoire de l'Ospedaletto dei Crociferi (1586-1587)[4]
Pasquale Cicogna assiste à la messe célébrée par le père Priamo Balbi dans l'Oratoire des Crociferi, toile, 369 × 262 cm
Pasquale Cicogna apprend son élection de doge à l'église des Crociferi, toile, 369 × 262 cm
Pasquale Cicogna dans ses habits de doge visite l'église et l'hôpital des Crociferi, toile, 369 × 262 cm
L'Histoire de l’ordre de la Croix, Scènes de la Bible, à l'oratoire des Crociferi (1589-1592)
La Descente du Christ aux limbes (1589), chapelle Corner, Église Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venise
Tarquin et Lucrèce[6] (1590), huile sur toile, 130 × 175 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Saint Sébastien[7] (1590), huile sur toile, 260 × 135 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Le Martyre de sainte Catherine 1590 - 95 Basilique dei Frarià Venise
Le Lavement des pieds (1591-1592), toile, 163 × 378 cm, église de San Giovanni in Bragora[4]
Le Massacre des habitants d’Hippone (1593), huile sur toile, 333 × 237 cm, Musée Fabre, Montpellier
Divertissement du fils prodigue et Le Retour du fils prodigue (1595-1600), toile, 83 × 118 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise[4]
Rencontre de Saint Joachim avec Sainte Anne, Église San Geremia, Venise, 1595
Treize toiles pour un plafond de la Scuola di San Gerolamo, Venise, 1600
Portrait d'un sculpteur, toile, 62 × 48,5 cm, Kunsthistorisches Museum de Vienne, 1600[8]
Église San Zaccaria, Venise
David vainqueur de Goliath célébrée par les jeunes filles de Jérusalem, Chapelle Sant’Atanasio,
Le Christ mort, chœur, au-dessus du tabernacle
Vierge à l'Enfant, saint Benoît et autres saints (1605), partie droite de la nef, Église San Zaccaria à Venise
Saint Zacharie en gloire entre les anges, partie droite de la nef, autel de Saint Zacharie
Portrait de Vincenzo Cappello, amiral vénitien (v. 1610), huile sur toile, 117 × 91 cm, Musée du Louvre, Paris.
Flagellation du Christ, 1613, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Lyon
Crucifiement de saint Pierre, 1614, huile sur toile, 170 × 135 cm, Gallerie dell'Accademia de Venise[9]
Décoration du vestibule de la salle du Grand Conseil du Palais des Doges (1615), Venise.
La Résurrection, sacristie de San Zanipolo à Venise, 1620
La Vierge en gloire et saints, huile sur toile, San Francesco della Vigna, Venise, 1624
Sainte Lucie et saint Augustin, portières d'orgue, Église San Geremia, Venise, 1628
Annonciation, portières d'orgue, Église San Geremia, Venise, 1628
Non datées
Par ordre alphabétique de lieu de conservation
Jaël et Sisara, huile sur toile, 136 × 109,5 cm, Cherbourg, musée Thomas-Henry,
Le Christ mort soutenu par un ange, 435 × 195 cm, Dijon, musée Magnin,
Le Christ couronné d'épines, huile sur toile, 135 × 105 cm, Rouen, musée des beaux-arts,
Vierge à l'Enfant, sacristie de la cathédrale d'Udine,
Projets de mosaïques pour la Saint-Marc, Venise.
Œuvre(s) visible(s) dans l’Église dell'Angelo Raffaele de Venise.
La Crucifixion, Église de la Madonna dell'Orto, 1579
Rencontre de Saint Joachim avec Sainte Anne, Église San Geremia
Sainte Lucie et saint Augustin, portières d'orgue - Église San Geremia, 1628
Annonciation, portières d'orgue, Église San Geremia, 1628
L'Attente de la naissance, Église San Geremia, 1628
David victorieux, 1595 San Zaccaria Venise
Le Couronnement de Venise, Église San Geremia
La Résurrection, San Zanipolo Venise
La Vierge et l’Enfant entre Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sébastien, v. 1580, huile sur toile, MBA Dijon
La Vierge en gloire et saints, San Francesco della Vigna, Venise
Le Martyre de sainte Catherine, Basilique dei Frari
Élèves
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Marco Boschini
Notes et références
Cf. Stefania Mason qui écrit aux alentours de 1548-1550,
cf. article cité en référence, note 4 Libro dei Morti de la paroisse Santa Giustina reg. 2, c32v, "(décès) du peintre à l'âge de 78 ans".
Marie-Hélène Lavallée, Guides Collections: Palais des Beaux Arts de Lille, Paris, Réunion des Musées Nationaux, , 245p. (ISBN2-7118-3516-2), p. 158
Augusto Gentili, «Palma le jeune», dans Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN978-2-8099-0019-4), p.341-342 et 354
Wolfgang Prohaska, Le Kunsthistorisches Museum de Vienne: Peinture, C.H. Beck/Scala Books, (ISBN3 406 47459 4), p. 29
Crucifiement de saint Pierre
Stefania Mason, De Palma le Jeune à Girolamo Forabosco: nouvelles identifications de tableaux vénitiens dans les collections publiques françaises, «Revue des musées de France», 2014 / 4, p.70-79.
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